Compagnie F.F.I de Guipavas
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Compagnie F.F.I de Guipavas
Lt Bourvéau à Lt colonel Faucher
résumé des opérations effectuées depuis le 6 aout 1944.
Le 6 août à 16 heures, apprenant que les troupes américaines commençaient à passer à proximité de Guipavas, j'ai attaqué avec une dizaine d'hommes armés de mitraillettes Sten et de six fusils Lebel (plus 3 grenades) un petit poste allemand situé sur la route de Guipavas au village de Saint-Divy ; après une heure environ de tir, les Allemands, croyant avoir affaire à une troupe plus forte, se retirèrent en mettant le feu à un des postes, poursuivis par nous ; nous fîmes 9 prisonnier, plusieurs autres blessés purent atteindre Guipavas où ils déclarèrent que tous les "terroristes" de la région se trouvaient dans ce coin.
Dans le poste, je pus récupérer 80 fusils allemands, plusieurs caisses de grenades, un mortier et du matériel, ceci me permis d'armer aussitôt une partie de mes hommes (90 environ).
Le 8 août, recevant du Capitaine Gorgeux, commandant la place de Plabennec, un appel à l'aide pour protéger la ville entourée par près de 2000 boches, j'ai déplacé toute ma compagnie forte de 120 hommes, et durant 5 jours, nous avons occupé les secteurs les plus menacés de Plabennec ; au cours de ces 5 jours, nous avons tué une dizaine d'Allemands et fait prisonniers 84 boches, dont un lieutenant et 6 sergents.
Le 14 août, sur ordre du commandement, j'ai déployé ma compagnie sur une ligne allant de Kersaint jusqu'à la route du Drennec, afin d'enrayer les infiltrations de boches essayant de rejoindre Brest ; durant cette période, 52 Allemands furent faits prisonniers, 16 furent tués au combat.
Le 20 août, je recevais l'ordre de tenir la ligne Kervao - Guipavas - Kerivoas - le Comte. Après occupation de cette ligne, je dus évacuer sur l'ordre du commandement américain en raison des violents tirs d'artillerie allemande(c'est alors que j'eus mes deux premiers blessés, Prigent et salou).
Retiré sur des positions allant de la route de Saint-Divy à la route de Landerneau, nous avons effectué dans toute la région de nombreuses patrouilles, au cours desquelles un de mes hommes, Louis L'Her, a été tué ; 22 prisonniers et ... "confisqués" par les américains.
A partir du 20 août, 18 de mes hommes ont été mis à la disposition de l'armée américaine, et sont montés en premières lignes dans la région de Gouesnou, Lambézellec, Brest, Kerhuon. 3 de mes hommes sont partis depuis cette date avec le Lieutenant Francois Aicart et se sont particulièrement distingués.
Devant l'afflux des réfugiés venant de Brest, les affaires civiles américaines et le C.I.C m'ont demandé de faire la police des réfugiés, ordre que j'ai exécuté avec la collaboration du lieutenant Walter et de l'aspirant français Dupré.
sur la demande du colonel O. Keller, commandant les affaires civiles, j'ai ensuite occupé la route de Gouesnou jusqu'au bourg de Guipavas, et la route du Relecq-Kerhuon pour bloquer ces deux routes et empêcher toute infiltration de fuyards allemands durant l'attaque finale de Brest.
Brest étant tombé le 18 septembre, j'ai reçu du colonel Keller l'ordre de bloquer les routes menant de Plouguerneau à Brest pour enrayer les passages de réfugiés en direction de cette ville.
A Guipavas, le 19 septembre 44
Cette histoire vient du rapport du lieutenant Bourvéau, commandant de la compagnie de F.F.I de Guipavas sur l'ensemble des opérations menées depuis le 6 août 1944.
Bourvéau à la fin de la guerre s'est engagé dans la Légion, a combattu en Indochine, puis en Algérie.
Il est décédé dans les années 80 et repose au cimetière de Guipavas.
Je tiens à remercier Bruno Paugam pour sa gentillesse et sa disponibilité.
cordialement
Martial
résumé des opérations effectuées depuis le 6 aout 1944.
