Canadian 1st Infantry Brigade à Brest en juin 1940
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Canadian 1st Infantry Brigade à Brest en juin 1940
Bonsoir !
Un contact récent m’a fait découvrir un nouvel élément que j’ignorais, à savoir la présence de troupes canadiennes à Brest en juin 1940.
Il m’indiquait que son père avait "combattu à Brest en juin 1940 (arrivée le 11 juin et réembarquement pour Plymouth le 17 juin)" et qu’il était "gunner" au sein du "Royal Canadien horse Artillery" Regiment C-11.
Cela a titillé ma curiosité et après quelques recherches, j’ai découvert que la "Second British Expedionnary Force", formée notamment par la Canadian 1st Infantry Brigade, avait bien débarqué à Brest en juin 1940 pour aider l'armée Française en pleine déroute.
Canadian 1st Infantry Brigade en France : 13-18 Juin 1940
Après la défaite et l'évacuation de la British Expeditionary Force (corps expéditionnaire britannique), l'armée allemande lança une seconde offensive le 5 juin contre le reste de l'armée française au sud de la Seine et Marne. Le cabinet de guerre britannique organisa une Second Expeditionary Force sous le commandement du général Sir Alan Brooke. Cette force comprenait la 1st Canadian Division commandée par le major-général Andrew McNaughton.
La première vague, ou, pour employer le terme militaire, l’avant-garde, de la 1st Canadian Division, la 1st Canadian Infantry Brigade, arriva au port de Brest le 13 juin. Le lendemain, les bataillons de la 1st Canadian Infantry Brigade firent mouvement par voie ferrée vers Le Mans. L'armée allemande entra dans Paris le 17 juin 1940, et le gouvernement français demanda un armistice. En conséquence, la Second British Expeditionary Force incluant la Canadian 1st Infantry Brigade se replia immédiatement et, le 18 juin, avaient arraisonné des navires de troupes à Brest et Saint-Malo, et retourna en Grande-Bretagne. Heureusement, le reste de la 1st Canadian Division n’avait jamais quitté l'Angleterre. La Canadian Brigade fut contrainte d'abandonner la plupart de ses véhicules, mais elle parvint à sauver la totalité de son artillerie.
Source :
http://www.lermuseum.org/en/chronology/second-world-war-1938-45/1940/canadian-1st-infantry-brigade-in-france-13-18-june-1940/
Un contact récent m’a fait découvrir un nouvel élément que j’ignorais, à savoir la présence de troupes canadiennes à Brest en juin 1940.
Il m’indiquait que son père avait "combattu à Brest en juin 1940 (arrivée le 11 juin et réembarquement pour Plymouth le 17 juin)" et qu’il était "gunner" au sein du "Royal Canadien horse Artillery" Regiment C-11.
Cela a titillé ma curiosité et après quelques recherches, j’ai découvert que la "Second British Expedionnary Force", formée notamment par la Canadian 1st Infantry Brigade, avait bien débarqué à Brest en juin 1940 pour aider l'armée Française en pleine déroute.
Canadian 1st Infantry Brigade en France : 13-18 Juin 1940
Après la défaite et l'évacuation de la British Expeditionary Force (corps expéditionnaire britannique), l'armée allemande lança une seconde offensive le 5 juin contre le reste de l'armée française au sud de la Seine et Marne. Le cabinet de guerre britannique organisa une Second Expeditionary Force sous le commandement du général Sir Alan Brooke. Cette force comprenait la 1st Canadian Division commandée par le major-général Andrew McNaughton.
La première vague, ou, pour employer le terme militaire, l’avant-garde, de la 1st Canadian Division, la 1st Canadian Infantry Brigade, arriva au port de Brest le 13 juin. Le lendemain, les bataillons de la 1st Canadian Infantry Brigade firent mouvement par voie ferrée vers Le Mans. L'armée allemande entra dans Paris le 17 juin 1940, et le gouvernement français demanda un armistice. En conséquence, la Second British Expeditionary Force incluant la Canadian 1st Infantry Brigade se replia immédiatement et, le 18 juin, avaient arraisonné des navires de troupes à Brest et Saint-Malo, et retourna en Grande-Bretagne. Heureusement, le reste de la 1st Canadian Division n’avait jamais quitté l'Angleterre. La Canadian Brigade fut contrainte d'abandonner la plupart de ses véhicules, mais elle parvint à sauver la totalité de son artillerie.
Source :
http://www.lermuseum.org/en/chronology/second-world-war-1938-45/1940/canadian-1st-infantry-brigade-in-france-13-18-june-1940/
Dernière édition par jeremiah29 le Sam 27 Fév 2016, 23:20, édité 1 fois
jeremiah29- Nombre de messages : 1952
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Re: Canadian 1st Infantry Brigade à Brest en juin 1940
Ci-dessous, afin de mieux cerner la situation en juin 1940, traduction d'un extrait du document suivant :
"Official History of the Canadian Army In the Second World War"
Volume I
SIX YEARS OF WAR
The Army in Canada, Britain and the Pacific
http://ibiblio.org/hyperwar/UN/Canada/CA/SixYears/index.html
Un mince espoir : la Second B.E.F., juin 1940
Le 29 mai, alors que l'évacuation de Dunkerque ne faisait que commencer, M. Churchill avait déclaré au gouvernement français son intention de construire une "nouvelle B.E.F." Elle était en train de devenir une réalité, même si les dures réalités de la situation la réduisaient à de pitoyables petites proportions. Le Lieutenant-général Sir Alan Brooke, qui avait été G.O.C. (General officer commanding) du 2nd Corps de la Force expéditionnaire britannique (B.E.F.) d'origine, devait la commander jusqu'à ce qu'elle puisse se développer davantage. Les seules divisions britanniques en France après Dunkerque étaient les 51st (Highland) Division, qui s’était trouvée dans la région de la Sarre et n'avait jamais rejoint Lord Gort (commandant en chef de la B.E.F.), et la 1st Armoured Division (division blindée), qui avait débarquée trop tard pour prendre contact avec lui. Ces divisions devaient être le fondement de la nouvelle B.E.F. ; mais avant qu'elle ne puisse être formée, la 51st fut isolée dans la péninsule du Havre et la plus majeure partie de ses éléments fut contrainte de se rendre le 12 juin. La Armoured Division, qui avait été réduite au début par la force envoyée vers Calais, avait souffert davantage dans les combats sur la Somme.
Chaque division en Angleterre apte à se déplacer était maintenant envoyée vers la France sous le commandement du général Brooke ; mais la triste réalité était que pour le moment il n'y avait que deux de ces divisions. La 52nd (Lowland) Division avait déjà reçu ses ordres de mouvement ; le mouvement devait maintenant s’accélérer un peu et commencer le 7 juin. La 1st Canadian Division devait la suivre le plus tôt possible. La seule autre division qui pourrait être envoyée dans un avenir proche était le plus en avant de celles évacuées de Dunkerque, la 3rd, commandée par le major-général B.L. Montgomery. Elle fut avertie le 8 juin ; mais son mouvement ne pourrait pas commencer avant le 20, et seuls un régiment d'artillerie et un régiment anti-char diminué de deux batteries, seraient alors disponible pour l'accompagner. Toutes les autres divisions de Dunkerque étaient toujours tellement à court d'équipement pour être apte à prendre part à un mouvement expéditionnaire pendant un certain temps à venir.
La générosité de l'action de la Grande-Bretagne dans l'envoi de ses "deux seules divisions formées" pour soutenir les Français en ce moment désespéré fut reconnu par le général Weygand. Néanmoins, il y avait une limite précise aux risques que le gouvernement britannique était prêt à courir pour son allié. Il n’allait pas jeter dans le chaudron l’ensemble de la force de chasse de la R.A.F. métropolitaine, dont dépendait la sécurité de la Grande-Bretagne. Au milieu de mai, le chef d'état-major de la Force aérienne soutint le Air Chief Marshal Dowding, A.O.C.-in-C. du Fighter Command, en plaidant que continuer à éloigner la force de défense du pays pour tenter de sauver la situation en France ne ferait que rendre impossible une future défense couronnée de succès de la Grande-Bretagne. M. Churchill décida le 19 mai que plus aucun escadron de chasse ne quitterait le pays.
Le refus de jeter toutes les ressources du Fighter Command fut profondément ressenti par les Français. Et d’un point de vue purement militaire, la décision d'engager chaque division de l'armée disponible, tout en refusant l'appui aérien sans lesquels leurs opérations ne pouvaient guère être efficaces, était étrange. Elle soulignait le fait, qui ressort en effet clairement du mémorandum de M. Churchill, que la formation d'une nouvelle B.E.F. était un acte plus politique que militaire ; son objectif était d'encourager les Français et les garder dans le conflit. Cela impliquait la probabilité de destruction pour les divisions concernées, mais les enjeux étaient tels qu'on ne peut pas dire qu'il avait tort. Dans le même temps, il semble clair à la lumière des événements ultérieurs que le gouvernement britannique fut sage de retenir les escadrons de chasse. Il semble peu probable que cette force aurait pu à elle seule renverser la situation sur le continent ; plus probablement, elle aurait été simplement engloutie dans les sables mouvants dévorant. Mais elle a gagné la bataille de la Grande-Bretagne plus tard dans l'année et, ce faisant, a empêché la perte décisive de la guerre.
Le général Weygand a suggéré que parce qu'il y a un doute quant au fait que Hitler ait vraiment eu l'intention d'envahir l'Angleterre, l'argument de la bataille de Grande-Bretagne peut être non valable. Il est difficile d’être d'accord avec lui. Il est vrai qu'il existe des raisons de penser que Hitler n'a jamais engagé totalement son esprit vers le projet d'invasion ; mais la Luftwaffe aurait gagné la bataille de Grande-Bretagne et obtenu la supériorité aérienne au-dessus du canal, il est difficile de croire que l'invasion n’aurait pas été tentée. Il est même possible, même si certainement peu probable, que la Grande-Bretagne aurait pu être dévastée par la seule arme aérienne.
