Roger HUGUEN

[iwann]

2 livres aux éditions Coop Breizh

"Par les nuits les plus longues", sur les réseaux d'évasion des aviateurs en Bretagne

"La Bretagne dans la bataille de l'Atlantique", sur les U-boots des bases bretonnes et la guerre aérienne

[Invité]

Bonsoir,

je vous recommande ces 2 ouvrages excellents.

"La Bretagne dans la guerre de l'Atlantique", je considère ce livre comme un monument, tellement il est indispensable. Il est d'une précision incroyable : l'histoire de tous les bombardements alliés, les références des avions abattus avec les noms des aviateurs, ce qu'ils sont devenus, leurs parcours d'évasion. Tous les U-boot y sont référencés, avec leurs tableaux de chasse, leurs destins souvent tragiques.

Une mine de renseignements, qui a demandé des années de travail acharné à leur auteur. Un travail de titan, mais quel ouvrage!!! Il n'y a pas assez de superlatifs pour qualifier un tel livre.
Je vous le répète : un monument, à la mémoire de tous ces héros oubliés et de ceux qui les ont aidé au péril de leur vie et de celle de leur famille.

Un livre à lire absolument

[Invité]

J'ai eu l'occasion de téléphoner à Roger HUGUEN, pour lui parler du sauvetage d'un aviateur américain le 22 mars 1944, par mon oncle (du côté de Bourg-Blanc / Milizac)

Je lui ai transmis le témoignage écrit de mon oncle sur cet évènement, avec la lettre de remerciement qu'il avait reçue de l'ambassade des États-Unis à Paris (en 1947).

Roger HUGUEN a déposé ces documents aux archives départementales des Côtes d'Armor.

[Yannig du 22]

Salut,

En effet Roger Huguen, malgré aujourd'hui son âge avancé, est une personne passionnée et passionnante. Je l'ai rencontré dernièrement chez lui : personne très calée et accueillante, on ne se lasse pas d'écouter l'histoire régionale qu'il connaît très bien.

yannig

[Invité]

Bonsoir,

Je ne connais pas l'âge de Roger Huguen, car au téléphone difficile de juger; mais l'ayant contacté tout à fait au culot, j'ai été très bien reçu, et il s'est montré très intéressé par ma petite histoire.

Dans son livre "Par les nuits les plus longues", il parlait du sauvetage d'un aviateur américain William C. HAWKINS, le 22 mars 1944, qui était tombé près de la ferme Jaffrez (celle de mes grands-parents) à Lambézellec, et qui avait été transféré par le réseau Bodiger et dirigé vers le maquis de Trégunc.
Je voulais lui raconter le début de l'histoire, à savoir que mon oncle (âgé de 20ans) cueillait de la bruyère dans un marais appelé "Le Lann", situé entre Milizac et le carrefour de Kervalguen, quand il a aperçu un chasseur en difficulté (un P51 Mustang, touché par la Flak). A peu près une heure après, il a vu un aviateur américain venir à sa rencontre, muni d'un petit dictionnaire en plusieurs langues et qui lui a demandé de le cacher. Ils se sont dirigés tous les deux vers la ferme de mes grands-parents à Prat-Ar-Garguy (distante de 3 km), en rasant les talus lentement et à la tombée de la nuit (à travers champs,mon oncle passant son vélo par-dessus les talus), pour éviter de rencontrer une patrouille allemande.

Mon oncle l'a caché dans une lande à 200m de la ferme, et lui a apporté des couvertures pour la nuit et de quoi manger. Il a prévenu seulement sa mère (ma grand-mère) qui a préparé à manger au pilote.
Le lendemain matin, mon oncle a été prévenir un gars de la résistance à Gouesnou, Mr Semadeni (propriétaire de l'hôtel "les trois piliers"), qui a prévenu le réseau Bodiger. Ils sont venus récupérer le pilote américain l'après-midi, ils lui ont fourni des vêtements civils, un béret enfoncé jusqu'aux oreilles, et lui ont donné une fausse carte d'identité de handicapé sourd-muet. Envoyé chez le docteur De La Marnière, il a par la suite été transféré sur le maquis de Trégunc, et a vécu la vie de maquisard pendant 4 mois.

Mr HUGUEN, m'a demandé de lui envoyé le témoignage écrit de mon oncle et la lettre de remerciement de l'ambassade US, ce que j'ai fait; ainsi il avait le début de l'histoire du sauvetage de cet aviateur.

Plusieurs années après la guerre, cet aviateur (devenu lieutenant-colonel, après avoir fait la Corée et le Viet-Nam), est revenu à la ferme de mes grands-parents pour remercier mon oncle de l'avoir sauvé. Entre-temps, mes grands-parents étant décédés, mon oncle avait déménagé et ils ne se sont jamais rencontrés; le nouveau propriétaire de la ferme n'ayant pas jugé utile de l'informer de sa nouvelle adresse.

Je me suis éloigné du sujet (désolé), tout cela pour dire que Mr Roger HUGUEN est quelqu'un de charmant et de passionné, et que les documents que je lui ai fournis, il les a transférés aux archives départementales des Côtes d'Armor.

[jeremiah29]

Je me suis éloigné du sujet (désolé)

Il n'y a pas de quoi Viking, cette histoire est très intéressante, et apporte des éléments nouveaux à un fait historique !..

laurent

[Invité]

Merci Laurent,

J'avais un peu peur de raser tout le monde, avec une histoire qui n'intéresserait personne.

Mais j'ai passé beaucoup de temps à rechercher des traces de ce pilote, pour ma tante toujours en vie, qui aurait aimé savoir ce qu'il est devenu par la suite; et pour moi-même qui me suis passionné pour cette histoire.
J'avais entendu ma mère en parler, elle avait vu le pilote de dos, le jour où la résistance est venu le récupérer.

Après maints et maints courriers, à l'ambassade en France, aux associations de vétérans aux USA, j'ai fini par recevoir l'année dernière en avril, un e-mail en anglais de William C. Hawkins, où il me racontait brièvement et de manière un peu décousue ce qu'il était devenu, en me disant qu'il me rappellerait plus tard :



"Ftr graduation we moved to Houston texas to work for Shell Oil co. I joined the ir Force reserve THERE AND WAS recalled to active duty during the Korean War. \

went to Korea and later to viet Nam. I retired and moved to california where I still live,

I can probably recall more at a later date. Let"




Depuis, aucune nouvelle, malgré plusieurs e-mails de ma part.
Est-il décédé, ou en maison de retraite? Je n'en sais rien, et n'en saurais probablement jamais rien. Dommage!!!

Dommage aussi, que mon oncle et ce pilote ne se soient jamais rencontrés. Il était revenu en 1970, avait retrouvé la ferme de mes grands-parents (et Dieu sait qu'elle n'est pas facile à trouver). D'après ma tante, un article était paru sur lui dans le Télégramme. Elle avait été au Télégramme pour retrouver l'article, où elle avait été éconduite, d'ailleurs.

Louis Bodiger, dans ses mémoires dit l'avoir rencontré en 1970, car il était venu les remercier.
Peut-être existe-t-il des photos de cette rencontre? Il faudrait que j'arrive à contacter la fille de Mr Bodiger (lui-même étant décédé).

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