Le 6 août à 16 heures, apprenant que les troupes américaines commençaient à passer à proximité de Guipavas, j'ai attaqué avec une dizaine d'hommes armés de mitraillettes Sten et de six fusils Lebel (plus 3 grenades) un petit poste allemand situé sur la route de Guipavas au village de Saint-Divy ; après une heure environ de tir, les Allemands, croyant avoir affaire à une troupe plus forte, se retirèrent en mettant le feu à un des postes, poursuivis par nous ; nous fîmes 9 prisonnier, plusieurs autres blessés purent atteindre Guipavas où ils déclarèrent que tous les "terroristes" de la région se trouvaient dans ce coin.
Dans le poste, je pus récupérer 80 fusils allemands, plusieurs caisses de grenades, un mortier et du matériel, ceci me permis d'armer aussitôt une partie de mes hommes (90 environ).
Le 8 août, recevant du Capitaine Gorgeux, commandant la place de Plabennec, un appel à l'aide pour protéger la ville entourée par près de 2000 boches, j'ai déplacé toute ma compagnie forte de 120 hommes, et durant 5 jours, nous avons occupé les secteurs les plus menacés de Plabennec ; au cours de ces 5 jours, nous avons tué une dizaine d'Allemands et fait prisonniers 84 boches, dont un lieutenant et 6 sergents.
Le 14 août, sur ordre du commandement, j'ai déployé ma compagnie sur une ligne allant de Kersaint jusqu'à la route du Drennec, afin d'enrayer les infiltrations de boches essayant de rejoindre Brest ; durant cette période, 52 Allemands furent faits prisonniers, 16 furent tués au combat.
Le 20 août, je recevais l'ordre de tenir la ligne Kervao - Guipavas - Kerivoas - le Comte. Après occupation de cette ligne, je dus évacuer sur l'ordre du commandement américain en raison des violents tirs d'artillerie allemande(c'est alors que j'eus mes deux premiers blessés, Prigent et salou).
Retiré sur des positions allant de la route de Saint-Divy à la route de Landerneau, nous avons effectué dans toute la région de nombreuses patrouilles, au cours desquelles un de mes hommes, Louis L'Her, a été tué ; 22 prisonniers et ... "confisqués" par les américains.
A partir du 20 août, 18 de mes hommes ont été mis à la disposition de l'armée américaine, et sont montés en premières lignes dans la région de Gouesnou, Lambézellec, Brest, Kerhuon. 3 de mes hommes sont partis depuis cette date avec le Lieutenant Francois Aicart et se sont particulièrement distingués.
Devant l'afflux des réfugiés venant de Brest, les affaires civiles américaines et le C.I.C m'ont demandé de faire la police des réfugiés, ordre que j'ai exécuté avec la collaboration du lieutenant Walter et de l'aspirant français Dupré.
sur la demande du colonel O. Keller, commandant les affaires civiles, j'ai ensuite occupé la route de Gouesnou jusqu'au bourg de Guipavas, et la route du Relecq-Kerhuon pour bloquer ces deux routes et empêcher toute infiltration de fuyards allemands durant l'attaque finale de Brest.
Brest étant tombé le 18 septembre, j'ai reçu du colonel Keller l'ordre de bloquer les routes menant de Plouguerneau à Brest pour enrayer les passages de réfugiés en direction de cette ville.
A Guipavas, le 19 septembre 44
Cette histoire vient du rapport du lieutenant Bourvéau, commandant de la compagnie de F.F.I de Guipavas sur l'ensemble des opérations menées depuis le 6 août 1944.
Bourvéau à la fin de la guerre s'est engagé dans la Légion, a combattu en Indochine, puis en Algérie.
Il est décédé dans les années 80 et repose au cimetière de Guipavas.
Je tiens à remercier Bruno Paugam pour sa gentillesse et sa disponibilité.
cordialement
Martial
Invité- Invité
Re: Compagnie F.F.I de Guipavas
En complément,
liste des pertes de la compagnie depuis le 6 août 1944
date de leurs entrées en action officielle.
Jean Prigent éclats d'obus.