Général Brooke reçut ses ordres le 10 juin et prit la mer vers la France l'après-midi du 12. Des officiers du War Office (ministère de la guerre) s’attendaient à ne jamais le revoir.
Le gouvernement du Canada était tenu pleinement informé des développements affectant ses forces en Grande-Bretagne. Un télégramme du 14 mai avait évoqué la possibilité d'un mouvement "vers le théâtre des opérations" avant le 15 juin, une date qui avait été mentionné dans une correspondance antérieure. Avec l'accord du ministre de la Défense nationale, le C.G.S. informa le général McNaughton le 15 mai que cela était approuvé "si vous considérez que les circonstances le justifient". Le 6 juin, Ottawa fut avisé des ordres qui avaient été émis pour le retour des Forces canadiennes vers Aldershot et l’espoir que la division commencerait à se déplacer vers la France le 11 juin. Des télégrammes ultérieurs donnèrent plus de détails que ceux divulgués. Pour clarifier la situation juridique des troupes canadiennes, McNaughton avait réalisé un nouvel ordre de détail en vertu de la Loi sur les forces étrangères le 1er juin. Ce fut le premier ordre de la sorte dans lequel le droit de retirer les troupes d’une association fut spécifiquement inclus ; il précisait que les forces détaillées dans l'ordre continueraient à agir en association avec celles du Royaume-Uni "jusqu'à ce que je doive les guider autrement."
Après "une période d'activité intense" de la part des états-majors administratifs de la 1st Division, les préparatifs pour le mouvement à travers la Manche furent, pour la plupart, achevé le 9 juin. Ce jour-là, une conférence de la division eut lieu au cours de laquelle les commandants furent informés de la nature prévue des opérations en France, et un télégramme de "sincères bons voeux" du Premier Ministre du Canada fut lu. Le 11 juin, il y eut une autre conférence, traitant principalement des équipements. Alors qu’elle était en cours, le général Brooke arriva à Aldershot, accompagné de plusieurs membres de son état-major, et lui-même présida la dernière partie de la réunion. Cette visite donna au général McNaughton l'occasion de discuter des prochaines opérations avec le commandant du Corps.
Le rôle de la Second B.E.F.
Il est pas surprenant que les plans des opérations de la Second B.E.F. ne soient pas clairement enregistrés, ou que tous les intéressés par leur exécution n’aient pas été pleinement informé de leur nature. Avec l'alliance anglo-française tombant rapidement en morceaux, et la France elle-même chancelante, il aurait été étonnant qu’il en fusse autrement.
Il est de notre devoir, toutefois, de souligner, dans la mesure où les documents disponibles le permettent, les idées qui dominèrent les esprits de ceux qui contrôlaient, et la nature de la part du Canada dans les plans en résultant.
Les instructions écrites que le général Brooke reçut du Secrétaire d'État à la Guerre furent brèves et générales. Il fut simplement informé qu'il devait commander toutes les troupes britanniques en France et coopérer à la défaite de l'ennemi sous le commandement suprême du général Weygand.
Il est nécessaire ici de retracer l'histoire d'un projet important de cette période : celle de mettre en place ce que l'on appelle un "réduit", en Bretagne, sur lequel les forces françaises pourraient se retirer, où le gouvernement français pourrait trouver refuge et continuer à fonctionner sur le sol français, et vers lequel l'aide britannique pourrait être dirigée. Il semble que ce plan fut discuté avec le général Weygand par les chefs du gouvernement français les 29 et 30 mai ; et le 31 mai, le Premier ministre français (M. Paul Reynaud) donna des instructions écrites Weygand pour envisager la possibilité de former un "réduit national dans le voisinage d'une base navale, laquelle nous permettrait de bénéficier de la liberté des mers, et également de rester en contact étroit avec nos alliés". Cet ouvrage, indiqua-t-il, doit être aménagé et approvisionné comme une forteresse ; il "pourrait être situé sur la péninsule bretonne". Weygand n’avait aucune confiance dans le plan, mais il donna des instructions pour l’ouvrage pour commencer tout de suite avec un bon commandant de Corps en charge. Le plan fut, dit-il, étendu, après consultation avec la Marine française pour couvrir non seulement la Bretagne mais aussi la péninsule du Cotentin, y compris le port de Cherbourg. Cette extension rendit un projet douteux encore plus irréalisable. Les informations publiées n’indiquent pas que le gouvernement britannique ait été informé de cela.
Weygand déclara que le plan du réduit fut approuvé par M. Churchill lors de la réunion du Conseil de guerre suprême anglo-français le 31 mai. Il fut sans doute discuté à ce moment, mais il semblerait qu'il n'ait pas été mentionné lors de la session formelle du Conseil. Comme nous l'avons déjà vu, cependant, la note de Churchill envoyée aux chefs d'état-major britanniques deux jours plus tard fait une référence précise à l'idée d'une "tête de pont" en Bretagne. Le 11 juin, le Conseil suprême de guerre se réunit à nouveau, à Briare. A cette époque, les Allemands avaient franchi la ligne Weygand sur la Somme et l'Aisne, et la situation devenait désespérée. Sir Winston Churchill a confirmé que, lors de cette réunion, il était d'accord avec Reynaud "pour essayer de dessiner une sorte de "ligne de Torres Vedras" à travers la base de la péninsule bretonne."
Il n’est pas indiqué ans quelle mesure cette idée fut communiquée au général Brooke avant qu'il embarque pour la France. Les enregistrements des conférences à Aldershot les 9 et 11 juin ne donnent pas de détails concernant les plans opérationnels proposés aux Canadiens ; ils ne furent vraisemblablement pas distribués pour des raisons de sécurité. D’autres éléments de preuve indiquent, cependant, que Brooke avait à l'esprit, et le détailla au général McNaughton, le plan du réduit breton ou quelque chose s’en approchant beaucoup.
Le 13 juin, la jour précédent le départ de McNaughton et son quartier général avancé de Aldershot, un ordre de projet d’opération fut préparé dans le but d’être transmis lorsque la division arriva en France. Vu comment les choses tournèrent, il ne fut jamais délivré; mais il sert de compte-rendu des rôles du B.E.F., et de la Canadian Division en son sein, tels qu'ils furent compris au quartier général de McNaughton après la visite de Brooke. Ses paragraphes les plus importantes (en omettant les références cartographiques) s’organisaient comme suit :
1. Le but politique du B.E.F. reconstitué est d'apporter un soutien moral au gouvernement français, en montrant la détermination de l'Empire britannique d’aider son allié avec toutes les forces disponibles.
2. Le but militaire de la 1st Canadian Division est, en conjonction avec d'autres formations du 2nd Corps, de menacer, depuis la ligne générale Saint-Nazaire - Rennes - Pontorson, le flanc d'une avance allemande en direction de Le Mans - Angers - Nantes et de soulager la pression sur l'armée Française en attirant les forces allemandes vers l'ouest.
3. Les côtes de la péninsule saillant vers l'ouest à environ 150 miles de la ligne Saint-Nazaire - Pontorson possèdent des eaux profondes près des côtes et il y a beaucoup de ports convenables. La largeur moyenne du nord au sud est d'environ 70 miles. Les flancs d'une force opérant dans ce secteur peuvent être appuyés par la Marine. Le pays est vallonné, traversé par de nombreuses rivières et bien boisé. D'après une étude de la carte, il ne semble pas être adapté à l'emploi de grandes formations blindées. En dehors de son étendue, il est donc un théâtre favorable pour les opérations envisagées par les forces britanniques disponibles.
4. Le 2nd Corps de la B.E.F. doit se composer des formations suivantes :
- 52nd Division. Débarquement à Saint-Nazaire et rassemblement au nord du port.
- 1st Canadian Division et troupes rattachées. Débarquement à BREST et rassemblement au nord-est du port.
- Restes de la 51st Division
- Restes de 1st Armoured Division
- Troupes du 2nd Corps.
5. Il est dans l'intention du commandant du Corps de concentrer l'ensemble du 2nd Corps dans la région au nord et au sud de Rennes dès que les formations sont rassemblées.
6. Ainsi, il y a deux divisions, une partie d'une troisième, une partie d'une division blindée et les troupes du 2nd Corps disponible pour les opérations au sein de la région définie ci-dessus. Une division peut avoir à tenir jusqu'à cinquante miles de front.
Les ordres de circulation délivrés par le ministère de la Guerre (War Office) pour la Canadian Division stipulaient que le transport motorisé, qui devait se déplacer vers l'avant, devaient embarquer à Falmouth et Plymouth ; les troupes faisant mouvement par voie ferrée devraient embarquer à Plymouth. Seule une petite proportion de conducteurs furent autorisés à monter sur les navires de transport mécaniques avec leurs véhicules ; le reste alla au même moment sur un "bateau de conducteurs". La 1st Brigade, qui avait souffert de tant de déceptions en mai, devait se trouver en tête ; et les premiers éléments sur route du Brigadier Smith quittèrent Aldershot le 8 juin. Les véhicules appartenant aux trois bataillons de cette brigade et au 1st Field Regiment, Royal Canadian Horse Artillery, ainsi qu’à ceux de certaines unités administratives, furent chargés dans des navires qui naviguèrent vers la France le 11. On rapporte que à Plymouth tout contrôle régimentaire fut perdu "depuis le moment où les véhicules atteignirent le point de régulation" au port, et les personnels et les véhicules "devinrent des unités individuelles dans les mains du Contrôle des Mouvements."
La 1st Brigade en France.
