La reddition de Brest
Page 1 sur 1
La reddition de Brest
Bonjour
Les archives récupérées par l'armée russe à Potsdam sont en ligne. Malheureusement les archives avaient brûlé pendant un bombardement.
Les pages récupérés sont illisibles à droite et en bas. Néanmoins, on peut lire l'essentiel.
Pour mémoire, je rappelle la reddition de Brest n'a pas été obtenue par la 5° division blindée, comme on l'entend encore trop souvent, mais par la 2° division d'infanterie motorisée, arrivée par le nord, par Plabennec et Gouesnou. C'est grâce à une initiative personnelle du Major Dr Lehmann, officier d'état-major de la 2° division, que la ville s'est rendue. Voici la traduction de son récit :
Major Dr Lehmann
Adjutant 2. Division (aide de camp)
Rapport sur les négociations concernant la reddition du port de guerre et de la ville de Brest le 19 juin 1940.
La division avait conjointement avec une division blindée la mission de s’emparer de Brest. Brest se trouvait à environ 130km. A 25km de Brest, dans la ville de Lesneven, on ne savait toujours pas si Brest allait être défendu par les Français. Selon les dires d’un marin français, il y aurait dans le port de Brest le Richelieu, navire de 32 000 tonnes. Le commandant de la division a décidé vu les circonstances d’envoyer un parlementaire à Brest, pour exiger la reddition de la ville. Je fus désigné pour la mission. Je dois être accompagné d’un interprète, le lieutenant Knitt, d’un char et de deux estafettes motocyclistes.
A partir d’un drap, on confectionne rapidement un drapeau blanc et des brassards et enthousiasmés par cette mission, nous nous mettons en route vers Brest quelques minutes après avoir reçu l’ordre de mission. Après environ 15km de trajet à travers des villages déserts, les habitants s'étant réfugiés par peur dans les maisons, nous apercevons sur la chaussée quelques personnes qui à notre arrivée disparaissent précipitamment dans les buissons. Un seul marin, qui s’avère être complètement saoul, (passage brûlé illisible, où il est question d’un barrage en travers de la route).
150m avant le barrage nous voyons du mouvement et nous sommes pris sous le feu de 2 mitrailleuses. Puis un obus de 75 fuse devant ma voiture. Le canonnier avait Dieu soit loué, tiré trop court. Mon chauffeur a eu la présence d’esprit de jeter immédiatement la voiture dans le fossé, afin de nous mettre à l’abri et hors de vue derrière la haie du fossé. Maintenant arrive une rafale de mitrailleuse sur le char, tandis que ma belle petite voiture est coincée dans le fossé, moteur en marche. Le char qui n’est pas en sécurité face au canon, atterrit aussi à côté de ma voiture dans le fossé, tandis que le Français essaye de nous atteindre avec sa mitrailleuse, mais ne trouve que l’angle mort et fracasse au-dessus de nous des branches de la haie, ce que nous rassure dans notre situation. En rampant à reculons dans le fossé boueux, nous nous mettons hors de portée des balles de la mitrailleuse, jusqu’à ce qu’un virage nous permette de sortir du fossé et d’analyser la situation (passage brûlé). Maintenant, il s’agit de réfléchir vite pour remplir ma mission de parlementaire vers Brest. Dans le village derrière nous, nous avons laissé une section de transmissions, dont la mission était de couper les fils téléphoniques. Nous devons y aller pour surtout prévenir la division que notre expédition a échoué. Au bout d’environ 20 minutes nous atteignons le village de Plabennec, où je retrouve en effet la troupe des transmissions. Par une estafette motocycliste, je fais prévenir la division (5 lignes brûlées).
