Les jeunes sous l'Occupation
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Les jeunes sous l'Occupation
La Vie des Jeunes dans la Clandestinité
Distractions et Nourriture
Les jeunes privés des organismes associatifs et politiques s'organisent comme ils le peuvent sous l'Occupation. Ils jouent au ballon, au ping pong, au tennis pour les plus fortunés, pêchent en rivière, lisent ...
Pour pallier aux difficultés de nourriture, beaucoup de cuéries de pommes (Pommé) ont lieu dans les familles lesquels se terminent par des bals clandestins où tous les jeunes se retrouvent. Deux raisons à cela, d'abord distractions pour les jeunes, mais aussi, utilisation de ceux ci pour remuer le pommé qui en fin de cuisson est épais et nécessite une attention particulière pour le remuer afin qu'il ne colle pas au fond de la bassine. La cuisson dure plus de trente heures et commence de telle manière que pour la fin on peut organiser cette petite fête qui est un lieu de rendez vous pour les couples, mais aussi pour faire connaissance entre jeunes
Or ces distractions individuelles ou collectives, les familles ont également recours aux jeunes pour la recherche et la récupération de nourriture en campagne.
Chaque famille a plus ou moins sa ferme et le scénario est plus ou moins le même pour toutes. Dix à quinze kilomètres à pied, vingt cinq à trente à vélo sont ainsi parcourus chaque semaine ou quinzaine, mais où il faut éviter de croiser les gendarmes dans le parcours, qu'ils soient français ou allemands.
Le dilemne du S.T.O. :
Le 17 février 1943, le Service du Travail Obligatoire est instauré et le 2 mars a lieu l'appel des jeunes des classes 40 à 42.
Faut-il partir ou ne pas partir ? Cas de conscience pour de nombreux jeunes et leurs familles
Pour les familles de collaborateurs, c'est Oui évidemment, et ils n'ont pas attendu ce jour pour rejoindre les allemands dans la L.V.F, dans la Milice, ou en Allemagne
Dans les familles aisées, certaines essaient de s'en sortir par des certificats médicaux de complaisance
Pour beaucoup de familles, 1943 va être l'année de l'angoisse et du choix.
Mais pour les autres, où iront se cacher les jeunes qui refusent le S.T.O.
Alors surgissent bien souvent de l'enfance des souvenirs de jeux dans les bois ou lieux des alentours.
Pour la région de Dol de Bretagne par exemple, c'est Beaufort et son château, son étang poissonneux, ses bois profonds, son ravin creusé en précipice, voilé d'ombrage, sa chaotique vallée de Mirloup.
Landal, son château entouré de mystère, son étang de ceinture, La Chevillonnais, le Bois de Buzot.
C'est donc vers ces deux sites symboles pour tous les Dolois des jours heureux, que convergeront jusqu'en août 1943, nombre de jeunes gens.
Lorsque l'abri de Beaufort sera jugé trop dangereux, Joseph AUBRY maire-adjoint de Plerguer, avec l'aide de Henri Renard, distillateur, favorisera l'installation des réfractaires dans sa bergerie isolée de St Yvieuc, à la lisière de la forêt domaniale du Mesnil et des landes sauvages de Ville-Gate, près Le Tronchet.
Le Bois de Buzot recevra à partir de mai 1944 tous les résistants de la Côte. Là se constituera une plateforme pour les Groupes Mobiles en lutte contre l'Occupant.
Il y a un troisième lieu, lointain, en lisière de la forêt de la Hunaudaye, près du bourg de Plédéliac, dans les Côtes du nord, où se retrouvent de nombreux jeunes Dolois.
Convoyés par Françis Corbel, René Briquet, Casimir Mainguet, ou arrivés sans précaution par le train, ils sont déjà près de 100 au début de l'été 1943
Il y a là Joseph et Auguste Fouillet, Louis Guelet, Pierre Brageul, Demeleumester, Henry Fougeray, François Dutertre, Emile Gallien, François Marel, Robert et Marcel Touzaint ... Ils sont hébergés à la Ferme de la Hunaudaye, au moulin de Tournemine, ou au Bourg de Plédéliac ...
Ils se connaissent peu entre eux mais ont une confiance absolue dans le capitaine "Léo" (GILBERT) et envers l'adjudant "Rémy" (André DEVAUX)
Le 19 septembre 1943. Coup de théâtre !
Conseil de Guerre. Garde renforcée
Léo réunit ses hommes :
" Mes enfants, l'heure est grave ! Les autorités responsables ont fait passer par les armes un traitre nazi infiltré parmi nous, le faux alsacien et faux docteur Walter Shoeffel "
Les jeunes sont aussitôt dispersés dans les fermes de la région.
La Gestapo est partout, fouille et arrête
Dilemne des Responsables Résistants :
Jusqu'en 1943, les choses étaient relativement simples pour les résistants. Ils organisaient leurs actions et passaient à l'acte ensuite. Mais avec cet afflux de jeunes refusant le S.T.O. et se repliant sur les bois, les responsables se trouvaient faces à des responsabilités et à des problèmes beaucoup plus difficiles à résoudre.
Ils n'avaient pas demandé ces jeunes, ou tout au moins pas de cette façon et pas en aussi grands nombres, mais ces jeunes étant là, on ne pouvait les ignorer. De plus ces jeunes ne demandaient qu'à être organisés et bien souvent à participer. On ne pouvait les abandonner ni ignorer la force qu'ils pouvaient représenter.
Cacher ces jeunes, les organiser, les habiller pour ceux qui arrivaient sans rechanges, les nourrir ou leur permettre de se nourrir pour éviter les vols et pillages, leur fournir de fausses cartes d'identité pour qu'on ne puisse remonter à leur familles en cas d'arrestations et leur fournir des armes pour ceux qui souhaitaient rejoindre la Résistance, n'était pas une mince affaire.
Pour tout cela il fallut s'organiser et établir des contacts plus serrés avec les autorités militaires de Londres.
Clans er Rivalités :
A un autre niveau, celui des hautes sphères politiques, cette force ne pouvait être ignorée non plus pour l'après guerre, et pour cette sphère il devenait important également de contrôler les principaux responsables de groupes de résistance.
D'un côté, les groupes d'obédience communistes avaient été condamnés à l'action par la politique de Daladier dés 1939 et avaient donc une grande avance ainsi qu'une certaine expérience en ce domaine. Ils devinrent rapidement très populaires chez les jeunes, et beaucoup parmi ceux ci les rejoignirent.
Aussi en condamnant ces actions qui se traduisaient par des prises d'otages, il devenait facile à ceux qui étaient à Londres de recommander de s'organiser en restant chez soi et d'attendre l'arrivée des troupes alliées pour sortir.
C'est ainsi qu'on a vu de nombreux résistants en 1944 et 1945 qui n'avaient pas bougé avant, et qui ont pris le pouvoir dans les villes libérées, parfois au prix de dénigrement de ceux qui s'étaient battus sous l'occupation. Ils avaient pris leur temps pour préparer cet après guerre
Distractions et Nourriture
Les jeunes privés des organismes associatifs et politiques s'organisent comme ils le peuvent sous l'Occupation. Ils jouent au ballon, au ping pong, au tennis pour les plus fortunés, pêchent en rivière, lisent ...
Pour pallier aux difficultés de nourriture, beaucoup de cuéries de pommes (Pommé) ont lieu dans les familles lesquels se terminent par des bals clandestins où tous les jeunes se retrouvent. Deux raisons à cela, d'abord distractions pour les jeunes, mais aussi, utilisation de ceux ci pour remuer le pommé qui en fin de cuisson est épais et nécessite une attention particulière pour le remuer afin qu'il ne colle pas au fond de la bassine. La cuisson dure plus de trente heures et commence de telle manière que pour la fin on peut organiser cette petite fête qui est un lieu de rendez vous pour les couples, mais aussi pour faire connaissance entre jeunes
Or ces distractions individuelles ou collectives, les familles ont également recours aux jeunes pour la recherche et la récupération de nourriture en campagne.
Chaque famille a plus ou moins sa ferme et le scénario est plus ou moins le même pour toutes. Dix à quinze kilomètres à pied, vingt cinq à trente à vélo sont ainsi parcourus chaque semaine ou quinzaine, mais où il faut éviter de croiser les gendarmes dans le parcours, qu'ils soient français ou allemands.
Le dilemne du S.T.O. :
Le 17 février 1943, le Service du Travail Obligatoire est instauré et le 2 mars a lieu l'appel des jeunes des classes 40 à 42.
Faut-il partir ou ne pas partir ? Cas de conscience pour de nombreux jeunes et leurs familles
Pour les familles de collaborateurs, c'est Oui évidemment, et ils n'ont pas attendu ce jour pour rejoindre les allemands dans la L.V.F, dans la Milice, ou en Allemagne
Dans les familles aisées, certaines essaient de s'en sortir par des certificats médicaux de complaisance
Pour beaucoup de familles, 1943 va être l'année de l'angoisse et du choix.
Mais pour les autres, où iront se cacher les jeunes qui refusent le S.T.O.
Alors surgissent bien souvent de l'enfance des souvenirs de jeux dans les bois ou lieux des alentours.