Comme nous l'avons vu, la compréhension du général McNaughton était que sa division après le débarquement à Brest se rassemblerait au nord-est de ce port. Il avait donné l’ordre au Brigadier Smith de prendre le commandement dans la région de rassemblement en attendant son arrivée. Smith n'était pas informé de la région précise, le quartier général divisionnaire n’avait aucune information, mais il fut supposé qu'il recevrait les ordres nécessaires une fois arrivé à Brest. Toutes ces attentes furent déçues. Les ordres, apparemment originaires du ministère de la Guerre, qui avait été émis pour le Contrôle des Mouvement à Brest, étaient tout à fait différent de tout ce qui avait été envisagé par McNaughton ou Brooke. Le quartier général de la garnison de Brest fut informé le 6 juin que le mouvement des divisions en provenance de l'Angleterre serait conforme au plan "W" - le même que celui utilisé pour le mouvement de la B.E.F. originale en 1939. Cela impliquait l’emploi d'un lieu de rassemblement vers Laval et Le Mans, environ 70 miles à l'avant de la ligne traversant la base de la péninsule de Bretagne qui avait été suggérée être tenue par les Canadiens. Ces ordres inappropriés furent mis en œuvre de manière toute aussi inappropriée. Lorsque les navires transportant les transports de la 1st Brigade se mirent à quai à Brest les 12 et 13 juin, le Contrôle des Mouvements envoya les véhicules hors de la région en petits groupes comme ils étaient déposés sur les quais. À un point de rassemblement à Landivisiau, les conducteurs reçurent des cartes routières et des instructions polycopiées et furent envoyés en groupes de dix véhicules, dans certains cas au moins, sans tenir compte des unités ou de savoir s'il y avait des officiers ou des sous-officiers avec les groupes. (Le journal du 1st Field Regiment, contrairement à plusieurs autres, indique qu’à Landivisiau les véhicules étaient "classés par unités" et une tentative fut faite pour placer "un sous-officier ou un conducteur le plus âgé" (sic) en charge de chaque groupe.) comme on pouvait s'y attendre, ces conditions eurent un effet défavorable sur la discipline, et il y eut des rapports de l'ivresse et de conduite dangereuse.
La procédure avec les éléments sur voie ferrée fut similaire. Ceux du 1st Field Regiment et de la colonne d'approvisionnement R.C.A.S.C. débarquèrent à Brest le 13 et furent immédiatement envoyés vers l’avant par train jusqu’à leur point de rassemblement prévu, Sablé-sur-Sarthe, où ils descendirent du train dans la matinée du 14 juin et se dirigèrent vers leur cantonnement à Parcé (sur-Sarthe). La majeure partie de la Brigade, y compris son quartier général, embarqua à Plymouth le 13 juin et commença à débarquer à Brest tôt le lendemain matin. Le Brigadier Smith rencontra des difficultés pour obtenir des ordres, et, quand il les reçut, découvrit à sa grande surprise qu'il était chargé de faire mouvement jusqu’à Sablé. Pendant la journée, les trois bataillons d'infanterie et le quartier général de la Brigade et les unités rattachées quittèrent Brest pour cette région dans trois trains. Le premier train transportait le quartier général, le 48th Highlanders et la compagnie antichar de la Brigade.
Dans l'intervalle, le général Brooke était arrivé en France et avait établi son quartier général rudimentaire au Mans. Tôt le 14 juin, il rencontra le général Weygand, et, ensemble, ils discutèrent ensuite de la situation avec le général Georges, commandant en chef du Théâtre du Nord-Est des Opérations. Brooke dans son rapport ultérieur déclara que Weygand "parlait plus franchement" et indiqua que l'armée française n’était plus capable de résistance organisée; elle s’était brisée en quatre groupes, des brèches considérables existaient entre eux, et une action coordonnée n’était plus possible. "Il m'informa alors", écrit Brooke, "que, conformément à une décision prise par les Gouvernements alliés, la Bretagne devait être défendue par la tenue d'une ligne traversant la péninsule dans les environs de Rennes." Ce projet, nous l'avons vu, doit déjà être connu de Brooke. Il dit que tous deux, Weygand et Georges, le jugeaient irréalisable à exécuter avec les forces encore disponibles dans l'Armée française sur la gauche (la 10e), même en y incluant la B.E.F. Néanmoins, puisque que la création du "réduit" semblait être la politique de leurs gouvernements, les trois généraux signèrent un document approuvant, qu’avec ce plan comme objectif, les troupes britanniques débarquant alors (les échelons arrières de la 52nd Division, la Canadian Division et les troupes du Corps) seraient rassemblées à Rennes ; tandis que celles combattant avec la 10e Armée français (la Armoured Division, une formation improvisée connue sous le nom de "Beauman Force", et une partie de la 52nd) continueraient à servir aux ordres de cette Armée, mais des mesures seraient prises, autant que possible, afin de faciliter leur futur regroupement avec les forces du général Brooke.
De retour au Mans, le général Brooke informa le chef du Imperial General Staff (état-major impérial) à Londres. Ce dernier indiqua qu'il n'avait pas connaissance du plan Bretagne mais consulterait le Premier ministre. Brooke recommanda, compte tenu de l'état de l'armée française, que la poursuite du mouvement des troupes et du matériel britanniques vers la France soit arrêté et des mesures prises pour l'évacuation. Une heure plus tard, le C.I.G.S. téléphona "pour dire que le Premier Ministre ne savait rien du plan Bretagne", et que les éléments de la B.E.F. non encore sous les ordres de la 10e Armée française devaient être évacués. Comme nous l'avons vu, M. Churchill savait certainement quelque chose du plan Bretagne, et le processus par lequel sa réponse atteignit Brooke sous cette forme reste obscur.
Brooke donna immédiatement des ordres pour le retrait de ces éléments de la B.E.F. (Y compris la Canadian Division) ne combattant pas sous commandement français. Le retrait des troupes réellement incorporées au sein de la 10e Armée fut une entreprise plus complexe, d'autant plus que M. Churchill répugnait à autoriser leur évacuation en raison de ses effets possibles sur les relations avec le gouvernement français. Le 15 juin, en effet, il donna l'ordre qu'aucun élément de la 52nd Division ne soit embarqué ; et c’est seulement le 17, lorsque le nouveau gouvernement de Pétain avait déjà demandé un armistice aux Allemands, qu une action définitive fut prise pour évacuer les troupes britanniques rattachées à la 10e Armée.
Au moment où l'ordre d'inversion de son mouvement fut émis en fin d'après midi du 14 juin, la 1st Canadian Division était dispersée sur une énorme étendue de territoire (voir carte 4). Au moins une unité se trouvait encore à Northampton ; beaucoup se trouvaient à Aldershot, se préparant à faire mouvement ; d'autres se trouvaient à Plymouth et Falmouth, embarqués ou se préparent à embarquer ; d'autres encore se trouvaient à Brest ou dispersés le long des routes entre là et Le Mans; le 1st Field Regiment R.C.H.A. se trouvait, nous l'avons vu, à Parcé (sur-Sarthe) dans la zone de rassemblement ; et le quartier général de la 1st Infantry Brigade, et ses trois bataillons et quelques unités de moindre importance, s’énervaient du côté de cette zone dans les trains. Il était simple d’inverser le mouvement des troupes en Angleterre ou à bord à Plymouth ou Brest; mais libérer les unités dispersées à travers la France allait certainement être difficile.
Les premiers Canadiens à quitter la France furent ceux qui avaient débarqués à Brest au cours du 14 juin mais n'avaient pas encore embarqués dans un train. Ceux-ci ré-embarquèrent au cours de la soirée, et leurs navires, ainsi que d'autres dont les troupes n’avaient pas débarquées, prirent la mer vers l'Angleterre le lendemain matin. Dans la zone de rassemblement aux environs de Sablé, les éléments sur route de diverses unités, et le 1st Field Regiment, reçurent l'ordre d'évacuation dans les premières heures du 15 juin ; et le Lt.-Colonel. J.H. Roberts, commandant le Field Regiment, obtint sa confirmation quelques heures plus tard par le général Brooke lui-même, qui avait évacué Le Mans ce matin avec son état-major miniature et était tombé sur les Canadiens sur la route. Le régiment fit demi-tour vers Brest, que le gros de la troupe atteignit dans la matinée du 16 juin. Conformément aux ordres du quartier général de la garnison de Brest, les véhicules de transport furent abandonnés à l'extérieur de la ville (et plus tard détruits) ; les canons et les remorques occupèrent le quai Est encombré. Aucun navire ne fut disponible ce jour-là.
Le Chef d’état-major de Brooke (Major-général T.R. Eastwood) avait donné des ordres au Major-général P. de Fonblanque, un officier britannique qui était G.O.C. lignes de communication, indiquant qu'il serait responsable de l'évacuation. Les transports et l'équipement qui ne pouvaient être chargés devaient être rendu inutilisables. Le 17 juin, le quartier général de la garnison de Brest donna à toutes les unités un ordre, commençant par "L'objectif est d'embarquer tout le monde aujourd'hui". Les véhicules de transport, poursuivit-il, devaient être détruits : "Seuls les précieux véhicules et canons déjà indiqués sont à conserver pour le chargement."
Seuls, et à grand peine, les canons du R.C.H.A. furent sauvés de la destruction. Il semblerait que le général de Fonblanque et son état-major aient craint que les tentatives pour sauver l'équipement puissent entraîner la perte des hommes. Le Lt.-Colonel Roberts se rendit au quartier général de la garnison et, selon les termes du journal de son unité, "lutta âprement pendant près de deux heures pour sauver les canons".