(Entretemps, il a trouvé 3 gendarmes). Un des gendarmes doit s’avancer vers le barrage avec un drapeau blanc, tout en restant hors de portée de la mitrailleuse et dire à l’officier français qu’il a tiré sur un parlementaire allemand et que je dois être conduit immédiatement chez le commandant de la place de Brest, et que s’il devait arriver quelque chose aux hommes cachés dans le fossé près de nos véhicules, je ferai immédiatement fusiller les deux autres gendarmes français. (…) Et là, il me vient l’idée suivante : on pourrait brancher un téléphone de campagne sur la ligne téléphonique française et essayer d’appeler la poste de Brest. Un adjudant de la compagnie de transmissions escalade le poteau et branche le téléphone. On tourne la manivelle du téléphone de campagne, nous regardons plein d’espoir l’interprète avec l’écouteur à l’oreille. Au bout de la deuxième tentative, l’interprète dit : Ici un officier allemand. Et en effet nous avons la chance énorme de parler à une demoiselle du téléphone à Brest. Je dis à l’interprète de demander à parler au maire de Brest. 20 secondes plus tard la communication est établie. L’interprète demande s’il y a un commandant dans la ville. La réponse étant affirmative, il demande d’être mis en relation avec lui. La liaison est effectivement établie avec la Préfecture maritime. L’interprète réclame de parler à ce monsieur, avec qui il est mis effectivement en relation. L’interprète lui fait savoir : un officier demande à rencontrer le commandant comme parlementaire. La réponse est la suivante : le commandant refuse de recevoir le parlementaire. Maintenant il faut utiliser le bluff. Je fais dire : devant les portes de Brest (lignes brûlées où le Major fait croire à la menace d’une attaque massive avec appui aérien)
Je demande la reddition immédiate de la ville de Brest. La menace a été concluante, car il nous demande d’attendre un instant. Peu après, on nous annonce que le commandant est disposé à me recevoir et ma demande de m'envoyer une voiture à Plabennec est acceptée. La voiture doit arriver dans ¾ d’heure. Mais le temps presse et je demande que la voiture arrive dans la demi-heure, ce qui est accepté. Quelques minutes plus tard, il apparaît que les gendarmes de Gouesnou ont réglé le problème, car notre voiture réapparaît pour me conduire au barrage. Le capitaine français qui commandait le barrage m’explique qu’il n’a pas vu mon drapeau blanc. Nous fonçons à Gouesnou. Là, près du barrage, ayant appris que nous étions des parlementaires, nos hommes ont fait connaissance avec les Français et discutent avec l’aide d’un soldat des transmissions qui connaît le français. Je fais savoir au capitaine par l’intermédiaire de l’interprète mon indignation en raison de son comportement contraire aux lois de la guerre.
Il m’explique que nous étions arrivés trop vite et qu’il n’avait pas vu le drapeau blanc à cause du nuage de poussière. Je lui réitère mes exigences d’être conduit auprès du commandant de Brest. Son visage se ferme, il me toise de haut en bas avec mépris « les Français vont se battre pour l’honneur ». L’homme est insolent et arrogant. Par l’interprète, je dois expliquer (lignes manquantes, où il répète les menaces de destruction de Brest).
Nous passons le barrage devant les mitrailleuses qui nous avaient accueillis si cordialement une heure plus tôt. Maintenant nous fonçons à toute vitesse vers Brest. Nous trouvons une atmosphère comme en temps de paix, les magasins sont ouverts, nous voyons même un tram. Visiblement, on n’a pas conscience que les troupes allemandes sont à 25km de Brest.
A mon entrée dans la Préfecture, je suis observé avec curiosité par les soldats et marins français qui traînent dans la cour et dans les couloirs. Entre nous il y a sûrement une petite différence. Tandis que les Français ont l’air bien propres et peu martiaux, on ne peut pas dire la même chose de moi. On voit encore les traces du fossé boueux sur mes bottes, sur le pantalon et sur la veste. Et bien sûr, mes mains aussi sont sales. Je suis conduit au deuxième étage de la Préfecture où je dois attendre quelques instants en présence d’officiers français avant d’être conduit devant l’amiral. C’est un officier de grande taille aux cheveux blancs, d’environ 50 ans. L’Oberleutnant Knitt, mon interprète, proteste tout d’abord pour les rafales tirées sur notre drapeau blanc. L’Amiral exprime ses regrets. Ensuite, l’interprète lui traduit mes exigences, c’est-à-dire de me remettre la reddition du port, de la citadelle et de la ville de Brest, car un corps d’armée blindé constitué de 3 divisions et 500 bombardiers qui entourent Brest est prêt à attaquer. Un officier d’infanterie français assiste à l’entretien. Il est visiblement impressionné par les affirmations de notre interprète. Il a peut-être déjà appris à connaître nos blindés.
Les 2 officiers se concertent et j’ai l’impression qu’ils veulent refuser (lignes manquantes).