Salou jean Idem
L'Her Louis tué en rentrant de patrouille
Ségalen robert blessé au pied d'une balle de "mitraillette"
Madec Francois blessé en sautant sur une mine.
cordialement
M
liste des pertes de la compagnie depuis le 6 août 1944
date de leurs entrées en action officielle.
Jean Prigent éclats d'obus.
Salou jean Idem
L'Her Louis tué en rentrant de patrouille
Ségalen robert blessé au pied d'une balle de "mitraillette"
Madec Francois blessé en sautant sur une mine.
cordialement
M
Invité- Invité
Merci beaucoup pour le temps et la prise d'information que vous avez dû faire
Bonjour mon cher
Je me présente ,
Je suis Marius Bourvéau , le petit fils de Victor Bourvéau et fils donc de Philippe Bourvéau
Je tiens à vous dire que mon père m'à montré ce texte il y a quelques années , quand j'étais encore enfants et le revoir et relire aujourd'hui en ce jour d'hommage aux maquisards , SAS et résistants me donne beaucoup de larmes , je suis très heureux , je ne vous connais pas mais je vous remercie infiniment pour ceci ! Je regrette que mon père , Philippe Bourvéau nous ait quitté il ya 1 an et demi des suites d'un cancer .. ça lui aurait fait sûrement plaisir de pouvoir échanger avec vous ou un tiers pour remémorer ces souvenirs
J'aimerais qu'on puisse échanger si vous le voulez bien , par mail , car je suis sur Bordeaux pas sur Brest et je suis en recherche depuis le décès de mon père , mais sans succès même en essayant par le biais des archives de Guipavas , de toutes les informations importantes lié à mon grand père et particulièrement à toute ma famille Bourvéau
Je possède des photos de V. Bourvéau aussi
, pour compléter ce récit peux être
Je vous mets mon mail ci dessous , pour vous , ou tout autre personne sur ce site ici même , qui aurait des informations complémentaires ou primaire concernant tout ça .
( Finalement je vais attendre 1 semaine pour pouvoir avoir le droit de poster mon email )
Encore une fois je vous remercie énormément pour le temps que vous avez pris à écrire le récit !!
Et en cette semaine d'hommage , grosse pensée à tout ceux qui ont combattu pour la France et qui sont toujours parmi nous et pour ceux qui nous ont quittés , on ne vous oubliera pas.
Grand merci à vous !
Je me présente ,
Je suis Marius Bourvéau , le petit fils de Victor Bourvéau et fils donc de Philippe Bourvéau
Je tiens à vous dire que mon père m'à montré ce texte il y a quelques années , quand j'étais encore enfants et le revoir et relire aujourd'hui en ce jour d'hommage aux maquisards , SAS et résistants me donne beaucoup de larmes , je suis très heureux , je ne vous connais pas mais je vous remercie infiniment pour ceci ! Je regrette que mon père , Philippe Bourvéau nous ait quitté il ya 1 an et demi des suites d'un cancer .. ça lui aurait fait sûrement plaisir de pouvoir échanger avec vous ou un tiers pour remémorer ces souvenirs
J'aimerais qu'on puisse échanger si vous le voulez bien , par mail , car je suis sur Bordeaux pas sur Brest et je suis en recherche depuis le décès de mon père , mais sans succès même en essayant par le biais des archives de Guipavas , de toutes les informations importantes lié à mon grand père et particulièrement à toute ma famille Bourvéau
Je possède des photos de V. Bourvéau aussi
, pour compléter ce récit peux être
Je vous mets mon mail ci dessous , pour vous , ou tout autre personne sur ce site ici même , qui aurait des informations complémentaires ou primaire concernant tout ça .
( Finalement je vais attendre 1 semaine pour pouvoir avoir le droit de poster mon email )
Encore une fois je vous remercie énormément pour le temps que vous avez pris à écrire le récit !!
Et en cette semaine d'hommage , grosse pensée à tout ceux qui ont combattu pour la France et qui sont toujours parmi nous et pour ceux qui nous ont quittés , on ne vous oubliera pas.
Grand merci à vous !