L'ordre de les détruire fut donné deux fois et deux fois décommandé ; et il fort probable qu'ils auraient finalement été détruits si le commandant de la garnison, le Colonel W.B. Mackie, n’avait pas été un ex-cadet du Royal Military College of Canada. Mackie discuta avec Fonblanque par téléphone et obtint son accord peu enthousiaste d’embarquer les canons. Roberts fut informé qu'il pouvait charger autant qu'il pourrait monter à bord jusqu’à 16 heures Il était alors 2h15. À quatre heures, il avait chargé non seulement 24 canons de campagne, mais en plus une douzaine de canons Bofors, sept directeurs de tir, trois chenillettes Bren Carriers et plusieurs véhicules techniques appartenant à d'autres unités. Les tracteurs et les caissons à munitions du R.C.H.A. durent, cependant, être abandonnés. Selon son journal, le bateau à vapeur Bellérophon, sur lequel les canons furent chargés, disposait "encore d’assez de place pour prendre tout ce qui était sur les quais". Les trois navires transportant des éléments du régiment prirent la mer à 17h15 le 17 juin, et accostèrent le lendemain matin à Plymouth et Falmouth. La perte de l’équipement affûta le dégoût des artilleurs d'avoir dû le saborder sans rencontrer les Allemands. Le journal du R.C.H.A. commenta sèchement, "Bien qu'il n'y avait à l’évidence aucun ennemi à moins de 200 miles, le repli fut réalisé tel une déroute." *
* Il est un fait étonnant mais incontestable que, bien que l'un des canons du RCHA fut endommagé lors d’un accident de la route, en direction de Parcé et dirigé vers le service d’approvisionnement en munitions, de sorte que le régiment revint à Brest avec seulement vingt-trois 18/25 et 25 livres, il rapporta son effectif théorique de vingt-quatre canons en Angleterre.
Les éléments acheminés par train de l'infanterie canadienne quittèrent la France avant l'artillerie. Les trains firent demi-tour comme prévu dans les premières heures du 15. Celui transportant le Hastings and Prince Edward Regiment avait atteint Laval, celui avec The Royal Canadian Regiment un endroit "censé avoir été Châteaubriant" (ce qui est peu probable, car ils avaient déjà traversé Laval, qui se trouve sur une autre ligne). Ces deux trains étaient de retour à Brest dans la soirée et les hommes transportés furent réembarqués sur un bateau à vapeur britannique qui prit la mer le lendemain après-midi et atteignit Plymouth le 17. Le quartier général du Brigadier Smith et le 48th Highlanders, dans le train de tête, firent une expérience plus compliquée. Ce train atteignit Sablé, sa destination, avant de recevoir l'ordre d‘inversion du mouvement. Il fut reçu de la bouche d'un British Railway Traffic Officer (agent de la circulation ferroviaire britannique), qui fut d'abord soupçonné d'être un élément de la cinquième colonne, mais il s’identifia de manière satisfaisante. Le train, non sans un certain retard et un différend avec le machiniste, fit demi-tour et retourna vers Brest, avec des hommes du 48th sur la locomotive en tant qu’équipage de secours et d'autres avec des mitraillettes sur le tender "pour surveiller le machiniste récalcitrant ou toute personne tentant d'arrêter le train." Il existait des craintes de collision avec une colonne blindée allemande. Rien de tel n’eut lieu; mais il y eut un accident qui aurait pu s’avérer fatal. Après avoir quitté Rennes, il fut remarqué que le train traversait une région inconnue. En fait, une erreur avait été commise dans l’itinéraire et il se trouvait en direction non pas vers Brest, mais vers Saint-Malo. Fort heureusement, dans ce port se trouvait un bateau à vapeur britannique, le Biarritz. Les troupes britanniques de nombreux régiments étaient déjà à bord, mais de la place fut faite pour les Canadiens. Le navire surchargé quitta le port dans la matinée du 16 et atteignit Southampton dans l’après-midi.
Le général McNaughton, qui ne savait rien de ces événements, se trouvait à Plymouth en attente d'embarquement. Son premier signe de l’inversion du mouvement canadien arrivé quand il entendit que de Contrôle des Mouvements avait ordonné au Toronto Scottish Regiment, qui se trouvait à bord du bateau, de descendre à terre. Il téléphona alors au général Dewing, qui indiqua laconiquement que les Canadiens étaient nécessaires dorénavant pour "un autre champ de bataille". Il ne pouvait en dire plus sur une ligne ouverte, mais McNaughton supposa à juste titre que l'opération suivante était la défense de la Grande-Bretagne.
Seul un mot peut être dit de l'évacuation du reste du B.E.F. La 52nd Division, dont une partie avait pris part à l'action, et les restes de la Armoured Division se replièrent en toute sécurité par Brest et Cherbourg. À ce dernier endroit, il y eut une pression allemande considérable (de la 7.Panzer-Division de Rommel); néanmoins, certains véhicules et de l'équipement, dont 25 chars, furent embarqués et sauvés pour la défense de l'Angleterre. Lorsque le dernier transport de troupes quitta Cherbourg, "les Allemands avaient pénétré à moins de trois miles du port". Il semble y avoir eu moins de panique ici qu’à Brest, où l'ennemi se trouvait beaucoup plus éloigné. Le commandant de la Armoured Division signale des expériences similaires à celles à Brest pour les Canadiens : "Bien que véhicules et stocks se trouvaient sur le quai, ils durent être abandonnés - endommagés ou détruits… les pertes matérielles furent lourdes en raison à l'échec de dernière minute à fournir - ou utiliser - le transport maritime nécessaire à Brest."
Une addition de déceptions
Le 20 juin, le C.M.H.Q. informa les Ottawa anxieux que le dernier rapport indiquait "100 à 200 militaires de tous grades toujours pas présents". On espérait qu'ils allaient arriver, et, de fait, la grande majorité le fit. Lorsque tous les retours furent effectués, seuls six hommes furent indiqués avoir été laissés derrière. Un sous-officier, le Sergaent D.G. Hutt, R.C. Signals, avait été mortellement blessé dans un accident de moto. Quatre autres hommes furent internés en France, mais par la suite parvinrent à revenir en l'Angleterre; l'un d'eux, le sapeur F.P. Hutchinson, 1st Field Company R.C.E., reçu pour son évasion la première Military Medal décernée à un Canadien au cours de cette guerre. Un soldat du Hastings and Prince Edward Regiment, le Corporal R.J. Creighton, resta prisonnier de guerre jusqu'à la fin des hostilités. Compte tenu des conditions existantes en France à l'époque, il est extraordinaire que les pertes furent si légères.
Comme déjà indiqué, l'histoire en matière d'équipement et de transport fut moins heureuse. Les précieux véhicules de la 1st Brigade, la plupart d'entre eux fournis tout récemment, furent détruits sur ordre en France, presque tous sans exception. Au total, 216 véhicules canadiens furent perdus. Un sergent du Hastings and Prince Edward parvint à embarquer le véhicule de commandement de son commandant sur un chalutier, et douze chenillettes, y compris celles chargés par le R.C.H.A., furent également emportées. Ce fut tout.
Le chagrin et la déception des hommes de la Division peuvent être imaginés. Pas moins dégoûté, le G.O.C. estimait que l'échec de rassembler la Division près de Brest, conformément à sa compréhension antérieure fut une grave erreur, et que beaucoup de matériel avait été détruit inutilement. Ses sentiments furent pris en compte dans un signal au National Defence Headquarters.
McNaughton souligna particulièrement qu'aucune unité canadienne ne se replia avant d’en recevoir l’ordre par une autorité militaire compétente et que tout le matériel fut ramené à Brest. La destruction qui s’ensuivit fut effectuée sous des ordres directs donnés par les autorités britanniques dans le port.
Encore une fois, le meilleur commentaire de l’action du Canada dans ces opérations avortées est contenu dans un échange de lettres personnelles. Le Général Sir John Dill était en ce moment devenu Chief of the Imperial General Staff (chef de l'état-major général). Le 21 juin, il écrivit au général McNaughton :
"Mon cher Andy,
je ne peux pas vous dire combien je regrette toutes les déceptions que vous avez rencontré. Ce fut avec beaucoup de doutes que je vous ai vu partir pour la France, et pourtant alors qu'il y avait un espoir que l'armée française puisse encore réussir nous avons estimé qu'ils devaient avoir le meilleur de ce que l'Empire pourrait donner. J’espère que vous ne pensez pas que ce fut une erreur de notre part. Puis, quand il fut tout à fait clair que l'armée française cessait d'offrir une résistance efficace, nous sommes arrivés à la conclusion que ce serait un crime de vous laisser entrer dans le chaudron. La Canadian Division et vous-mêmes n’aurait pas pu sauver la situation.
C’est plutôt une triste épopée, mais je suis sûr que dans les circonstances, vous vous rendrez compte quelles étaient nos difficultés et nous pardonnerez pour tous les désagréments dont vous avez été victime.
Infiniment votre
Jack Dill."
Le 29 juin, McNaughton répondit, en des termes qui reflètent à la fois son mécontentement quant à ce qui était arrivé, et la manière dont son regard était désormais fixé sur les tâches et les périls de l'avenir immédiat :
" …en ce qui concerne notre dernière tentative pour aller à l'aide de la France, les considérations dans mon esprit au moment où cette opération fut ordonnée par le War Office étaient les mêmes que celles exprimées dans votre note, à savoir qu'il était impératif que nous devions y aller. Je ne me faisais aucune illusion quant au résultat probable, mais j’étais satisfait que nous soyons utilisés à cette fin à condition que l’on nous donne une chance de nous rassembler avant d'entrer dans la bataille et ceci, m'avait assuré Brooke, serait organisé.
Lorsque l'ordre d'inversion fut donné, je me trouvais à Plymouth en préparation pour naviguer avec notre 1st Brigade Group en tête… Je pensais alors que nos troupes qui avaient débarqué étaient proches de Brest et ce n’est pas avant le lendemain matin que j'ai appris que le Contrôle des Mouvements en France avait donné l’ordre aux éléments routiers et ferroviaires d’aller vers l’avant, apparemment, dès leur arrivée, jusqu’à la région du Mans…
Pendant ce temps, nous avions obtenu des informations, d'une façon ou d’une autre que toutes nos unités dans la zone avancée avaient été inversées sur Brest et, en effet, elles l’avaient toutes rejoint au complet avec transports et canons moins un canon de 25-pr (endommagé en cours de route vers l’avant et remis à l’Ordnance) et les éléments sur voie ferrée du quartier général et du I de l’Infantry Brigade et le 48th Highlanders qui revinrent en passant par Saint-Malo en raison d'une confusion dans les ordres du R.T.O.