Il me demande mes conditions. J’exige le désarmement immédiat des troupes françaises. Les 2 officiers se concertent et je remarque qu’ils se demandent comment exécuter ces mesures et à quel moment. Je les interromps et leur fait remarquer qu’une décision rapide est nécessaire, pour que l’assaut puisse être stoppé à temps. Cà marche. Ils sont d’accord pour la reddition. Maintenant on met rapidement au point les modalités. Les troupes françaises sur place doivent déposer les armes qui seront gardées par des sous-officiers français puis remises aux Allemands. La même chose pour les canons dans les forts. A ma demande que culasses les soient enlevées des canons, l’amiral me fait répondre que sa parole suffit pour garantir une exécution loyale. Je suis d’accord. La reprise de la marche des troupes allemandes est fixée à 20 h, heure allemande, à 19h, heure française. Ainsi, l’amiral aura le temps de transmettre ses ordres à ses troupes. Pour ne pas perdre de temps, je réclame une communication avec Lesneven où se trouve notre division. Et en effet, la poste française établit la liaison avec notre compagnie des transmissions. Et je peux annoncer par téléphone à ma division la reddition de la ville, des forts et du port de guerre. Lorsque le capitaine français me ramène dans mes lignes, je rencontre peu de temps après les éléments de pointe de la division, qui se préparent à entrer à Brest à 20h. (lignes effacées).
Dans les archives, il y a également la lettre de l'Amiral Traub contenant les modalités de la reddition :
Je vous remets les forts, le port de guerre et la ville de Brest aux conditions suivantes.
Le feu cessera avant 19h pour la côte nord, 20h30 pour la côte sud (heures françaises).
Les armes seront déposées à 100 mètres de la sortie du village, gardées par un gradé, les pièces d’artillerie resteront sur place, gardées par un gradé ; elles seront ultérieurement remises aux Allemands.
Les obstructions sur les routes seront enlevées.
Les troupes resteront à leur cantonnement.
Les troupes allemandes de Gouesnou se mettront en marche à 19h.
Brest, le 19 juin 1940
17h50, le Vice-Amiral Traub, gouverneur de Brest
Signé : Lehman (Major) et Traub
Alain
Les archives récupérées par l'armée russe à Potsdam sont en ligne. Malheureusement les archives avaient brûlé pendant un bombardement.
Les pages récupérés sont illisibles à droite et en bas. Néanmoins, on peut lire l'essentiel.
Pour mémoire, je rappelle la reddition de Brest n'a pas été obtenue par la 5° division blindée, comme on l'entend encore trop souvent, mais par la 2° division d'infanterie motorisée, arrivée par le nord, par Plabennec et Gouesnou. C'est grâce à une initiative personnelle du Major Dr Lehmann, officier d'état-major de la 2° division, que la ville s'est rendue. Voici la traduction de son récit :
Major Dr Lehmann
Adjutant 2. Division (aide de camp)
Rapport sur les négociations concernant la reddition du port de guerre et de la ville de Brest le 19 juin 1940.
La division avait conjointement avec une division blindée la mission de s’emparer de Brest. Brest se trouvait à environ 130km. A 25km de Brest, dans la ville de Lesneven, on ne savait toujours pas si Brest allait être défendu par les Français. Selon les dires d’un marin français, il y aurait dans le port de Brest le Richelieu, navire de 32 000 tonnes. Le commandant de la division a décidé vu les circonstances d’envoyer un parlementaire à Brest, pour exiger la reddition de la ville. Je fus désigné pour la mission. Je dois être accompagné d’un interprète, le lieutenant Knitt, d’un char et de deux estafettes motocyclistes.
A partir d’un drap, on confectionne rapidement un drapeau blanc et des brassards et enthousiasmés par cette mission, nous nous mettons en route vers Brest quelques minutes après avoir reçu l’ordre de mission. Après environ 15km de trajet à travers des villages déserts, les habitants s'étant réfugiés par peur dans les maisons, nous apercevons sur la chaussée quelques personnes qui à notre arrivée disparaissent précipitamment dans les buissons. Un seul marin, qui s’avère être complètement saoul, (passage brûlé illisible, où il est question d’un barrage en travers de la route).
