lance-flammes portatifs US lors des combats pour Brest
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lance-flammes portatifs US lors des combats pour Brest
Salut !
Tout au long de l'histoire, le feu s'est avéré être une arme extrêmement efficace et avec des résultats dévastateurs. Les hommes qui maîtrisaient l'utilisation du feu dans la bataille avaient un énorme avantage.
Pendant la Grande Guerre, l'armée allemande a ajouté le lance-flammes à son arsenal. Le Flammenwerfer, le prototype avait été testé par l'armée en 1901 et considéré comme une arme potentiellement puissante dans la guerre moderne. Pourtant, les Allemands étaient réticents à utiliser le lance-flammes dans la bataille, arguant qu'elle était trop cruelle. Il fut employé la première fois en juillet 1915 lors de la bataille de Hooge et causa d'énormes pertes aux troupes britanniques. Plus que les dégâts matériels, le lance-flammes provoqua un profond choc psychologique pour les soldats des tranchées. Les rapports signalant que des soldats désespérés quittaient leurs positions, préférant être touchés par les balles des fusils ou des mitrailleuses, devenaient fréquents.
Les Allemands apprirent à tirer le meilleur parti de la terreur que suscitait l'arme et l'utilisèrent avec efficacité. Les soldats qui servaient les lance-flammes portaient des vêtements composés d'un masque terrifiant et d'un uniforme spécialement conçus pour inspirer la terreur.
Les lance-flammes étaient cependant dangereux non seulement pour ceux qui étaient en face mais aussi pour ceux qui les manipulaient. Les victimes étaient fréquentes et nombre d'experts de ces armes sont morts prématurément et de façon dantesque. Un coup de feu dans le réservoir du lance-flammes pouvait provoquer une explosion et toute négligence courait le risque de finir très mal.
Les Anglais ne furent pas longtemps en reste. Condamnant pourtant formellement l'usage du lance-flammes à la Société des Nations, ils firent des tests pour leur propre équipement, et le lance-flammes Livens fit son apparition lors de batailles importantes, telle la Somme en 1916. Il n'était cependant pas maniable, peu précis et très dangereux. Le modèle fut rapidement abandonné, et les Anglais commencèrent à copier le modèle allemand.
Les lance-flammes améliorés ont été employés lors de la Seconde Guerre par presque toutes les armées impliquées dans le conflit. Il fut utilisé par les nazis contre les partisans polonais et déclenchèrent d'énormes bûchers dans les ruines de Varsovie. Les Anglais l'ont employé en Afrique du Nord lors de la progression de Montgomery vers Suez. Les Américains l'ont aussi employé à Guadacanal et dans toutes offensives du pacifique face aux Japonais. Les Russes mirent également le feu aux positions allemandes à Stalingrad. Lors du débarquement du jour J, il semblerait que des soldats alliés aient opérés sur les plages de Normandie en portant des lance-flammes sur leur dos et qu'ils soient pour beaucoup dans la capture de la côte parsemée de bunkers.
Même après la Seconde Guerre mondiale, l'arme a trouvé son chemin dans un monde militarisé et violent, des ravins de Corée aux jungles du Vietnam, sans oublier le désert afghan.
De nos jours, dans les armées modernes, le lance-flammes reste une arme redoutable modérément utilisée, mais aux résultats toujours dévastateurs.
Ci-dessous un extrait du document "CHEMICAL CORPS HISTORICAL STUDIES, Portable flame thrower operations in World War II" évoquant l'emploi par les troupes US de lance-flammes portatifs lors des combats pour Brest.
"A midi, 1er août 1944, le 12th Army Group, sous le commandement du Lieutenant Général Omar N. Bradley, devint opérationnel et pris le commandement des 1st et 3rd Armies US. La 3rd Army devint opérationnelle en même temps que le Army Group. Les VIII, XII, XV et XX Corps furent affectés à la 3rd Army pendant que les V, VII. et XIX Corps demeuraient avec la 1st Army. Toutes les forces, sauf le VIII Corps, furent affectées à la mission d'encerclement de la 7.Armee et du Panzergruppe West. En conséquence, la poche de Falaise-Argentan, le 22 août, devint le cimetière des forces ennemies qui, peu de temps avant, avait attendues avec confiance pour écraser l'invasion alliée sur les plages de Normandie. Du fait de la nature de cette opération, les lance-flammes ne furent pas utilisés.