Finalement, comme vous le savez, nos hommes ont sauvé tous nos canons ainsi que d'autres approvisionnements… mais nous avons perdu tous notre propre transports, ce qui rend la pilule très amère. Cependant, nous pouvons bien être reconnaissants, autant que nous sommes, à la Providence, que tous hormis un petit nombre de nos hommes soient rentré.
Nous sommes maintenant carrément en place pour ce que j’ai longtemps pensé être l’importante mission, la défense de ces îles. Deux sur trois de nos Brigade Groups et notre réserve d'artillerie, du génie, bataillons de mitrailleuses, etc… le tout sur roues, sont prêts à se rendre dans toutes les directions, et vous et le C-in-C. pouvez compter sur une force de mouvement rapide, percutante, déterminée laquelle sera prompt à exécuter vos ordres. Il y a beaucoup de leçons à tirer de notre expérience et parfois j’espère que nous pouvons les dépasser ensemble, mais, en attendant, nous avons un autre boulot à faire et vous pouvez être sûrs que nous sommes avec vous de tout notre cœur."
La dernière tentative désespérée de maintenir la France dans la guerre avait échoué. Le 22 juin, l'armistice franco-allemand fut signé, et Hitler contrôlait maintenant les côtes au nord et à l’ouest de la France. La partie sud-est du pays resta inoccupé pour le moment, et fut gouvernée par le gouvernement du maréchal Pétain depuis Vichy ; mais les Allemands pouvaient reprendre ce reste à tout moment. Les États-Unis, bien que secoué, était encore neutres. La Grande-Bretagne et le Commonwealth étaient seuls.
"Official History of the Canadian Army In the Second World War"
Volume I
SIX YEARS OF WAR
The Army in Canada, Britain and the Pacific
http://ibiblio.org/hyperwar/UN/Canada/CA/SixYears/index.html
Un mince espoir : la Second B.E.F., juin 1940
Le 29 mai, alors que l'évacuation de Dunkerque ne faisait que commencer, M. Churchill avait déclaré au gouvernement français son intention de construire une "nouvelle B.E.F." Elle était en train de devenir une réalité, même si les dures réalités de la situation la réduisaient à de pitoyables petites proportions. Le Lieutenant-général Sir Alan Brooke, qui avait été G.O.C. (General officer commanding) du 2nd Corps de la Force expéditionnaire britannique (B.E.F.) d'origine, devait la commander jusqu'à ce qu'elle puisse se développer davantage. Les seules divisions britanniques en France après Dunkerque étaient les 51st (Highland) Division, qui s’était trouvée dans la région de la Sarre et n'avait jamais rejoint Lord Gort (commandant en chef de la B.E.F.), et la 1st Armoured Division (division blindée), qui avait débarquée trop tard pour prendre contact avec lui. Ces divisions devaient être le fondement de la nouvelle B.E.F. ; mais avant qu'elle ne puisse être formée, la 51st fut isolée dans la péninsule du Havre et la plus majeure partie de ses éléments fut contrainte de se rendre le 12 juin. La Armoured Division, qui avait été réduite au début par la force envoyée vers Calais, avait souffert davantage dans les combats sur la Somme.
Chaque division en Angleterre apte à se déplacer était maintenant envoyée vers la France sous le commandement du général Brooke ; mais la triste réalité était que pour le moment il n'y avait que deux de ces divisions. La 52nd (Lowland) Division avait déjà reçu ses ordres de mouvement ; le mouvement devait maintenant s’accélérer un peu et commencer le 7 juin. La 1st Canadian Division devait la suivre le plus tôt possible. La seule autre division qui pourrait être envoyée dans un avenir proche était le plus en avant de celles évacuées de Dunkerque, la 3rd, commandée par le major-général B.L. Montgomery. Elle fut avertie le 8 juin ; mais son mouvement ne pourrait pas commencer avant le 20, et seuls un régiment d'artillerie et un régiment anti-char diminué de deux batteries, seraient alors disponible pour l'accompagner. Toutes les autres divisions de Dunkerque étaient toujours tellement à court d'équipement pour être apte à prendre part à un mouvement expéditionnaire pendant un certain temps à venir.
La générosité de l'action de la Grande-Bretagne dans l'envoi de ses "deux seules divisions formées" pour soutenir les Français en ce moment désespéré fut reconnu par le général Weygand. Néanmoins, il y avait une limite précise aux risques que le gouvernement britannique était prêt à courir pour son allié. Il n’allait pas jeter dans le chaudron l’ensemble de la force de chasse de la R.A.F. métropolitaine, dont dépendait la sécurité de la Grande-Bretagne. Au milieu de mai, le chef d'état-major de la Force aérienne soutint le Air Chief Marshal Dowding, A.O.C.-in-C. du Fighter Command, en plaidant que continuer à éloigner la force de défense du pays pour tenter de sauver la situation en France ne ferait que rendre impossible une future défense couronnée de succès de la Grande-Bretagne. M. Churchill décida le 19 mai que plus aucun escadron de chasse ne quitterait le pays.
Le refus de jeter toutes les ressources du Fighter Command fut profondément ressenti par les Français. Et d’un point de vue purement militaire, la décision d'engager chaque division de l'armée disponible, tout en refusant l'appui aérien sans lesquels leurs opérations ne pouvaient guère être efficaces, était étrange. Elle soulignait le fait, qui ressort en effet clairement du mémorandum de M. Churchill, que la formation d'une nouvelle B.E.F. était un acte plus politique que militaire ; son objectif était d'encourager les Français et les garder dans le conflit. Cela impliquait la probabilité de destruction pour les divisions concernées, mais les enjeux étaient tels qu'on ne peut pas dire qu'il avait tort. Dans le même temps, il semble clair à la lumière des événements ultérieurs que le gouvernement britannique fut sage de retenir les escadrons de chasse. Il semble peu probable que cette force aurait pu à elle seule renverser la situation sur le continent ; plus probablement, elle aurait été simplement engloutie dans les sables mouvants dévorant. Mais elle a gagné la bataille de la Grande-Bretagne plus tard dans l'année et, ce faisant, a empêché la perte décisive de la guerre.
Le général Weygand a suggéré que parce qu'il y a un doute quant au fait que Hitler ait vraiment eu l'intention d'envahir l'Angleterre, l'argument de la bataille de Grande-Bretagne peut être non valable. Il est difficile d’être d'accord avec lui. Il est vrai qu'il existe des raisons de penser que Hitler n'a jamais engagé totalement son esprit vers le projet d'invasion ; mais la Luftwaffe aurait gagné la bataille de Grande-Bretagne et obtenu la supériorité aérienne au-dessus du canal, il est difficile de croire que l'invasion n’aurait pas été tentée. Il est même possible, même si certainement peu probable, que la Grande-Bretagne aurait pu être dévastée par la seule arme aérienne.
Général Brooke reçut ses ordres le 10 juin et prit la mer vers la France l'après-midi du 12. Des officiers du War Office (ministère de la guerre) s’attendaient à ne jamais le revoir.
Le gouvernement du Canada était tenu pleinement informé des développements affectant ses forces en Grande-Bretagne. Un télégramme du 14 mai avait évoqué la possibilité d'un mouvement "vers le théâtre des opérations" avant le 15 juin, une date qui avait été mentionné dans une correspondance antérieure. Avec l'accord du ministre de la Défense nationale, le C.G.S. informa le général McNaughton le 15 mai que cela était approuvé "si vous considérez que les circonstances le justifient". Le 6 juin, Ottawa fut avisé des ordres qui avaient été émis pour le retour des Forces canadiennes vers Aldershot et l’espoir que la division commencerait à se déplacer vers la France le 11 juin. Des télégrammes ultérieurs donnèrent plus de détails que ceux divulgués. Pour clarifier la situation juridique des troupes canadiennes, McNaughton avait réalisé un nouvel ordre de détail en vertu de la Loi sur les forces étrangères le 1er juin. Ce fut le premier ordre de la sorte dans lequel le droit de retirer les troupes d’une association fut spécifiquement inclus ; il précisait que les forces détaillées dans l'ordre continueraient à agir en association avec celles du Royaume-Uni "jusqu'à ce que je doive les guider autrement."
Après "une période d'activité intense" de la part des états-majors administratifs de la 1st Division, les préparatifs pour le mouvement à travers la Manche furent, pour la plupart, achevé le 9 juin. Ce jour-là, une conférence de la division eut lieu au cours de laquelle les commandants furent informés de la nature prévue des opérations en France, et un télégramme de "sincères bons voeux" du Premier Ministre du Canada fut lu. Le 11 juin, il y eut une autre conférence, traitant principalement des équipements. Alors qu’elle était en cours, le général Brooke arriva à Aldershot, accompagné de plusieurs membres de son état-major, et lui-même présida la dernière partie de la réunion. Cette visite donna au général McNaughton l'occasion de discuter des prochaines opérations avec le commandant du Corps.
Le rôle de la Second B.E.F.
Il est pas surprenant que les plans des opérations de la Second B.E.F. ne soient pas clairement enregistrés, ou que tous les intéressés par leur exécution n’aient pas été pleinement informé de leur nature. Avec l'alliance anglo-française tombant rapidement en morceaux, et la France elle-même chancelante, il aurait été étonnant qu’il en fusse autrement.
Il est de notre devoir, toutefois, de souligner, dans la mesure où les documents disponibles le permettent, les idées qui dominèrent les esprits de ceux qui contrôlaient, et la nature de la part du Canada dans les plans en résultant.