150m avant le barrage nous voyons du mouvement et nous sommes pris sous le feu de 2 mitrailleuses. Puis un obus de 75 fuse devant ma voiture. Le canonnier avait Dieu soit loué, tiré trop court. Mon chauffeur a eu la présence d’esprit de jeter immédiatement la voiture dans le fossé, afin de nous mettre à l’abri et hors de vue derrière la haie du fossé. Maintenant arrive une rafale de mitrailleuse sur le char, tandis que ma belle petite voiture est coincée dans le fossé, moteur en marche. Le char qui n’est pas en sécurité face au canon, atterrit aussi à côté de ma voiture dans le fossé, tandis que le Français essaye de nous atteindre avec sa mitrailleuse, mais ne trouve que l’angle mort et fracasse au-dessus de nous des branches de la haie, ce que nous rassure dans notre situation. En rampant à reculons dans le fossé boueux, nous nous mettons hors de portée des balles de la mitrailleuse, jusqu’à ce qu’un virage nous permette de sortir du fossé et d’analyser la situation (passage brûlé). Maintenant, il s’agit de réfléchir vite pour remplir ma mission de parlementaire vers Brest. Dans le village derrière nous, nous avons laissé une section de transmissions, dont la mission était de couper les fils téléphoniques. Nous devons y aller pour surtout prévenir la division que notre expédition a échoué. Au bout d’environ 20 minutes nous atteignons le village de Plabennec, où je retrouve en effet la troupe des transmissions. Par une estafette motocycliste, je fais prévenir la division (5 lignes brûlées).
(Entretemps, il a trouvé 3 gendarmes). Un des gendarmes doit s’avancer vers le barrage avec un drapeau blanc, tout en restant hors de portée de la mitrailleuse et dire à l’officier français qu’il a tiré sur un parlementaire allemand et que je dois être conduit immédiatement chez le commandant de la place de Brest, et que s’il devait arriver quelque chose aux hommes cachés dans le fossé près de nos véhicules, je ferai immédiatement fusiller les deux autres gendarmes français. (…) Et là, il me vient l’idée suivante : on pourrait brancher un téléphone de campagne sur la ligne téléphonique française et essayer d’appeler la poste de Brest. Un adjudant de la compagnie de transmissions escalade le poteau et branche le téléphone. On tourne la manivelle du téléphone de campagne, nous regardons plein d’espoir l’interprète avec l’écouteur à l’oreille. Au bout de la deuxième tentative, l’interprète dit : Ici un officier allemand. Et en effet nous avons la chance énorme de parler à une demoiselle du téléphone à Brest. Je dis à l’interprète de demander à parler au maire de Brest. 20 secondes plus tard la communication est établie. L’interprète demande s’il y a un commandant dans la ville. La réponse étant affirmative, il demande d’être mis en relation avec lui. La liaison est effectivement établie avec la Préfecture maritime. L’interprète réclame de parler à ce monsieur, avec qui il est mis effectivement en relation. L’interprète lui fait savoir : un officier demande à rencontrer le commandant comme parlementaire. La réponse est la suivante : le commandant refuse de recevoir le parlementaire. Maintenant il faut utiliser le bluff. Je fais dire : devant les portes de Brest (lignes brûlées où le Major fait croire à la menace d’une attaque massive avec appui aérien)
Je demande la reddition immédiate de la ville de Brest. La menace a été concluante, car il nous demande d’attendre un instant. Peu après, on nous annonce que le commandant est disposé à me recevoir et ma demande de m'envoyer une voiture à Plabennec est acceptée. La voiture doit arriver dans ¾ d’heure. Mais le temps presse et je demande que la voiture arrive dans la demi-heure, ce qui est accepté. Quelques minutes plus tard, il apparaît que les gendarmes de Gouesnou ont réglé le problème, car notre voiture réapparaît pour me conduire au barrage. Le capitaine français qui commandait le barrage m’explique qu’il n’a pas vu mon drapeau blanc. Nous fonçons à Gouesnou. Là, près du barrage, ayant appris que nous étions des parlementaires, nos hommes ont fait connaissance avec les Français et discutent avec l’aide d’un soldat des transmissions qui connaît le français. Je fais savoir au capitaine par l’intermédiaire de l’interprète mon indignation en raison de son comportement contraire aux lois de la guerre.