Pour la région de Dol de Bretagne par exemple, c'est Beaufort et son château, son étang poissonneux, ses bois profonds, son ravin creusé en précipice, voilé d'ombrage, sa chaotique vallée de Mirloup.
Landal, son château entouré de mystère, son étang de ceinture, La Chevillonnais, le Bois de Buzot.
C'est donc vers ces deux sites symboles pour tous les Dolois des jours heureux, que convergeront jusqu'en août 1943, nombre de jeunes gens.
Lorsque l'abri de Beaufort sera jugé trop dangereux, Joseph AUBRY maire-adjoint de Plerguer, avec l'aide de Henri Renard, distillateur, favorisera l'installation des réfractaires dans sa bergerie isolée de St Yvieuc, à la lisière de la forêt domaniale du Mesnil et des landes sauvages de Ville-Gate, près Le Tronchet.
Le Bois de Buzot recevra à partir de mai 1944 tous les résistants de la Côte. Là se constituera une plateforme pour les Groupes Mobiles en lutte contre l'Occupant.
Il y a un troisième lieu, lointain, en lisière de la forêt de la Hunaudaye, près du bourg de Plédéliac, dans les Côtes du nord, où se retrouvent de nombreux jeunes Dolois.
Convoyés par Françis Corbel, René Briquet, Casimir Mainguet, ou arrivés sans précaution par le train, ils sont déjà près de 100 au début de l'été 1943
Il y a là Joseph et Auguste Fouillet, Louis Guelet, Pierre Brageul, Demeleumester, Henry Fougeray, François Dutertre, Emile Gallien, François Marel, Robert et Marcel Touzaint ... Ils sont hébergés à la Ferme de la Hunaudaye, au moulin de Tournemine, ou au Bourg de Plédéliac ...
Ils se connaissent peu entre eux mais ont une confiance absolue dans le capitaine "Léo" (GILBERT) et envers l'adjudant "Rémy" (André DEVAUX)
Le 19 septembre 1943. Coup de théâtre !
Conseil de Guerre. Garde renforcée
Léo réunit ses hommes :
" Mes enfants, l'heure est grave ! Les autorités responsables ont fait passer par les armes un traitre nazi infiltré parmi nous, le faux alsacien et faux docteur Walter Shoeffel "
Les jeunes sont aussitôt dispersés dans les fermes de la région.
La Gestapo est partout, fouille et arrête
Dilemne des Responsables Résistants :
Jusqu'en 1943, les choses étaient relativement simples pour les résistants. Ils organisaient leurs actions et passaient à l'acte ensuite. Mais avec cet afflux de jeunes refusant le S.T.O. et se repliant sur les bois, les responsables se trouvaient faces à des responsabilités et à des problèmes beaucoup plus difficiles à résoudre.
Ils n'avaient pas demandé ces jeunes, ou tout au moins pas de cette façon et pas en aussi grands nombres, mais ces jeunes étant là, on ne pouvait les ignorer. De plus ces jeunes ne demandaient qu'à être organisés et bien souvent à participer. On ne pouvait les abandonner ni ignorer la force qu'ils pouvaient représenter.
Cacher ces jeunes, les organiser, les habiller pour ceux qui arrivaient sans rechanges, les nourrir ou leur permettre de se nourrir pour éviter les vols et pillages, leur fournir de fausses cartes d'identité pour qu'on ne puisse remonter à leur familles en cas d'arrestations et leur fournir des armes pour ceux qui souhaitaient rejoindre la Résistance, n'était pas une mince affaire.
Pour tout cela il fallut s'organiser et établir des contacts plus serrés avec les autorités militaires de Londres.
Clans er Rivalités :
A un autre niveau, celui des hautes sphères politiques, cette force ne pouvait être ignorée non plus pour l'après guerre, et pour cette sphère il devenait important également de contrôler les principaux responsables de groupes de résistance.
D'un côté, les groupes d'obédience communistes avaient été condamnés à l'action par la politique de Daladier dés 1939 et avaient donc une grande avance ainsi qu'une certaine expérience en ce domaine. Ils devinrent rapidement très populaires chez les jeunes, et beaucoup parmi ceux ci les rejoignirent.
Aussi en condamnant ces actions qui se traduisaient par des prises d'otages, il devenait facile à ceux qui étaient à Londres de recommander de s'organiser en restant chez soi et d'attendre l'arrivée des troupes alliées pour sortir.
C'est ainsi qu'on a vu de nombreux résistants en 1944 et 1945 qui n'avaient pas bougé avant, et qui ont pris le pouvoir dans les villes libérées, parfois au prix de dénigrement de ceux qui s'étaient battus sous l'occupation. Ils avaient pris leur temps pour préparer cet après guerre
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Date d'inscription : 03/03/2009
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