Les instructions écrites que le général Brooke reçut du Secrétaire d'État à la Guerre furent brèves et générales. Il fut simplement informé qu'il devait commander toutes les troupes britanniques en France et coopérer à la défaite de l'ennemi sous le commandement suprême du général Weygand.
Il est nécessaire ici de retracer l'histoire d'un projet important de cette période : celle de mettre en place ce que l'on appelle un "réduit", en Bretagne, sur lequel les forces françaises pourraient se retirer, où le gouvernement français pourrait trouver refuge et continuer à fonctionner sur le sol français, et vers lequel l'aide britannique pourrait être dirigée. Il semble que ce plan fut discuté avec le général Weygand par les chefs du gouvernement français les 29 et 30 mai ; et le 31 mai, le Premier ministre français (M. Paul Reynaud) donna des instructions écrites Weygand pour envisager la possibilité de former un "réduit national dans le voisinage d'une base navale, laquelle nous permettrait de bénéficier de la liberté des mers, et également de rester en contact étroit avec nos alliés". Cet ouvrage, indiqua-t-il, doit être aménagé et approvisionné comme une forteresse ; il "pourrait être situé sur la péninsule bretonne". Weygand n’avait aucune confiance dans le plan, mais il donna des instructions pour l’ouvrage pour commencer tout de suite avec un bon commandant de Corps en charge. Le plan fut, dit-il, étendu, après consultation avec la Marine française pour couvrir non seulement la Bretagne mais aussi la péninsule du Cotentin, y compris le port de Cherbourg. Cette extension rendit un projet douteux encore plus irréalisable. Les informations publiées n’indiquent pas que le gouvernement britannique ait été informé de cela.
Weygand déclara que le plan du réduit fut approuvé par M. Churchill lors de la réunion du Conseil de guerre suprême anglo-français le 31 mai. Il fut sans doute discuté à ce moment, mais il semblerait qu'il n'ait pas été mentionné lors de la session formelle du Conseil. Comme nous l'avons déjà vu, cependant, la note de Churchill envoyée aux chefs d'état-major britanniques deux jours plus tard fait une référence précise à l'idée d'une "tête de pont" en Bretagne. Le 11 juin, le Conseil suprême de guerre se réunit à nouveau, à Briare. A cette époque, les Allemands avaient franchi la ligne Weygand sur la Somme et l'Aisne, et la situation devenait désespérée. Sir Winston Churchill a confirmé que, lors de cette réunion, il était d'accord avec Reynaud "pour essayer de dessiner une sorte de "ligne de Torres Vedras" à travers la base de la péninsule bretonne."
Il n’est pas indiqué ans quelle mesure cette idée fut communiquée au général Brooke avant qu'il embarque pour la France. Les enregistrements des conférences à Aldershot les 9 et 11 juin ne donnent pas de détails concernant les plans opérationnels proposés aux Canadiens ; ils ne furent vraisemblablement pas distribués pour des raisons de sécurité. D’autres éléments de preuve indiquent, cependant, que Brooke avait à l'esprit, et le détailla au général McNaughton, le plan du réduit breton ou quelque chose s’en approchant beaucoup.
Le 13 juin, la jour précédent le départ de McNaughton et son quartier général avancé de Aldershot, un ordre de projet d’opération fut préparé dans le but d’être transmis lorsque la division arriva en France. Vu comment les choses tournèrent, il ne fut jamais délivré; mais il sert de compte-rendu des rôles du B.E.F., et de la Canadian Division en son sein, tels qu'ils furent compris au quartier général de McNaughton après la visite de Brooke. Ses paragraphes les plus importantes (en omettant les références cartographiques) s’organisaient comme suit :
1. Le but politique du B.E.F. reconstitué est d'apporter un soutien moral au gouvernement français, en montrant la détermination de l'Empire britannique d’aider son allié avec toutes les forces disponibles.
2. Le but militaire de la 1st Canadian Division est, en conjonction avec d'autres formations du 2nd Corps, de menacer, depuis la ligne générale Saint-Nazaire - Rennes - Pontorson, le flanc d'une avance allemande en direction de Le Mans - Angers - Nantes et de soulager la pression sur l'armée Française en attirant les forces allemandes vers l'ouest.
3. Les côtes de la péninsule saillant vers l'ouest à environ 150 miles de la ligne Saint-Nazaire - Pontorson possèdent des eaux profondes près des côtes et il y a beaucoup de ports convenables. La largeur moyenne du nord au sud est d'environ 70 miles. Les flancs d'une force opérant dans ce secteur peuvent être appuyés par la Marine. Le pays est vallonné, traversé par de nombreuses rivières et bien boisé. D'après une étude de la carte, il ne semble pas être adapté à l'emploi de grandes formations blindées. En dehors de son étendue, il est donc un théâtre favorable pour les opérations envisagées par les forces britanniques disponibles.
4. Le 2nd Corps de la B.E.F. doit se composer des formations suivantes :
- 52nd Division. Débarquement à Saint-Nazaire et rassemblement au nord du port.
- 1st Canadian Division et troupes rattachées. Débarquement à BREST et rassemblement au nord-est du port.
- Restes de la 51st Division
- Restes de 1st Armoured Division
- Troupes du 2nd Corps.
5. Il est dans l'intention du commandant du Corps de concentrer l'ensemble du 2nd Corps dans la région au nord et au sud de Rennes dès que les formations sont rassemblées.
6. Ainsi, il y a deux divisions, une partie d'une troisième, une partie d'une division blindée et les troupes du 2nd Corps disponible pour les opérations au sein de la région définie ci-dessus. Une division peut avoir à tenir jusqu'à cinquante miles de front.
Les ordres de circulation délivrés par le ministère de la Guerre (War Office) pour la Canadian Division stipulaient que le transport motorisé, qui devait se déplacer vers l'avant, devaient embarquer à Falmouth et Plymouth ; les troupes faisant mouvement par voie ferrée devraient embarquer à Plymouth. Seule une petite proportion de conducteurs furent autorisés à monter sur les navires de transport mécaniques avec leurs véhicules ; le reste alla au même moment sur un "bateau de conducteurs". La 1st Brigade, qui avait souffert de tant de déceptions en mai, devait se trouver en tête ; et les premiers éléments sur route du Brigadier Smith quittèrent Aldershot le 8 juin. Les véhicules appartenant aux trois bataillons de cette brigade et au 1st Field Regiment, Royal Canadian Horse Artillery, ainsi qu’à ceux de certaines unités administratives, furent chargés dans des navires qui naviguèrent vers la France le 11. On rapporte que à Plymouth tout contrôle régimentaire fut perdu "depuis le moment où les véhicules atteignirent le point de régulation" au port, et les personnels et les véhicules "devinrent des unités individuelles dans les mains du Contrôle des Mouvements."
La 1st Brigade en France.
Comme nous l'avons vu, la compréhension du général McNaughton était que sa division après le débarquement à Brest se rassemblerait au nord-est de ce port. Il avait donné l’ordre au Brigadier Smith de prendre le commandement dans la région de rassemblement en attendant son arrivée. Smith n'était pas informé de la région précise, le quartier général divisionnaire n’avait aucune information, mais il fut supposé qu'il recevrait les ordres nécessaires une fois arrivé à Brest. Toutes ces attentes furent déçues. Les ordres, apparemment originaires du ministère de la Guerre, qui avait été émis pour le Contrôle des Mouvement à Brest, étaient tout à fait différent de tout ce qui avait été envisagé par McNaughton ou Brooke. Le quartier général de la garnison de Brest fut informé le 6 juin que le mouvement des divisions en provenance de l'Angleterre serait conforme au plan "W" - le même que celui utilisé pour le mouvement de la B.E.F. originale en 1939. Cela impliquait l’emploi d'un lieu de rassemblement vers Laval et Le Mans, environ 70 miles à l'avant de la ligne traversant la base de la péninsule de Bretagne qui avait été suggérée être tenue par les Canadiens. Ces ordres inappropriés furent mis en œuvre de manière toute aussi inappropriée. Lorsque les navires transportant les transports de la 1st Brigade se mirent à quai à Brest les 12 et 13 juin, le Contrôle des Mouvements envoya les véhicules hors de la région en petits groupes comme ils étaient déposés sur les quais. À un point de rassemblement à Landivisiau, les conducteurs reçurent des cartes routières et des instructions polycopiées et furent envoyés en groupes de dix véhicules, dans certains cas au moins, sans tenir compte des unités ou de savoir s'il y avait des officiers ou des sous-officiers avec les groupes. (Le journal du 1st Field Regiment, contrairement à plusieurs autres, indique qu’à Landivisiau les véhicules étaient "classés par unités" et une tentative fut faite pour placer "un sous-officier ou un conducteur le plus âgé" (sic) en charge de chaque groupe.) comme on pouvait s'y attendre, ces conditions eurent un effet défavorable sur la discipline, et il y eut des rapports de l'ivresse et de conduite dangereuse.
La procédure avec les éléments sur voie ferrée fut similaire. Ceux du 1st Field Regiment et de la colonne d'approvisionnement R.C.A.S.C. débarquèrent à Brest le 13 et furent immédiatement envoyés vers l’avant par train jusqu’à leur point de rassemblement prévu, Sablé-sur-Sarthe, où ils descendirent du train dans la matinée du 14 juin et se dirigèrent vers leur cantonnement à Parcé (sur-Sarthe). La majeure partie de la Brigade, y compris son quartier général, embarqua à Plymouth le 13 juin et commença à débarquer à Brest tôt le lendemain matin. Le Brigadier Smith rencontra des difficultés pour obtenir des ordres, et, quand il les reçut, découvrit à sa grande surprise qu'il était chargé de faire mouvement jusqu’à Sablé. Pendant la journée, les trois bataillons d'infanterie et le quartier général de la Brigade et les unités rattachées quittèrent Brest pour cette région dans trois trains. Le premier train transportait le quartier général, le 48th Highlanders et la compagnie antichar de la Brigade.