Il m’explique que nous étions arrivés trop vite et qu’il n’avait pas vu le drapeau blanc à cause du nuage de poussière. Je lui réitère mes exigences d’être conduit auprès du commandant de Brest. Son visage se ferme, il me toise de haut en bas avec mépris « les Français vont se battre pour l’honneur ». L’homme est insolent et arrogant. Par l’interprète, je dois expliquer (lignes manquantes, où il répète les menaces de destruction de Brest).
Nous passons le barrage devant les mitrailleuses qui nous avaient accueillis si cordialement une heure plus tôt. Maintenant nous fonçons à toute vitesse vers Brest. Nous trouvons une atmosphère comme en temps de paix, les magasins sont ouverts, nous voyons même un tram. Visiblement, on n’a pas conscience que les troupes allemandes sont à 25km de Brest.
A mon entrée dans la Préfecture, je suis observé avec curiosité par les soldats et marins français qui traînent dans la cour et dans les couloirs. Entre nous il y a sûrement une petite différence. Tandis que les Français ont l’air bien propres et peu martiaux, on ne peut pas dire la même chose de moi. On voit encore les traces du fossé boueux sur mes bottes, sur le pantalon et sur la veste. Et bien sûr, mes mains aussi sont sales. Je suis conduit au deuxième étage de la Préfecture où je dois attendre quelques instants en présence d’officiers français avant d’être conduit devant l’amiral. C’est un officier de grande taille aux cheveux blancs, d’environ 50 ans. L’Oberleutnant Knitt, mon interprète, proteste tout d’abord pour les rafales tirées sur notre drapeau blanc. L’Amiral exprime ses regrets. Ensuite, l’interprète lui traduit mes exigences, c’est-à-dire de me remettre la reddition du port, de la citadelle et de la ville de Brest, car un corps d’armée blindé constitué de 3 divisions et 500 bombardiers qui entourent Brest est prêt à attaquer. Un officier d’infanterie français assiste à l’entretien. Il est visiblement impressionné par les affirmations de notre interprète. Il a peut-être déjà appris à connaître nos blindés.
Les 2 officiers se concertent et j’ai l’impression qu’ils veulent refuser (lignes manquantes).
Il me demande mes conditions. J’exige le désarmement immédiat des troupes françaises. Les 2 officiers se concertent et je remarque qu’ils se demandent comment exécuter ces mesures et à quel moment. Je les interromps et leur fait remarquer qu’une décision rapide est nécessaire, pour que l’assaut puisse être stoppé à temps. Cà marche. Ils sont d’accord pour la reddition. Maintenant on met rapidement au point les modalités. Les troupes françaises sur place doivent déposer les armes qui seront gardées par des sous-officiers français puis remises aux Allemands. La même chose pour les canons dans les forts. A ma demande que culasses les soient enlevées des canons, l’amiral me fait répondre que sa parole suffit pour garantir une exécution loyale. Je suis d’accord. La reprise de la marche des troupes allemandes est fixée à 20 h, heure allemande, à 19h, heure française. Ainsi, l’amiral aura le temps de transmettre ses ordres à ses troupes. Pour ne pas perdre de temps, je réclame une communication avec Lesneven où se trouve notre division. Et en effet, la poste française établit la liaison avec notre compagnie des transmissions. Et je peux annoncer par téléphone à ma division la reddition de la ville, des forts et du port de guerre. Lorsque le capitaine français me ramène dans mes lignes, je rencontre peu de temps après les éléments de pointe de la division, qui se préparent à entrer à Brest à 20h. (lignes effacées).
Dans les archives, il y a également la lettre de l'Amiral Traub contenant les modalités de la reddition :
Je vous remets les forts, le port de guerre et la ville de Brest aux conditions suivantes.
Le feu cessera avant 19h pour la côte nord, 20h30 pour la côte sud (heures françaises).
Les armes seront déposées à 100 mètres de la sortie du village, gardées par un gradé, les pièces d’artillerie resteront sur place, gardées par un gradé ; elles seront ultérieurement remises aux Allemands.
Les obstructions sur les routes seront enlevées.
Les troupes resteront à leur cantonnement.
Les troupes allemandes de Gouesnou se mettront en marche à 19h.
Brest, le 19 juin 1940
17h50, le Vice-Amiral Traub, gouverneur de Brest
Signé : Lehman (Major) et Traub
Alain
alain- Nombre de messages : 184
Date d'inscription : 23/09/2008
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum