Combats au sud de Avranches
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Eric29
jeremiah29
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Combats au sud de Avranches
Bonjour à tous
Traduction d'un extrait de "Normandy Crucible: The Decisive Battle that Shaped World War II in Europe" de John Prados.
"Derrière la porte (note : Avranches) se trouvait un dernier obstacle, la rivière Sélune, son passage le plus direct vers la ville de Pontaubault. La question était de savoir si von Kluge pourrait se débrouiller pour trouver des troupes pour bloquer les Américains ici, car au-delà de Avranches et Pontaubault s’étalait toute la France. Les officiers d’état-major à l’OKW parlaient du "défilé d'Avranches" comme s'il s'agissait d'une ouverture dans quelques montagne solides. Les Français auraient été intrigué de l'entendre - le point culminant de la ville dominait tout au plus à quelques centaines de pieds au-dessus de la campagne environnante. Il y avait des rapports indiquant que les Américains étaient déjà à Avranches, mais d'autres que les colonnes allemandes se déplaçaient à l'est et au sud-est à travers la ville ou même en la contournant. Un officier du Génie allemand avait été affecté là pour coordonner l’activité à Avranches, mais il ne put être trouvé.
La colonne du CCB du général Dager - celle qui avait menacé le quartier général de Hausser - utilisa des routes dégagées et arriva à la Sée en fin d’après-midi. Une Company du 8th Tank Battalion en tête. Il y eut une brève fusillade avec un blindé allemand. Dager trouva les ponts intacts et y envoya des troupes en début de soirée. Un détachement d’éclaireurs d'une douzaine de véhicules blindés, une batterie antichar, et de l'infanterie porté par jeep du 25th Reconnaissance Cavalry Squadron furent les premiers sur la Sée. Les Français applaudissaient lorsque les GIs les dépassaient. Dager mis en place des avant-postes à Avranches.
Au quartier général de la division, le général Wood donna à Dager le commandement de toutes les troupes américaines dans le voisinage, et mis le second échelon de Olympic (note : nom de code de la 4th Armored Division), le CCA du colonel Bruce C. Clarke, sous le contrôle temporaire de Dager.
Le Général Troy Middleton au VIII Corps savait par des prisonniers que les unités allemandes dans ce secteur étaient complètement hors de contact les unes des autres. Monarch (note : nom de code de Middleton) n'était pas certain de l'emplacement de Olympic, mais avait appris l'avance de Wood tard dans la soirée. Le Général Middleton lui ordonna rapidement de pousser après Avranches vers la Sélune à Pontaubault, et au 13th Infantry, l'unité qu'il avait envoyé pour renforcer Olympic, de se dépêcher. Bien que l'infanterie n'était pas arrivé au matin, l'huile était sur le feu.
Les premiers Allemands à atteindre Avranches étaient des survivants de la bataille du Cotentin dans un convoi de camions sur la route côtière, directement dans le secteur du poste de commandement du général Dager. Pensant à une unité d'ambulance parce que les véhicules de tête étaient peints avec des croix rouges, les tankistes du colonel Conley laissèrent les quelques premiers traverser le pont de la Sée, seulement pour avoir des soldats allemands ouvrant le feu. Lorsque les chars américains répondirent, plusieurs centaines de Landser se rendirent. Les prisonniers dirent aux Gis qu'un autre groupe, plus important, se trouvait derrière eux. Le second convoi arriva vers minuit et ses troupes en formation de combat, sur quoi un officier américain nerveux abandonna le pont et ses prisonniers, et se replia le long de la rive nord. D’autres nazis apparurent avant l'aube. Alors que certaines colonnes allemandes s’enfuyaient vers Mortain, d'autres troupes se déployèrent dans la ville. Pendant ce temps, Dager avait envoyé deux compagnies de chars de Conley pour trouver un soi-disant passage sur la Sée quelques miles à l'est. Ils rencontrèrent un autre convoi allemand, qu’il détruisirent, mais durent prendre des positions défensives. Au matin, la situation dans Avranches demeurait incertaine. Bien que de l’infanterie américaine y était postée, le pont restait sous le feu allemand, les GIs de Dager avaient sécurisé la rive nord de la Sée et le Combat Command du colonel Clarke arrivait pour un assaut dans la ville.
Dominée par le Mont Jarry, une colline qui donnait sur la Sée, Avranches avait probablement eut son heure de gloire au cours du XVIIe siècle, quand les paysans se révoltèrent contre une taxe sur le sel nouvellement imposé. C'était une ville côtière endormie à l’embouchure de la rivière, plus connue en tant que portail vers l'abbaye du Mont Saint-Michel, bien visible au-delà d'une étendue alternant baie ou vasière. Ville d'environ huit mille âmes en temps normal, Avranches était gonflée de plusieurs milliers de Français, réfugiés des combats dans le Cotentin.
Une pause à Avranches en vaut la peine parce que l'accent singulier sur la campagne militaire néglige les craintes très réelles des civils pris au piège par la guerre. George Patton a dit que Saint-Lô était l’endroit le plus détruit qu’il ait jamais vu jusqu'à ce qu'il soit plus instruit. Vous pouvez être sûr que de Caen, avant tout, ne restaient que des ruines. Pourtant, à Avranches, où la guerre venait d'arriver, où il n'y avait eu aucun bombardement préliminaire et bataille opérée, quinze cents structures étaient déjà brisées. C'était sans aucun doute une conséquence des efforts des États-Unis pour interdire le passage des troupes allemandes en Normandie.
Malgré le renversement des maisons et des bâtiments, les bombardiers avaient laissé le château de la ville intact. La place était simplement jonchée de décombres. Le jour où les Américains s'approchaient de Avranches, l'une de ses églises s'était effondrée lors du service en raison des dommages structurels infligés par les bombes - heureusement, les fidèles qui avaient fait demi-tour en majorité n’étaient que dix.
À l'église de Val-Saint-Petré, le Père Duguépeyroux avait fait sonner la cloche, ce dimanche. Mais le père avait promis une cérémonie de première communion, que la guerre avait retardé pendant six semaines. Les enfants qui étaient réfugiés depuis Cherbourg chantaient pour le chœur, leurs parents jugeant le son de la cloche un acte de folie, attirant une attention non désirée. Les habitants effrayés s’accroupissaient dans les restes de leurs maisons. La guerre pouvait déjà être entendue, mais pas encore vue. Personne ne savait ce qui pouvait arriver .. Avranches était déjà un lieu de misère causés par la guerre.
En effet , les avions frappaient les environs pendant la communion, et les premiers obus d'artillerie commencèrent à pilonner autour de la ville. Au moment de l'élévation de l'Eucharistie, un grondement sourd commença. Au lieu d'une procession depuis l'extérieur de l'église, une vingtaine d'enfants effrayés se précipitèrent en hâte dans l'allée et donnèrent leurs hosties. Puis le Père Duguépeyroux dit à chacun de rentrer chez soi. Les paroissiens en fuite rencontrèrent un char sur la route. Après cela, quatre de plus. Ils étaient américains.
Le 31 juillet 1944, le Mont Jarry, d’une hauteur d'environ deux cents pieds, offrait une position idéale pour dominer les ponts de la Sée. Les Allemands en arrivant y mirent en place plusieurs pièces d'artillerie. Il y avait des fragments courts, pointus dans la ville. Les Landser qui traversaient Avranches entraient en collision avec des GIs gardant l'autre côté. Un soldat américain, William H. Whitson, gagna une Distinguished Service Cross à titre posthume, après avoir utilisé sa mitrailleuse calibre .30 pour décimer un peloton d'infanterie allemande, détruisant un certain nombre de véhicules. Au couvent des Carmélites, une troupe allemande avec une mitrailleuse occupait le réfectoire pendant que les Américains tiraient sur la route d'en bas. La mère supérieure supplia les Allemands de ne pas commencer un échange de tirs. L'église Notre-Dame-des-Champs n‘eut pas cette chance, les Allemands avaient utilisé le clocher comme poste d'observation. Il fut détruit. L'entrepreneur François Brière et plusieurs amis firent irruption dans l’hôtel de ville et accrochèrent des drapeaux français, américain, britannique, et belges. Ce ne fut que quand ils finissaient qu'ils remarquèrent un panzer à extérieur, visant vers eux. Ils s’enfuirent. Les Allemands ne les poursuivirent pas, ils avaient des choses plus importantes à faire. Le Général Dager pris connaissance des combats.
Les troupes du colonel Bruce Clarke étaient arrivées, engagées par les canons allemands dès qu'elles apparaissaient à la distance. Les chars de Clarke prirent la colline sous leur feu tandis que les GIs sprintaient à travers le pont et montaient à l’assaut du Mont Jarry. La bataille fit rage pendant deux heures jusqu'à ce que les Allemands survivants prennent la fuite. Cinq chasseurs de la Luftwaffe intervinrent mais ne firent pas grand-chose. Les contre-attaques d’unités allemandes amalgamées furent repoussées.
Mais une menace nazie différente se tissait. A 1h00, le 31 juillet, le Feldmarchall von Kluge téléphona à Hans Speidel au Heeresgruppe B et approuva une nouvelle ligne de défense de Villedieu à Avranches.
Quarante-cinq minutes plus tard, il téléphona au commandant en Bretagne pour demander tout ce qui pouvait être obtenu à partir de ce secteur. Cet officier, le général Wilhelm Fahrmbacher, n'avait que deux compagnies de la 266.Infanterie-Division, plus un faible bataillon bricolé à partir du Fallschirm-Ersatz-und-Ausbildung-Regiment. Ils auraient à marcher depuis Saint-Malo, environ trente-cinq miles de distance. Fahrmbacher souligna qu'il y avait beaucoup de personnel de la Luftwaffe et de la marine allemande dans le secteur sur lesquels il n'avait aucune autorité. Pendant ce temps, von Gersdorff était en mesure de localiser les états-majors des 5.Fallschirmjäger-Division et 275.Infanterie-Division, qui s'étaient repliés à proximité. Il les plaça pour défendre la rivière avec les isolés, plus toutes les unités errantes qu'ils pourraient ramasser.
Une formation de plus pouvait être appelée et le fut. La 77.Infanterie-Division avait été retirée de la ligne pour panser ses plaies depuis le bocage. Elle avait campé à l'ouest de Pontaubault. Depuis la fin juin un colonel expérimenté nommé Rudolf Bacherer menait la 77.ID. Dans la nuit critique du 30 août, l’OB West indiqua au quartier général de la division : "Avranches est à prendre et tenir à tout prix. C'est la clé de voûte de notre défense. D'elle dépend la décision à l'Ouest."
L’Oberst Bacherer fit armer ses hommes et se mit en route, d'abord jusqu’à Pontaubault, puis face à Avranches depuis le sud. En chemin, il ramassa un détachement de quatorze canons d'assaut et des groupes de la 5.Fallschirmjäger-Division. La Kampfgruppe Bacherer sécurisa Pontaubault et disposa ses Landser pour le combat. Au début, Bacherer réalisa de bons progrès. Après l'aube, il monta une attaque qui pénétra dans la ville. Mais la Kampfgruppe fut engagée par les véhicules "Hellcat" du 704th Tank Destroyer Battalion du lieutenant-colonel Delk Oden lors de leur première action de la campagne. Puis les nuages bas et la bruine s’effacèrent soudain et - selon les termes de l'histoire officielle des États-Unis - "l'apparition providentielle" d'un vol de chasseurs-bombardiers P-47 fit toute la différence. Les Américains placèrent des fumées pour dissimuler leurs positions aux blindés allemands. Les avions de combat fondirent sur l'ennemi. En moins d'une heure, les canons d'assaut de Bacherer se rendirent, le reste se replia au sud et à l'ouest.
L’Oberst Bacherer envoya une équipe de démolition pour faire sauter le pont de la Sélune à Pontaubault. Elle fut anéantie. Il envoya une seconde équipe - elle tomba dans une embuscade. Pendant ce temps, le général George Patton visita le quartier général de Monarch. Troy Middleton annonça à Patton qu’il avait atteint son objectif, Avranches, et n'avait pas d’ordres au-delà. Ses troupes se trouvaient sur la Sélune mais n'avaient pas traversées. Middleton, qui se placerait sous le commandement de Patton une fois la Third Army devenue opérationnelle, semblait être la recherche de conseils. Patton - encore à dix-huit heures d’avoir l'autorité - saisit le moment. Des guerres ont été perdues à travers l'histoire, dit Patton à Middleton, par des généraux qui ont échoué à traverser des rivières alors qu’ils avaient la chance de le faire sans opposition. Middleton compris le message et ordonna une avance dans Pontaubault. Patton estima qu'il avait gagné son salaire ce jour-là. Le Général Wood fit revenir sa 4th Armored Division en vitesse. Ils trouvèrent le pont de Pontaubault sans défense. Les troupes de Bruce Clarke s’en emparèrent. Le Corps allemand en Bretagne signala (à tort) que le pont de Pontaubault avait été détruit. À la tombée de la nuit, les GIs se trouvèrent à l’extérieur du poste de commandement de Bacherer. Lui et ses hommes se glissèrent par un chemin creux. La route vers l'intérieur de la France était ouverte.
Le désespoir frénétique du Feldmarschall von Kluge ressort de ses conversations téléphoniques. A 9h20, le général Speidel dit von Kluge que les Américains se trouvaient à Avranches ; le blocage des canons d'assaut au nord de celle-ci avait manifestement échoué, et on ne savait rien de l'intervention de la Kampfgruppe Bacherer. Les avions américains (les chasseurs-bombardiers d’Elwood Quesada ont fait plus d'un millier de sorties ce jour-là) rendaient tout mouvement presque impossible. Von Kluge exigea des efforts pour reconquérir Villedieu et bloquer les routes sortant de Avranches et Villedieu."
Traduction d'un extrait de "Normandy Crucible: The Decisive Battle that Shaped World War II in Europe" de John Prados.
"Derrière la porte (note : Avranches) se trouvait un dernier obstacle, la rivière Sélune, son passage le plus direct vers la ville de Pontaubault. La question était de savoir si von Kluge pourrait se débrouiller pour trouver des troupes pour bloquer les Américains ici, car au-delà de Avranches et Pontaubault s’étalait toute la France. Les officiers d’état-major à l’OKW parlaient du "défilé d'Avranches" comme s'il s'agissait d'une ouverture dans quelques montagne solides. Les Français auraient été intrigué de l'entendre - le point culminant de la ville dominait tout au plus à quelques centaines de pieds au-dessus de la campagne environnante. Il y avait des rapports indiquant que les Américains étaient déjà à Avranches, mais d'autres que les colonnes allemandes se déplaçaient à l'est et au sud-est à travers la ville ou même en la contournant. Un officier du Génie allemand avait été affecté là pour coordonner l’activité à Avranches, mais il ne put être trouvé.
La colonne du CCB du général Dager - celle qui avait menacé le quartier général de Hausser - utilisa des routes dégagées et arriva à la Sée en fin d’après-midi. Une Company du 8th Tank Battalion en tête. Il y eut une brève fusillade avec un blindé allemand. Dager trouva les ponts intacts et y envoya des troupes en début de soirée. Un détachement d’éclaireurs d'une douzaine de véhicules blindés, une batterie antichar, et de l'infanterie porté par jeep du 25th Reconnaissance Cavalry Squadron furent les premiers sur la Sée. Les Français applaudissaient lorsque les GIs les dépassaient. Dager mis en place des avant-postes à Avranches.
Au quartier général de la division, le général Wood donna à Dager le commandement de toutes les troupes américaines dans le voisinage, et mis le second échelon de Olympic (note : nom de code de la 4th Armored Division), le CCA du colonel Bruce C. Clarke, sous le contrôle temporaire de Dager.
Le Général Troy Middleton au VIII Corps savait par des prisonniers que les unités allemandes dans ce secteur étaient complètement hors de contact les unes des autres. Monarch (note : nom de code de Middleton) n'était pas certain de l'emplacement de Olympic, mais avait appris l'avance de Wood tard dans la soirée. Le Général Middleton lui ordonna rapidement de pousser après Avranches vers la Sélune à Pontaubault, et au 13th Infantry, l'unité qu'il avait envoyé pour renforcer Olympic, de se dépêcher. Bien que l'infanterie n'était pas arrivé au matin, l'huile était sur le feu.
Les premiers Allemands à atteindre Avranches étaient des survivants de la bataille du Cotentin dans un convoi de camions sur la route côtière, directement dans le secteur du poste de commandement du général Dager. Pensant à une unité d'ambulance parce que les véhicules de tête étaient peints avec des croix rouges, les tankistes du colonel Conley laissèrent les quelques premiers traverser le pont de la Sée, seulement pour avoir des soldats allemands ouvrant le feu. Lorsque les chars américains répondirent, plusieurs centaines de Landser se rendirent. Les prisonniers dirent aux Gis qu'un autre groupe, plus important, se trouvait derrière eux. Le second convoi arriva vers minuit et ses troupes en formation de combat, sur quoi un officier américain nerveux abandonna le pont et ses prisonniers, et se replia le long de la rive nord. D’autres nazis apparurent avant l'aube. Alors que certaines colonnes allemandes s’enfuyaient vers Mortain, d'autres troupes se déployèrent dans la ville. Pendant ce temps, Dager avait envoyé deux compagnies de chars de Conley pour trouver un soi-disant passage sur la Sée quelques miles à l'est. Ils rencontrèrent un autre convoi allemand, qu’il détruisirent, mais durent prendre des positions défensives. Au matin, la situation dans Avranches demeurait incertaine. Bien que de l’infanterie américaine y était postée, le pont restait sous le feu allemand, les GIs de Dager avaient sécurisé la rive nord de la Sée et le Combat Command du colonel Clarke arrivait pour un assaut dans la ville.
Dominée par le Mont Jarry, une colline qui donnait sur la Sée, Avranches avait probablement eut son heure de gloire au cours du XVIIe siècle, quand les paysans se révoltèrent contre une taxe sur le sel nouvellement imposé. C'était une ville côtière endormie à l’embouchure de la rivière, plus connue en tant que portail vers l'abbaye du Mont Saint-Michel, bien visible au-delà d'une étendue alternant baie ou vasière. Ville d'environ huit mille âmes en temps normal, Avranches était gonflée de plusieurs milliers de Français, réfugiés des combats dans le Cotentin.
Une pause à Avranches en vaut la peine parce que l'accent singulier sur la campagne militaire néglige les craintes très réelles des civils pris au piège par la guerre. George Patton a dit que Saint-Lô était l’endroit le plus détruit qu’il ait jamais vu jusqu'à ce qu'il soit plus instruit. Vous pouvez être sûr que de Caen, avant tout, ne restaient que des ruines. Pourtant, à Avranches, où la guerre venait d'arriver, où il n'y avait eu aucun bombardement préliminaire et bataille opérée, quinze cents structures étaient déjà brisées. C'était sans aucun doute une conséquence des efforts des États-Unis pour interdire le passage des troupes allemandes en Normandie.
Malgré le renversement des maisons et des bâtiments, les bombardiers avaient laissé le château de la ville intact. La place était simplement jonchée de décombres. Le jour où les Américains s'approchaient de Avranches, l'une de ses églises s'était effondrée lors du service en raison des dommages structurels infligés par les bombes - heureusement, les fidèles qui avaient fait demi-tour en majorité n’étaient que dix.
À l'église de Val-Saint-Petré, le Père Duguépeyroux avait fait sonner la cloche, ce dimanche. Mais le père avait promis une cérémonie de première communion, que la guerre avait retardé pendant six semaines. Les enfants qui étaient réfugiés depuis Cherbourg chantaient pour le chœur, leurs parents jugeant le son de la cloche un acte de folie, attirant une attention non désirée. Les habitants effrayés s’accroupissaient dans les restes de leurs maisons. La guerre pouvait déjà être entendue, mais pas encore vue. Personne ne savait ce qui pouvait arriver .. Avranches était déjà un lieu de misère causés par la guerre.
En effet , les avions frappaient les environs pendant la communion, et les premiers obus d'artillerie commencèrent à pilonner autour de la ville. Au moment de l'élévation de l'Eucharistie, un grondement sourd commença. Au lieu d'une procession depuis l'extérieur de l'église, une vingtaine d'enfants effrayés se précipitèrent en hâte dans l'allée et donnèrent leurs hosties. Puis le Père Duguépeyroux dit à chacun de rentrer chez soi. Les paroissiens en fuite rencontrèrent un char sur la route. Après cela, quatre de plus. Ils étaient américains.
Le 31 juillet 1944, le Mont Jarry, d’une hauteur d'environ deux cents pieds, offrait une position idéale pour dominer les ponts de la Sée. Les Allemands en arrivant y mirent en place plusieurs pièces d'artillerie. Il y avait des fragments courts, pointus dans la ville. Les Landser qui traversaient Avranches entraient en collision avec des GIs gardant l'autre côté. Un soldat américain, William H. Whitson, gagna une Distinguished Service Cross à titre posthume, après avoir utilisé sa mitrailleuse calibre .30 pour décimer un peloton d'infanterie allemande, détruisant un certain nombre de véhicules. Au couvent des Carmélites, une troupe allemande avec une mitrailleuse occupait le réfectoire pendant que les Américains tiraient sur la route d'en bas. La mère supérieure supplia les Allemands de ne pas commencer un échange de tirs. L'église Notre-Dame-des-Champs n‘eut pas cette chance, les Allemands avaient utilisé le clocher comme poste d'observation. Il fut détruit. L'entrepreneur François Brière et plusieurs amis firent irruption dans l’hôtel de ville et accrochèrent des drapeaux français, américain, britannique, et belges. Ce ne fut que quand ils finissaient qu'ils remarquèrent un panzer à extérieur, visant vers eux. Ils s’enfuirent. Les Allemands ne les poursuivirent pas, ils avaient des choses plus importantes à faire. Le Général Dager pris connaissance des combats.
Les troupes du colonel Bruce Clarke étaient arrivées, engagées par les canons allemands dès qu'elles apparaissaient à la distance. Les chars de Clarke prirent la colline sous leur feu tandis que les GIs sprintaient à travers le pont et montaient à l’assaut du Mont Jarry. La bataille fit rage pendant deux heures jusqu'à ce que les Allemands survivants prennent la fuite. Cinq chasseurs de la Luftwaffe intervinrent mais ne firent pas grand-chose. Les contre-attaques d’unités allemandes amalgamées furent repoussées.