Dans l'intervalle, le général Brooke était arrivé en France et avait établi son quartier général rudimentaire au Mans. Tôt le 14 juin, il rencontra le général Weygand, et, ensemble, ils discutèrent ensuite de la situation avec le général Georges, commandant en chef du Théâtre du Nord-Est des Opérations. Brooke dans son rapport ultérieur déclara que Weygand "parlait plus franchement" et indiqua que l'armée française n’était plus capable de résistance organisée; elle s’était brisée en quatre groupes, des brèches considérables existaient entre eux, et une action coordonnée n’était plus possible. "Il m'informa alors", écrit Brooke, "que, conformément à une décision prise par les Gouvernements alliés, la Bretagne devait être défendue par la tenue d'une ligne traversant la péninsule dans les environs de Rennes." Ce projet, nous l'avons vu, doit déjà être connu de Brooke. Il dit que tous deux, Weygand et Georges, le jugeaient irréalisable à exécuter avec les forces encore disponibles dans l'Armée française sur la gauche (la 10e), même en y incluant la B.E.F. Néanmoins, puisque que la création du "réduit" semblait être la politique de leurs gouvernements, les trois généraux signèrent un document approuvant, qu’avec ce plan comme objectif, les troupes britanniques débarquant alors (les échelons arrières de la 52nd Division, la Canadian Division et les troupes du Corps) seraient rassemblées à Rennes ; tandis que celles combattant avec la 10e Armée français (la Armoured Division, une formation improvisée connue sous le nom de "Beauman Force", et une partie de la 52nd) continueraient à servir aux ordres de cette Armée, mais des mesures seraient prises, autant que possible, afin de faciliter leur futur regroupement avec les forces du général Brooke.
De retour au Mans, le général Brooke informa le chef du Imperial General Staff (état-major impérial) à Londres. Ce dernier indiqua qu'il n'avait pas connaissance du plan Bretagne mais consulterait le Premier ministre. Brooke recommanda, compte tenu de l'état de l'armée française, que la poursuite du mouvement des troupes et du matériel britanniques vers la France soit arrêté et des mesures prises pour l'évacuation. Une heure plus tard, le C.I.G.S. téléphona "pour dire que le Premier Ministre ne savait rien du plan Bretagne", et que les éléments de la B.E.F. non encore sous les ordres de la 10e Armée française devaient être évacués. Comme nous l'avons vu, M. Churchill savait certainement quelque chose du plan Bretagne, et le processus par lequel sa réponse atteignit Brooke sous cette forme reste obscur.
Brooke donna immédiatement des ordres pour le retrait de ces éléments de la B.E.F. (Y compris la Canadian Division) ne combattant pas sous commandement français. Le retrait des troupes réellement incorporées au sein de la 10e Armée fut une entreprise plus complexe, d'autant plus que M. Churchill répugnait à autoriser leur évacuation en raison de ses effets possibles sur les relations avec le gouvernement français. Le 15 juin, en effet, il donna l'ordre qu'aucun élément de la 52nd Division ne soit embarqué ; et c’est seulement le 17, lorsque le nouveau gouvernement de Pétain avait déjà demandé un armistice aux Allemands, qu une action définitive fut prise pour évacuer les troupes britanniques rattachées à la 10e Armée.
Au moment où l'ordre d'inversion de son mouvement fut émis en fin d'après midi du 14 juin, la 1st Canadian Division était dispersée sur une énorme étendue de territoire (voir carte 4). Au moins une unité se trouvait encore à Northampton ; beaucoup se trouvaient à Aldershot, se préparant à faire mouvement ; d'autres se trouvaient à Plymouth et Falmouth, embarqués ou se préparent à embarquer ; d'autres encore se trouvaient à Brest ou dispersés le long des routes entre là et Le Mans; le 1st Field Regiment R.C.H.A. se trouvait, nous l'avons vu, à Parcé (sur-Sarthe) dans la zone de rassemblement ; et le quartier général de la 1st Infantry Brigade, et ses trois bataillons et quelques unités de moindre importance, s’énervaient du côté de cette zone dans les trains. Il était simple d’inverser le mouvement des troupes en Angleterre ou à bord à Plymouth ou Brest; mais libérer les unités dispersées à travers la France allait certainement être difficile.
Les premiers Canadiens à quitter la France furent ceux qui avaient débarqués à Brest au cours du 14 juin mais n'avaient pas encore embarqués dans un train. Ceux-ci ré-embarquèrent au cours de la soirée, et leurs navires, ainsi que d'autres dont les troupes n’avaient pas débarquées, prirent la mer vers l'Angleterre le lendemain matin. Dans la zone de rassemblement aux environs de Sablé, les éléments sur route de diverses unités, et le 1st Field Regiment, reçurent l'ordre d'évacuation dans les premières heures du 15 juin ; et le Lt.-Colonel. J.H. Roberts, commandant le Field Regiment, obtint sa confirmation quelques heures plus tard par le général Brooke lui-même, qui avait évacué Le Mans ce matin avec son état-major miniature et était tombé sur les Canadiens sur la route. Le régiment fit demi-tour vers Brest, que le gros de la troupe atteignit dans la matinée du 16 juin. Conformément aux ordres du quartier général de la garnison de Brest, les véhicules de transport furent abandonnés à l'extérieur de la ville (et plus tard détruits) ; les canons et les remorques occupèrent le quai Est encombré. Aucun navire ne fut disponible ce jour-là.
Le Chef d’état-major de Brooke (Major-général T.R. Eastwood) avait donné des ordres au Major-général P. de Fonblanque, un officier britannique qui était G.O.C. lignes de communication, indiquant qu'il serait responsable de l'évacuation. Les transports et l'équipement qui ne pouvaient être chargés devaient être rendu inutilisables. Le 17 juin, le quartier général de la garnison de Brest donna à toutes les unités un ordre, commençant par "L'objectif est d'embarquer tout le monde aujourd'hui". Les véhicules de transport, poursuivit-il, devaient être détruits : "Seuls les précieux véhicules et canons déjà indiqués sont à conserver pour le chargement."
Seuls, et à grand peine, les canons du R.C.H.A. furent sauvés de la destruction. Il semblerait que le général de Fonblanque et son état-major aient craint que les tentatives pour sauver l'équipement puissent entraîner la perte des hommes. Le Lt.-Colonel Roberts se rendit au quartier général de la garnison et, selon les termes du journal de son unité, "lutta âprement pendant près de deux heures pour sauver les canons".
L'ordre de les détruire fut donné deux fois et deux fois décommandé ; et il fort probable qu'ils auraient finalement été détruits si le commandant de la garnison, le Colonel W.B. Mackie, n’avait pas été un ex-cadet du Royal Military College of Canada. Mackie discuta avec Fonblanque par téléphone et obtint son accord peu enthousiaste d’embarquer les canons. Roberts fut informé qu'il pouvait charger autant qu'il pourrait monter à bord jusqu’à 16 heures Il était alors 2h15. À quatre heures, il avait chargé non seulement 24 canons de campagne, mais en plus une douzaine de canons Bofors, sept directeurs de tir, trois chenillettes Bren Carriers et plusieurs véhicules techniques appartenant à d'autres unités. Les tracteurs et les caissons à munitions du R.C.H.A. durent, cependant, être abandonnés. Selon son journal, le bateau à vapeur Bellérophon, sur lequel les canons furent chargés, disposait "encore d’assez de place pour prendre tout ce qui était sur les quais". Les trois navires transportant des éléments du régiment prirent la mer à 17h15 le 17 juin, et accostèrent le lendemain matin à Plymouth et Falmouth. La perte de l’équipement affûta le dégoût des artilleurs d'avoir dû le saborder sans rencontrer les Allemands. Le journal du R.C.H.A. commenta sèchement, "Bien qu'il n'y avait à l’évidence aucun ennemi à moins de 200 miles, le repli fut réalisé tel une déroute." *
* Il est un fait étonnant mais incontestable que, bien que l'un des canons du RCHA fut endommagé lors d’un accident de la route, en direction de Parcé et dirigé vers le service d’approvisionnement en munitions, de sorte que le régiment revint à Brest avec seulement vingt-trois 18/25 et 25 livres, il rapporta son effectif théorique de vingt-quatre canons en Angleterre.
Les éléments acheminés par train de l'infanterie canadienne quittèrent la France avant l'artillerie. Les trains firent demi-tour comme prévu dans les premières heures du 15. Celui transportant le Hastings and Prince Edward Regiment avait atteint Laval, celui avec The Royal Canadian Regiment un endroit "censé avoir été Châteaubriant" (ce qui est peu probable, car ils avaient déjà traversé Laval, qui se trouve sur une autre ligne). Ces deux trains étaient de retour à Brest dans la soirée et les hommes transportés furent réembarqués sur un bateau à vapeur britannique qui prit la mer le lendemain après-midi et atteignit Plymouth le 17. Le quartier général du Brigadier Smith et le 48th Highlanders, dans le train de tête, firent une expérience plus compliquée. Ce train atteignit Sablé, sa destination, avant de recevoir l'ordre d‘inversion du mouvement. Il fut reçu de la bouche d'un British Railway Traffic Officer (agent de la circulation ferroviaire britannique), qui fut d'abord soupçonné d'être un élément de la cinquième colonne, mais il s’identifia de manière satisfaisante. Le train, non sans un certain retard et un différend avec le machiniste, fit demi-tour et retourna vers Brest, avec des hommes du 48th sur la locomotive en tant qu’équipage de secours et d'autres avec des mitraillettes sur le tender "pour surveiller le machiniste récalcitrant ou toute personne tentant d'arrêter le train." Il existait des craintes de collision avec une colonne blindée allemande. Rien de tel n’eut lieu; mais il y eut un accident qui aurait pu s’avérer fatal. Après avoir quitté Rennes, il fut remarqué que le train traversait une région inconnue. En fait, une erreur avait été commise dans l’itinéraire et il se trouvait en direction non pas vers Brest, mais vers Saint-Malo. Fort heureusement, dans ce port se trouvait un bateau à vapeur britannique, le Biarritz. Les troupes britanniques de nombreux régiments étaient déjà à bord, mais de la place fut faite pour les Canadiens. Le navire surchargé quitta le port dans la matinée du 16 et atteignit Southampton dans l’après-midi.
Le général McNaughton, qui ne savait rien de ces événements, se trouvait à Plymouth en attente d'embarquement. Son premier signe de l’inversion du mouvement canadien arrivé quand il entendit que de Contrôle des Mouvements avait ordonné au Toronto Scottish Regiment, qui se trouvait à bord du bateau, de descendre à terre. Il téléphona alors au général Dewing, qui indiqua laconiquement que les Canadiens étaient nécessaires dorénavant pour "un autre champ de bataille". Il ne pouvait en dire plus sur une ligne ouverte, mais McNaughton supposa à juste titre que l'opération suivante était la défense de la Grande-Bretagne.
Seul un mot peut être dit de l'évacuation du reste du B.E.F. La 52nd Division, dont une partie avait pris part à l'action, et les restes de la Armoured Division se replièrent en toute sécurité par Brest et Cherbourg. À ce dernier endroit, il y eut une pression allemande considérable (de la 7.Panzer-Division de Rommel); néanmoins, certains véhicules et de l'équipement, dont 25 chars, furent embarqués et sauvés pour la défense de l'Angleterre. Lorsque le dernier transport de troupes quitta Cherbourg, "les Allemands avaient pénétré à moins de trois miles du port". Il semble y avoir eu moins de panique ici qu’à Brest, où l'ennemi se trouvait beaucoup plus éloigné. Le commandant de la Armoured Division signale des expériences similaires à celles à Brest pour les Canadiens : "Bien que véhicules et stocks se trouvaient sur le quai, ils durent être abandonnés - endommagés ou détruits… les pertes matérielles furent lourdes en raison à l'échec de dernière minute à fournir - ou utiliser - le transport maritime nécessaire à Brest."
Une addition de déceptions
Le 20 juin, le C.M.H.Q. informa les Ottawa anxieux que le dernier rapport indiquait "100 à 200 militaires de tous grades toujours pas présents". On espérait qu'ils allaient arriver, et, de fait, la grande majorité le fit. Lorsque tous les retours furent effectués, seuls six hommes furent indiqués avoir été laissés derrière. Un sous-officier, le Sergaent D.G. Hutt, R.C. Signals, avait été mortellement blessé dans un accident de moto. Quatre autres hommes furent internés en France, mais par la suite parvinrent à revenir en l'Angleterre; l'un d'eux, le sapeur F.P. Hutchinson, 1st Field Company R.C.E., reçu pour son évasion la première Military Medal décernée à un Canadien au cours de cette guerre. Un soldat du Hastings and Prince Edward Regiment, le Corporal R.J. Creighton, resta prisonnier de guerre jusqu'à la fin des hostilités. Compte tenu des conditions existantes en France à l'époque, il est extraordinaire que les pertes furent si légères.
Comme déjà indiqué, l'histoire en matière d'équipement et de transport fut moins heureuse. Les précieux véhicules de la 1st Brigade, la plupart d'entre eux fournis tout récemment, furent détruits sur ordre en France, presque tous sans exception. Au total, 216 véhicules canadiens furent perdus. Un sergent du Hastings and Prince Edward parvint à embarquer le véhicule de commandement de son commandant sur un chalutier, et douze chenillettes, y compris celles chargés par le R.C.H.A., furent également emportées. Ce fut tout.
Le chagrin et la déception des hommes de la Division peuvent être imaginés. Pas moins dégoûté, le G.O.C. estimait que l'échec de rassembler la Division près de Brest, conformément à sa compréhension antérieure fut une grave erreur, et que beaucoup de matériel avait été détruit inutilement. Ses sentiments furent pris en compte dans un signal au National Defence Headquarters.
McNaughton souligna particulièrement qu'aucune unité canadienne ne se replia avant d’en recevoir l’ordre par une autorité militaire compétente et que tout le matériel fut ramené à Brest. La destruction qui s’ensuivit fut effectuée sous des ordres directs donnés par les autorités britanniques dans le port.
Encore une fois, le meilleur commentaire de l’action du Canada dans ces opérations avortées est contenu dans un échange de lettres personnelles. Le Général Sir John Dill était en ce moment devenu Chief of the Imperial General Staff (chef de l'état-major général). Le 21 juin, il écrivit au général McNaughton :
"Mon cher Andy,
je ne peux pas vous dire combien je regrette toutes les déceptions que vous avez rencontré. Ce fut avec beaucoup de doutes que je vous ai vu partir pour la France, et pourtant alors qu'il y avait un espoir que l'armée française puisse encore réussir nous avons estimé qu'ils devaient avoir le meilleur de ce que l'Empire pourrait donner. J’espère que vous ne pensez pas que ce fut une erreur de notre part. Puis, quand il fut tout à fait clair que l'armée française cessait d'offrir une résistance efficace, nous sommes arrivés à la conclusion que ce serait un crime de vous laisser entrer dans le chaudron. La Canadian Division et vous-mêmes n’aurait pas pu sauver la situation.
C’est plutôt une triste épopée, mais je suis sûr que dans les circonstances, vous vous rendrez compte quelles étaient nos difficultés et nous pardonnerez pour tous les désagréments dont vous avez été victime.
Infiniment votre
Jack Dill."
Le 29 juin, McNaughton répondit, en des termes qui reflètent à la fois son mécontentement quant à ce qui était arrivé, et la manière dont son regard était désormais fixé sur les tâches et les périls de l'avenir immédiat :
" …en ce qui concerne notre dernière tentative pour aller à l'aide de la France, les considérations dans mon esprit au moment où cette opération fut ordonnée par le War Office étaient les mêmes que celles exprimées dans votre note, à savoir qu'il était impératif que nous devions y aller. Je ne me faisais aucune illusion quant au résultat probable, mais j’étais satisfait que nous soyons utilisés à cette fin à condition que l’on nous donne une chance de nous rassembler avant d'entrer dans la bataille et ceci, m'avait assuré Brooke, serait organisé.
Lorsque l'ordre d'inversion fut donné, je me trouvais à Plymouth en préparation pour naviguer avec notre 1st Brigade Group en tête… Je pensais alors que nos troupes qui avaient débarqué étaient proches de Brest et ce n’est pas avant le lendemain matin que j'ai appris que le Contrôle des Mouvements en France avait donné l’ordre aux éléments routiers et ferroviaires d’aller vers l’avant, apparemment, dès leur arrivée, jusqu’à la région du Mans…
Pendant ce temps, nous avions obtenu des informations, d'une façon ou d’une autre que toutes nos unités dans la zone avancée avaient été inversées sur Brest et, en effet, elles l’avaient toutes rejoint au complet avec transports et canons moins un canon de 25-pr (endommagé en cours de route vers l’avant et remis à l’Ordnance) et les éléments sur voie ferrée du quartier général et du I de l’Infantry Brigade et le 48th Highlanders qui revinrent en passant par Saint-Malo en raison d'une confusion dans les ordres du R.T.O.
Finalement, comme vous le savez, nos hommes ont sauvé tous nos canons ainsi que d'autres approvisionnements… mais nous avons perdu tous notre propre transports, ce qui rend la pilule très amère. Cependant, nous pouvons bien être reconnaissants, autant que nous sommes, à la Providence, que tous hormis un petit nombre de nos hommes soient rentré.
Nous sommes maintenant carrément en place pour ce que j’ai longtemps pensé être l’importante mission, la défense de ces îles. Deux sur trois de nos Brigade Groups et notre réserve d'artillerie, du génie, bataillons de mitrailleuses, etc… le tout sur roues, sont prêts à se rendre dans toutes les directions, et vous et le C-in-C. pouvez compter sur une force de mouvement rapide, percutante, déterminée laquelle sera prompt à exécuter vos ordres. Il y a beaucoup de leçons à tirer de notre expérience et parfois j’espère que nous pouvons les dépasser ensemble, mais, en attendant, nous avons un autre boulot à faire et vous pouvez être sûrs que nous sommes avec vous de tout notre cœur."
La dernière tentative désespérée de maintenir la France dans la guerre avait échoué. Le 22 juin, l'armistice franco-allemand fut signé, et Hitler contrôlait maintenant les côtes au nord et à l’ouest de la France. La partie sud-est du pays resta inoccupé pour le moment, et fut gouvernée par le gouvernement du maréchal Pétain depuis Vichy ; mais les Allemands pouvaient reprendre ce reste à tout moment. Les États-Unis, bien que secoué, était encore neutres. La Grande-Bretagne et le Commonwealth étaient seuls.
jeremiah29- Nombre de messages : 1952
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Re: Canadian 1st Infantry Brigade à Brest en juin 1940
La campagne de 1940, est assez mal connue par chez nous, il y a tout une recherche à faire, très intéressante.
Concernant l'évacuation du 2ème B.E.F. il faut regarder et rechercher "Operation Ariel"
Concernant l'évacuation du 2ème B.E.F. il faut regarder et rechercher "Operation Ariel"
Panzerfaust- Admin
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Localisation : EPINIAC (35)
Date d'inscription : 24/04/2008
Re: Canadian 1st Infantry Brigade à Brest en juin 1940
Merci pour l'information, c'est très intéressant
Priol- Nombre de messages : 157
Date d'inscription : 04/06/2013
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