Le VIII Corps reçu la mission de sécurisation de la péninsule bretonne. Le 5 septembre 1944, les forces en Bretagne furent transférées à la 9th Army US nouvellement créée. Bien que la péninsule ait été nettoyée de toute résistance organisée, le 9 août, les zones portuaires de Saint-Malo, Brest, Lorient, Saint-Nazaire et la baie de Quiberon étaient fortifiées et tenues avec acharnement par des irréductibles qui avaient fait le serment à Hitler de ne pas se rendre. Saint-Malo capitula le 17 août tandis que Brest avec ses 30 000 hommes sous le commandement du général Ramcke ne tomba pas avant le 18 septembre, date à laquelle les 1st et 3rd Army avaient achevées leur course à travers la France jusqu’à la frontière allemande.
C’est au cours de ces combats dans la péninsule de Bretagne, face à un ennemi qui refusait de se rendre, que les lance-flammes furent utilisés de manière avantageuse dans certains cas. Le 27 août 1944, le 38th Regimental Combat Team (2nd Infantry Division), opérant sur la péninsule de Daoulas, se heurta à une série de positions ennemies fortifiées dominant tout le terrain dans la région de la cote 154. La majorité de ces points fortifiés se composaient de casemates de béton lourdement armées, bien protégés par des tirs en enfilades depuis des positions adjacentes. Les tentatives pour éjecter les Allemands de ces points fortifiés par des tirs d'artillerie se révélaient vaines. La seule arme appropriée disponible était le lance-flammes portatif.
Trois équipes, chacune composée d'un opérateur lance-flammes, d’un opérateur-adjoint, et deux fusiliers armés de fusils automatiques furent envoyées en avant sous le couvert de tirs de leur propre unité. L’équipe n° 1 atteignit son point de contact, mais l'opérateur fut tué par un tir de mitrailleuse qui perça également les réservoirs de carburant du lance-flammes, ce qui empêcha l'opérateur-adjoint de prendre le relai. L’équipe n° 2 atteignit son point de contact, mais lorsque l'opérateur essaya de tirer, il constata que le tuyau d'hydrogène avait été arraché en chemin vers l'objectif et l'équipe dû se replier. L’équipe n° 3 atteignit son objectif et lança la flamme à travers l'ouverture éliminant cet obstacle.
Durant les combats de Brest le 9 septembre 1944, le 23rd Regimental Combat Team (2nd Inf. Div.) rencontra des tirs de mitrailleuse depuis un coin d’une place de la ville. L'obstacle se composait d'un abri lourdement armé à un coin de rue, avec une ouverture au niveau de la rue et dépassant d'une dizaine de centimètres au-dessus du sol. Un groupe d'assaut fut constitué de deux opérateurs lance-flammes, deux opérateurs-adjoints, une équipe bazooka et deux fusiliers armés de fusils automatiques. Ce groupe fit un mouvement tournant par un des flancs et, en neutralisant un petit point fortifié en chemin, fut en mesure de parvenir derrière la casemate. Les deux lance-flammes fonctionnèrent parfaitement et les treize occupants ennemis, bien que pas tués, abandonnèrent immédiatement. La 2nd Infantry Division employa également les flammes pour brûler les immeubles dans Brest lorsque l'ennemi persistait à tenir les étages supérieurs, même après que nos forces aient occupé les étages inférieurs. Mettre le feu aux immeubles avec des lance-flammes résolu le problème dans plusieurs cas.
