Bretagne : Occupation - Libération
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"An Epic of Brittany"...

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Message  jeremiah29 Dim 04 Jan 2009, 20:03

Bonsoir à tous !..

Le Military Review XXVI, n°11 de février 1947, édite un texte du Général Grow intitulé "An Epic of Brittany" et qui commente la spectaculaire progression de la 6th Armored Division d'Avranches vers Brest.
En voici une traduction, je l'espère, assez fidèle... scratch Wink

Une épopée en Bretagne.
Brigadier General R. W. Grow, United States Army.

A l’aube ensoleillée du 8 août 1944, un véhicule couvert d’un drap blanc et portant un drapeau blanc s’avança au sud du village de Gouesnou vers la hauteur donnant sur l'estuaire bleu et la ville de Brest. L'avant-poste allemand arrêta le camion, banda les yeux des occupants et les conduisit vers le Quartier Général allemand situé en ville. Là, le Lieutenant-Colonel Ernest Mitchell, G-2 de la Division, accompagné de son interprète, présenta la demande de la reddition "de Brest" :

Quartier Général de la 6ème DIVISION BLINDÉE
Bureau du Général commandant la division
APO 256, US Army le 8 août 1944


MEMORANDUM A : Officier commandant les forces Allemandes de Brest
1. L’armée des Etats-Unis, la marine et de l’aviation sont en position de détruire la garnison de Brest.
2. Ce mémorandum constitue pour vous l’occasion de vous rendre, face à ces forces supérieures, à des représentants du Gouvernement des États-Unis et d'éviter le sacrifice inutile de vies humaines.
3. Je serai heureux de recevoir votre reddition officielle et de conclure les arrangements détaillés à tout moment avant 15h00 aujourd‘hui. L’officier qui porte ce mémorandum sera enchanté de vous guider ainsi que les membres nécessaires de votre état-major, mais pas plus de six, à mon Quartier Général.

R.W. GROW
Major General, USA
Commandant


Malheureusement pour nous, le commandement de Brest avait été donné la veille au Général Ramcke de la 2.Fallschirmjäger-Division, qui s’y était introduit par le sud tandis que nous nous approchions par le nord. Il refusa poliment mais fermement, et le Colonel Mitchell fut escorté jusqu’à l’avant-poste et libéré. Les troupes fatiguées se préparèrent alors à attaquer.

Juste une semaine auparavant, le mardi 1er août, la longue et mince colonne s’était élancée à travers les épaves du goulot d'Avranches et « avait tourné le coin » vers l'ouest. La 4th Armored Division avait capturé Avranches, nous avions pris Granville et la ligne de côte vers le sud et sud-est. Les 79th ID, 83rd ID et d'autres divisions se retrouvaient enserrées. Toutes furent contraintes de former une colonne unique d'Avranches à Pontaubault.
Durant la soirée du 31 juillet, nous envoyâmes notre unité de réserve au travers pour tenir la tête de pont de Pontaubault, pour relever une partie de la 4th Armored Division. Dans l'obscurité de ce lundi soir, aucun plan pour une avance au delà de la tête de pont n’avait été reçu par la division. L'aviation allemande était active mais ce fut la route embouteillée qui ralenti le Combat Command Reserve (CCR) et non pas les bombes.

La troisième Armée (Third Army) devint opérationnelle au milieu de la nuit et vers 04h00 le 1er août, nous avons réalisé ce que cela signifiait vraiment. Les ordres du Corps étaient simples : Ne pas s'arrêter à la tête de pont de Pontaubault, pousser vers l’ouest vers la ligne centrale de la péninsule en deux ou plusieurs colonnes, éviter les résistances déterminées, capturer Brest. La visite du Commandant du Corps au PC de la Division durant la matinée fut la dernière fois que nous le vîmes jusqu'à ce que le QG du Corps ait atteint Lesneven, près de Brest, dix-huit jours plus tard. Les MP de la 6th Armored Division assurèrent le contrôle de la route du goulot et chaque bulldozer que nous pouvions voir travaillait à dégager des épaves pendant que toute cette journée et toute la nuit suivante, la colonne d’acier poussait vers l’avant, les trains se dégageant au lever du jour. Le CCR qui formait une tête de pont à Pontaubault continua en tête avec la nouvelle mission d'établir une tête de pont à Pontorson. Cette unité rencontra une réelle difficulté à Brée où l'ennemi bien camouflé avait laissé passer l'avant-garde, puis avait ouvert un feu de surprise sur la batterie d'artillerie de tête. Trois de nos canons autoportés furent détruits par le feu précis de canons de 88 millimètres avant que la colonne ne puisse se déployer. Après un combat de près de trois heures, le nid de résistance fut éliminé et une tête de pont établie à Pontorson au prix de 70 pertes pour nous et d'un 88, trois batteries d'artillerie hippomobile et environ 90 prisonniers pour l‘ennemi.