Invité a écrit: Lt Bourvéau à Lt colonel Faucher
résumé des opérations effectuées depuis le 6 aout 1944.
Le 6 août à 16 heures, apprenant que les troupes américaines commençaient à passer à proximité de Guipavas, j'ai attaqué avec une dizaine d'hommes armés de mitraillettes Sten et de six fusils Lebel (plus 3 grenades) un petit poste allemand situé sur la route de Guipavas au village de Saint-Divy ; après une heure environ de tir, les Allemands, croyant avoir affaire à une troupe plus forte, se retirèrent en mettant le feu à un des postes, poursuivis par nous ; nous fîmes 9 prisonnier, plusieurs autres blessés purent atteindre Guipavas où ils déclarèrent que tous les "terroristes" de la région se trouvaient dans ce coin.
Dans le poste, je pus récupérer 80 fusils allemands, plusieurs caisses de grenades, un mortier et du matériel, ceci me permis d'armer aussitôt une partie de mes hommes (90 environ).
Le 8 août, recevant du Capitaine Gorgeux, commandant la place de Plabennec, un appel à l'aide pour protéger la ville entourée par près de 2000 boches, j'ai déplacé toute ma compagnie forte de 120 hommes, et durant 5 jours, nous avons occupé les secteurs les plus menacés de Plabennec ; au cours de ces 5 jours, nous avons tué une dizaine d'Allemands et fait prisonniers 84 boches, dont un lieutenant et 6 sergents.
Le 14 août, sur ordre du commandement, j'ai déployé ma compagnie sur une ligne allant de Kersaint jusqu'à la route du Drennec, afin d'enrayer les infiltrations de boches essayant de rejoindre Brest ; durant cette période, 52 Allemands furent faits prisonniers, 16 furent tués au combat.
Le 20 août, je recevais l'ordre de tenir la ligne Kervao - Guipavas - Kerivoas - le Comte. Après occupation de cette ligne, je dus évacuer sur l'ordre du commandement américain en raison des violents tirs d'artillerie allemande(c'est alors que j'eus mes deux premiers blessés, Prigent et salou).
Retiré sur des positions allant de la route de Saint-Divy à la route de Landerneau, nous avons effectué dans toute la région de nombreuses patrouilles, au cours desquelles un de mes hommes, Louis L'Her, a été tué ; 22 prisonniers et ... "confisqués" par les américains.
A partir du 20 août, 18 de mes hommes ont été mis à la disposition de l'armée américaine, et sont montés en premières lignes dans la région de Gouesnou, Lambézellec, Brest, Kerhuon. 3 de mes hommes sont partis depuis cette date avec le Lieutenant Francois Aicart et se sont particulièrement distingués.
Devant l'afflux des réfugiés venant de Brest, les affaires civiles américaines et le C.I.C m'ont demandé de faire la police des réfugiés, ordre que j'ai exécuté avec la collaboration du lieutenant Walter et de l'aspirant français Dupré.
sur la demande du colonel O. Keller, commandant les affaires civiles, j'ai ensuite occupé la route de Gouesnou jusqu'au bourg de Guipavas, et la route du Relecq-Kerhuon pour bloquer ces deux routes et empêcher toute infiltration de fuyards allemands durant l'attaque finale de Brest.
Brest étant tombé le 18 septembre, j'ai reçu du colonel Keller l'ordre de bloquer les routes menant de Plouguerneau à Brest pour enrayer les passages de réfugiés en direction de cette ville.
A Guipavas, le 19 septembre 44
Cette histoire vient du rapport du lieutenant Bourvéau, commandant de la compagnie de F.F.I de Guipavas sur l'ensemble des opérations menées depuis le 6 août 1944.
Bourvéau à la fin de la guerre s'est engagé dans la Légion, a combattu en Indochine, puis en Algérie.
Il est décédé dans les années 80 et repose au cimetière de Guipavas.
Je tiens à remercier Bruno Paugam pour sa gentillesse et sa disponibilité.
cordialement
Martial
Marius Bourvéau- Nombre de messages : 1
Date d'inscription : 05/06/2024
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