À une autre occasion durant les combats autour de Brest, le 1er Bataillon, 121st Infantry (8th Inf.Div.) fut arrêté par un hameau fortifié composé de trois embrasures bétonnées. L’artillerie n’avait pas réussi à réduire les positions, mais avait laissé de grands cratères sur les terrains environnants par lesquels les équipages de lance-flammes pouvaient avancer à bonne portée sans être trop exposés au tirs. Des équipes d’assaut spéciales ne furent pas organisées. Au lieu de cela, deux hommes de la Compagnie B furent armés de lance-flammes et, appuyés par les tirs d'armes légères d'une dizaine d'hommes, rampèrent hors du couvert des haies à 200 mètres de l'embrasure la plus proche. En rampant de cratère en cratère, ils furent en mesure de se placer dans les trente mètres des positions et dirigèrent dans chaque embrasure une courte giclée de flammes. Les Allemands sortirent rapidement en courant et se rendirent. Comme aucun d'entre eux n’avait de brûlure, on pensa que la vue des flammes plutôt que la chaleur réelle leur avait fait changer d’avis concernant la politique jusqu’au-boutiste de Hitler. Les deux fantassins qui servaient les armes furent blessés pendant l'approche.
Un autre cas, impliquant la 8th Infantry Division, se produisit au cours des opérations sur la péninsule de la Pointe des Espagnols. Le 3rd Bataillon, 13th Infantry, transportait deux lance-flammes remplis dans chaque compagnie afin qu'ils puissent être immédiatement disponible dans le cas de la rencontre d’un point fortifié qui ne puisse être neutralisé par tout autre moyen. Un Platoon de la Company L fut cloué au sol par le feu d'une position bétonnée. Un opérateur lance-flammes se fraya un chemin à travers un roncier pour se porter à bonne portée et soulagea la situation en mettant le feu à la position. Pendant que la 29th Infantry Division combattait près de Brest, le 116th Infantry se heurta à une casemate et, après avoir agit contre elle pendant une demi-heure avec des grenades et des armes légères, sans succès, apporta un lance-flammes. L'arme avait déjà été partiellement utilisée. Cependant, l'opérateur rampa jusqu’à une vingtaine de mètres de la position et plaça un jet de flammes dans un passage de porte, un second jet dans une autre ouverture et un troisième jet à nouveau dans le premier passage de porte. La casemate était recouverte d'un filet de camouflage qui pris feu, et rajouta des flammes. Les cinq Allemands à l'intérieur commencèrent immédiatement à crier et à hurler, mais ne pouvaient pas sortir à cause du feu. Il fallut environ dix minutes pour que les flammes s’estompent suffisamment pour leur permettre de sortir et de se rendre. Ils n’étaient que légèrement brûlés mais leurs nerfs étaient brisés et ils hochèrent lamentablement leurs têtes en passant près du lance-flammes posé à l'extérieur sur le sol."
http://www.dday-overlord.com/flamethrower_portable_numero_2.htm
http://www.histoiredumonde.net/Lance-flamme.html
Tout au long de l'histoire, le feu s'est avéré être une arme extrêmement efficace et avec des résultats dévastateurs. Les hommes qui maîtrisaient l'utilisation du feu dans la bataille avaient un énorme avantage.
Pendant la Grande Guerre, l'armée allemande a ajouté le lance-flammes à son arsenal. Le Flammenwerfer, le prototype avait été testé par l'armée en 1901 et considéré comme une arme potentiellement puissante dans la guerre moderne. Pourtant, les Allemands étaient réticents à utiliser le lance-flammes dans la bataille, arguant qu'elle était trop cruelle. Il fut employé la première fois en juillet 1915 lors de la bataille de Hooge et causa d'énormes pertes aux troupes britanniques. Plus que les dégâts matériels, le lance-flammes provoqua un profond choc psychologique pour les soldats des tranchées. Les rapports signalant que des soldats désespérés quittaient leurs positions, préférant être touchés par les balles des fusils ou des mitrailleuses, devenaient fréquents.
Les Allemands apprirent à tirer le meilleur parti de la terreur que suscitait l'arme et l'utilisèrent avec efficacité. Les soldats qui servaient les lance-flammes portaient des vêtements composés d'un masque terrifiant et d'un uniforme spécialement conçus pour inspirer la terreur.
Les lance-flammes étaient cependant dangereux non seulement pour ceux qui étaient en face mais aussi pour ceux qui les manipulaient. Les victimes étaient fréquentes et nombre d'experts de ces armes sont morts prématurément et de façon dantesque. Un coup de feu dans le réservoir du lance-flammes pouvait provoquer une explosion et toute négligence courait le risque de finir très mal.
Les Anglais ne furent pas longtemps en reste. Condamnant pourtant formellement l'usage du lance-flammes à la Société des Nations, ils firent des tests pour leur propre équipement, et le lance-flammes Livens fit son apparition lors de batailles importantes, telle la Somme en 1916. Il n'était cependant pas maniable, peu précis et très dangereux. Le modèle fut rapidement abandonné, et les Anglais commencèrent à copier le modèle allemand.
Les lance-flammes améliorés ont été employés lors de la Seconde Guerre par presque toutes les armées impliquées dans le conflit. Il fut utilisé par les nazis contre les partisans polonais et déclenchèrent d'énormes bûchers dans les ruines de Varsovie. Les Anglais l'ont employé en Afrique du Nord lors de la progression de Montgomery vers Suez. Les Américains l'ont aussi employé à Guadacanal et dans toutes offensives du pacifique face aux Japonais. Les Russes mirent également le feu aux positions allemandes à Stalingrad. Lors du débarquement du jour J, il semblerait que des soldats alliés aient opérés sur les plages de Normandie en portant des lance-flammes sur leur dos et qu'ils soient pour beaucoup dans la capture de la côte parsemée de bunkers.
Même après la Seconde Guerre mondiale, l'arme a trouvé son chemin dans un monde militarisé et violent, des ravins de Corée aux jungles du Vietnam, sans oublier le désert afghan.
De nos jours, dans les armées modernes, le lance-flammes reste une arme redoutable modérément utilisée, mais aux résultats toujours dévastateurs.
Ci-dessous un extrait du document "CHEMICAL CORPS HISTORICAL STUDIES, Portable flame thrower operations in World War II" évoquant l'emploi par les troupes US de lance-flammes portatifs lors des combats pour Brest.
"A midi, 1er août 1944, le 12th Army Group, sous le commandement du Lieutenant Général Omar N. Bradley, devint opérationnel et pris le commandement des 1st et 3rd Armies US. La 3rd Army devint opérationnelle en même temps que le Army Group. Les VIII, XII, XV et XX Corps furent affectés à la 3rd Army pendant que les V, VII. et XIX Corps demeuraient avec la 1st Army. Toutes les forces, sauf le VIII Corps, furent affectées à la mission d'encerclement de la 7.Armee et du Panzergruppe West. En conséquence, la poche de Falaise-Argentan, le 22 août, devint le cimetière des forces ennemies qui, peu de temps avant, avait attendues avec confiance pour écraser l'invasion alliée sur les plages de Normandie. Du fait de la nature de cette opération, les lance-flammes ne furent pas utilisés.
Le VIII Corps reçu la mission de sécurisation de la péninsule bretonne. Le 5 septembre 1944, les forces en Bretagne furent transférées à la 9th Army US nouvellement créée. Bien que la péninsule ait été nettoyée de toute résistance organisée, le 9 août, les zones portuaires de Saint-Malo, Brest, Lorient, Saint-Nazaire et la baie de Quiberon étaient fortifiées et tenues avec acharnement par des irréductibles qui avaient fait le serment à Hitler de ne pas se rendre. Saint-Malo capitula le 17 août tandis que Brest avec ses 30 000 hommes sous le commandement du général Ramcke ne tomba pas avant le 18 septembre, date à laquelle les 1st et 3rd Army avaient achevées leur course à travers la France jusqu’à la frontière allemande.