Durant ce temps, l'escadron de reconnaissance de cavalerie qui suivait le CCR à travers Avranches, fut déployé sur les deux flancs de la route principale parallèlement à la progression. La Combat Command "A" (CCA) qui suivait dans la colonne, traversa Pontaubault au milieu de l'après-midi et prit la route vers le sud, afin de se mettre parallèlement au CCR. Les haies étaient remplies de tireurs isolés qui provoquèrent plus d’ennuis qu'une réelle menace. Beaucoup furent tués et certains capturés, mais le mouvement fut rarement retardé. Après une semaine d'action, les tireurs isolés étaient devenus une vieille histoire, les hommes en ayant peu parlé entre eux. Le CCA fit une traversée incontestée de la rivière Le Couesnon au sud de Pontorson de sorte qu’à minuit, nous avions deux têtes de pont contrôlant deux bons itinéraires vers l'ouest.
Le CCB, suivant dans la colonne, devait être la colonne de droite dans la progression. Passant par Avranches tôt en soirée, il avança par un itinéraire central avec l'artillerie divisionnaire et installa son campement peu après minuit à l'est de Pontorson, prêt pour traverser le CCR au lever du jour.
Le PC de la Division avait été installé dans les champs de blé près de Brée où nous fûmes aux premières loges pour le grand "feu d'artifice" à Avranches. Toute la nuit les chasseurs-bombardiers ennemis mitraillèrent en rase-mottes et bombardèrent le goulot d'étranglement d'Avranches. Notre artillerie antiaérienne divisionnaire revendiqua six avions ennemis (…). Nos trains n’enregistrèrent aucune perte à part quelques nerfs brisés, et l'aube trouva la division totalement dégagée (…) sans aucune limites divisionnaires à respecter, aucune information ennemie définie, en fait rien d’autre qu’une carte de la Bretagne et la conviction que l’opposition serait là où vous la trouveriez.

C’était là comme un grand champ ouvert à l'exploitation comme cela ne s’était jamais présenté à une division opérant en solitaire, avec un seul ordre, celui de "capturer Brest". Nous pensions que la 79th Infantry Division serait juste derrière nous, puis nous entendîmes qu’il s’agissait de la 83rd ID, mais finalement le 4 août, le Commandant d'Armée nous fit dire que nous ne bénéficierions d’aucune troupe de soutien. La Task Force A opérant le long de la côte du nord, s’élancerait aussitôt que possible. (Cette force atteindra en fait Lesneven le 9 août, mais elle recevra d'autres missions qui l’empêcheront d’approcher plus près de Brest.) Notre flanc gauche (au sud) serait sécurisé sur une partie de l’itinéraire par la 4th Armored Division, qui nous suivrait, aussitôt qu'elle pourrait s‘élancer. Cependant, nos derniers déplacements furent si rapides que, en fait, durant la totalité de l’opération et jusqu'à l'arrivée du VIII.Corps le 18 août, nous n’eûmes rien sur nos flancs à part des Allemands, et aucune troupe de soutien à moins d’une journée de marche après le mercredi 2 août. A ce jour, un nouveau monde semblait s'ouvrir à la division. (…) Il commença à naître en nous l’idée que nous possédions en fait toutes les routes de Bretagne, que les embouteillages de deux à quatre divisions sur une simple route étaient terminés. La cavalerie s’éloignait de plus en plus. Les colonnes avançaient, frappaient, rebondissaient, contournaient et se présentaient ailleurs à nouveau.

Les Français attrapèrent aussi cet esprit. Alors que le mercredi, ils apparaissaient plutôt timidement, le jeudi soir des groupes de FFI se présentaient dans la rue en armes dès que nous apparaissions, le vendredi soir, durant la longue marche de nuit, les guides FFI armés avaient été signalés devant nous, et les informations parvenaient bien en fait depuis l'avant. Le samedi, le pays se soulevait par les armes, basiquement organisés mais disposés et enthousiastes, particulièrement désireux de prendre en charge les prisonniers allemands qui étaient trop nombreux pour que nous puissions les contrôler. Il était étonnant de voir et sentir une population entière s’afficher au grand air face à la saleté repoussante des soldats américains.

La plupart des garnisons allemandes de l‘intérieur s'étaient "retirées" aussi rapidement qu'elles pouvaient vers les forteresses du littoral. Mais la surprise et la vitesse les rattrapaient et des combats se déroulaient quotidiennement avec la cavalerie ainsi que les deux colonnes (…). Le 2 août, nous déplorions 34 pertes, avions capturé 150 ennemis et avions détruit six canons anti-aériens et un 88. Le 3 août, nous subissions 21 pertes, avions capturé 318 ennemis, détruit 7 canons et 2 avions. Les 4 et le 5, nous perdîmes environ 100 hommes, mais avions détruit sept canons et avions infligé le double de pertes. Le 6, nous déplorâmes 44 pertes, mais avions tué et capturé plus de 100 ennemis et détruit un véhicule blindé allemand, 5 canons et 3 "Goliath". Le 7, nos pertes furent à nouveau supérieures à 40 pendant que nous anéantissions un grand dispositif d'alerte antiaérien en dehors de Brest, détruisions 3 canons et infligions beaucoup de pertes ennemies. Ceci participait aux préparatifs pour les engagements majeurs sur Brest.

A suivre... study
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Message  jeremiah29 Dim 04 Jan 2009, 20:06

Suite du récit !.. Very Happy

L’Histoire indique que nous n'avons pas capturé Brest. Pourquoi ? Il est intéressant de considérer brièvement les "Si":

Dans le milieu de l’après-midi du jeudi 3 août, le CCA sur la gauche oublia de tourner vers l’ouest à Gaël, continuant vers le sud-ouest vers Mauron où il a se heurta à un bataillon ennemi dont la résistance contraignit à un déploiement considérable, puis l'attaque et le rassemblement qui suivirent retardèrent le CCA jusqu'en fin de soirée. Pendant ce temps, le CCB, au nord, avait rencontré seulement une petite résistance à Broons et en fin d’après-midi, avait progressé vers l'ouest sur environ vingt miles au delà de CCA. Tout en observant l'attaque du CCA, à 16h00 le Commandant de la Division reçu par l’officier de liaison une ordre écrit sur un simple papier ordonnant aux éléments avancés vers l'ouest de s'arrêter sur place ; une force devait être envoyée afin de capturer Dinan (devant laquelle le CCB s’était heurté le jour précédent, avançant jusqu’aux avant-postes, puis, confronté à une puissante défense et à l’infranchissable gorge de la rivière, avait contourné la ville). Nous n'avons jamais appris la raison de cet ordre. Le jour suivant (le 4 août), l'ordre fut annulé à midi, mais l’arrière du CCA s’était déjà déplacé en direction de Dinan et ce ne fut qu’en soirée que l'avance put reprendre. Cette perte de vingt-quatre heures permit aux renforts ennemis d'atteindre Brest ainsi qu’un nouveau commandement.

Le second "si" fut un incident tactique : Afin d'éviter les grandes villes qui étaient connues pour être des garnisons et approcher Brest par des itinéraires sans obstacles de terrain, les deux colonnes avaient coupé par le nord-ouest de la région de Carhaix, traversé la route principale de la côte nord entre Morlaix et Landivisiau, obliqué vers l’ouest et atteint Brest par le nord et le nord-est. En raison des difficultés de terrain et de quelques oppositions, le CCA sur la gauche était derrière le 7 août quand le CCB, malgré une plus grande distance et une opposition considérable, se heurta aux entrées défendues de la ville au nord-ouest de Gouesnou. Comme il s'est avéré plus tard, le CCB rencontra en fait la position ennemie la plus puissante alors que la "porte" était relativement ouverte au nord-est ce jour-là. Si le CCA pouvait avoir frappé le 7, la surprise aurait été complète, et il y a une forte possibilité qu'elle aurait pu forcé son chemin à l’intérieur le long de la route par laquelle la 2nd ID est par la suite devenue la première unité à entrer dans la ville plus de six semaines plus tard. Avant que la totalité de la division ait pu se mettre en position pour une attaque coordonnée le 9, les Allemands avaient "fermé la porte" et la 266.Infanterie-Division depuis Morlaix était arrivée derrière nous comme il sera dit plus tard. L’opportunité pour une capture soudaine de grande ville portuaire de Bretagne était passée.