Mais une menace nazie différente se tissait. A 1h00, le 31 juillet, le Feldmarchall von Kluge téléphona à Hans Speidel au Heeresgruppe B et approuva une nouvelle ligne de défense de Villedieu à Avranches.
Quarante-cinq minutes plus tard, il téléphona au commandant en Bretagne pour demander tout ce qui pouvait être obtenu à partir de ce secteur. Cet officier, le général Wilhelm Fahrmbacher, n'avait que deux compagnies de la 266.Infanterie-Division, plus un faible bataillon bricolé à partir du Fallschirm-Ersatz-und-Ausbildung-Regiment. Ils auraient à marcher depuis Saint-Malo, environ trente-cinq miles de distance. Fahrmbacher souligna qu'il y avait beaucoup de personnel de la Luftwaffe et de la marine allemande dans le secteur sur lesquels il n'avait aucune autorité. Pendant ce temps, von Gersdorff était en mesure de localiser les états-majors des 5.Fallschirmjäger-Division et 275.Infanterie-Division, qui s'étaient repliés à proximité. Il les plaça pour défendre la rivière avec les isolés, plus toutes les unités errantes qu'ils pourraient ramasser.
Une formation de plus pouvait être appelée et le fut. La 77.Infanterie-Division avait été retirée de la ligne pour panser ses plaies depuis le bocage. Elle avait campé à l'ouest de Pontaubault. Depuis la fin juin un colonel expérimenté nommé Rudolf Bacherer menait la 77.ID. Dans la nuit critique du 30 août, l’OB West indiqua au quartier général de la division : "Avranches est à prendre et tenir à tout prix. C'est la clé de voûte de notre défense. D'elle dépend la décision à l'Ouest."
L’Oberst Bacherer fit armer ses hommes et se mit en route, d'abord jusqu’à Pontaubault, puis face à Avranches depuis le sud. En chemin, il ramassa un détachement de quatorze canons d'assaut et des groupes de la 5.Fallschirmjäger-Division. La Kampfgruppe Bacherer sécurisa Pontaubault et disposa ses Landser pour le combat. Au début, Bacherer réalisa de bons progrès. Après l'aube, il monta une attaque qui pénétra dans la ville. Mais la Kampfgruppe fut engagée par les véhicules "Hellcat" du 704th Tank Destroyer Battalion du lieutenant-colonel Delk Oden lors de leur première action de la campagne. Puis les nuages bas et la bruine s’effacèrent soudain et - selon les termes de l'histoire officielle des États-Unis - "l'apparition providentielle" d'un vol de chasseurs-bombardiers P-47 fit toute la différence. Les Américains placèrent des fumées pour dissimuler leurs positions aux blindés allemands. Les avions de combat fondirent sur l'ennemi. En moins d'une heure, les canons d'assaut de Bacherer se rendirent, le reste se replia au sud et à l'ouest.
L’Oberst Bacherer envoya une équipe de démolition pour faire sauter le pont de la Sélune à Pontaubault. Elle fut anéantie. Il envoya une seconde équipe - elle tomba dans une embuscade. Pendant ce temps, le général George Patton visita le quartier général de Monarch. Troy Middleton annonça à Patton qu’il avait atteint son objectif, Avranches, et n'avait pas d’ordres au-delà. Ses troupes se trouvaient sur la Sélune mais n'avaient pas traversées. Middleton, qui se placerait sous le commandement de Patton une fois la Third Army devenue opérationnelle, semblait être la recherche de conseils. Patton - encore à dix-huit heures d’avoir l'autorité - saisit le moment. Des guerres ont été perdues à travers l'histoire, dit Patton à Middleton, par des généraux qui ont échoué à traverser des rivières alors qu’ils avaient la chance de le faire sans opposition. Middleton compris le message et ordonna une avance dans Pontaubault. Patton estima qu'il avait gagné son salaire ce jour-là. Le Général Wood fit revenir sa 4th Armored Division en vitesse. Ils trouvèrent le pont de Pontaubault sans défense. Les troupes de Bruce Clarke s’en emparèrent. Le Corps allemand en Bretagne signala (à tort) que le pont de Pontaubault avait été détruit. À la tombée de la nuit, les GIs se trouvèrent à l’extérieur du poste de commandement de Bacherer. Lui et ses hommes se glissèrent par un chemin creux. La route vers l'intérieur de la France était ouverte.
Le désespoir frénétique du Feldmarschall von Kluge ressort de ses conversations téléphoniques. A 9h20, le général Speidel dit von Kluge que les Américains se trouvaient à Avranches ; le blocage des canons d'assaut au nord de celle-ci avait manifestement échoué, et on ne savait rien de l'intervention de la Kampfgruppe Bacherer. Les avions américains (les chasseurs-bombardiers d’Elwood Quesada ont fait plus d'un millier de sorties ce jour-là) rendaient tout mouvement presque impossible. Von Kluge exigea des efforts pour reconquérir Villedieu et bloquer les routes sortant de Avranches et Villedieu."
Dernière édition par jeremiah29 le Mar 25 Aoû 2015, 10:07, édité 1 fois
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Re: Combats au sud de Avranches
Sur le même sujet, voici un autre extrait traduit d'un second ouvrage : "Patton's Vanguard : The United States Army Fourth Armored Division" de Don M. Fox.
"La progression reprit le 30 juillet, et à la fin de l'après-midi, la Company A du 8th Tank Battalion atteignit la lisière d'Avranches. Comme les chars de tête sont approchaient de la ville, un duel éclata entre chars allemands et américains. Les deux parties eurent des pertes dans l'engagement, et la A/8 cessa son attaque pour se regrouper. Il fut immédiatement clair que Avranches n'allait pas tomber sans combattre.
Alors que les Sherman de la A/8 affrontaient l'opposition, une autre compagnie de chars occupa des positions situées à l'ouest de la ville, donnant sur un pont clé qui enjambait la rivière Sée. C’était l'itinéraire de la route côtière, qui pénétrait dans Avranches depuis Granville, une importante ville côtière au nord-ouest de Avranches (et un objectif de la 6th Armored division). Les tankistes tenaient la position à eux seuls, sans l’aide de toute infanterie de soutien.
À approximativement 22 heures, les tankistes observèrent une colonne de véhicules allemands avançant vers le pont. La colonne ennemie aurait pu facilement être détruite, mais les Américains retinrent leur feu quand ils virent de grandes croix rouges qui ornaient les véhicules de tête. S’imaginant que les Allemands évacuaient leurs blessés, ils permirent aux véhicules de continuer sur la route et de traverser le pont vers Avranches.
Bon nombre des camions passèrent sans incident. Soudain, des tir de fusils éclatèrent depuis certains des véhicules allemands. Les tankistes réagirent immédiatement et tirèrent sur la colonne. Plusieurs véhicules furent détruits, ce qui eut pour effet de bloquer la route. L’infanterie allemande se déversa des camions, mais plutôt que de prendre part au combat, ils se rendirent en masse. Plusieurs centaines de Boches jetèrent leurs mains en l'air et s'éloignèrent de camions chargés non pas de blessés, mais bourrés à craquer de munitions et autres fournitures non médicales. Ils avaient presque réussi à passer à travers les positions américaines. Les Allemands n’auraient pas ouvert le feu, ils auraient probablement continué à l'est sans incident et réussi leur fourbe évasion.
Un interrogatoire rapide de certains des prisonniers révéla qu'une autre colonne suivait derrière celle-ci. La colonne suivante était censée plus lourdement armée que la première. Les avertissement des prisonniers furent avérés quand, peu après minuit, les positions des tankistes se trouvèrent une fois de plus sous le feu d’armes légères. Cette fois, un camion de munitions américain fut frappé et pris feu. Les flammes bondissantes éclairaient les positions des chars américains, et le commandant de la scène, estimant que ses chars étaient trop exposés, ordonna à sa force de se replier vers l'est, vers le pont sur la rivière Sée sur la route de Villedieu-les-Poêles. Les prisonniers qu'ils avaient capturés quelques heures avant furent libérés, car ils ne pouvaient pas être gardés à pied. Une fois que les chars américains partirent, la force allemande pu se diriger vers Avranches sans opposition.
Il semble que la principale préoccupation de Wood tout au long de la journée fut de s'assurer que la progression continuait de manière agressive. Sachant que Dager se trouvait bien à l'avant et réglait le tempo de la progression, Wood délégua le contrôle du CCA et un régiment rattaché de la 8th Infantry Division au commandant du CCB. Dager avait maintenant une force extrêmement puissante à sa disposition, et il réalisa des plans immédiats pour la mettre au travail. Il utiliserait des éléments du CCB pour protéger les flancs, tandis que le CCA réaliserait la poussée principale dans Avranches.
Alors que le général Dager préparait son prochain mouvement, il n'était pas au courant de ce qui se passait sur le pont enjambant la rivière Sée. Pour autant qu'il le savait, les routes menant dans Avranches depuis l'ouest étaient pourvues d’avant-postes et sécurisées, donc aucun autre plan n’avait été fait pour renforcer la compagnie de chars de la 8th qui était supposé tenir son flanc droit. Le flanc gauche était la principale préoccupation de Dager, et tout en conservant la faible A/8 au QG du CCB, il demanda au reste du 8th Tank Battalion (C/8 et D/8 ) de rouler vers l'est vers la ville de Tirepied. Cela aurait pour effet de sécuriser le flanc gauche, et permettrait au CCA de rouler vers le sud dans Avranches avec les deux flancs sécurisés (la décision de Dager de conserver une compagnie à son QG s'avéra être un déroulement heureux, quand plus tard dans la nuit, une colonne de troupes allemandes, essayant de fuir vers le sud pour éviter la capture, tomba directement sur la zone du QG ; après une chaude lutte, les Allemands furent rassemblés).
La nuit était déjà descendu sur le champ de bataille lorsque la Task Force du 8th Tank Battalion démarra vers Tirepied. Comme elle traçait son chemin sur la route d'Avranches, elle trébucha sur une colonne allemande embouteillée en formation serrée sur la route à l‘avant. Les tankistes progressèrent lentement et délibérément sur la sombre route, ratissant la colonne d’un feu dévastateur pendant qu’ils avançaient. L'infanterie ennemie répondit avec des tirs isolés, mais les chars du CCB continuèrent à avancer. Le combat continua jusqu'à 2h00, avec des résultats dévastateurs pour les Allemands. Encore loin de l'objectif de Tirepied, le bataillon s’arrêta pour la nuit et mis en place des positions défensives. Des plans furent faits pour continuer la progression dès les premières lueurs.
Alors que Dager mettait son plan à exécution sur les flancs, le CCA poussa par le centre dans Avranches. Comme les hommes de Bruce Clarke commençaient à avancer dans la ville, ils constatèrent qu’une résistance opiniâtre avait surgi. Les Allemands se rendaient pleinement compte de l'importance d'Avranches. Si les Américains la capturaient, le flanc gauche allemand serait en grave difficulté, et la totalité de la ligne défensive en Normandie serait en péril. Par conséquent, il n'y avait pas de pénurie de résistance ennemie dans la ville. La Luftwaffe réussit même une apparition, quand cinq Messerschmitt s'abattirent sur un groupe de chars américains. Heureusement, ils filèrent au loin sans infliger de dégâts.
Alors que la poussée dans Avranches continuait, les chasseurs de chars M18 Hellcat du 704th TD Battalion du lieutenant-colonel Felk Oden engagèrent des chars* ennemis directement pour la première fois dans la guerre. Comme la A Company du 2nd Platoon, commandée par le Lieutenant Addison, se lançait dans la mêlée, le Hellcat de tête, commandé par le sergent Joe Shedevy, repéra un panzer camouflé en position d’attente. Le pilote, le T/5 Beck, amena rapidement le M18 dans une bonne position de tir, et le tireur, le caporal Treet, toucha le panzer avec un tir ciblé sur la croix gammée qui ornait l'acier de l'ennemi. L’obus de 76mm anti-blindage venait à peine de quitter le canon du Hellcat quand Treet repéra un second Panzer se cachant derrière une haie. Le canonnier allemand évita le coup suivant, mais il passa devant le Hellcat de Shedevy. Treet visa rapidement et déclencha un autre obus, lequel mis le feu au panzer. La destruction rapide des deux panzers débusqua une autre paire de chars ennemis. Le char boche tenta de battre en retraite, mais les autres M18 du second peloton tirèrent quatre obus de plus qui eurent le reste des panzers. Même si aucun des M18 ne fut touché, l'engagement ne fut pas sans coût : le Lt. Addison fut tué au cours de la rencontre.
Le 25th Cavalry Reconnaissance Squadron contribua à ouvrir la voie profondément à l'intérieur de la ville. Le Capitaine Murray W. Farmer, le commandant de la Compagnie F, renforça la force de son unité par la réquisition du char de l'observateur avancé du 66th Armored Field Artillery Battalion. Le char Sherman menait la route quand tout à coup, Farmer se retrouva à regarder un char Panther** à seulement 30 mètres.
Dans un grand geste d’héroïsme, Farmer ordonna au pilote d'éperonner le char ennemi avant que son adversaire ne puisse tourner sa tourelle et viser la mince peau du M4. Le Sherman heurta le flanc du Panther, et dans le processus bloqua la traversée de l'arme de l'ennemi, ce qui rendit le Panther impuissant à moins qu'il ne réussisse à s'éloigner du Sherman. Avant qu’il puisse bouger, cependant, le sergent Edward Rejrat tourna le canon de 75mm du Sherman directement vers le Panther, et lâcha quatre tirs qui secouèrent les deux chars, mais le Panther en encaissant évidemment le plus.
Les coups à bout portant forcèrent l'équipage allemand à évacuer leur char. Farmer brandit sa mitraillette et les faucha avant qu’ils aient pu s'échapper. Bien que le char fut apparemment abandonné et inoffensif, Farmer essaya de s’occuper du Panther pour de bon en le frappant avec le Sherman. L'effort eut l’effet inverser lorsque le Sherman, forçant contre le lourd Panther, se renversa dans un fossé à proximité, ses chenilles pointant vers les nuages. Le Sherman commença à brûler, mais Farmer et son équipage réussirent à évacuer le char et coururent se mettre en sécurité.
Alors que la bataille dans Avranches se poursuivait le 30 juillet, les 66th et 94th AFAB établissaient leurs positions de tir à environ deux miles au nord de la ville. Il y avait une crainte que des groupes d'Allemands isolés piégés au nord veuillent tenter de s’infiltrer à travers leurs positions, donc des barrages routiers furent mis en place autour d'une intersection clé sur la route principale menant vers Avranches. Effectivement, un flux régulier d'Allemands traversait, et beaucoup furent faits prisonniers. Tous les Allemands n’étaient pas désireux de se rendre, cependant. Un groupe de Boches voyageant dans un véhicule de reconnaissance américain capturé franchit un des barrages, et mis le feu à l'un des M7 du 66th. Le feu fit rage pendant plusieurs heures, et alors que les munitions à bord explosaient, le filet de camouflage couvrant un camion de quatre tonnes chargé de munitions appartenant au 969th FAB pris feu (le 969th était rattaché à la 4th Armored à l'époque). Face au désastre imminent, les capitaines Charles Temple et Robert Franks, avec le T/S Carl Bergman et le Pvt. John McGann, dégagèrent le filet du véhicule. Pendant ce temps, le Private Miles McClelland conduisit le camion en sécurité (il fut blessé dans l‘action). Un soldat blessé du la vie à McClelland et aux autres, vu qu’il était en train de dormir au sommet des munitions dans le camion ! McClelland, à son tour, reçut la Silver Star pour son acte de bravoure.
Les combats furent tout aussi lourd sur le flanc droit. Avant le lever du 31 juillet, les Allemands qui avaient fait partie de la fausse colonne de la Croix-Rouge, avec la deuxième colonne qui avait suivit derrière eux, se glissèrent dans Avranches et se frayèrent leur chemin vers l'extrémité sud de la ville. Qu'ils aient essayé de monter une défense ou tout simplement essayé de s'échapper vers l'est est ignoré. Mais près de la lisière sud de la ville, ils entrèrent tête baissée dans les éléments des 53rd et 10th Armored Battalion. C'est là que le soldat William Whitson du 53rd AIB se retrouva face à face avec la colonne ennemie qui avançait. Bien que les yeux dans les yeux d'un très grand nombre d'Allemands, il refusa d'abandonner sa mitrailleuse de calibre .30. Faisant feu sans relâche, il tua quelques 50 Allemands et détruit 25 camions et autres véhicules légers avant d’être mortellement frappé par le feu ennemi. Il fut décoré à titre posthume de la Distinguished Service Cross.
Il y avait des missions importantes restant à réaliser vers le sud. Le 37th Tank Battalion fut dépêché pour sécuriser plusieurs ponts sur la rivière Sélune, le plus important de d’entre eux était la traversée à Pontaubault, situé à environ quatre miles au sud d'Avranches. Quatre petites Task Forces furent formées, chacune ayant une compagnie de chars légers ou moyens comme base. Toutes les Task Forces poussèrent à travers Avranches à 16h00, et bien qu’elles rencontrèrent une vive résistance alors qu'ils sortaient de la ville vers le sud - les A/37 du capitaine Spencer et B/37 du lieutenant Bohn eurent leurs chars de commandement frappés par le feu de l'ennemi - elles réussirent toutes à s’emparer de leurs objectifs assignés (le canonnier du char du lieutenant Bohn était le caporal Peskar, lequel termina la guerre comme "meilleur canonnier" de la B/37). La company D ramassa un bonus supplémentaire avec la capture d'un officier allemand ; le lieutenant Richard Donahue pataugea à travers la Sélune au village de Marcilly, et retourna vers ses propres lignes avec le prisonnier."
* probablement les automoteurs de la StuG-Brigade 341.
** pas d'info complémentaire concernant cet éventuel Panther, peut-être de la Panzer-Lehr-Division ou bien encore de la 116.Panzer-division...
Il existe cependant un compte-rendu de cette rencontre mais avec un déroulé complètement différent dans l'ouvrage "Steeds of Steel" de Harry Yeide :
"Le 25th Cavalry Reconnaissance Squadron de la 4th Armored Division suivait la piste du Combat Command lors des combats de l'avance. Mais près d'Avranches, la Troop D reçut le 31 juillet des ordres pour s’emparer de la zone au sud-ouest de la ville et d’installer des avant-postes. "Ce fut la première action offensive de nos troupes avaient vu", nota le Squadron, "et il s’agissait d’une reconnaissance en force. Elles avancèrent en tirant sur toutes les cibles probables." À un moment donné, les chars légers de la Company C se heurtèrent à de plus lourds et plus robustes Panzers et de l'infanterie avec des Panzerfausts, mais l’intervention opportune de P-47 Thunderbolts détruisit les chars et dispersa l'ennemi. Dans la ville d'Avranches elle-même, le Capt. Murray Farmer trouva son char léger soudainement face-à-face avec un Panther. Le capitaine très réactif ordonna à son chauffeur de charger jusqu'à ce que les deux chars se percutent, ce qui empêcha le Panzer d'annihiler le M5A1 avec son canon de 75mm. Le Panther essaya de reculer, mais glissa hors de la route et bascula, et l'équipage allemand déconcerté évacua et s’échappa."
"La progression reprit le 30 juillet, et à la fin de l'après-midi, la Company A du 8th Tank Battalion atteignit la lisière d'Avranches. Comme les chars de tête sont approchaient de la ville, un duel éclata entre chars allemands et américains. Les deux parties eurent des pertes dans l'engagement, et la A/8 cessa son attaque pour se regrouper. Il fut immédiatement clair que Avranches n'allait pas tomber sans combattre.
Alors que les Sherman de la A/8 affrontaient l'opposition, une autre compagnie de chars occupa des positions situées à l'ouest de la ville, donnant sur un pont clé qui enjambait la rivière Sée. C’était l'itinéraire de la route côtière, qui pénétrait dans Avranches depuis Granville, une importante ville côtière au nord-ouest de Avranches (et un objectif de la 6th Armored division). Les tankistes tenaient la position à eux seuls, sans l’aide de toute infanterie de soutien.
À approximativement 22 heures, les tankistes observèrent une colonne de véhicules allemands avançant vers le pont. La colonne ennemie aurait pu facilement être détruite, mais les Américains retinrent leur feu quand ils virent de grandes croix rouges qui ornaient les véhicules de tête. S’imaginant que les Allemands évacuaient leurs blessés, ils permirent aux véhicules de continuer sur la route et de traverser le pont vers Avranches.
Bon nombre des camions passèrent sans incident. Soudain, des tir de fusils éclatèrent depuis certains des véhicules allemands. Les tankistes réagirent immédiatement et tirèrent sur la colonne. Plusieurs véhicules furent détruits, ce qui eut pour effet de bloquer la route. L’infanterie allemande se déversa des camions, mais plutôt que de prendre part au combat, ils se rendirent en masse. Plusieurs centaines de Boches jetèrent leurs mains en l'air et s'éloignèrent de camions chargés non pas de blessés, mais bourrés à craquer de munitions et autres fournitures non médicales. Ils avaient presque réussi à passer à travers les positions américaines. Les Allemands n’auraient pas ouvert le feu, ils auraient probablement continué à l'est sans incident et réussi leur fourbe évasion.
Un interrogatoire rapide de certains des prisonniers révéla qu'une autre colonne suivait derrière celle-ci. La colonne suivante était censée plus lourdement armée que la première. Les avertissement des prisonniers furent avérés quand, peu après minuit, les positions des tankistes se trouvèrent une fois de plus sous le feu d’armes légères. Cette fois, un camion de munitions américain fut frappé et pris feu. Les flammes bondissantes éclairaient les positions des chars américains, et le commandant de la scène, estimant que ses chars étaient trop exposés, ordonna à sa force de se replier vers l'est, vers le pont sur la rivière Sée sur la route de Villedieu-les-Poêles. Les prisonniers qu'ils avaient capturés quelques heures avant furent libérés, car ils ne pouvaient pas être gardés à pied. Une fois que les chars américains partirent, la force allemande pu se diriger vers Avranches sans opposition.
Il semble que la principale préoccupation de Wood tout au long de la journée fut de s'assurer que la progression continuait de manière agressive. Sachant que Dager se trouvait bien à l'avant et réglait le tempo de la progression, Wood délégua le contrôle du CCA et un régiment rattaché de la 8th Infantry Division au commandant du CCB. Dager avait maintenant une force extrêmement puissante à sa disposition, et il réalisa des plans immédiats pour la mettre au travail. Il utiliserait des éléments du CCB pour protéger les flancs, tandis que le CCA réaliserait la poussée principale dans Avranches.
Alors que le général Dager préparait son prochain mouvement, il n'était pas au courant de ce qui se passait sur le pont enjambant la rivière Sée. Pour autant qu'il le savait, les routes menant dans Avranches depuis l'ouest étaient pourvues d’avant-postes et sécurisées, donc aucun autre plan n’avait été fait pour renforcer la compagnie de chars de la 8th qui était supposé tenir son flanc droit. Le flanc gauche était la principale préoccupation de Dager, et tout en conservant la faible A/8 au QG du CCB, il demanda au reste du 8th Tank Battalion (C/8 et D/8 ) de rouler vers l'est vers la ville de Tirepied. Cela aurait pour effet de sécuriser le flanc gauche, et permettrait au CCA de rouler vers le sud dans Avranches avec les deux flancs sécurisés (la décision de Dager de conserver une compagnie à son QG s'avéra être un déroulement heureux, quand plus tard dans la nuit, une colonne de troupes allemandes, essayant de fuir vers le sud pour éviter la capture, tomba directement sur la zone du QG ; après une chaude lutte, les Allemands furent rassemblés).
La nuit était déjà descendu sur le champ de bataille lorsque la Task Force du 8th Tank Battalion démarra vers Tirepied. Comme elle traçait son chemin sur la route d'Avranches, elle trébucha sur une colonne allemande embouteillée en formation serrée sur la route à l‘avant. Les tankistes progressèrent lentement et délibérément sur la sombre route, ratissant la colonne d’un feu dévastateur pendant qu’ils avançaient. L'infanterie ennemie répondit avec des tirs isolés, mais les chars du CCB continuèrent à avancer. Le combat continua jusqu'à 2h00, avec des résultats dévastateurs pour les Allemands. Encore loin de l'objectif de Tirepied, le bataillon s’arrêta pour la nuit et mis en place des positions défensives. Des plans furent faits pour continuer la progression dès les premières lueurs.
Alors que Dager mettait son plan à exécution sur les flancs, le CCA poussa par le centre dans Avranches. Comme les hommes de Bruce Clarke commençaient à avancer dans la ville, ils constatèrent qu’une résistance opiniâtre avait surgi. Les Allemands se rendaient pleinement compte de l'importance d'Avranches. Si les Américains la capturaient, le flanc gauche allemand serait en grave difficulté, et la totalité de la ligne défensive en Normandie serait en péril. Par conséquent, il n'y avait pas de pénurie de résistance ennemie dans la ville. La Luftwaffe réussit même une apparition, quand cinq Messerschmitt s'abattirent sur un groupe de chars américains. Heureusement, ils filèrent au loin sans infliger de dégâts.
Alors que la poussée dans Avranches continuait, les chasseurs de chars M18 Hellcat du 704th TD Battalion du lieutenant-colonel Felk Oden engagèrent des chars* ennemis directement pour la première fois dans la guerre. Comme la A Company du 2nd Platoon, commandée par le Lieutenant Addison, se lançait dans la mêlée, le Hellcat de tête, commandé par le sergent Joe Shedevy, repéra un panzer camouflé en position d’attente. Le pilote, le T/5 Beck, amena rapidement le M18 dans une bonne position de tir, et le tireur, le caporal Treet, toucha le panzer avec un tir ciblé sur la croix gammée qui ornait l'acier de l'ennemi. L’obus de 76mm anti-blindage venait à peine de quitter le canon du Hellcat quand Treet repéra un second Panzer se cachant derrière une haie. Le canonnier allemand évita le coup suivant, mais il passa devant le Hellcat de Shedevy. Treet visa rapidement et déclencha un autre obus, lequel mis le feu au panzer. La destruction rapide des deux panzers débusqua une autre paire de chars ennemis. Le char boche tenta de battre en retraite, mais les autres M18 du second peloton tirèrent quatre obus de plus qui eurent le reste des panzers. Même si aucun des M18 ne fut touché, l'engagement ne fut pas sans coût : le Lt. Addison fut tué au cours de la rencontre.
Le 25th Cavalry Reconnaissance Squadron contribua à ouvrir la voie profondément à l'intérieur de la ville. Le Capitaine Murray W. Farmer, le commandant de la Compagnie F, renforça la force de son unité par la réquisition du char de l'observateur avancé du 66th Armored Field Artillery Battalion. Le char Sherman menait la route quand tout à coup, Farmer se retrouva à regarder un char Panther** à seulement 30 mètres.
Dans un grand geste d’héroïsme, Farmer ordonna au pilote d'éperonner le char ennemi avant que son adversaire ne puisse tourner sa tourelle et viser la mince peau du M4. Le Sherman heurta le flanc du Panther, et dans le processus bloqua la traversée de l'arme de l'ennemi, ce qui rendit le Panther impuissant à moins qu'il ne réussisse à s'éloigner du Sherman. Avant qu’il puisse bouger, cependant, le sergent Edward Rejrat tourna le canon de 75mm du Sherman directement vers le Panther, et lâcha quatre tirs qui secouèrent les deux chars, mais le Panther en encaissant évidemment le plus.
Les coups à bout portant forcèrent l'équipage allemand à évacuer leur char. Farmer brandit sa mitraillette et les faucha avant qu’ils aient pu s'échapper. Bien que le char fut apparemment abandonné et inoffensif, Farmer essaya de s’occuper du Panther pour de bon en le frappant avec le Sherman. L'effort eut l’effet inverser lorsque le Sherman, forçant contre le lourd Panther, se renversa dans un fossé à proximité, ses chenilles pointant vers les nuages. Le Sherman commença à brûler, mais Farmer et son équipage réussirent à évacuer le char et coururent se mettre en sécurité.
Alors que la bataille dans Avranches se poursuivait le 30 juillet, les 66th et 94th AFAB établissaient leurs positions de tir à environ deux miles au nord de la ville. Il y avait une crainte que des groupes d'Allemands isolés piégés au nord veuillent tenter de s’infiltrer à travers leurs positions, donc des barrages routiers furent mis en place autour d'une intersection clé sur la route principale menant vers Avranches. Effectivement, un flux régulier d'Allemands traversait, et beaucoup furent faits prisonniers. Tous les Allemands n’étaient pas désireux de se rendre, cependant. Un groupe de Boches voyageant dans un véhicule de reconnaissance américain capturé franchit un des barrages, et mis le feu à l'un des M7 du 66th. Le feu fit rage pendant plusieurs heures, et alors que les munitions à bord explosaient, le filet de camouflage couvrant un camion de quatre tonnes chargé de munitions appartenant au 969th FAB pris feu (le 969th était rattaché à la 4th Armored à l'époque). Face au désastre imminent, les capitaines Charles Temple et Robert Franks, avec le T/S Carl Bergman et le Pvt. John McGann, dégagèrent le filet du véhicule. Pendant ce temps, le Private Miles McClelland conduisit le camion en sécurité (il fut blessé dans l‘action). Un soldat blessé du la vie à McClelland et aux autres, vu qu’il était en train de dormir au sommet des munitions dans le camion ! McClelland, à son tour, reçut la Silver Star pour son acte de bravoure.
Les combats furent tout aussi lourd sur le flanc droit. Avant le lever du 31 juillet, les Allemands qui avaient fait partie de la fausse colonne de la Croix-Rouge, avec la deuxième colonne qui avait suivit derrière eux, se glissèrent dans Avranches et se frayèrent leur chemin vers l'extrémité sud de la ville. Qu'ils aient essayé de monter une défense ou tout simplement essayé de s'échapper vers l'est est ignoré. Mais près de la lisière sud de la ville, ils entrèrent tête baissée dans les éléments des 53rd et 10th Armored Battalion. C'est là que le soldat William Whitson du 53rd AIB se retrouva face à face avec la colonne ennemie qui avançait. Bien que les yeux dans les yeux d'un très grand nombre d'Allemands, il refusa d'abandonner sa mitrailleuse de calibre .30. Faisant feu sans relâche, il tua quelques 50 Allemands et détruit 25 camions et autres véhicules légers avant d’être mortellement frappé par le feu ennemi. Il fut décoré à titre posthume de la Distinguished Service Cross.
Il y avait des missions importantes restant à réaliser vers le sud. Le 37th Tank Battalion fut dépêché pour sécuriser plusieurs ponts sur la rivière Sélune, le plus important de d’entre eux était la traversée à Pontaubault, situé à environ quatre miles au sud d'Avranches. Quatre petites Task Forces furent formées, chacune ayant une compagnie de chars légers ou moyens comme base. Toutes les Task Forces poussèrent à travers Avranches à 16h00, et bien qu’elles rencontrèrent une vive résistance alors qu'ils sortaient de la ville vers le sud - les A/37 du capitaine Spencer et B/37 du lieutenant Bohn eurent leurs chars de commandement frappés par le feu de l'ennemi - elles réussirent toutes à s’emparer de leurs objectifs assignés (le canonnier du char du lieutenant Bohn était le caporal Peskar, lequel termina la guerre comme "meilleur canonnier" de la B/37). La company D ramassa un bonus supplémentaire avec la capture d'un officier allemand ; le lieutenant Richard Donahue pataugea à travers la Sélune au village de Marcilly, et retourna vers ses propres lignes avec le prisonnier."
* probablement les automoteurs de la StuG-Brigade 341.
** pas d'info complémentaire concernant cet éventuel Panther, peut-être de la Panzer-Lehr-Division ou bien encore de la 116.Panzer-division...
Il existe cependant un compte-rendu de cette rencontre mais avec un déroulé complètement différent dans l'ouvrage "Steeds of Steel" de Harry Yeide :
"Le 25th Cavalry Reconnaissance Squadron de la 4th Armored Division suivait la piste du Combat Command lors des combats de l'avance. Mais près d'Avranches, la Troop D reçut le 31 juillet des ordres pour s’emparer de la zone au sud-ouest de la ville et d’installer des avant-postes. "Ce fut la première action offensive de nos troupes avaient vu", nota le Squadron, "et il s’agissait d’une reconnaissance en force. Elles avancèrent en tirant sur toutes les cibles probables." À un moment donné, les chars légers de la Company C se heurtèrent à de plus lourds et plus robustes Panzers et de l'infanterie avec des Panzerfausts, mais l’intervention opportune de P-47 Thunderbolts détruisit les chars et dispersa l'ennemi. Dans la ville d'Avranches elle-même, le Capt. Murray Farmer trouva son char léger soudainement face-à-face avec un Panther. Le capitaine très réactif ordonna à son chauffeur de charger jusqu'à ce que les deux chars se percutent, ce qui empêcha le Panzer d'annihiler le M5A1 avec son canon de 75mm. Le Panther essaya de reculer, mais glissa hors de la route et bascula, et l'équipage allemand déconcerté évacua et s’échappa."
Dernière édition par jeremiah29 le Ven 04 Sep 2015, 09:55, édité 1 fois
jeremiah29- Nombre de messages : 1952
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Re: Combats au sud de Avranches
Bonjour !
Continuons sur les combats de la région d'Avranches et de Pontaubault...
Ci-dessous, traduction d'un court extrait de "Fighting Patton: George S. Patton Jr. Through the Eyes of His Enemies" de Harry Yeide.
"Près d'Avranches, pendant ce temps, Kluge cherchait des moyens - tous les moyens - pour endiguer la percée. Il ordonna au XXV.AK de riposter avec toutes les troupes qu'il pourrait rassembler depuis le nord de la Bretagne. Il fut déclaré, qu’on aurait pu entendre une mouche voler au QG de la 77.Infanterie-Division, situé près d'un pont vital sur la Sélune à Pontaubault, à quatre miles de Avranches, le soir du 30 juillet quand le "Ia" lut un message du maréchal. L’Oberst Rudolf Bacherer, dont la division avait été déchiquetée dans les combats en Normandie et venait juste de prendre du repos, devait s’emparer et tenir Avranches à tout prix :
"Elle est la clé de voûte de notre défense. D’elle dépend la décision à l'Ouest", lui dit Kluge.
Bacherer a peut-être pensé que l'idée était folle, parce qu'il fut bientôt au téléphone avec le QG de la 7.Armee, lequel lui dit : "Vous allez occuper le pont avec au moins un Sturmgeschütz, le préparer pour la démolition, avancer vers Avranches, et prendre la ville".
Bacherer était un officier de réserve qui avait été nommé au commandement à la mort du commandant en titre en juin, et son chef de corps, Choltitz, le considérait comme un "chef déterminé et complètement dénué de peur" qui jouissait de la profonde confiance de ses hommes. C'était Bacherer qui avait maintenu la division suffisamment longtemps pour la faire sortir de Normandie. Bacherer amalgama les ressources qu'il put, comprenant ses propres troupes, quatorze canons d'assaut, un bataillon de la 5.Fallschirmjäger-Division, et des isolés des points de collecte, et attaqua Avranches à l'aube du 31 juillet.
Bacherer ordonna à une équipe de démolition de détruire le précieux pont sur la Sélune, mais le premier groupe de pionniers se rua sous le feu américain et fut abattu. Une seconde équipe tomba dans une embuscade, et tous les hommes furent faits prisonniers. Des chars américains traversèrent bientôt la durée, et certains apparurent à l’extérieur du poste de commandement de Bacherer. Bacherer et son état-major échappèrent de justesse à la capture en s’éloignant précipitamment le long d'un chemin creux, juste hors de vue des Américains.
Kluge appela Speidel à 9h20 pour dire que l'ennemi occupait Avranches, que ses propres canons d'assaut avaient été repoussés, et que les résultats de l'attaque de la 77.ID étaient inconnus. Les chasseurs-bombardiers, dit-il, rendaient tout mouvement planifié impossible. Les deux généraux admirent qu'ils n'avaient aucune idée réelle de ce qui se passait dans la région de Avranches-Villedieu. Mais il était évident que le front occidental avait été déchiré."
Continuons sur les combats de la région d'Avranches et de Pontaubault...
Ci-dessous, traduction d'un court extrait de "Fighting Patton: George S. Patton Jr. Through the Eyes of His Enemies" de Harry Yeide.
"Près d'Avranches, pendant ce temps, Kluge cherchait des moyens - tous les moyens - pour endiguer la percée. Il ordonna au XXV.AK de riposter avec toutes les troupes qu'il pourrait rassembler depuis le nord de la Bretagne. Il fut déclaré, qu’on aurait pu entendre une mouche voler au QG de la 77.Infanterie-Division, situé près d'un pont vital sur la Sélune à Pontaubault, à quatre miles de Avranches, le soir du 30 juillet quand le "Ia" lut un message du maréchal. L’Oberst Rudolf Bacherer, dont la division avait été déchiquetée dans les combats en Normandie et venait juste de prendre du repos, devait s’emparer et tenir Avranches à tout prix :
"Elle est la clé de voûte de notre défense. D’elle dépend la décision à l'Ouest", lui dit Kluge.
Bacherer a peut-être pensé que l'idée était folle, parce qu'il fut bientôt au téléphone avec le QG de la 7.Armee, lequel lui dit : "Vous allez occuper le pont avec au moins un Sturmgeschütz, le préparer pour la démolition, avancer vers Avranches, et prendre la ville".
Bacherer était un officier de réserve qui avait été nommé au commandement à la mort du commandant en titre en juin, et son chef de corps, Choltitz, le considérait comme un "chef déterminé et complètement dénué de peur" qui jouissait de la profonde confiance de ses hommes. C'était Bacherer qui avait maintenu la division suffisamment longtemps pour la faire sortir de Normandie. Bacherer amalgama les ressources qu'il put, comprenant ses propres troupes, quatorze canons d'assaut, un bataillon de la 5.Fallschirmjäger-Division, et des isolés des points de collecte, et attaqua Avranches à l'aube du 31 juillet.
Bacherer ordonna à une équipe de démolition de détruire le précieux pont sur la Sélune, mais le premier groupe de pionniers se rua sous le feu américain et fut abattu. Une seconde équipe tomba dans une embuscade, et tous les hommes furent faits prisonniers. Des chars américains traversèrent bientôt la durée, et certains apparurent à l’extérieur du poste de commandement de Bacherer. Bacherer et son état-major échappèrent de justesse à la capture en s’éloignant précipitamment le long d'un chemin creux, juste hors de vue des Américains.
Kluge appela Speidel à 9h20 pour dire que l'ennemi occupait Avranches, que ses propres canons d'assaut avaient été repoussés, et que les résultats de l'attaque de la 77.ID étaient inconnus. Les chasseurs-bombardiers, dit-il, rendaient tout mouvement planifié impossible. Les deux généraux admirent qu'ils n'avaient aucune idée réelle de ce qui se passait dans la région de Avranches-Villedieu. Mais il était évident que le front occidental avait été déchiré."
jeremiah29- Nombre de messages : 1952
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Re: Combats au sud de Avranches
Salut Lolo! sympa, merci!
Eric29- Nombre de messages : 672
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Re: Combats au sud de Avranches
Après cet extrait évoquant l'échec de la tentative allemande, revenons du côté des Alliés, en l'occurence le Combat Command A de la 4th Armored Division, le 28 juillet 1944 :
Tôt le 28 juillet, des ordres furent reçus par le CCA de suivre le CCB sur l'axe de progression de la division passant par Périers / Coutances / Lengronnes jusqu’à Cérences. Le CCB fit mouvement au lever du jour le 28. Le CCA devait faire mouvement à 7h00 le 29. Étant donné l'état de congestion de la zone de combat du fait de la présence de pas moins de huit division convergeant sur un front étroit, il n'y eut pas de possibilité d'emploi du CCA jusqu'au 31. Au cours de la période intermédiaire, de petites escarmouches eurent lieu tout le long de la voie de progression du fait d'éléments ennemis isolés tentant de s’enfuir du piège. À 9h00 le 31, les éléments de tête du CCA avaient atteint le côté nord-ouest de Avranches. Là, il s’approcha du CCB. Ce CCB avait été fortement engagé depuis la fin de l'après-midi du 30 et maintenant, même si il avait dégagé la majeure partie de la ville, il était occupé à se défendre contre des attaques venant de l'ouest alors qu'il attaquait vers l'est et le sud.
Afin d'aider le CCB, des éléments du CCA furent engagés ; deux compagnies du 37th Tank Battalion prirent une position de blocage à l'ouest de la ville tandis que le 10th Armored Infantry Battalion (moins deux compagnies) attaquait à travers la ville pour s’emparer des hauteurs au sud. Vers 11h00, cet objectif avait été pris et le CCA avait reçu sa première réelle mission ; celle de s'emparer du pont et les barrages sur la rivière Sélune pour établir des têtes de pont pour la traversée du Corps.
La traversée de la rivière Sélune.
Il convient de rappeler que la moitié des effectifs en chars et les trois quarts des effectifs de l'infanterie du CCA avait été engagés et que l'artillerie avait été mise en position pour appuyer leur action. En outre, la ville d'Avranches avait été presque entièrement détruite par une attaque aérienne et ses rues étaient remplies de gravats.
Les troupes du CCB attaquaient vers l'est le long de la rivière Sée ce qui impliquait un contrôle appuyé de la circulation sur les deux ponts sur la rivière Sée menant à Avranches. Cependant, vers 12h00, quatre Task Forces furent constituées et avançaient vers leurs objectifs.
Ces Task Forces furent formées à la hâte, les commandants furent informés de l’organisation de leur Task force, des routes et des missions essentiellement par radio.
Organisation des Task Forces :
TF A :
10th Armored Infantry Battalion - (1 Co),
A/37th Tank Battalion,
B/489th Anti-Aircraft Artillery (Automatic Weapons) Battalion
TF B :
B/37th Tank Battalion,
Co/10th Armored Infantry Battalion
TF C :
37th Tank Battalion - (A, B et D),
C/704th TD Battalion,
66th Armored Field Artillery Battalion- (1 Btry),
A/24th arm. Engineer Battalion
TF D :
D/37th Tank Battalion,
D/25th Cavalry Reconnaissance Squadron,
1 Btry du 66th Armored Field Artillery Battalion
Le 94th Field Artillery Battalion appuyait les TFA et TFB.
La TFA devait s'emparer du pont à Pontaubault, la TFB, le pont de Ducey, la TFC devait s'emparer d'un pont à Saint-Laurent et sécuriser le principal barrage de la rivière Sélune et la TFD devait sécuriser les barrages dans la région de Les Biards.
Vers 13h00, la dernière de ces Task Forces avait fait mouvement vers sa mission.
Les TFA et TFC réussirent rapidement dépassant toute opposition par la vitesse de leur progression et d’attaque. Une opposition plus lourde fut rencontrée par les TFB et TFD à Ducey et Les Biards respectivement, mais le 1er août vers 6h00, les quatre objectifs étaient sécurisés.
Une opposition déterminée de chars et des canons automoteurs ennemis fut rencontré et défaite à Ducey. Des prisonniers de la 5.Fallschirmjäger-Division capturés dans ce secteur déclarèrent qu'ils avaient reçu l'ordre de tenir les hauteurs entre les rivières Sée et Sélune à tout prix.
En attaquant rapidement et violemment cet après-midi, un avantage certain fut gagné du fait de la confusion de l'ennemi résultant de sa perte de Avranches. Le résultat tactique de cette opération eut un effet de grande envergure dans le succès de la totalité de la campagne de Bretagne.
Du fait du boulot de cet après-midi, trois excellents ponts furent saisis et sécurisés permettant aux troupes des 3rd et 1st Army de traverser le couloir et commencer les opérations qui aboutirent à isoler la péninsule de Bretagne et au mouvement tournant qui entraîna plus tard la poche de Falaise. La prise des barrages à Saint-Laurent et Les Biards avant que l'ennemi ne puisse les détruire empêcha un long délai qui en aurait résulté si ces barrages avaient été détruits par l'ennemi et le terrain bas le long de la rivière inondé. Si cela s’était produit, il aurait fallut une opération longue et coûteuse pour forcer la traversée de la rivière Sélune face à un ennemi déterminé, et du temps supplémentaire aurait été gagné par l'ennemi pour sa réorganisation.
Les Task Forces mises en place pour cette opération n’étaient pas correctement équilibrées, certaines étant trop lourde en infanterie tandis que d'autres étaient déficientes en infanterie. Les ordres furent donnés et le plan conçu dans ce qui serait considéré lors de circonstances normales comme trop hâtif et sans planification préalable suffisante, mais dans le cas présent, l'opération fut un succès du fait d’une correcte estimation de l'état de confusion de l'ennemi, de la nécessité d’une action rapide et décisive, et l’acceptation du risque encouru.
La souplesse inhérente à l'organisation de la division blindée fut bien démontrée par la capacité des unités concernées à former les Task Forces en rassemblant leurs éléments aux points définis et faisant mouvement vers leurs objectifs sans perte de temps ou mauvaise compréhension de leurs missions. De longs mois de pratique, développant la confiance et la compréhension mutuelle, avaient contribué à rendre cela possible, même avec des troupes inexpérimentées.
Là encore, la souplesse de l'organisation blindée fut démontrée. Il faut se rappeler que l' objectif D à Les Biards ne fut pas sécurisé avant 6h00 le 1er août. Les instructions reçues à la fin de l'après-midi du 31 juillet avait été de consolider nos positions le 1er août et de se préparer à continuer la progression vers le sud le 2 août. Mais ce ne fut pas le cas. À 0h01, le 1er août, la 3rd Army devint opérationnelle et pris le commandement des troupes opérant au sein du VIII Corps.
À 5h00, le commandant du CCA reçu l’ordre de se présenter immédiatement au QG de la division au nord-ouest de Avranches. À 5h30, il transmis un message par radio au PC du CCA pour préparer toutes les troupes pour un mouvement avant 9h00 et avoir toutes les commandants d’unités réunis au PC vers 6h30. Tous les commandants étaient présents à 6h30 lorsque le commandant du CCA revint à l'exception du lieutenant-colonel Abrams qui commandait la TFC à Saint-Laurent. Des appels radio répétés à ce commandant ne reçurent aucune réponse avant presque 7h30. A ce moment, le Lt.Col. Abrams signala qu'il était sur le chemin vers le PC et n'avait pas pu démarrer plus tôt car sa Task Force avait été attaquée par des chars allemands. Il revendiqua fièrement son premier char allemand détruit.
La mission du CCA était de faire mouvement dès que possible avec toutes les troupes disponibles pour capturer la ville de Rennes. Les ponts et les barrages sur la Sélune devaient être remis à des éléments amis et, dès cette relève, le CCA devait démarrer. Les Task Forces furent formés alors que les éléments du CCA étaient relevés (principalement par des unités antiaériennes) et à 10h00 le commandant du CCA fit mouvement avec des Task Forces Kirkpatrick et Abrams laissant l’officier-adjoint suivre avec la Task Force Bailey et les Troupes du CCA dès qu’elles seraient rassemblées. Cette dernière colonne fit mouvement peu avant 12h00.
Organisation des Tasks Forces :
Troupes du CCA :
Hq & Hq Co CCA
Hq & Hq Btry 4th Arm.Div. Arty
B/489th Anti-aircraft artillery Automatic Weapons Battalion.
B/46th Armored Medical Battalion
A/126 Maintenance Battalion
TF Kirkpatrick :
10th Armored Infantry Battalion - (1 Co)
B/37th Tank Battalion
66th Armored Field Artillery Battalion
TF Abrams :
37th Tank Battalion - (B Co)
C/704th Tank Destroyer Battalion
94th Armored Field Artillery Battalion
TF Bailey :
35th Tank Battalion
A/24th Armored Engineer Battalion
Le CCA fit mouvement sur une colonne sur la grand route D40 vers Saint-James. À partir de là, la Task Force Kirkpatrick fit mouvement vers Antrain et au sud vers Rennes par Saint-Aubin-d'Aubigné, pendant que la Task Force Abrams faisait mouvement vers Rennes par Saint-Aubin-du-Cormier. Le reste du CCA suivit la Task Force Kirkpatrick. De nombreux ennemis désorientés et effrayés furent capturés et envoyés vers l'arrière. La surprise était totale. L'avance fut rapide jusqu'à ce que les faubourgs de Rennes soient atteints et où des canons antiaériens à double-emploi en grand nombre se trouvaient braqués sur la colonne.
Tôt le 28 juillet, des ordres furent reçus par le CCA de suivre le CCB sur l'axe de progression de la division passant par Périers / Coutances / Lengronnes jusqu’à Cérences. Le CCB fit mouvement au lever du jour le 28. Le CCA devait faire mouvement à 7h00 le 29. Étant donné l'état de congestion de la zone de combat du fait de la présence de pas moins de huit division convergeant sur un front étroit, il n'y eut pas de possibilité d'emploi du CCA jusqu'au 31. Au cours de la période intermédiaire, de petites escarmouches eurent lieu tout le long de la voie de progression du fait d'éléments ennemis isolés tentant de s’enfuir du piège. À 9h00 le 31, les éléments de tête du CCA avaient atteint le côté nord-ouest de Avranches. Là, il s’approcha du CCB. Ce CCB avait été fortement engagé depuis la fin de l'après-midi du 30 et maintenant, même si il avait dégagé la majeure partie de la ville, il était occupé à se défendre contre des attaques venant de l'ouest alors qu'il attaquait vers l'est et le sud.
Afin d'aider le CCB, des éléments du CCA furent engagés ; deux compagnies du 37th Tank Battalion prirent une position de blocage à l'ouest de la ville tandis que le 10th Armored Infantry Battalion (moins deux compagnies) attaquait à travers la ville pour s’emparer des hauteurs au sud. Vers 11h00, cet objectif avait été pris et le CCA avait reçu sa première réelle mission ; celle de s'emparer du pont et les barrages sur la rivière Sélune pour établir des têtes de pont pour la traversée du Corps.
La traversée de la rivière Sélune.
Il convient de rappeler que la moitié des effectifs en chars et les trois quarts des effectifs de l'infanterie du CCA avait été engagés et que l'artillerie avait été mise en position pour appuyer leur action. En outre, la ville d'Avranches avait été presque entièrement détruite par une attaque aérienne et ses rues étaient remplies de gravats.
Les troupes du CCB attaquaient vers l'est le long de la rivière Sée ce qui impliquait un contrôle appuyé de la circulation sur les deux ponts sur la rivière Sée menant à Avranches. Cependant, vers 12h00, quatre Task Forces furent constituées et avançaient vers leurs objectifs.
Ces Task Forces furent formées à la hâte, les commandants furent informés de l’organisation de leur Task force, des routes et des missions essentiellement par radio.
Organisation des Task Forces :
TF A :
10th Armored Infantry Battalion - (1 Co),
A/37th Tank Battalion,
B/489th Anti-Aircraft Artillery (Automatic Weapons) Battalion
TF B :
B/37th Tank Battalion,
Co/10th Armored Infantry Battalion
TF C :
37th Tank Battalion - (A, B et D),
C/704th TD Battalion,
66th Armored Field Artillery Battalion- (1 Btry),
A/24th arm. Engineer Battalion
TF D :
D/37th Tank Battalion,
D/25th Cavalry Reconnaissance Squadron,
1 Btry du 66th Armored Field Artillery Battalion
Le 94th Field Artillery Battalion appuyait les TFA et TFB.
La TFA devait s'emparer du pont à Pontaubault, la TFB, le pont de Ducey, la TFC devait s'emparer d'un pont à Saint-Laurent et sécuriser le principal barrage de la rivière Sélune et la TFD devait sécuriser les barrages dans la région de Les Biards.
Vers 13h00, la dernière de ces Task Forces avait fait mouvement vers sa mission.
Les TFA et TFC réussirent rapidement dépassant toute opposition par la vitesse de leur progression et d’attaque. Une opposition plus lourde fut rencontrée par les TFB et TFD à Ducey et Les Biards respectivement, mais le 1er août vers 6h00, les quatre objectifs étaient sécurisés.
Une opposition déterminée de chars et des canons automoteurs ennemis fut rencontré et défaite à Ducey. Des prisonniers de la 5.Fallschirmjäger-Division capturés dans ce secteur déclarèrent qu'ils avaient reçu l'ordre de tenir les hauteurs entre les rivières Sée et Sélune à tout prix.
En attaquant rapidement et violemment cet après-midi, un avantage certain fut gagné du fait de la confusion de l'ennemi résultant de sa perte de Avranches. Le résultat tactique de cette opération eut un effet de grande envergure dans le succès de la totalité de la campagne de Bretagne.
Du fait du boulot de cet après-midi, trois excellents ponts furent saisis et sécurisés permettant aux troupes des 3rd et 1st Army de traverser le couloir et commencer les opérations qui aboutirent à isoler la péninsule de Bretagne et au mouvement tournant qui entraîna plus tard la poche de Falaise. La prise des barrages à Saint-Laurent et Les Biards avant que l'ennemi ne puisse les détruire empêcha un long délai qui en aurait résulté si ces barrages avaient été détruits par l'ennemi et le terrain bas le long de la rivière inondé. Si cela s’était produit, il aurait fallut une opération longue et coûteuse pour forcer la traversée de la rivière Sélune face à un ennemi déterminé, et du temps supplémentaire aurait été gagné par l'ennemi pour sa réorganisation.
Les Task Forces mises en place pour cette opération n’étaient pas correctement équilibrées, certaines étant trop lourde en infanterie tandis que d'autres étaient déficientes en infanterie. Les ordres furent donnés et le plan conçu dans ce qui serait considéré lors de circonstances normales comme trop hâtif et sans planification préalable suffisante, mais dans le cas présent, l'opération fut un succès du fait d’une correcte estimation de l'état de confusion de l'ennemi, de la nécessité d’une action rapide et décisive, et l’acceptation du risque encouru.
La souplesse inhérente à l'organisation de la division blindée fut bien démontrée par la capacité des unités concernées à former les Task Forces en rassemblant leurs éléments aux points définis et faisant mouvement vers leurs objectifs sans perte de temps ou mauvaise compréhension de leurs missions. De longs mois de pratique, développant la confiance et la compréhension mutuelle, avaient contribué à rendre cela possible, même avec des troupes inexpérimentées.
Là encore, la souplesse de l'organisation blindée fut démontrée. Il faut se rappeler que l' objectif D à Les Biards ne fut pas sécurisé avant 6h00 le 1er août. Les instructions reçues à la fin de l'après-midi du 31 juillet avait été de consolider nos positions le 1er août et de se préparer à continuer la progression vers le sud le 2 août. Mais ce ne fut pas le cas. À 0h01, le 1er août, la 3rd Army devint opérationnelle et pris le commandement des troupes opérant au sein du VIII Corps.
À 5h00, le commandant du CCA reçu l’ordre de se présenter immédiatement au QG de la division au nord-ouest de Avranches. À 5h30, il transmis un message par radio au PC du CCA pour préparer toutes les troupes pour un mouvement avant 9h00 et avoir toutes les commandants d’unités réunis au PC vers 6h30. Tous les commandants étaient présents à 6h30 lorsque le commandant du CCA revint à l'exception du lieutenant-colonel Abrams qui commandait la TFC à Saint-Laurent. Des appels radio répétés à ce commandant ne reçurent aucune réponse avant presque 7h30. A ce moment, le Lt.Col. Abrams signala qu'il était sur le chemin vers le PC et n'avait pas pu démarrer plus tôt car sa Task Force avait été attaquée par des chars allemands. Il revendiqua fièrement son premier char allemand détruit.
La mission du CCA était de faire mouvement dès que possible avec toutes les troupes disponibles pour capturer la ville de Rennes. Les ponts et les barrages sur la Sélune devaient être remis à des éléments amis et, dès cette relève, le CCA devait démarrer. Les Task Forces furent formés alors que les éléments du CCA étaient relevés (principalement par des unités antiaériennes) et à 10h00 le commandant du CCA fit mouvement avec des Task Forces Kirkpatrick et Abrams laissant l’officier-adjoint suivre avec la Task Force Bailey et les Troupes du CCA dès qu’elles seraient rassemblées. Cette dernière colonne fit mouvement peu avant 12h00.
Organisation des Tasks Forces :
Troupes du CCA :
Hq & Hq Co CCA
Hq & Hq Btry 4th Arm.Div. Arty
B/489th Anti-aircraft artillery Automatic Weapons Battalion.
B/46th Armored Medical Battalion
A/126 Maintenance Battalion
TF Kirkpatrick :
10th Armored Infantry Battalion - (1 Co)
B/37th Tank Battalion
66th Armored Field Artillery Battalion
TF Abrams :
37th Tank Battalion - (B Co)
C/704th Tank Destroyer Battalion
94th Armored Field Artillery Battalion
TF Bailey :
35th Tank Battalion
A/24th Armored Engineer Battalion
Le CCA fit mouvement sur une colonne sur la grand route D40 vers Saint-James. À partir de là, la Task Force Kirkpatrick fit mouvement vers Antrain et au sud vers Rennes par Saint-Aubin-d'Aubigné, pendant que la Task Force Abrams faisait mouvement vers Rennes par Saint-Aubin-du-Cormier. Le reste du CCA suivit la Task Force Kirkpatrick. De nombreux ennemis désorientés et effrayés furent capturés et envoyés vers l'arrière. La surprise était totale. L'avance fut rapide jusqu'à ce que les faubourgs de Rennes soient atteints et où des canons antiaériens à double-emploi en grand nombre se trouvaient braqués sur la colonne.
Dernière édition par jeremiah29 le Mar 25 Aoû 2015, 22:03, édité 1 fois
jeremiah29- Nombre de messages : 1952
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Re: Combats au sud de Avranches
Un extrait d'un texte de Jimmie Leach, tankiste au sein du 37th Tank Battalion du Lt.Col. Creighton Abrams.
http://11thcavnam.com/Col.%20Leach/Tanker%20Leach%20Breakout.htm
Le 27 juillet, le 37th Tank Battalion se trouvait à Raffonville*, pas plus de 12 miles de son site de débarquement à Utah Beach. Mais le 29, il fit mouvement sur plus de 20 miles jusqu’à une zone de rassemblement à l’est de Coutances. Le lendemain, 20 miles à Folligny. Le 31 juillet, 26 miles à travers de violents combats jusqu’à Ducey.
Les trains de ravitaillement devait rattraper le bataillon au matin du 1er août, mais à 10h30, le bataillon repris la route au milieu des Allemands stationnés en France pour installer un bivouac à 10 miles au nord de Rennes pour la nuit du 1er août. Trente miles le 1er août, 96 miles en quatre jours.
"Tout d'abord nous avons percé à travers. . . et le CCB mena avec le 8th Tank Battalion et je pense le 51st Armored Infantry Regiment et nous avons suivi et nous sommes passés par Coutances et Avranches, mais avant que nous ayons atteint Avranches les Allemands avaient infiltré notre colonne et avait tiré sur nos camions de ravitaillement et il y avait un nombre d'entre eux dans les fossés et je suis sûr qu’il y eut un certain nombre de morts.Mais nous sommes arrivé et les Allemands se sont retirés, mais les camions brûlaient encore dans les fossés.
Et quand nous sommes arrivés à Coutances, le Colonel Lou Storck fut tué. Alors qu’il était colonel, commandant adjoint du 37th TB au Pine Camp, ils lui donnèrent le commandement du 51th Armored Infantry Regiment.
Alors que nous arrivions près de la brèche étroite à Avranches, nous sommes arrivés sur les arrières du 8th Tank Battalion. Il y avait eut 5 chars du 8th sur un terrain en contrebas et des chars allemands sur une hauteur de terrain. Les Allemands avaient détruits ces 5 chars et ils brûlaient, mais les Allemands s’étaient retiré et nous sommes passâmes à travers.
J'ai ensuite mené l'attaque dans Ducey et j'ai fais équipe avec le 10th Armored Infantry Battalion et le Sgt Cobilla et Lt Bohn ont été les deux premiers chars touchés. Cobilla a été frappé par un Panzerfaust et Bohn frappé par un obus antichar et l’obus a traversé l'avant du char et est passé entre les jambes de Porter son chauffeur, le blessant légèrement et personne n'a été tué dans son char. (...)
Le bataillon demeura dans sa zone de rassemblement le 2 août et fit mouvement pour contourner Rennes et rejoindre Bain-de-Bretagne.
En déplacement dès 9h le 3 août et après 29 miles arrivé à destination à 16h45. Mais juste pour une heure.
Le 37th continua vers le nord-est en roulant sur 15 miles jusqu’à Amanlis** pour la nuit.
* probablement le village de Raffoville, au nord-ouest de Sainteny... la distance de 20 kms à vol d'oiseau jusqu'à Utah Beach correspondrait (12 miles = 19.3 kms).
**Amanlis : petite commune située au sud de Châteaugiron, au sud-est de Rennes.
http://11thcavnam.com/Col.%20Leach/Tanker%20Leach%20Breakout.htm
Le 27 juillet, le 37th Tank Battalion se trouvait à Raffonville*, pas plus de 12 miles de son site de débarquement à Utah Beach. Mais le 29, il fit mouvement sur plus de 20 miles jusqu’à une zone de rassemblement à l’est de Coutances. Le lendemain, 20 miles à Folligny. Le 31 juillet, 26 miles à travers de violents combats jusqu’à Ducey.
Les trains de ravitaillement devait rattraper le bataillon au matin du 1er août, mais à 10h30, le bataillon repris la route au milieu des Allemands stationnés en France pour installer un bivouac à 10 miles au nord de Rennes pour la nuit du 1er août. Trente miles le 1er août, 96 miles en quatre jours.
"Tout d'abord nous avons percé à travers. . . et le CCB mena avec le 8th Tank Battalion et je pense le 51st Armored Infantry Regiment et nous avons suivi et nous sommes passés par Coutances et Avranches, mais avant que nous ayons atteint Avranches les Allemands avaient infiltré notre colonne et avait tiré sur nos camions de ravitaillement et il y avait un nombre d'entre eux dans les fossés et je suis sûr qu’il y eut un certain nombre de morts.Mais nous sommes arrivé et les Allemands se sont retirés, mais les camions brûlaient encore dans les fossés.
Et quand nous sommes arrivés à Coutances, le Colonel Lou Storck fut tué. Alors qu’il était colonel, commandant adjoint du 37th TB au Pine Camp, ils lui donnèrent le commandement du 51th Armored Infantry Regiment.
Alors que nous arrivions près de la brèche étroite à Avranches, nous sommes arrivés sur les arrières du 8th Tank Battalion. Il y avait eut 5 chars du 8th sur un terrain en contrebas et des chars allemands sur une hauteur de terrain. Les Allemands avaient détruits ces 5 chars et ils brûlaient, mais les Allemands s’étaient retiré et nous sommes passâmes à travers.
J'ai ensuite mené l'attaque dans Ducey et j'ai fais équipe avec le 10th Armored Infantry Battalion et le Sgt Cobilla et Lt Bohn ont été les deux premiers chars touchés. Cobilla a été frappé par un Panzerfaust et Bohn frappé par un obus antichar et l’obus a traversé l'avant du char et est passé entre les jambes de Porter son chauffeur, le blessant légèrement et personne n'a été tué dans son char. (...)
Le bataillon demeura dans sa zone de rassemblement le 2 août et fit mouvement pour contourner Rennes et rejoindre Bain-de-Bretagne.
En déplacement dès 9h le 3 août et après 29 miles arrivé à destination à 16h45. Mais juste pour une heure.
Le 37th continua vers le nord-est en roulant sur 15 miles jusqu’à Amanlis** pour la nuit.
* probablement le village de Raffoville, au nord-ouest de Sainteny... la distance de 20 kms à vol d'oiseau jusqu'à Utah Beach correspondrait (12 miles = 19.3 kms).
**Amanlis : petite commune située au sud de Châteaugiron, au sud-est de Rennes.
jeremiah29- Nombre de messages : 1952
Age : 56
Localisation : Nord-Finistère
Emploi/loisirs : nombreux
Date d'inscription : 27/04/2008
Re: Combats au sud de Avranches
Battalion diary : 37th Tank Battalion. July 1 - July 15 1944.
31 juillet 1944 :
(...)
Au cours de la matinée et en début d'après-midi, le bataillon rencontra une résistance et essuya des tirs pendant qu’il était arrêté sur la route entre Le Mesnil et Avranches. Toute opposition fut réprimée au nord d'Avranches vers 13h00. À 13h00, le commandant de bataillon reçut des ordres pour déplacer le Bataillon jusqu’à la rivière Sélune et s’emparer des quatre passages sur la rivière là-bas.
L'ordre pour cette marche s’établissait comme suit :
La Company A doit prendre la route principale vers le sud et s’emparer du pont à 2810 (note : Pontaubault), appuyée par les Batteries B et C du 66th Armored Field Artillery Battalion.
La Company B doit prendre la première route secondaire vers la gauche à 281158 (note : Avranches) avec Ducey comme objectif, appuyée par un groupe mixte du 66th et de la A/10.
La Company C appuyée par le 94th Armored Field Artillery Battalion, et la A/24, doit prendre la route principale vers la gauche jusqu’à Les Brousses puis à droite jusqu’à Les Donets Durand. (??.. Douets Durand ?..)
La Company D, la C/10, et le Assault Gun Platoon doivent faire mouvement du sud de La Gillardière jusqu’à Marcilly.
Ces quatre Combat Teams, chacune sous le commandement de l'officier de char le plus âgé, démarrèrent à 1600. Chaque équipe rencontra une résistance féroce après avoir traversé Avranches. La coopération étroite entre les chars, l'artillerie et le Corps de l’armée de l’air permit le succès de la mission. Le Captain Spencer, commandant adjoint de la Company A, et le Lt. Bohn de la Company B eurent leur char détruit, mais pas avant d’avoir achevé leurs adversaires.
Le Lt. Richard E. Donahue de la Company D traversa le barrage de la rivière Sélune à Marcilly et captura le commandant de la garde allemande et revint avec lui jusqu’à nos lignes sans incident.
La colonne de la Company C se fraya son chemin en combattant jusqu’à une opposition sur la Sélune au sud de Ducey et s’empara du pont situé là intact. Cette force devait repousser les troupes allemandes d'un champ afin de se rassembler pendant la nuit, et en quittant le champ le lendemain matin, le colonel Abrams surpris un char ennemi et décocha rapidement trois obus antichars.
1er août 1944 :
Les trains furent installés à partir de leur position au nord d'Avranches à environ 10h30, et le Bataillon fit le plein, se rassembla, et après avoir été relevé par un Combat Team de la 8th Infantry division, fit mouvement.
Le Bataillon (moins les Company A et C qui furent rattachées à la colonne du 10th Infantry) et les Company A et C du 53rd firent mouvement à travers Ducey à 12h20.
Le Company D trouva les équipages démontés de deux chars ennemis à 14h40 et les élimina avec des grenades.
Le bataillon arriva à 165786 (note : Vieux-Vy-sur-Couesnon) à 16h00, à trois kilomètres au nord de Galaze (?) à 17h20, à trois kilomètres au nord de Sans (?.. Sens-de-Bretagne ?..) à 18h00.
Au 18h15, les ordres furent reçu du CCA de se rassembler dans les environs nord de Rennes.
À 18h30, le Bataillon fit mouvement vers une zone de rassemblement à quatorze kilomètres au nord de Rennes.
31 juillet 1944 :
(...)
Au cours de la matinée et en début d'après-midi, le bataillon rencontra une résistance et essuya des tirs pendant qu’il était arrêté sur la route entre Le Mesnil et Avranches. Toute opposition fut réprimée au nord d'Avranches vers 13h00. À 13h00, le commandant de bataillon reçut des ordres pour déplacer le Bataillon jusqu’à la rivière Sélune et s’emparer des quatre passages sur la rivière là-bas.
L'ordre pour cette marche s’établissait comme suit :
La Company A doit prendre la route principale vers le sud et s’emparer du pont à 2810 (note : Pontaubault), appuyée par les Batteries B et C du 66th Armored Field Artillery Battalion.
La Company B doit prendre la première route secondaire vers la gauche à 281158 (note : Avranches) avec Ducey comme objectif, appuyée par un groupe mixte du 66th et de la A/10.
La Company C appuyée par le 94th Armored Field Artillery Battalion, et la A/24, doit prendre la route principale vers la gauche jusqu’à Les Brousses puis à droite jusqu’à Les Donets Durand. (??.. Douets Durand ?..)
La Company D, la C/10, et le Assault Gun Platoon doivent faire mouvement du sud de La Gillardière jusqu’à Marcilly.
Ces quatre Combat Teams, chacune sous le commandement de l'officier de char le plus âgé, démarrèrent à 1600. Chaque équipe rencontra une résistance féroce après avoir traversé Avranches. La coopération étroite entre les chars, l'artillerie et le Corps de l’armée de l’air permit le succès de la mission. Le Captain Spencer, commandant adjoint de la Company A, et le Lt. Bohn de la Company B eurent leur char détruit, mais pas avant d’avoir achevé leurs adversaires.
Le Lt. Richard E. Donahue de la Company D traversa le barrage de la rivière Sélune à Marcilly et captura le commandant de la garde allemande et revint avec lui jusqu’à nos lignes sans incident.
La colonne de la Company C se fraya son chemin en combattant jusqu’à une opposition sur la Sélune au sud de Ducey et s’empara du pont situé là intact. Cette force devait repousser les troupes allemandes d'un champ afin de se rassembler pendant la nuit, et en quittant le champ le lendemain matin, le colonel Abrams surpris un char ennemi et décocha rapidement trois obus antichars.
1er août 1944 :
Les trains furent installés à partir de leur position au nord d'Avranches à environ 10h30, et le Bataillon fit le plein, se rassembla, et après avoir été relevé par un Combat Team de la 8th Infantry division, fit mouvement.
Le Bataillon (moins les Company A et C qui furent rattachées à la colonne du 10th Infantry) et les Company A et C du 53rd firent mouvement à travers Ducey à 12h20.
Le Company D trouva les équipages démontés de deux chars ennemis à 14h40 et les élimina avec des grenades.
Le bataillon arriva à 165786 (note : Vieux-Vy-sur-Couesnon) à 16h00, à trois kilomètres au nord de Galaze (?) à 17h20, à trois kilomètres au nord de Sans (?.. Sens-de-Bretagne ?..) à 18h00.
Au 18h15, les ordres furent reçu du CCA de se rassembler dans les environs nord de Rennes.
À 18h30, le Bataillon fit mouvement vers une zone de rassemblement à quatorze kilomètres au nord de Rennes.
jeremiah29- Nombre de messages : 1952
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Re: Combats au sud de Avranches
jeremiah29 a écrit:
La Company C appuyée par le 94th Armored Field Artillery Battalion, et la A/24, doit prendre la route principale vers la gauche jusqu’à Les Brousses puis à droite jusqu’à Les Donets Durand. (??.. Douets Durand ?..)
Après recherches et analyse, je suis quasiment certain que le lieu-dit "Les Donets Durand" n'existe pas et correspond en fait au hameau de La Touche Durand sur la commune de Vezins. Il s'agit à nouveau probablement d'une erreur de lecture et de retranscription, le mot "touche" mal écrit devenant "donets"...
Ci-dessous, les itinéraires des différentes Task Forces vers leurs objectifs.
Les objectifs sur la Sélune de la TFB (pont de Ducey ainsi que celui au sud), de la TFC (barrage de Vezins, près de Saint-Laurent-de-Terregate) et de la TFD (pont dans la région des Biards).
jeremiah29- Nombre de messages : 1952
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Re: Combats au sud de Avranches
Merci pour tout ton travail de traduction. Comme tu le dis, pour les noms mal retranscrit, ce ne sont pas seulement des erreurs de lectures, mais il y a aussi des erreurs sur les cartes. J'en ai observé et on les retrouvent dans les documents après.
Panzerfaust- Admin
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Re: Combats au sud de Avranches
MLQ a écrit:Bonjour
Merci pour cette compilation
C'est un plaisir...
et c'est pas fini, j'ai encore des trucs sur le feu, quelques docs US intéressant à traduire avant de les poster...
jeremiah29- Nombre de messages : 1952
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Re: Combats au sud de Avranches
Bonsoir Jeremiah,
Merci pour ces traductions d'ouvrages historiques américains présentant une situation détaillée des combats autour d'Avranches. Je suis intéressé par le sujet à partir du 1er août lorsque le CCA de la 4th AD du général Wood fait mouvement vers Rennes (Premier jour de la libération de la Bretagne). C'est le 10th AIB de la TF Kirkpatrick qui va se heurter aux batteries de 88 à Maison Blanche peu avant St-Laurent, objectif assigné par Wood avant de "prendre" la ville de Rennes. Le Lt-colonel Kirkpatrick, commandant le 10th AIB, sera grièvement blessé lors de la violente bataille de Maison Blanche.
Une question que je me pose : la Task Force Abrams a pris la direction de St-Aubin-du-Cormier tandis que la TF Kirkpatrick arrivait par St-Aubin-d'Aubigné en direction de Betton et St-Laurent. Les documents US en ma possession ne précisent pas le rôle de la TF Abrams après St-Aubin-du-Cormier ? A-t-il arrêté sa progression après cette ville car il avait la possibilité d'arriver aux portes de Rennes par le nord-est, via Liffré. Il ne faut pas oublier la garnison allemande en place aux dépôts de munitions de Thorigné et dans la forêt de Rennes (Munitionslager Maria et Maurice) qui pouvait être un obstacle.
Joldan
Merci pour ces traductions d'ouvrages historiques américains présentant une situation détaillée des combats autour d'Avranches. Je suis intéressé par le sujet à partir du 1er août lorsque le CCA de la 4th AD du général Wood fait mouvement vers Rennes (Premier jour de la libération de la Bretagne). C'est le 10th AIB de la TF Kirkpatrick qui va se heurter aux batteries de 88 à Maison Blanche peu avant St-Laurent, objectif assigné par Wood avant de "prendre" la ville de Rennes. Le Lt-colonel Kirkpatrick, commandant le 10th AIB, sera grièvement blessé lors de la violente bataille de Maison Blanche.
Une question que je me pose : la Task Force Abrams a pris la direction de St-Aubin-du-Cormier tandis que la TF Kirkpatrick arrivait par St-Aubin-d'Aubigné en direction de Betton et St-Laurent. Les documents US en ma possession ne précisent pas le rôle de la TF Abrams après St-Aubin-du-Cormier ? A-t-il arrêté sa progression après cette ville car il avait la possibilité d'arriver aux portes de Rennes par le nord-est, via Liffré. Il ne faut pas oublier la garnison allemande en place aux dépôts de munitions de Thorigné et dans la forêt de Rennes (Munitionslager Maria et Maurice) qui pouvait être un obstacle.
Joldan
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Re: Combats au sud de Avranches
Bonjour
Merci beaucoup pour ces traductions. Ces combats près d'Avranches m'intéressent pas mal moi aussi.
On reconnait le style romancé et parfois "vantard" , bourré d'exagérations, des américains sur leurs propres actions. C'est intéressant de comparer les récits, quand on le peux !
Merci beaucoup pour ces traductions. Ces combats près d'Avranches m'intéressent pas mal moi aussi.
On reconnait le style romancé et parfois "vantard" , bourré d'exagérations, des américains sur leurs propres actions. C'est intéressant de comparer les récits, quand on le peux !
L 76- Nombre de messages : 37
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Re: Combats au sud de Avranches
Joldan a écrit:Une question que je me pose : la Task Force Abrams a pris la direction de St-Aubin-du-Cormier tandis que la TF Kirkpatrick arrivait par St-Aubin-d'Aubigné en direction de Betton et St-Laurent. Les documents US en ma possession ne précisent pas le rôle de la TF Abrams après St-Aubin-du-Cormier ? A-t-il arrêté sa progression après cette ville car il avait la possibilité d'arriver aux portes de Rennes par le nord-est, via Liffré. Il ne faut pas oublier la garnison allemande en place aux dépôts de munitions de Thorigné et dans la forêt de Rennes (Munitionslager Maria et Maurice) qui pouvait être un obstacle.
Salut !
Il semblerait bien que finalement la TF Abrams n’ait jamais atteint Saint-Aubin-du-Cormier, elle a été détournée avant.
Les éléments du CCA devaient initialement passer par Ducey puis prendre la route secondaire au sud-ouest jusqu’à Juilley puis rejoindre la D40 au niveau de Crollon, puis de là, par voie directe jusqu’à Rennes, en contournant Antrain.
Cependant la TF Kirkpatrick rencontre des difficultés près de Crollon. La TF Abrams, qui arrive à Juilley après avoir traversé Ducey à 12h20, reçoit alors l’ordre de se diriger vers Saint-James, puis de progresser parallèlement à la route principale vers Rennes sur un itinéraire de son choix.
"At the crossroads near Juilley, col Abrams met Col Clarke and was ordered to take his force due south into Saint-James then parallel to the main road to Rennes by route of his own choosing."
Mais à Saint-James, les ordres changent à nouveau et la TF Abrams est redirigée pour rejoindre la colonne principale, composée à ce moment des TF Kirkpatrick, TF Bailey et reste du CCA, lesquels opèrent une avance rapide jusqu'aux faubourgs de Rennes.
"At Saint-James, orders were again changed and Col Abrams was directed to rejoin the main column."
16h00 37th Tk Bn arrive à 165786 (coordonnées vT165786 "French Lambert Zone 1" Grid :Vieux-Vy-sur-Couesnon),
17h20 à trois kilomètres au nord de Galaze (peut-être Gahard situé à 6.4 kms au sud de Vieux-Vy-sur-Couesnon),
18h00 à trois kilomètres au nord de Sans (Sens-de-Bretagne ?.. je ne pense pas, cela ferait remonter la TF Abrams vers le nord-ouest... aucun intérêt... )
18h15, ordres du CCA de se rassembler dans les environs nord Rennes.
18h30, 37th Tk Bn fait mouvement vers zone de rassemblement à 14 kms au nord de Rennes.
La TF Abrams rejoint le CCA juste derrière la TF Bailey, atteint les faubourgs de Rennes, et s’installe sur zone de rassemblement aux environs de Charbonnière (commune de Saint-Grégoire, près de Maison Blanche).
"He fell in behind TF 3. They reached the outskirts of Rennes without major incident and assembled in an area vic of Charbonnière."
Les canons de 88 ennemis ouvrent alors le feu.
Le 2 août, le 37th Tk Bn, toujours sur le bivouac, se déplace de deux champs pour échapper aux tirs de mortiers et de l'artillerie ennemis.
Le 3 août, le CCA reçoit l’ordre de se déplacer autour de Rennes par l'ouest afin de sécuriser le pont et le barrage à Messac en passsant par Mordelles, Goven, Guichen, Lohéac, Guipry, Messac.
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Re: Combats au sud de Avranches
Bonsoir Jeremiah
Merci pour ces détails que je ne connaissais pas. Je comprends mieux la position de la TF Abrams.
Est-il indiscret de te demander la source sur les renseignements ci-après ? :
Joldan
Merci pour ces détails que je ne connaissais pas. Je comprends mieux la position de la TF Abrams.
Est-il indiscret de te demander la source sur les renseignements ci-après ? :
Jeremiah a écrit:La TF Abrams rejoint le CCA juste derrière la TF Bailey, atteint les faubourgs de Rennes, et s’installe sur zone de rassemblement aux environs de Charbonnière (commune de Saint-Grégoire, près de Maison Blanche).
"He fell in behind TF 3. They reached the outskirts of Rennes without major incident and assembled in an area vic of Charbonnière."
Joldan
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Re: Combats au sud de Avranches
Bonjour Joldan
Les infos proviennent du Battalion diary du 37th Tank Battalion (p.140).
Je finis les traductions et je poste l'ensemble des docs...
Les infos proviennent du Battalion diary du 37th Tank Battalion (p.140).
Je finis les traductions et je poste l'ensemble des docs...
jeremiah29- Nombre de messages : 1952
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Re: Combats au sud de Avranches
Bonsoir Jeremiah,
Dire que j'avais ce document dans mes archives mais je ne suis pas allé assez loin dans la lecture ; les pages 126 et 127 sont aussi intéressantes.
Merci encore.
Joldan
Dire que j'avais ce document dans mes archives mais je ne suis pas allé assez loin dans la lecture ; les pages 126 et 127 sont aussi intéressantes.
Merci encore.
Joldan
Joldan- Nombre de messages : 188
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Re: Combats au sud de Avranches
37th Tank Battalion, Battalion diary.
Récit de l'attaque du 37th Tank Battalion (CCA, 4th Armored Division) des environs de Raids jusqu’à Lorient, du 27 juillet au 9 août 1944, tel que raconté par le Captain McMahon (D Company).
(Remarque : le Capt. McMahon commanda la D Company (chars légers) tout au long de la campagne. La D Company menait habituellement l’avance du 37th Bn lequel à son tour se trouvait toujours à la tête de la colonne du Combat Command. Il raconta l'histoire avec un minimum de questions et avec une aisance (sauf pour les quelques premiers jours) qui pourraient indiquer qu'il avait étudié le récit avant.)
La 4th Armd Div tenait un front étroit dans la péninsule de Cherbourg avant la percée. Un bataillon d'infanterie avec la B Company du 37th Tk Bn releva la 4th Infantry Division dans le secteur compris entre les 83rd et 90th Infantry Divisions. Ces deux dernières divisions attaquèrent le 28 (?) juillet pour pouvoir libérer la 4th Armored Division. La 4th Armored Division attaqua à 14h00 le 29 juillet en colonne de Combat Commands, le CCB en tête, à travers de Périers et Coutances jusqu’à Avranches où la première opposition sérieuse fut rencontrée.
Le CCB entra dans Avranches le soir du 30 juillet et le PC divisionnaire fut installé juste à l'est de la ville. Pendant la nuit, les Allemands revinrent dans la ville par l'ouest et le sud.
Le lendemain matin, la D Company, 37th Tank Bn, en tête du CCA arriva au carrefour au nord-ouest de Avranches. On leur avait dit qu'ils obtiendraient des ordres pour poursuivre l'avance sur Avranches. Le Capt. McMahon stoppa sa compagnie près du pont sur la rivière Sée à cet endroit et remonta en tête de colonne pour contacter le commandement du bataillon et trouver où se trouvait le CCB et quels étaient les ordres de progression. A ce moment, un bâtiment à travers la rue s‘effondra, un autre tomba presque aussitôt. Le Capt. McMahon crut d'abord à des mines ou des bombes à retardement. Ensuite, un char commença à s'embraser à l’avant. Des canons antichars allemands situés sur la hauteur de terrain à l’ouest et au sud d'Avranches tiraient sur les positions du carrefour, tir d’interdiction plutôt que tir observé au vu des destructions apparemment. Le terrain sur lequel la D Company s’était arrêté est plat et marécageux. Un Platoon de la D Company descendit la route vers la droite et pénétra dans un verger. La A Company du 37th se déploya derrière eux. Le reste de la D Company se rassembla dans une zone juste à l'est de la route. Les B et C Company se déployèrent de chaque côté de la route au nord et l'artillerie pris position dans les environs de La Monerie. Pendant ce temps, le 8th Tank Bn (CCB) se déplaça jusqu’au carrefour depuis l'ouest. La plupart des pertes subies lors de ce bref engagement le furent à la A Company, 8th Tank Bn, qui se précipita sous le feu des antichar lorsqu’ils montrèrent leur nez à l’angle près du carrefour. Les chars en position et ouvrant le feu, une compagnie d'infanterie fut envoyée par la route et l'ennemi fut rapidement nettoyé.
Pour continuer l'avance au sud, le CCA se divisa en quatre Task Forces, chacune construite autour d'une compagnie de chars et chacune commandée par le commandant de la compagnie de chars. La A Company possédait deux compagnies d'infanterie; la B Company, de l'infanterie et une batterie d'artillerie; la C Company possédait une compagnie du génie et un bataillon d‘artillerie; la D Company possédait une compagnie d'infanterie et le bataillon de canons d'assaut. La D Company devait progresser sur le flanc droit du Combat Command avec la mission de sécuriser le barrage sur la rivière Sélune et les ponts dans les environs. L’opposition ennemie depuis le bas de Avranches était solide. La D Company avança en colonne, un peloton de chars en tête, suivi par un peloton d'infanterie, une batterie de canons d'assaut, une compagnie d'infanterie (-), un peloton de chars, le peloton de chars restant sécurisant les flancs de la colonne. La Task Force D ne possédait aucun soutien hormis un véhicule de dépannage et son soutien médical composé d'une Jeep et de huit médecins. Ils n’avaient pas d'installations pour l'évacuation des blessés ou des prisonniers; heureusement, ils n’eurent besoin d’aucun des deux.
L’avance de la D Company vers le sud-est se heurta à une série de batailles locales à des barrages routiers ou avec des motocyclistes isolés. Au petit hameau de La Blancdinière(1), la colonne s’arrêta brièvement, et les civils sortirent avec du vin, des œufs, des tomates, des fleurs et s’amassèrent autour des véhicules. Une colonne allemande entra dans le hameau à partir de la direction opposée. Il y eut quelques tirs, et les Allemands, surpris, reculèrent. Le Capt. McMahon avait son char dans une rue latérale avec le canon pointé sur la rue, quand il vit une ambulance allemande arriver vers lui. Ne voulant pas tirer, il fit un geste à l'ambulance de faire demi-tour. Il y eut un certain temps avant que l'Allemand ne comprenne; puis il recula dans la rue à toute hâte.
La TFD fit mouvement. En approchant de la forêt dans les environs de Les Chéris, le Lt Donahue (2nd Platoon) repéra deux canons antichars à un barrage routier sur une route traversant l’axe de progression et envoya un mot au Capt. McMahon. McMahon décida qu'il était trop tard dans la journée pour aller après eux; il faisait sombre et ils étaient seulement à mi-chemin de leur objectif. Le Lt Donahue dit OK, puis avec son tireur sorti de son char et alla jeter un regard sur les canons. De retour dans le char, ils dirigèrent la tourelle perpendiculairement à la direction d'avance, démarrèrent le char à toute vitesse. Alors qu’ils traversaient la route, le tireur tira un obus, toucha l'un des canons et les servants se dispersèrent. La forêt était apparemment un parc d'artillerie; un dépôt de munitions était situé à la lisière sud près de La Maudinière(2), mais on n'avait pas de temps pour le nettoyer. L'infanterie fut envoyée pour nettoyer les zones à proximité des routes. Pendant ce temps, le tir du char avait mis le feu au dépôt de munitions et la colonne craignait qu'ils ne puissent pas se débrouiller. Devant eux, ils pouvaient voir une colonne ennemie, dont sept chars, fuyant vers le sud. Ils décidèrent enfin que si l'infanterie s’accroupissait dans les half-tracks et que les pilotes des Jeep priaient, ils pourraient le faire. Ils le firent et rattrapèrent la colonne allemande devant eux. Ils trouvèrent un char allemand tombé en panne dans le hameau de La Maudinière(2) après problèmes mécaniques, et mitraillèrent l'équipage qui fut bousculé alors qu’il arrivait tout juste. Passés le hameau, ils continuèrent à tirer sur tout ce qu'ils pouvaient voir. Pendant ce temps, trois P-47 arrivèrent à l'avant, et commencèrent à jouer avec la colonne en face de la TFD. Les avions mirent hors service les véhicules et la TFD se débarrassa des équipages.
Bien que la carte montre une route traversant le barrage de la rivière Sélune, cela s'avéra être un chemin et la TFD y arrivant dû faire marche arrière au nord-ouest du pont vers la route principale au sud de Vezins. Leur itinéraire le long de la rivière était une route étroite creusée dans les rives escarpées et prise en enfilade par les positions allemandes sur la rivière. Ceux-ci retinrent le mouvement brièvement jusqu'à ce que les canons d'assaut aient placés quelques obus de fumée sur les hauteurs d'où venait le feu de l'ennemi. Les Allemands, apparemment, imaginant que cela était un marquage pour une concentration d'artillerie, se retirèrent. La TFD traversa la rivière. Il faisait alors nuit, mais il restait encore à nettoyer l'objectif et installer des avant-postes. Deux pelotons de chars et deux pelotons d'infanterie furent envoyés pour balayer la rive sud de la rivière, tandis qu'un peloton d'infanterie fut envoyé vers le barrage pour s'occuper des gardes là-bas. Le peloton de chars restant et le peloton d'infanterie (-) installèrent des avant-postes au carrefour de la route, juste au sud de Vezins. Sur cette position, la Task Force captura le seul nombre substantiel de prisonniers qu'ils aient obtenu lors des combats, quand une compagnie allemande dirigée par cinq officiers marcha dans nos lignes en pensant que nous devions être des troupes amies. Bien qu'ils aient entendu quelques-uns des combats, ils déclarèrent qu'ils pensaient que cela devait être un atterrissage de parachutistes. L'équipe envoyée vers le barrage n'eut aucune difficulté avec les gardes postés là, lequel furent capturés séparément, chacun y ayant été invité. Ces gardes étaient une compagnie régulière de garde et bien qu'il y avait des preuves que des plans avaient été faits pour faire sauter le barrage, cela n'avait pas été fait par les gardes. Ils furent tellement surpris que le Lt. Donahue le lendemain matin entra dans la centrale électrique et y trouva le commandant qui se rasait. Pensant apparemment que Donahue était un prisonnier américain échappé, l'Allemand était sûr que ses derniers jours étaient arrivés ; il se rendit sur ses genoux en priant.
Les trois autres Task Forces avaient toutes atteintes leurs objectifs dans la nuit et le lendemain matin, le CCA se rassembla dans une zone au nord de Bardet. L'IP (note : point initial) pour la progression la plus avancée était Ducey; de là, le CCA devait progresser jusqu’à Saint-James, puis par des routes secondaires avancer sur Rennes; pendant que le CCB avançait par les routes principales. Ils atteignirent Saint-James avec peu d'opposition. Ils filèrent sous le feu de deux mitrailleuses dans les faubourgs de Saint-James et une située dans une maison sur la place principale de la ville. Cette dernière fut détruite par un obus HE tiré depuis le milieu de la foule accueillante des habitants. Le Maquis dans la ville déclara que les Allemands l’avaient quitté quinze minutes auparavant sur des bicyclettes. Alors que la colonne faisait mouvement à travers, cependant, quelques voitures blindées allemandes revinrent à temps pour se mélanger avec les trains du bataillon. Les trains étaient en mesure de s’occuper des voitures eux-mêmes, et la colonne fit mouvement. (Incidemment Capt McMahon déclara que les trains continuèrent avec le CCA pendant toute la campagne, qu'ils ne furent jamais à court de ravitaillement d’aucune sorte, qu'ils furent capables de faire le plein à la fin de chaque jour de marche.)
Le reste de la progression jusqu'aux faubourg de Rennes fut marqué uniquement par des accrochages mineurs avec des blindés isolés ennemis. Le peloton de reconnaissance débusqua un char allemand qui recula rapidement, s’en alla derrière un bâtiment et se saborda. La D Company trouva trois autres chars stationnés dans la basse-cour d'une maison, les équipages en train de manger. Quelques obus de 37mm mirent les chars hors service et les M4 arrivés plus tard finirent le travail.
En approchant de Rennes, le Captain McMahon capta sur sa radio une conversation entre l’aviation et quelques quartiers généraux supérieurs. L’aviation se préparait à bombarder et mitrailler tous les véhicules dans les environs de Rennes, mais était préoccupé par le fait qu’ils arboraient des panneaux rouges. "Y a-t-il des véhicules américains dans les environs ?". "Non", arriva la réponse, conditionnée par le conseil de vérifier avec le Corps. La Corps appela la division dictant aux véhicules d’arborer des panneaux à motif préétablis. La division ordonna à une colonne d’arborer des signaux terrestres. Cela fut fait et l'attaque aérienne évitée. Les commandants de compagnie reçurent l’ordre par la suite de signaler leur position toutes les dix minutes exactement.
La progression rencontrait désormais si peu d'opposition qu'il fut décidé d'accélérer le mouvement sur Rennes en mettant le CCA sur les routes principales. Le CCA s’engagea sur la route principale à Betton à seulement 15 kms ou plus de Rennes. Comme les chars avançaient, les civils le long du parcours firent sortir des prisonniers à la pointe d'une fourche, mais les chars ne pouvaient pas arrêter; Ils dirigèrent les prisonniers vers l'arrière.
Il fut jugé inopportun de se précipiter tête baissée dans une aussi grande ville que Rennes. Le 37th Tk Bn (moins la B Company rattachée au 53rd Arm.Inf.Bn) devait donc se rendre sur une zone de rassemblement dans des champs au nord de la ville tandis que l'infanterie se déployait sur des positions d'assaut. Des canons ennemis ouvrirent alors le feu sur nos positions qui malgré le déploiement en vue de l’assaut n’étaient encore pratiquement qu’un étroit corridor le long de la route vers le nord dans la ville. L’attaque de la ville fut retardée.
Le lendemain matin (2 août) une patrouille de la D Company fut envoyée pour faire le tour de la ville pour voir quelles troupes amies se trouvaient dans les environs et où se situait l'ennemi. La patrouille pris contact avec une troupe du 2 Cavalry Group qui avait été envoyé par l'Armée pour savoir où se trouvait la 4th Armored Division. Ils ne trouvèrent aucun ennemi jusqu'à leur retour lorsque le Lt Donahue, dirigeant la patrouille, trouva quelques Allemands luttant contre le Maquis dans un village. Il pris part au combat et quand ce fut terminé, ramena l'officier du Maquis jusqu’au QG. Ce fut le premier contact de la division avait opéré avec le Maquis qui allait apporter une aide considérable lors des combats sur la péninsule.
Le 3 août, la mission de la division fut changée, et au lieu d'attaquer Rennes, le CCA reçut l’ordre de se déplacer vers l'ouest et le sud. Ils pensèrent à ce moment que cela signifiait contourner la ville. (Aucun élément du CCA n’entra dans Rennes. Le Capt McMahon pense que certains du CCB peuvent y être entré.) L'encerclement se fit sur une itinéraire si totalement libre d'opposition ennemie que la colonne s’arrêta à un endroit pour une pause de cinq minutes. D’occasionnelles mitrailleuses isolées arrêtèrent la tête de la colonne (composée de Jeeps du Reconnaissance Platoon) très brièvement, mais comme le Capt. McMahon l’a dit, nous avions une façon de traiter cela. Il n'était pas nécessaire de voir la mitrailleuse. Les chars tournaient leurs tourelles et le bataillon envoyait une volée d’obus explosifs sur une zone générale. Cela suffisait en général pour les mitrailleurs.
Quand le bataillon s’était installé sur sa zone de rassemblement à proximité de Bain-de-Bretagne, il reçut pour la première fois la mission de bloquer les voies d'évasion vers le sud depuis Rennes. Le 37th Tk Bn était en gros responsable de la région de Châteaugiron, et il se déplaça aussitôt jusqu’à Janzé. Lors de ce mouvement, ils passèrent une journée sur le terrain avec des véhicules allemands de toutes sortes qui s‘enfuyaient. Le Capt McMahon déclara que même les cuisiniers eurent une chance de flinguer un Allemand. Le char du Col. Abrams, au carrefour sud-ouest de Janzé, rencontra un autobus rempli de Boches qui se repliaient, lesquels, à la vue de l’américain s’élancèrent hors du bus comme des parachutistes poussés depuis un avion. Les Allemands sautèrent une haie et s’accroupirent derrière elle. Le Col. Abrams perfora la haie avec un obus explosif et ensuite à travers le trou mitrailla l'ennemi.
Chaque compagnie du 37th reçut une mission de blocage. La D Company installa des avant-postes sur le trident des routes au sud-est de Châteaugiron, plaçant un Platoon sur chaque route de l'arc depuis Veneffles à Saint-Aubin(3). Le QG du bataillon était situé dans le voisinage de Amandis (4) avec une compagnie d'infanterie qui fut plus tard déplacée à Saint-Aubin(3). Châteaugiron était particulièrement important car il fut découvert avec des prisonniers que c’était un point de contrôle de circulation allemand. Des véhicules allemands descendirent les trois routes contrôlées par la D Company l'après-midi du 3 août mais aucun ne parvint à passer.
Le 4 août, il fut décidé de tirer une concentration d'artillerie sur Châteaugiron et d’attaquer avec la D Company et une compagnie d'infanterie pour établir des barrages routiers au nord-ouest. Avant l'attaque, cependant, un Français de Châteaugiron arriva et signala qu'il n'y avait pas d'Allemands dans la ville et s’ils voulaient bien épargner la ville. (Il y avait une grande abbaye là.) La D Company et de l'infanterie firent donc mouvement par la route et trouvèrent la ville inoccupée comme le Français l’avait signalé et mirent en place des barrages routiers du côté nord. Là, ils réalisèrent un autre contact avec le 2nd Cavalry Group, trouvant une voiture blindée et deux jeeps qui se promenaient avec aucune idée de l'endroit où se trouvait la 4th Armored Division.
Dans l’après-midi du 4 août, le 37th Tk Bn se rassembla dans les environs de Amandis (4) et s’offrit du repos, pratiquement le premier depuis la percée.
Dans la matinée du 5, ils firent mouvement en direction de Vannes, l’objectif suivant du CCA. Le Combat Command se rassembla à l’IP (point initial) de l’itinéraire à Bain-de-Bretagne, et atteignit Vannes dans l'après-midi après une marche de 106 kilomètres. Sur le chemin, ils détruisirent méthodiquement tous les moyens de communication possibles que lesquels l'ennemi sur leur arrière pourraient utiliser pour avertir les forces devant eux. La seule chose qui les arrêta fut un pont détruit à Saint-Martin(5) que la Compagnie du Génie (A/24th) répara.
Ils trouvèrent Vannes libérée par les Maquis bien qu'il y eut quelques Allemands à l'extérieur et certains échanges de tirs toujours en cours dans la ville. La population entière de Vannes attendait à l'extérieur de la ville pour accueillir les Américains. Le 37th fut envoyé à travers la ville afin que la population soit rassurée à la vue des chars américains. (Les maquis s’étaient emparé de la ville avant que les Allemands ne reviennent et exécutent de lourdes représailles.) Les maquis ici étaient bien organisés dans la Division Bretagne et ils prirent en charge la mission d’installer des avant-postes autour de la ville pour la nuit. Leurs hommes étaient armés de carabines américaines et d’armes britanniques Sten et Lewis. À l’exception du 37th Tk Bn, le CCA fit le tour de Vannes en passant par le nord, puis se rassemblant juste à l'est de la ville.
Le dimanche matin (6 août), la C Company, une compagnie d'infanterie et un groupe du maquis sortirent pour trouver une poche d’Allemands signalés sur la route de Auray. Sur la route, juste à la sortie de Vannes, ils trouvèrent environ 75 véhicules ennemis défendus par environ 200 fantassins avec des canons de Flak 20mm - apparemment une unité antiaérienne qui avait été rejointe par une colonne de camions. Les chars avec l'aide du maquis détruisirent tous les véhicules et tuèrent ou capturèrent tout les fantassins. "L'infanterie ne fit rien." D’autres compagnies de chars moyens du bataillon participèrent à d'autres missions de ratissage pendant que la D Company installait des avant-postes autour de la zone de rassemblement.
La nuit du 6 août, tous les Combat Commands furent informés sur l'attaque prévue de Lorient. Le Capt. McMahon déclara qu'il s’agissait du briefing le plus sérieux auquel il ait jamais participé. On connaissait beaucoup concernant les effectifs des défenses de Lorient, les plans qu’ils avaient, même si, comme il s’avéra ensuite, il y avait plus de choses concernant les canons qu'on ne connaissait pas que de choses sur canons qu'on connaissait.
On pensait que la clé de Lorient était Hennebont avec son seul pont connu à travers la rivière du Blavet. (Le second pont ne figure pas sur la carte 100.000 et était inconnu du CCA à ce moment.) Le Maquis devait tenir le pont à Hennebont et empêcher sa démolition. Un major du maquis à sa propre demande accompagna le CCA sur l'un de ses véhicules de tête. À nouveau, le CCA comptait sur la vitesse d'attaque et la surprise pour s’emparer de son objectif avant que l'ennemi ne puisse préparer ses défenses. Ils firent mouvement très tôt le matin, avant l'aube, progressèrent rapidement à Auray. Bien qu’ils continuaient de recevoir des rapports d'ennemis en face d’eux, ils n’en rencontrèrent pas avant d’être juste face à Auray. Là, à la jonction de la route, se tenait un avant-poste allemand de fantassins et un motocycliste. À l'approche du Reconnaissance Platoon de la colonne blindée, le motocycliste fit une tentative pour s’échapper, mais fut abattu par le feu d’un Cal.50. Le Capt McMahon est enclin à attribuer une grande partie de la réussite de l'opération face à Lorient au fait que ce messager fut incapable de s’enfuir pour avertir l'ennemi. Il souligna que Auray était un endroit facilement défendable puisque la seule approche était une route d’environ 800 m de long entourée de chaque côté par ce qui était de l'eau ou des marais. Mais le CCA arriva là à sept heures du matin et les Allemands furent pris par surprise. Bien que les canons antichars qui étaient placés le long de la route et dans la ville étaient tenus, le 3rd Platoon et le Reconn. Platoon en tête de la progression furent capables dans tous les cas de faire feu les premiers et pas un seul obus des antichars allemands ne s’opposa à l'avance de la colonne. Dans la ville elle-même, les rues étroites et tortueuses permirent aux éléments avancés de la colonne de prendre le dessus sur les armes de défense et d’ouvrir le feu avant d’être eux-mêmes reconnus.
Dans Auray, l'un des véhicules de tête eut une fuite dans son radiateur et il fut décidé de s'arrêter brièvement. Dans la ville commencèrent immédiatement à surgir des Allemands. Chaque maison semblait en avoir au moins un. Ils jaillissaient sur les routes à l'arrière et tentaient de fuir dans les ruelles. Les chars ouvrirent le feu. Beaucoup d’Allemands furent expulsé des fossés dans les hautes herbes à l'extérieur de la ville. Lorsque la colonne fit mouvement hors de la ville, des parties d’elle brûlaient et les éléments de l'ennemi gisaient morts dans les rues.
Avançant vers Hennebont, le 3rd Platoon menant la colonne engagea une course de combat avec les éléments arrières d'une unité de cavalerie russe (blancs)(6) (laquelle fut ensuite engagée et anéantie par le CCA à l'est de Hennebont.) Mais à ce moment, les haies bordant la route rendirent impossible à la colonne de flanquer l'ennemi et de le frapper en force. Juste à l'est de Hennebont, la colonne fut arrêtée momentanément à un barrage routier où l'ennemi se mettait juste en position. Il était composé de poutrelles d’acier avec des champs de mines à l'avant et défendu par des mitrailleuses. Il se trouva que le Français qui vivait dans la maison à côté du barrage était un résistant. Il informa le Reconn. Platoon de l'emplacement des champs de mines et leur indiqua que le barrage lui-même n'était pas piégé. Le barrage fut donc facilement enlevé, les champs de mines contournés et l'avance continua.
La D Company arriva à Hennebont et les véhicules avancés se préparaient à traverser le pont quand l'ennemi le fit sauter littéralement à leurs visages. Peu de temps après des canons antichars allemands installés sur des hauteurs à l'ouest de la rivière ouvrirent le feu. Ils touchèrent par deux fois un halftrack du Rec. Platoon, qui fut mis temporairement hors service mais ne le détruisit pas, et deux tirs frôlant un char léger qui lui "rayèrent la peinture". Au même moment, une pluie de balles de mitrailleuses frappa la ville. Les chars de tête du 3rd Platoon tirèrent des salves de 37mm sur les positions allemandes et un canon fut observé avoir été touché. Le Capt. McMahon et le Lt Mueller (CO, 3rd Platoon) mirent pied à terre pour une reconnaissance depuis une hauteur de terrain où un maquis se signala à eux. Ils constatèrent que le pont avait été soufflé au-delà de la réparation et se trouvait en outre encore sous un lourd feu ennemi. Il fut décidé d'envoyer l'infanterie à travers la rivière sur des embarcations d'assaut pour établir une tête de pont. A peine la décision avait été prise que l'ennemi déclencha une violente concentration d'artillerie (88, 10, 150mm) sur la ville. À nouveau, ce n’était apparemment pas des tirs observés, mais une concentration conçue soit pour pousser nos forces hors de la ville soit pour les empêcher d'y entrer. Bien que l'ensemble de la D Company fut dans la ville, ils ne subirent aucune victime lors des tirs. Deux Jeeps furent détruites et la plupart des chars eurent leurs antennes touchées. Le plan de traversée de l’infanterie par un assaut fut abandonné. Du maquis, la D Company apprit pour la première fois la présence d’un deuxième pont sur la rivière à environ deux ou trois kilomètres au nord de Hennebont. Sous la concentration d'artillerie, le Capt. McMahon organisa une Task Force avec ses chars et une compagnie d'infanterie pour faire mouvement le long de la rivière jusqu’au pont au nord. L'organisation fut rendue difficile par le fait que deux de ses chefs de Platoon, les Lt Donahue et Lt Mueller étaient blessés suite au bombardement, mais pas sérieusement. Le Lt Donahue reçut un éclat à travers la joue et ne fut pas évacué; le Lt Mueller fut soufflé contre le flanc d'un char par l'explosion d'un tir presque direct, et assommé pendant environ une demi-heure, mais tout allait bien en revenant à lui.
La B Company, 37th Tk Bn, avec la A Company, 53rd AIB, firent mouvement hors de la ville sur la route de la rivière. La route sinuait le long de la haute rive de la rivière avec un à-pic de 100 pieds à certains endroits droit dans l'eau. L'ennemi possédait des canons antichars le long de la route, mais ils retinrent leur feu jusqu'à ce que la colonne soit passée, puis tirèrent sur l'arrière de la D Company. D’autres canons antichars tirèrent à travers la rivière où se trouvait une importante usine, et quelques casemates bétonnées. La seule autre position défensive qu’ils purent observer était une tour de Flak. Les chars tirèrent une combinaison d’obus HE et AP sur toutes ces positions et réussirent à faire taire tout les tirs nourris depuis l'autre côté de la rivière. Les canons antichars sur leurs arrières, les chars ne pouvaient pas faire face sans s’exposer eux-mêmes vu que sur le terrain, il était impossible de sortir de la route que les canons prenaient en enfilade. La compagnie d'infanterie finalement fut en mesure de se mettre en position où ils purent installer un mortier de 60 mm dans un fossé d'où ils pouvaient voir les canons allemands. Sous le feu du mortier, les canons antichars se retirèrent, s’engageant dans une rue latérale de la ville (nom inconnu; elle ne figure pas sur la carte 100 000) et ils furent détruits par les chars. Un Platoon d'infanterie descendit la route pour nettoyer tous les Allemands restants, puis les chars et l'infanterie traversèrent le pont qui n’avait apparemment pas été préparé pour la démolition.
Pendant ce temps, les B et C Company menant le CCA en flanquant Hennebont au nord par Saint-Gilles, se heurtèrent à l'unité de cavalerie russe (6) qui défendait cette approche du pont. (Il s’agissait d’une unité de cavalerie de Russes blancs à cheval.) La C Company enregistra apparemment des pertes relativement importantes ; (le Commandant et le 1st Sgt furent tués), mais l'ennemi fut complètement détruit.
Après la traversée au-dessus Hennebont, la D Company fit mouvement vers le nord-ouest par des routes de campagne filant sur la grande route vers le sud dans Lorient juste au-dessus de Caudan. Au carrefour principal (752305)(7) ils se heurtèrent à deux canons antichars et une batterie de canons antiaériens tenus par environ 3 compagnies d'infanterie selon les rapports de prisonniers de guerre. La D Company contint l'ennemi ici, pendant que la B Company qui arrivait le pris de flanc par le nord, détruisit les canons antichars et mis le feu à un important casernement ennemi proche. Ils trouvèrent environ 100 vélos dans les environs. La D Company établit ensuite des avant-postes vers l'est tandis que le reste de la colonne fit mouvement par le carrefour.
Bien que Caudan fut sous le feu de l'artillerie, la colonne entière fut en mesure de la traverser et de se rassembler sur une zone au niveau du grand virage de la route vers le sud. Là, le 37th Tk Bn et deux compagnies d'infanterie établirent une position défensive tous azimuts qui était pratiquement une île au milieu du territoire ennemi. Le lendemain, ils tentèrent d’installer une ligne de défense. La B Company avec une compagnie d'infanterie occupa la hauteur de terrain à l'ouest vers (736247)(8 ), se heurtant à quatre canons de 120mm (9) lors de la progression qui furent éliminés simplement en vertu du fait que le Platoon de la B Company s’empara du premier par surprise et réussit à tirer le premier à l‘intérieur. La D Company installe un OP dans les environs de Kerbebon (10) d’où ils pouvaient voir une partie de la fortification permanente ennemie de l'autre côté du ruisseau, un affluent (11) de la rivière du Blavet. Ils pouvaient voir des casernements au sud, et les positions de quatre 88mm enterrés et une batterie de projecteurs. Ils dirigèrent des concentrations d'artillerie de deux bataillons sur ces positions et observèrent au moins deux coups directs sur les canons. Des obus HE et WP furent envoyés sur un bâtiment des casernements, pendant que le peloton de mortiers prenait un autre sous ses tirs. La C Company avec une compagnie de TD occupa un village à (763260)(12) et le Col. Abrams envisagea d'envoyer l'infanterie pour occuper les hauteurs entre les C et B Company. Nous étions le 9 août, et les ordres arrivèrent de replier le bataillon jusqu’à Vannes où il devait passer en réserve au sein du CCR. Le mouvement fut effectué à environ 16h00 le 9 août. De cette date jusqu’au 28 août, la 37e Tk Bn resta au sein du CCR.
Les officiers suivants appartiennent à la D Company, 37th Tk Bn:
CO, Captain John C. McMahon
1st Platoon, Lt Klingbeil
2nd Platoon, Lt Donahue
3rd Platoon, Lt Mueller
CO, Reconn. Platoon (qui mena continuellement l'avance du CCA) 1st Lt Marion L. Harris.
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(1) lire "La Blandinière"
(2) lire "La Mauditière"
(3) Saint-Aubin-du-Pavail
(4) Lire "Amanlis"
(5) Saint-Martin-sur-Oust
(6) Ost-Reiter-Abteilung 281
(7) coordonnées "French Lambert Zone 1 grid" indiquant le carrefour de Saint-Séverin, 2.2 kms nord de Caudan
(8 ) coordonnées "French Lambert Zone 1 grid" indiquant le secteur de Kergouaran, 3.5 kms sud-ouest de Caudan
(9) batterie 1./MaFlA 806 du Manéhuillec, 4 pièces de 12.8cm Flak 40 (M), 3.4 kms sud-ouest de Caudan
(10) lire plutôt "Kerbéban", 1.5 km sud-ouest de Caudan
(11) Le Scorff
(12) coordonnées "French Lambert Zone 1 grid" indiquant le secteur de Manéhic, 2.4 kms sud-est de Caudan
Récit de l'attaque du 37th Tank Battalion (CCA, 4th Armored Division) des environs de Raids jusqu’à Lorient, du 27 juillet au 9 août 1944, tel que raconté par le Captain McMahon (D Company).
(Remarque : le Capt. McMahon commanda la D Company (chars légers) tout au long de la campagne. La D Company menait habituellement l’avance du 37th Bn lequel à son tour se trouvait toujours à la tête de la colonne du Combat Command. Il raconta l'histoire avec un minimum de questions et avec une aisance (sauf pour les quelques premiers jours) qui pourraient indiquer qu'il avait étudié le récit avant.)
La 4th Armd Div tenait un front étroit dans la péninsule de Cherbourg avant la percée. Un bataillon d'infanterie avec la B Company du 37th Tk Bn releva la 4th Infantry Division dans le secteur compris entre les 83rd et 90th Infantry Divisions. Ces deux dernières divisions attaquèrent le 28 (?) juillet pour pouvoir libérer la 4th Armored Division. La 4th Armored Division attaqua à 14h00 le 29 juillet en colonne de Combat Commands, le CCB en tête, à travers de Périers et Coutances jusqu’à Avranches où la première opposition sérieuse fut rencontrée.
Le CCB entra dans Avranches le soir du 30 juillet et le PC divisionnaire fut installé juste à l'est de la ville. Pendant la nuit, les Allemands revinrent dans la ville par l'ouest et le sud.
Le lendemain matin, la D Company, 37th Tank Bn, en tête du CCA arriva au carrefour au nord-ouest de Avranches. On leur avait dit qu'ils obtiendraient des ordres pour poursuivre l'avance sur Avranches. Le Capt. McMahon stoppa sa compagnie près du pont sur la rivière Sée à cet endroit et remonta en tête de colonne pour contacter le commandement du bataillon et trouver où se trouvait le CCB et quels étaient les ordres de progression. A ce moment, un bâtiment à travers la rue s‘effondra, un autre tomba presque aussitôt. Le Capt. McMahon crut d'abord à des mines ou des bombes à retardement. Ensuite, un char commença à s'embraser à l’avant. Des canons antichars allemands situés sur la hauteur de terrain à l’ouest et au sud d'Avranches tiraient sur les positions du carrefour, tir d’interdiction plutôt que tir observé au vu des destructions apparemment. Le terrain sur lequel la D Company s’était arrêté est plat et marécageux. Un Platoon de la D Company descendit la route vers la droite et pénétra dans un verger. La A Company du 37th se déploya derrière eux. Le reste de la D Company se rassembla dans une zone juste à l'est de la route. Les B et C Company se déployèrent de chaque côté de la route au nord et l'artillerie pris position dans les environs de La Monerie. Pendant ce temps, le 8th Tank Bn (CCB) se déplaça jusqu’au carrefour depuis l'ouest. La plupart des pertes subies lors de ce bref engagement le furent à la A Company, 8th Tank Bn, qui se précipita sous le feu des antichar lorsqu’ils montrèrent leur nez à l’angle près du carrefour. Les chars en position et ouvrant le feu, une compagnie d'infanterie fut envoyée par la route et l'ennemi fut rapidement nettoyé.
Pour continuer l'avance au sud, le CCA se divisa en quatre Task Forces, chacune construite autour d'une compagnie de chars et chacune commandée par le commandant de la compagnie de chars. La A Company possédait deux compagnies d'infanterie; la B Company, de l'infanterie et une batterie d'artillerie; la C Company possédait une compagnie du génie et un bataillon d‘artillerie; la D Company possédait une compagnie d'infanterie et le bataillon de canons d'assaut. La D Company devait progresser sur le flanc droit du Combat Command avec la mission de sécuriser le barrage sur la rivière Sélune et les ponts dans les environs. L’opposition ennemie depuis le bas de Avranches était solide. La D Company avança en colonne, un peloton de chars en tête, suivi par un peloton d'infanterie, une batterie de canons d'assaut, une compagnie d'infanterie (-), un peloton de chars, le peloton de chars restant sécurisant les flancs de la colonne. La Task Force D ne possédait aucun soutien hormis un véhicule de dépannage et son soutien médical composé d'une Jeep et de huit médecins. Ils n’avaient pas d'installations pour l'évacuation des blessés ou des prisonniers; heureusement, ils n’eurent besoin d’aucun des deux.
L’avance de la D Company vers le sud-est se heurta à une série de batailles locales à des barrages routiers ou avec des motocyclistes isolés. Au petit hameau de La Blancdinière(1), la colonne s’arrêta brièvement, et les civils sortirent avec du vin, des œufs, des tomates, des fleurs et s’amassèrent autour des véhicules. Une colonne allemande entra dans le hameau à partir de la direction opposée. Il y eut quelques tirs, et les Allemands, surpris, reculèrent. Le Capt. McMahon avait son char dans une rue latérale avec le canon pointé sur la rue, quand il vit une ambulance allemande arriver vers lui. Ne voulant pas tirer, il fit un geste à l'ambulance de faire demi-tour. Il y eut un certain temps avant que l'Allemand ne comprenne; puis il recula dans la rue à toute hâte.
La TFD fit mouvement. En approchant de la forêt dans les environs de Les Chéris, le Lt Donahue (2nd Platoon) repéra deux canons antichars à un barrage routier sur une route traversant l’axe de progression et envoya un mot au Capt. McMahon. McMahon décida qu'il était trop tard dans la journée pour aller après eux; il faisait sombre et ils étaient seulement à mi-chemin de leur objectif. Le Lt Donahue dit OK, puis avec son tireur sorti de son char et alla jeter un regard sur les canons. De retour dans le char, ils dirigèrent la tourelle perpendiculairement à la direction d'avance, démarrèrent le char à toute vitesse. Alors qu’ils traversaient la route, le tireur tira un obus, toucha l'un des canons et les servants se dispersèrent. La forêt était apparemment un parc d'artillerie; un dépôt de munitions était situé à la lisière sud près de La Maudinière(2), mais on n'avait pas de temps pour le nettoyer. L'infanterie fut envoyée pour nettoyer les zones à proximité des routes. Pendant ce temps, le tir du char avait mis le feu au dépôt de munitions et la colonne craignait qu'ils ne puissent pas se débrouiller. Devant eux, ils pouvaient voir une colonne ennemie, dont sept chars, fuyant vers le sud. Ils décidèrent enfin que si l'infanterie s’accroupissait dans les half-tracks et que les pilotes des Jeep priaient, ils pourraient le faire. Ils le firent et rattrapèrent la colonne allemande devant eux. Ils trouvèrent un char allemand tombé en panne dans le hameau de La Maudinière(2) après problèmes mécaniques, et mitraillèrent l'équipage qui fut bousculé alors qu’il arrivait tout juste. Passés le hameau, ils continuèrent à tirer sur tout ce qu'ils pouvaient voir. Pendant ce temps, trois P-47 arrivèrent à l'avant, et commencèrent à jouer avec la colonne en face de la TFD. Les avions mirent hors service les véhicules et la TFD se débarrassa des équipages.
Bien que la carte montre une route traversant le barrage de la rivière Sélune, cela s'avéra être un chemin et la TFD y arrivant dû faire marche arrière au nord-ouest du pont vers la route principale au sud de Vezins. Leur itinéraire le long de la rivière était une route étroite creusée dans les rives escarpées et prise en enfilade par les positions allemandes sur la rivière. Ceux-ci retinrent le mouvement brièvement jusqu'à ce que les canons d'assaut aient placés quelques obus de fumée sur les hauteurs d'où venait le feu de l'ennemi. Les Allemands, apparemment, imaginant que cela était un marquage pour une concentration d'artillerie, se retirèrent. La TFD traversa la rivière. Il faisait alors nuit, mais il restait encore à nettoyer l'objectif et installer des avant-postes. Deux pelotons de chars et deux pelotons d'infanterie furent envoyés pour balayer la rive sud de la rivière, tandis qu'un peloton d'infanterie fut envoyé vers le barrage pour s'occuper des gardes là-bas. Le peloton de chars restant et le peloton d'infanterie (-) installèrent des avant-postes au carrefour de la route, juste au sud de Vezins. Sur cette position, la Task Force captura le seul nombre substantiel de prisonniers qu'ils aient obtenu lors des combats, quand une compagnie allemande dirigée par cinq officiers marcha dans nos lignes en pensant que nous devions être des troupes amies. Bien qu'ils aient entendu quelques-uns des combats, ils déclarèrent qu'ils pensaient que cela devait être un atterrissage de parachutistes. L'équipe envoyée vers le barrage n'eut aucune difficulté avec les gardes postés là, lequel furent capturés séparément, chacun y ayant été invité. Ces gardes étaient une compagnie régulière de garde et bien qu'il y avait des preuves que des plans avaient été faits pour faire sauter le barrage, cela n'avait pas été fait par les gardes. Ils furent tellement surpris que le Lt. Donahue le lendemain matin entra dans la centrale électrique et y trouva le commandant qui se rasait. Pensant apparemment que Donahue était un prisonnier américain échappé, l'Allemand était sûr que ses derniers jours étaient arrivés ; il se rendit sur ses genoux en priant.
Les trois autres Task Forces avaient toutes atteintes leurs objectifs dans la nuit et le lendemain matin, le CCA se rassembla dans une zone au nord de Bardet. L'IP (note : point initial) pour la progression la plus avancée était Ducey; de là, le CCA devait progresser jusqu’à Saint-James, puis par des routes secondaires avancer sur Rennes; pendant que le CCB avançait par les routes principales. Ils atteignirent Saint-James avec peu d'opposition. Ils filèrent sous le feu de deux mitrailleuses dans les faubourgs de Saint-James et une située dans une maison sur la place principale de la ville. Cette dernière fut détruite par un obus HE tiré depuis le milieu de la foule accueillante des habitants. Le Maquis dans la ville déclara que les Allemands l’avaient quitté quinze minutes auparavant sur des bicyclettes. Alors que la colonne faisait mouvement à travers, cependant, quelques voitures blindées allemandes revinrent à temps pour se mélanger avec les trains du bataillon. Les trains étaient en mesure de s’occuper des voitures eux-mêmes, et la colonne fit mouvement. (Incidemment Capt McMahon déclara que les trains continuèrent avec le CCA pendant toute la campagne, qu'ils ne furent jamais à court de ravitaillement d’aucune sorte, qu'ils furent capables de faire le plein à la fin de chaque jour de marche.)
Le reste de la progression jusqu'aux faubourg de Rennes fut marqué uniquement par des accrochages mineurs avec des blindés isolés ennemis. Le peloton de reconnaissance débusqua un char allemand qui recula rapidement, s’en alla derrière un bâtiment et se saborda. La D Company trouva trois autres chars stationnés dans la basse-cour d'une maison, les équipages en train de manger. Quelques obus de 37mm mirent les chars hors service et les M4 arrivés plus tard finirent le travail.
En approchant de Rennes, le Captain McMahon capta sur sa radio une conversation entre l’aviation et quelques quartiers généraux supérieurs. L’aviation se préparait à bombarder et mitrailler tous les véhicules dans les environs de Rennes, mais était préoccupé par le fait qu’ils arboraient des panneaux rouges. "Y a-t-il des véhicules américains dans les environs ?". "Non", arriva la réponse, conditionnée par le conseil de vérifier avec le Corps. La Corps appela la division dictant aux véhicules d’arborer des panneaux à motif préétablis. La division ordonna à une colonne d’arborer des signaux terrestres. Cela fut fait et l'attaque aérienne évitée. Les commandants de compagnie reçurent l’ordre par la suite de signaler leur position toutes les dix minutes exactement.
La progression rencontrait désormais si peu d'opposition qu'il fut décidé d'accélérer le mouvement sur Rennes en mettant le CCA sur les routes principales. Le CCA s’engagea sur la route principale à Betton à seulement 15 kms ou plus de Rennes. Comme les chars avançaient, les civils le long du parcours firent sortir des prisonniers à la pointe d'une fourche, mais les chars ne pouvaient pas arrêter; Ils dirigèrent les prisonniers vers l'arrière.
Il fut jugé inopportun de se précipiter tête baissée dans une aussi grande ville que Rennes. Le 37th Tk Bn (moins la B Company rattachée au 53rd Arm.Inf.Bn) devait donc se rendre sur une zone de rassemblement dans des champs au nord de la ville tandis que l'infanterie se déployait sur des positions d'assaut. Des canons ennemis ouvrirent alors le feu sur nos positions qui malgré le déploiement en vue de l’assaut n’étaient encore pratiquement qu’un étroit corridor le long de la route vers le nord dans la ville. L’attaque de la ville fut retardée.
Le lendemain matin (2 août) une patrouille de la D Company fut envoyée pour faire le tour de la ville pour voir quelles troupes amies se trouvaient dans les environs et où se situait l'ennemi. La patrouille pris contact avec une troupe du 2 Cavalry Group qui avait été envoyé par l'Armée pour savoir où se trouvait la 4th Armored Division. Ils ne trouvèrent aucun ennemi jusqu'à leur retour lorsque le Lt Donahue, dirigeant la patrouille, trouva quelques Allemands luttant contre le Maquis dans un village. Il pris part au combat et quand ce fut terminé, ramena l'officier du Maquis jusqu’au QG. Ce fut le premier contact de la division avait opéré avec le Maquis qui allait apporter une aide considérable lors des combats sur la péninsule.
Le 3 août, la mission de la division fut changée, et au lieu d'attaquer Rennes, le CCA reçut l’ordre de se déplacer vers l'ouest et le sud. Ils pensèrent à ce moment que cela signifiait contourner la ville. (Aucun élément du CCA n’entra dans Rennes. Le Capt McMahon pense que certains du CCB peuvent y être entré.) L'encerclement se fit sur une itinéraire si totalement libre d'opposition ennemie que la colonne s’arrêta à un endroit pour une pause de cinq minutes. D’occasionnelles mitrailleuses isolées arrêtèrent la tête de la colonne (composée de Jeeps du Reconnaissance Platoon) très brièvement, mais comme le Capt. McMahon l’a dit, nous avions une façon de traiter cela. Il n'était pas nécessaire de voir la mitrailleuse. Les chars tournaient leurs tourelles et le bataillon envoyait une volée d’obus explosifs sur une zone générale. Cela suffisait en général pour les mitrailleurs.
Quand le bataillon s’était installé sur sa zone de rassemblement à proximité de Bain-de-Bretagne, il reçut pour la première fois la mission de bloquer les voies d'évasion vers le sud depuis Rennes. Le 37th Tk Bn était en gros responsable de la région de Châteaugiron, et il se déplaça aussitôt jusqu’à Janzé. Lors de ce mouvement, ils passèrent une journée sur le terrain avec des véhicules allemands de toutes sortes qui s‘enfuyaient. Le Capt McMahon déclara que même les cuisiniers eurent une chance de flinguer un Allemand. Le char du Col. Abrams, au carrefour sud-ouest de Janzé, rencontra un autobus rempli de Boches qui se repliaient, lesquels, à la vue de l’américain s’élancèrent hors du bus comme des parachutistes poussés depuis un avion. Les Allemands sautèrent une haie et s’accroupirent derrière elle. Le Col. Abrams perfora la haie avec un obus explosif et ensuite à travers le trou mitrailla l'ennemi.
Chaque compagnie du 37th reçut une mission de blocage. La D Company installa des avant-postes sur le trident des routes au sud-est de Châteaugiron, plaçant un Platoon sur chaque route de l'arc depuis Veneffles à Saint-Aubin(3). Le QG du bataillon était situé dans le voisinage de Amandis (4) avec une compagnie d'infanterie qui fut plus tard déplacée à Saint-Aubin(3). Châteaugiron était particulièrement important car il fut découvert avec des prisonniers que c’était un point de contrôle de circulation allemand. Des véhicules allemands descendirent les trois routes contrôlées par la D Company l'après-midi du 3 août mais aucun ne parvint à passer.
Le 4 août, il fut décidé de tirer une concentration d'artillerie sur Châteaugiron et d’attaquer avec la D Company et une compagnie d'infanterie pour établir des barrages routiers au nord-ouest. Avant l'attaque, cependant, un Français de Châteaugiron arriva et signala qu'il n'y avait pas d'Allemands dans la ville et s’ils voulaient bien épargner la ville. (Il y avait une grande abbaye là.) La D Company et de l'infanterie firent donc mouvement par la route et trouvèrent la ville inoccupée comme le Français l’avait signalé et mirent en place des barrages routiers du côté nord. Là, ils réalisèrent un autre contact avec le 2nd Cavalry Group, trouvant une voiture blindée et deux jeeps qui se promenaient avec aucune idée de l'endroit où se trouvait la 4th Armored Division.
Dans l’après-midi du 4 août, le 37th Tk Bn se rassembla dans les environs de Amandis (4) et s’offrit du repos, pratiquement le premier depuis la percée.
Dans la matinée du 5, ils firent mouvement en direction de Vannes, l’objectif suivant du CCA. Le Combat Command se rassembla à l’IP (point initial) de l’itinéraire à Bain-de-Bretagne, et atteignit Vannes dans l'après-midi après une marche de 106 kilomètres. Sur le chemin, ils détruisirent méthodiquement tous les moyens de communication possibles que lesquels l'ennemi sur leur arrière pourraient utiliser pour avertir les forces devant eux. La seule chose qui les arrêta fut un pont détruit à Saint-Martin(5) que la Compagnie du Génie (A/24th) répara.
Ils trouvèrent Vannes libérée par les Maquis bien qu'il y eut quelques Allemands à l'extérieur et certains échanges de tirs toujours en cours dans la ville. La population entière de Vannes attendait à l'extérieur de la ville pour accueillir les Américains. Le 37th fut envoyé à travers la ville afin que la population soit rassurée à la vue des chars américains. (Les maquis s’étaient emparé de la ville avant que les Allemands ne reviennent et exécutent de lourdes représailles.) Les maquis ici étaient bien organisés dans la Division Bretagne et ils prirent en charge la mission d’installer des avant-postes autour de la ville pour la nuit. Leurs hommes étaient armés de carabines américaines et d’armes britanniques Sten et Lewis. À l’exception du 37th Tk Bn, le CCA fit le tour de Vannes en passant par le nord, puis se rassemblant juste à l'est de la ville.
Le dimanche matin (6 août), la C Company, une compagnie d'infanterie et un groupe du maquis sortirent pour trouver une poche d’Allemands signalés sur la route de Auray. Sur la route, juste à la sortie de Vannes, ils trouvèrent environ 75 véhicules ennemis défendus par environ 200 fantassins avec des canons de Flak 20mm - apparemment une unité antiaérienne qui avait été rejointe par une colonne de camions. Les chars avec l'aide du maquis détruisirent tous les véhicules et tuèrent ou capturèrent tout les fantassins. "L'infanterie ne fit rien." D’autres compagnies de chars moyens du bataillon participèrent à d'autres missions de ratissage pendant que la D Company installait des avant-postes autour de la zone de rassemblement.
La nuit du 6 août, tous les Combat Commands furent informés sur l'attaque prévue de Lorient. Le Capt. McMahon déclara qu'il s’agissait du briefing le plus sérieux auquel il ait jamais participé. On connaissait beaucoup concernant les effectifs des défenses de Lorient, les plans qu’ils avaient, même si, comme il s’avéra ensuite, il y avait plus de choses concernant les canons qu'on ne connaissait pas que de choses sur canons qu'on connaissait.
On pensait que la clé de Lorient était Hennebont avec son seul pont connu à travers la rivière du Blavet. (Le second pont ne figure pas sur la carte 100.000 et était inconnu du CCA à ce moment.) Le Maquis devait tenir le pont à Hennebont et empêcher sa démolition. Un major du maquis à sa propre demande accompagna le CCA sur l'un de ses véhicules de tête. À nouveau, le CCA comptait sur la vitesse d'attaque et la surprise pour s’emparer de son objectif avant que l'ennemi ne puisse préparer ses défenses. Ils firent mouvement très tôt le matin, avant l'aube, progressèrent rapidement à Auray. Bien qu’ils continuaient de recevoir des rapports d'ennemis en face d’eux, ils n’en rencontrèrent pas avant d’être juste face à Auray. Là, à la jonction de la route, se tenait un avant-poste allemand de fantassins et un motocycliste. À l'approche du Reconnaissance Platoon de la colonne blindée, le motocycliste fit une tentative pour s’échapper, mais fut abattu par le feu d’un Cal.50. Le Capt McMahon est enclin à attribuer une grande partie de la réussite de l'opération face à Lorient au fait que ce messager fut incapable de s’enfuir pour avertir l'ennemi. Il souligna que Auray était un endroit facilement défendable puisque la seule approche était une route d’environ 800 m de long entourée de chaque côté par ce qui était de l'eau ou des marais. Mais le CCA arriva là à sept heures du matin et les Allemands furent pris par surprise. Bien que les canons antichars qui étaient placés le long de la route et dans la ville étaient tenus, le 3rd Platoon et le Reconn. Platoon en tête de la progression furent capables dans tous les cas de faire feu les premiers et pas un seul obus des antichars allemands ne s’opposa à l'avance de la colonne. Dans la ville elle-même, les rues étroites et tortueuses permirent aux éléments avancés de la colonne de prendre le dessus sur les armes de défense et d’ouvrir le feu avant d’être eux-mêmes reconnus.
Dans Auray, l'un des véhicules de tête eut une fuite dans son radiateur et il fut décidé de s'arrêter brièvement. Dans la ville commencèrent immédiatement à surgir des Allemands. Chaque maison semblait en avoir au moins un. Ils jaillissaient sur les routes à l'arrière et tentaient de fuir dans les ruelles. Les chars ouvrirent le feu. Beaucoup d’Allemands furent expulsé des fossés dans les hautes herbes à l'extérieur de la ville. Lorsque la colonne fit mouvement hors de la ville, des parties d’elle brûlaient et les éléments de l'ennemi gisaient morts dans les rues.
Avançant vers Hennebont, le 3rd Platoon menant la colonne engagea une course de combat avec les éléments arrières d'une unité de cavalerie russe (blancs)(6) (laquelle fut ensuite engagée et anéantie par le CCA à l'est de Hennebont.) Mais à ce moment, les haies bordant la route rendirent impossible à la colonne de flanquer l'ennemi et de le frapper en force. Juste à l'est de Hennebont, la colonne fut arrêtée momentanément à un barrage routier où l'ennemi se mettait juste en position. Il était composé de poutrelles d’acier avec des champs de mines à l'avant et défendu par des mitrailleuses. Il se trouva que le Français qui vivait dans la maison à côté du barrage était un résistant. Il informa le Reconn. Platoon de l'emplacement des champs de mines et leur indiqua que le barrage lui-même n'était pas piégé. Le barrage fut donc facilement enlevé, les champs de mines contournés et l'avance continua.
La D Company arriva à Hennebont et les véhicules avancés se préparaient à traverser le pont quand l'ennemi le fit sauter littéralement à leurs visages. Peu de temps après des canons antichars allemands installés sur des hauteurs à l'ouest de la rivière ouvrirent le feu. Ils touchèrent par deux fois un halftrack du Rec. Platoon, qui fut mis temporairement hors service mais ne le détruisit pas, et deux tirs frôlant un char léger qui lui "rayèrent la peinture". Au même moment, une pluie de balles de mitrailleuses frappa la ville. Les chars de tête du 3rd Platoon tirèrent des salves de 37mm sur les positions allemandes et un canon fut observé avoir été touché. Le Capt. McMahon et le Lt Mueller (CO, 3rd Platoon) mirent pied à terre pour une reconnaissance depuis une hauteur de terrain où un maquis se signala à eux. Ils constatèrent que le pont avait été soufflé au-delà de la réparation et se trouvait en outre encore sous un lourd feu ennemi. Il fut décidé d'envoyer l'infanterie à travers la rivière sur des embarcations d'assaut pour établir une tête de pont. A peine la décision avait été prise que l'ennemi déclencha une violente concentration d'artillerie (88, 10, 150mm) sur la ville. À nouveau, ce n’était apparemment pas des tirs observés, mais une concentration conçue soit pour pousser nos forces hors de la ville soit pour les empêcher d'y entrer. Bien que l'ensemble de la D Company fut dans la ville, ils ne subirent aucune victime lors des tirs. Deux Jeeps furent détruites et la plupart des chars eurent leurs antennes touchées. Le plan de traversée de l’infanterie par un assaut fut abandonné. Du maquis, la D Company apprit pour la première fois la présence d’un deuxième pont sur la rivière à environ deux ou trois kilomètres au nord de Hennebont. Sous la concentration d'artillerie, le Capt. McMahon organisa une Task Force avec ses chars et une compagnie d'infanterie pour faire mouvement le long de la rivière jusqu’au pont au nord. L'organisation fut rendue difficile par le fait que deux de ses chefs de Platoon, les Lt Donahue et Lt Mueller étaient blessés suite au bombardement, mais pas sérieusement. Le Lt Donahue reçut un éclat à travers la joue et ne fut pas évacué; le Lt Mueller fut soufflé contre le flanc d'un char par l'explosion d'un tir presque direct, et assommé pendant environ une demi-heure, mais tout allait bien en revenant à lui.
La B Company, 37th Tk Bn, avec la A Company, 53rd AIB, firent mouvement hors de la ville sur la route de la rivière. La route sinuait le long de la haute rive de la rivière avec un à-pic de 100 pieds à certains endroits droit dans l'eau. L'ennemi possédait des canons antichars le long de la route, mais ils retinrent leur feu jusqu'à ce que la colonne soit passée, puis tirèrent sur l'arrière de la D Company. D’autres canons antichars tirèrent à travers la rivière où se trouvait une importante usine, et quelques casemates bétonnées. La seule autre position défensive qu’ils purent observer était une tour de Flak. Les chars tirèrent une combinaison d’obus HE et AP sur toutes ces positions et réussirent à faire taire tout les tirs nourris depuis l'autre côté de la rivière. Les canons antichars sur leurs arrières, les chars ne pouvaient pas faire face sans s’exposer eux-mêmes vu que sur le terrain, il était impossible de sortir de la route que les canons prenaient en enfilade. La compagnie d'infanterie finalement fut en mesure de se mettre en position où ils purent installer un mortier de 60 mm dans un fossé d'où ils pouvaient voir les canons allemands. Sous le feu du mortier, les canons antichars se retirèrent, s’engageant dans une rue latérale de la ville (nom inconnu; elle ne figure pas sur la carte 100 000) et ils furent détruits par les chars. Un Platoon d'infanterie descendit la route pour nettoyer tous les Allemands restants, puis les chars et l'infanterie traversèrent le pont qui n’avait apparemment pas été préparé pour la démolition.
Pendant ce temps, les B et C Company menant le CCA en flanquant Hennebont au nord par Saint-Gilles, se heurtèrent à l'unité de cavalerie russe (6) qui défendait cette approche du pont. (Il s’agissait d’une unité de cavalerie de Russes blancs à cheval.) La C Company enregistra apparemment des pertes relativement importantes ; (le Commandant et le 1st Sgt furent tués), mais l'ennemi fut complètement détruit.
Après la traversée au-dessus Hennebont, la D Company fit mouvement vers le nord-ouest par des routes de campagne filant sur la grande route vers le sud dans Lorient juste au-dessus de Caudan. Au carrefour principal (752305)(7) ils se heurtèrent à deux canons antichars et une batterie de canons antiaériens tenus par environ 3 compagnies d'infanterie selon les rapports de prisonniers de guerre. La D Company contint l'ennemi ici, pendant que la B Company qui arrivait le pris de flanc par le nord, détruisit les canons antichars et mis le feu à un important casernement ennemi proche. Ils trouvèrent environ 100 vélos dans les environs. La D Company établit ensuite des avant-postes vers l'est tandis que le reste de la colonne fit mouvement par le carrefour.
Bien que Caudan fut sous le feu de l'artillerie, la colonne entière fut en mesure de la traverser et de se rassembler sur une zone au niveau du grand virage de la route vers le sud. Là, le 37th Tk Bn et deux compagnies d'infanterie établirent une position défensive tous azimuts qui était pratiquement une île au milieu du territoire ennemi. Le lendemain, ils tentèrent d’installer une ligne de défense. La B Company avec une compagnie d'infanterie occupa la hauteur de terrain à l'ouest vers (736247)(8 ), se heurtant à quatre canons de 120mm (9) lors de la progression qui furent éliminés simplement en vertu du fait que le Platoon de la B Company s’empara du premier par surprise et réussit à tirer le premier à l‘intérieur. La D Company installe un OP dans les environs de Kerbebon (10) d’où ils pouvaient voir une partie de la fortification permanente ennemie de l'autre côté du ruisseau, un affluent (11) de la rivière du Blavet. Ils pouvaient voir des casernements au sud, et les positions de quatre 88mm enterrés et une batterie de projecteurs. Ils dirigèrent des concentrations d'artillerie de deux bataillons sur ces positions et observèrent au moins deux coups directs sur les canons. Des obus HE et WP furent envoyés sur un bâtiment des casernements, pendant que le peloton de mortiers prenait un autre sous ses tirs. La C Company avec une compagnie de TD occupa un village à (763260)(12) et le Col. Abrams envisagea d'envoyer l'infanterie pour occuper les hauteurs entre les C et B Company. Nous étions le 9 août, et les ordres arrivèrent de replier le bataillon jusqu’à Vannes où il devait passer en réserve au sein du CCR. Le mouvement fut effectué à environ 16h00 le 9 août. De cette date jusqu’au 28 août, la 37e Tk Bn resta au sein du CCR.
Les officiers suivants appartiennent à la D Company, 37th Tk Bn:
CO, Captain John C. McMahon
1st Platoon, Lt Klingbeil
2nd Platoon, Lt Donahue
3rd Platoon, Lt Mueller
CO, Reconn. Platoon (qui mena continuellement l'avance du CCA) 1st Lt Marion L. Harris.
________
(1) lire "La Blandinière"
(2) lire "La Mauditière"
(3) Saint-Aubin-du-Pavail
(4) Lire "Amanlis"
(5) Saint-Martin-sur-Oust
(6) Ost-Reiter-Abteilung 281
(7) coordonnées "French Lambert Zone 1 grid" indiquant le carrefour de Saint-Séverin, 2.2 kms nord de Caudan
(8 ) coordonnées "French Lambert Zone 1 grid" indiquant le secteur de Kergouaran, 3.5 kms sud-ouest de Caudan
(9) batterie 1./MaFlA 806 du Manéhuillec, 4 pièces de 12.8cm Flak 40 (M), 3.4 kms sud-ouest de Caudan
(10) lire plutôt "Kerbéban", 1.5 km sud-ouest de Caudan
(11) Le Scorff
(12) coordonnées "French Lambert Zone 1 grid" indiquant le secteur de Manéhic, 2.4 kms sud-est de Caudan
jeremiah29- Nombre de messages : 1952
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Date d'inscription : 27/04/2008
Re: Combats au sud de Avranches
Merci Jeremiah.
En fin d'année dernière, un ouvrage a été édité sur la libération de Châteaugiron à l'est de Rennes par un historien local. Son auteur me certifiait que la ville avait été libérée par la 8e division d'infanterie US le 4 août malgré les indications que je lui apportais sur le 37th TD de la 4th AD US.
Ta dernière traduction du journal du 37th TD confirme sans équivoque que les premières unités US à entrer dans Châteaugiron appartenaient bien à la division du général Wood.
Je constate que tu maîtrise bien la langue de Shakespeare .
Joldan
En fin d'année dernière, un ouvrage a été édité sur la libération de Châteaugiron à l'est de Rennes par un historien local. Son auteur me certifiait que la ville avait été libérée par la 8e division d'infanterie US le 4 août malgré les indications que je lui apportais sur le 37th TD de la 4th AD US.
Ta dernière traduction du journal du 37th TD confirme sans équivoque que les premières unités US à entrer dans Châteaugiron appartenaient bien à la division du général Wood.
Je constate que tu maîtrise bien la langue de Shakespeare .
Joldan
Joldan- Nombre de messages : 188
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Date d'inscription : 22/01/2009
Re: Combats au sud de Avranches
En plus, c'est pas comme si les rapports de la 8th Infantry Division n'étaient pas sur internet... (ni ceux du 37th Tank Battalion)
Panzerfaust- Admin
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Re: Combats au sud de Avranches
Salut !
Plus je lis sur la traversée de la Sélune... moins je comprends...
- Dans le document "Operations of Combat Command A, 4th Armored Division, 28 juillet 1944 to 31 august", il est indiqué :
TF A :
10th Armored Infantry Battalion - (1 Co),
A/37th Tank Battalion,
B/489th Anti-Aircraft Artillery (Automatic Weapons) Battalion
TF B :
B/37th Tank Battalion,
Co/10th Armored Infantry Battalion
TF C :
37th Tank Battalion - (A, B et D),
C/704th TD Battalion,
66th Armored Field Artillery Battalion- (1 Btry),
A/24th arm. Engineer Battalion
TF D :
D/37th Tank Battalion,
D/25th Cavalry Reconnaissance Squadron,
1 Btry du 66th Armored Field Artillery Battalion
"La TFA devait s'emparer du pont à Pontaubault, la TFB, le pont de Ducey, la TFC devait s'emparer d'un pont à Saint-Laurent et sécuriser le principal barrage de la rivière Sélune et la TFD devait sécuriser les barrages dans la région de Les Biards. (...) Les TFA et TFC réussirent rapidement dépassant toute opposition par la vitesse de leur progression et d’attaque.
Une opposition plus lourde fut rencontrée par les TFB et TFD à Ducey et Les Biards respectivement, mais le 1er août vers 6h00, les quatre objectifs étaient sécurisés."
(…)
"La prise des barrages à Saint-Laurent et Les Biards avant que l'ennemi ne puisse les détruire empêcha un long délai qui en aurait résulté si ces barrages avaient été détruits par l'ennemi et le terrain bas le long de la rivière inondé."
(…)
Il faut se rappeler que l' objectif D à Les Biards ne fut pas sécurisé avant 6h00 le 1er août."
Ok pour les objectifs des TFA (Pontaubault) et TFB (Ducey), mais par contre, concernant les TFC et TFD c'est un peu le foutoir...
La TFC doit s'emparer d'un pont à Saint-Laurent et sécuriser le principal barrage de la rivière Sélune.
S’agit-il du "pont de Dorière" sur la D582 situé à 1.9 km au NE de Saint-Laurent de Terregate, en aval du barrage de Vezins, près de Bardet, ou du "pont du Bateau" sur la D78 situé à 2,9 kms au nord de ce même village, en aval du barrage de La Roche qui Boit ?
La TFD quant à elle doit sécuriser les barrages à Les Biards, or il existe bien 2 ponts au sud de la commune, mais pas de barrage...
- Le "Battalion Diary du 37th Tk Bn, July 1 - July 15, 1944" indique pour la TFC :
"La colonne de la Company C se fraya son chemin en combattant jusqu’à une opposition sur la Sélune au sud de Ducey et s’empara du pont situé là intact. Cette force devait repousser les troupes allemandes d'un champ afin de se rassembler pendant la nuit, et en quittant le champ le lendemain matin, le colonel Abrams surpris un char ennemi et décocha rapidement trois obus antichars."
Si l’on parle bien d’un pont (au sud de Ducey), aucune allusion à un quelconque barrage sur Sélune.
Il existe 2 ponts au sud de Ducey, le "pont de Signy" à Saint-Aubin-de-Terregatte, et le "pont du Bateau" à Saint-Laurent-de-Terregatte...
- Par ailleurs, dans le document "Narrative of the Attack of the 37th Tk Bn (CCA, 4th Armd Div) from Vic RAIDS to LORIENT, 27 July to 9 August 1944", le Captain Mc Mahon donne pour la D Company, donc la TFD, les indications suivantes :
- "La D Company devait progresser sur le flanc droit du Combat Command avec la mission de sécuriser le barrage sur la rivière Sélune et les ponts dans les environs."
- "L’avance de la D Company vers le sud-est se heurta à une série de batailles locales à des barrages routiers ou avec des motocyclistes isolés. Au petit hameau de La Blandinière (…)."
- "En approchant de la forêt dans les environs de Les Chéris (…)."
- "La forêt était apparemment un parc d'artillerie; un dépôt de munitions était situé à la lisière sud près de La Mauditière (…) Ils trouvèrent un char allemand tombé en panne dans le hameau de La Mauditière (…). Passés le hameau, ils continuèrent à tirer sur tout ce qu'ils pouvaient voir."
- "Bien que la carte montre une route traversant le barrage de la rivière Sélune, cela s'avéra être un chemin et la TFD y arrivant dû faire marche arrière au nord-ouest du pont vers la route principale au sud de Vezins."
A aucun moment, McMahon ne parle de Les Biards, pourtant normalement son objectif…
- Dans un document intitulé "Action at Avranches and south as related by Capt. Thomas McDonald" on trouve les indications suivantes :
"Une autre TF composée de la C/10th, la D/37th, et 3 canons d'assaut (avec de l’artillerie dans une autre colonne disponible sur appel) fila vers le sud pour s’emparer du pont barrage de Saint-Laurent-de-Terregate. À Saint-Loup, le 1st Platoon de la C/10th mis pied à terre et fit mouvement vers l’avant de la colonne pour nettoyer une certaine résistance. La colonne continua ensuite vers le sud rencontrant seulement une résistance mineure. La route était Marcilly - Chalandray - Vezins - puis vers le sud jusqu’à une hauteur à partir de laquelle le pont, le barrage et une centrale électrique, qui fourni la vallée en énergie, étaient clairement visibles."
La présence de la D/37th tank Bn indique la TFD.
Il faut noter cependant que la C/10th se trouvait normalement avec la TFB à Ducey.
Là, l’objectif de la TFD n’est donc plus Les Biards, mais de s’emparer du pont, du barrage et de la centrale électrique situés au sud de Vezins.
Et si l'objectif de la TFD était en fait le "pont de Dorière" et le barrage de Vezins, ainsi que les ponts au sud de Les Biards ?
L’objectif de la TFC aurait donc été le "pont du Bateau" et le barrage de La Roche qui Boit ?.. dès lors, quel a été son itinéraire une fois sorti d'Avranches ?.. la TFC a emprunté les routes comprises entre l'itinéraire de la TFB et celui de la TFD, peut-être en franchissant la rivière Oir par Les Chéris ?..
Plus je lis sur la traversée de la Sélune... moins je comprends...
- Dans le document "Operations of Combat Command A, 4th Armored Division, 28 juillet 1944 to 31 august", il est indiqué :
TF A :
10th Armored Infantry Battalion - (1 Co),
A/37th Tank Battalion,
B/489th Anti-Aircraft Artillery (Automatic Weapons) Battalion
TF B :
B/37th Tank Battalion,
Co/10th Armored Infantry Battalion
TF C :
37th Tank Battalion - (A, B et D),
C/704th TD Battalion,
66th Armored Field Artillery Battalion- (1 Btry),
A/24th arm. Engineer Battalion
TF D :
D/37th Tank Battalion,
D/25th Cavalry Reconnaissance Squadron,
1 Btry du 66th Armored Field Artillery Battalion
"La TFA devait s'emparer du pont à Pontaubault, la TFB, le pont de Ducey, la TFC devait s'emparer d'un pont à Saint-Laurent et sécuriser le principal barrage de la rivière Sélune et la TFD devait sécuriser les barrages dans la région de Les Biards. (...) Les TFA et TFC réussirent rapidement dépassant toute opposition par la vitesse de leur progression et d’attaque.
Une opposition plus lourde fut rencontrée par les TFB et TFD à Ducey et Les Biards respectivement, mais le 1er août vers 6h00, les quatre objectifs étaient sécurisés."
(…)
"La prise des barrages à Saint-Laurent et Les Biards avant que l'ennemi ne puisse les détruire empêcha un long délai qui en aurait résulté si ces barrages avaient été détruits par l'ennemi et le terrain bas le long de la rivière inondé."
(…)
Il faut se rappeler que l' objectif D à Les Biards ne fut pas sécurisé avant 6h00 le 1er août."
Ok pour les objectifs des TFA (Pontaubault) et TFB (Ducey), mais par contre, concernant les TFC et TFD c'est un peu le foutoir...
La TFC doit s'emparer d'un pont à Saint-Laurent et sécuriser le principal barrage de la rivière Sélune.
S’agit-il du "pont de Dorière" sur la D582 situé à 1.9 km au NE de Saint-Laurent de Terregate, en aval du barrage de Vezins, près de Bardet, ou du "pont du Bateau" sur la D78 situé à 2,9 kms au nord de ce même village, en aval du barrage de La Roche qui Boit ?
La TFD quant à elle doit sécuriser les barrages à Les Biards, or il existe bien 2 ponts au sud de la commune, mais pas de barrage...
- Le "Battalion Diary du 37th Tk Bn, July 1 - July 15, 1944" indique pour la TFC :
"La colonne de la Company C se fraya son chemin en combattant jusqu’à une opposition sur la Sélune au sud de Ducey et s’empara du pont situé là intact. Cette force devait repousser les troupes allemandes d'un champ afin de se rassembler pendant la nuit, et en quittant le champ le lendemain matin, le colonel Abrams surpris un char ennemi et décocha rapidement trois obus antichars."
Si l’on parle bien d’un pont (au sud de Ducey), aucune allusion à un quelconque barrage sur Sélune.
Il existe 2 ponts au sud de Ducey, le "pont de Signy" à Saint-Aubin-de-Terregatte, et le "pont du Bateau" à Saint-Laurent-de-Terregatte...
- Par ailleurs, dans le document "Narrative of the Attack of the 37th Tk Bn (CCA, 4th Armd Div) from Vic RAIDS to LORIENT, 27 July to 9 August 1944", le Captain Mc Mahon donne pour la D Company, donc la TFD, les indications suivantes :
- "La D Company devait progresser sur le flanc droit du Combat Command avec la mission de sécuriser le barrage sur la rivière Sélune et les ponts dans les environs."
- "L’avance de la D Company vers le sud-est se heurta à une série de batailles locales à des barrages routiers ou avec des motocyclistes isolés. Au petit hameau de La Blandinière (…)."
- "En approchant de la forêt dans les environs de Les Chéris (…)."
- "La forêt était apparemment un parc d'artillerie; un dépôt de munitions était situé à la lisière sud près de La Mauditière (…) Ils trouvèrent un char allemand tombé en panne dans le hameau de La Mauditière (…). Passés le hameau, ils continuèrent à tirer sur tout ce qu'ils pouvaient voir."
- "Bien que la carte montre une route traversant le barrage de la rivière Sélune, cela s'avéra être un chemin et la TFD y arrivant dû faire marche arrière au nord-ouest du pont vers la route principale au sud de Vezins."
A aucun moment, McMahon ne parle de Les Biards, pourtant normalement son objectif…
- Dans un document intitulé "Action at Avranches and south as related by Capt. Thomas McDonald" on trouve les indications suivantes :
"Une autre TF composée de la C/10th, la D/37th, et 3 canons d'assaut (avec de l’artillerie dans une autre colonne disponible sur appel) fila vers le sud pour s’emparer du pont barrage de Saint-Laurent-de-Terregate. À Saint-Loup, le 1st Platoon de la C/10th mis pied à terre et fit mouvement vers l’avant de la colonne pour nettoyer une certaine résistance. La colonne continua ensuite vers le sud rencontrant seulement une résistance mineure. La route était Marcilly - Chalandray - Vezins - puis vers le sud jusqu’à une hauteur à partir de laquelle le pont, le barrage et une centrale électrique, qui fourni la vallée en énergie, étaient clairement visibles."
La présence de la D/37th tank Bn indique la TFD.
Il faut noter cependant que la C/10th se trouvait normalement avec la TFB à Ducey.
Là, l’objectif de la TFD n’est donc plus Les Biards, mais de s’emparer du pont, du barrage et de la centrale électrique situés au sud de Vezins.
Et si l'objectif de la TFD était en fait le "pont de Dorière" et le barrage de Vezins, ainsi que les ponts au sud de Les Biards ?
L’objectif de la TFC aurait donc été le "pont du Bateau" et le barrage de La Roche qui Boit ?.. dès lors, quel a été son itinéraire une fois sorti d'Avranches ?.. la TFC a emprunté les routes comprises entre l'itinéraire de la TFB et celui de la TFD, peut-être en franchissant la rivière Oir par Les Chéris ?..
jeremiah29- Nombre de messages : 1952
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