Jamais une manœuvre ne profita d’un meilleur temps que nos opérations depuis la percée. En outre, la luminosité de la pleine lune de la première semaine en août avait permis d’opérer dans un pays étranger de nuit. Nous aurions avancé chaque nuit si il n'avait pas eu l'épuisement des troupes. Ainsi, nous avons marché toute la nuit du 4 au 5 août après le retard provoqué par l'ordre de la veille, essayant de rattraper le temps et d'arriver à Brest "le samedi soir" comme le Général Patton l’avait souhaité. La 2.Fallschirmjäger-Division à Carhaix bloqua cette ambition en contraignant les deux colonnes à contourner cette ville, et toutes les deux connurent de durs affrontements les 5 et 6 août.
Le PC de la Division avait avancé de 229 miles en sept jours, quand il s’installa juste avant la nuit dans les champs encadrés par de hautes haies 3 miles au sud-ouest de Plabennec. Pendant deux jours nous avions transporté nos blessés vers avant parce qu’il était trop éloigné et trop peu sûr de les envoyer vers l'arrière. L'Armée avait avancé jusqu'à Pontivy, mais pour beaucoup d'approvisionnements, nous devions aller jusque la région d'Avranches. Les Corps étaient complètement hors de contact. Nous avions perdu tous nos avions d‘observation, la plupart à cause de médiocres terrains d'atterrissage. Même la troupe de musique fut engagée dans un échange de tirs en défendant un dépôt de carburant avec succès. Des messagers avaient été perdus, tués ou capturés sur la longue file des "communications".

Pourtant, le mardi 8, une semaine après Avranches, les troupes fatiguées se préparaient à l'assaut sur Brest dans la matinée. Le CCB sur la droite était devenu la réserve et s’était replié derrière le centre durant la matinée. Le commandant du CCB pris la place de la colonne centrale (CCR) qui avait enduré seulement un combat depuis Brée le 1er août, et devait attaquer par Gouesnou. Le CCA allait attaquer par Guipavas. L'artillerie, un total de cinq bataillons, plaça en soutien tous les canons pouvant atteindre la ville.
Un bataillon du CCA enregistra des pertes à cause de l'artillerie pendant l'après-midi, et l'artillerie reçu des tirs de contrebatterie ainsi qu'il fut noté dans la soirée. Pendant ce temps, la cavalerie couvrait les flancs et l'arrière. Le feu intermittent d’armes de petit calibre au nord et au nord-est était entendu pendant la journée. Les trains entrant dans Plouvien subirent des tirs d’armes légères et d’artillerie depuis l’arrière !.. Quelque chose se passait au nord. L'absence d’avions d’observation et la présence des plus hautes haies que nous ayons jamais rencontré rendait l'observation visuelle extrêmement difficile. Vers la tombée de la nuit -22h30- le mystère fut résolu par la capture du Generalleutnant Spang, commandant de la 266.Infanterie-Division, qui mena sa voiture dans une position d'artillerie de l'arrière. Sa division que nous avions contourné à Morlaix marchait vers nous depuis l’arrière en essayant d’entrer dans Brest ! Toute la nuit des tirs d’armes légères éclatèrent de chaque haie autour du PC de la division, du camp de prisonniers et sur tout le long de nos arrières.

Cela s’avéra être l’ultime "si" de notre échec dans la capture de Brest. Des ordres furent reçus durant la nuit par tous les commandants de laisser un écran face à Brest, d’inverser leurs directions, d’attaquer vers le nord dans la matinée, de détruire l'ennemi sur nos arrières, de sécuriser et se rassembler dans la région de Plouvien.
La bataille du 9 août fut un massacre, le CCB au centre, mené par le 15th Tank Battalion et le 9th Infantry Regiment frappa la majeure partie de l‘ennemi (Grenadier-Regiment 896, 897 et 898) en tuant plus de 200 et en capturant 1000, le CCR sur le flanc ouest (maintenant à gauche) frappa une colonne ennemie à Bourg Blanc où le 50th Armored Infantry Regiment avec quelques éléments du 69th Tanks anéantit la compagnie d'armes lourdes du Grenadier-Regiment 851, d'autres mortiers, des mitrailleuses, et un canon de 88. Le CCA sur l'autre flanc (est) avec le 68th Tanks et le 44th Infantry, diminué et épuisé, s’empara d’une partie de l'ennemi à Plouvien et compléta la débâcle. Un groupe de nos chasseurs-bombardiers s'associa à l'action et élimina complètement une colonne du train ennemi ainsi que de l'artillerie sur la route Plouvien-Lesneven. Les restes de la division allemande furent cueillis dans le périmètre durant les deux jours suivants. Notre artillerie apprécia l'expérience unique d’avoir quelques batteries tirant vers le sud sur Brest et d’autres vers le nord en même temps. La cavalerie qui avait couvert l'arrière de division pendant la totalité des escarmouches de la nuit poussa sur les flancs et prolongea le cordon autour de Brest empêchant les Allemands d'entrer ou de quitter la ville.

Durant l'après-midi du 9 août, un bataillon du 28th Infantry, 8th Division, arriva par camion de Rennes et reçu la mission de sécuriser le terrain conquis près de Guipavas afin de couvrir la nouvelle tentative prévue de l'attaque interrompue vers Brest. Le même jour, la Task Force A du VIII.Corps atteignait Lesneven, et bien qu'incapable d’aider dans l’opération vers Brest, fut d’une grande protection sur nos arrières et s’occupa de couvrir le débarquement d’approvisionnements dans le secteur de Morlaix non encore tout à fait nettoyé de ses ennemis . Mais la nouvelle attaque sur Brest ne fut pas destinée à la 6th Armored Division. Avant que les réajustements fussent accomplis, les ordres arrivèrent le 12 août de simplement contenir la forteresse avec un simple Combat Command et de déplacer le reste de la division vers Lorient. La vitesse, la détermination et la compétence des unités de la 6th Armored Division dans sa progression vers Brest du 1er au 7 août 1944 furent inégalée, particulièrement quand on réalise que chaque homme savait que nous étions complètement isolés, entourés par un ennemi largement supérieur en nombre, quoique de mobilité inférieure. À cela s’ajouta cette étonnante attaque du 3 août quand la division, en position pour une attaque au lever du jour, s’était retourné à 180º et avait attaqué vers l'arrière durant la même heure et complètement annihilé une division ennemie moins mobile.

Les pertes de la division durant la période de ce récit :
Tués : 130
Blessés : 398
Disparus : 70.
Véhicules de combat perdus : 50
Autres véhicules : 62
Canons : 11.
Ennemis capturés : 3.715

Quelques conclusions que nous avons tirées de cette campagne qui vit l’engagement d’une unité fortement mobile opérant contre un ennemi moins mobile :
- Une avance rapide est protégée automatiquement sur les flancs. Vous devez protéger particulièrement les flancs uniquement lorsque vous faites halte.
- Un déploiement doit être systématique quand la tête est arrêtée, il doit être rapide, étendu et audacieux. Si vous êtes plus mobile que l'ennemi, ne perdez jamais votre temps en butant contre des murs de pierres.
- Tout le monde doit savoir combattre.

Notre compagnie de pontonniers à l'arrière du train captura beaucoup de prisonniers par d’habiles et furtifs déplacements et l’utilisation d’armes individuelles. Notre chef de groupe équipa un blindé et chassa un raid de pillage ennemi. Tous les éléments du QG de la Division connurent des combats répétés.

Le feu des tirs est terrifiant, mais quand il est vécu durant un mouvement, il le devient encore plus. C'est pourquoi une action montée avec les canons tirant sans arrêt est si efficace. Le piège de Falaise, Mortain et la ruée vers Paris ont tellement attirés les projecteurs au cours de cette période que les exploits isolés d'une simple division n’ont été que peu notés. Cependant les opérations de la 6th Armored Division en Bretagne peuvent bien être considérées comme un exemple classique d'une division isolée dans une exploitation.
L'expérience acquise a été mise à profit huit mois plus tard quand les mêmes bataillons plantèrent leurs drapeaux 800 miles à l’est "comme un vol de corneille" sur les collines de la Saxe au delà de Chemnitz.

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