C’est au cours de ces combats dans la péninsule de Bretagne, face à un ennemi qui refusait de se rendre, que les lance-flammes furent utilisés de manière avantageuse dans certains cas. Le 27 août 1944, le 38th Regimental Combat Team (2nd Infantry Division), opérant sur la péninsule de Daoulas, se heurta à une série de positions ennemies fortifiées dominant tout le terrain dans la région de la cote 154. La majorité de ces points fortifiés se composaient de casemates de béton lourdement armées, bien protégés par des tirs en enfilades depuis des positions adjacentes. Les tentatives pour éjecter les Allemands de ces points fortifiés par des tirs d'artillerie se révélaient vaines. La seule arme appropriée disponible était le lance-flammes portatif.
Trois équipes, chacune composée d'un opérateur lance-flammes, d’un opérateur-adjoint, et deux fusiliers armés de fusils automatiques furent envoyées en avant sous le couvert de tirs de leur propre unité. L’équipe n° 1 atteignit son point de contact, mais l'opérateur fut tué par un tir de mitrailleuse qui perça également les réservoirs de carburant du lance-flammes, ce qui empêcha l'opérateur-adjoint de prendre le relai. L’équipe n° 2 atteignit son point de contact, mais lorsque l'opérateur essaya de tirer, il constata que le tuyau d'hydrogène avait été arraché en chemin vers l'objectif et l'équipe dû se replier. L’équipe n° 3 atteignit son objectif et lança la flamme à travers l'ouverture éliminant cet obstacle.
Durant les combats de Brest le 9 septembre 1944, le 23rd Regimental Combat Team (2nd Inf. Div.) rencontra des tirs de mitrailleuse depuis un coin d’une place de la ville. L'obstacle se composait d'un abri lourdement armé à un coin de rue, avec une ouverture au niveau de la rue et dépassant d'une dizaine de centimètres au-dessus du sol. Un groupe d'assaut fut constitué de deux opérateurs lance-flammes, deux opérateurs-adjoints, une équipe bazooka et deux fusiliers armés de fusils automatiques. Ce groupe fit un mouvement tournant par un des flancs et, en neutralisant un petit point fortifié en chemin, fut en mesure de parvenir derrière la casemate. Les deux lance-flammes fonctionnèrent parfaitement et les treize occupants ennemis, bien que pas tués, abandonnèrent immédiatement. La 2nd Infantry Division employa également les flammes pour brûler les immeubles dans Brest lorsque l'ennemi persistait à tenir les étages supérieurs, même après que nos forces aient occupé les étages inférieurs. Mettre le feu aux immeubles avec des lance-flammes résolu le problème dans plusieurs cas.
À une autre occasion durant les combats autour de Brest, le 1er Bataillon, 121st Infantry (8th Inf.Div.) fut arrêté par un hameau fortifié composé de trois embrasures bétonnées. L’artillerie n’avait pas réussi à réduire les positions, mais avait laissé de grands cratères sur les terrains environnants par lesquels les équipages de lance-flammes pouvaient avancer à bonne portée sans être trop exposés au tirs. Des équipes d’assaut spéciales ne furent pas organisées. Au lieu de cela, deux hommes de la Compagnie B furent armés de lance-flammes et, appuyés par les tirs d'armes légères d'une dizaine d'hommes, rampèrent hors du couvert des haies à 200 mètres de l'embrasure la plus proche. En rampant de cratère en cratère, ils furent en mesure de se placer dans les trente mètres des positions et dirigèrent dans chaque embrasure une courte giclée de flammes. Les Allemands sortirent rapidement en courant et se rendirent. Comme aucun d'entre eux n’avait de brûlure, on pensa que la vue des flammes plutôt que la chaleur réelle leur avait fait changer d’avis concernant la politique jusqu’au-boutiste de Hitler. Les deux fantassins qui servaient les armes furent blessés pendant l'approche.
Un autre cas, impliquant la 8th Infantry Division, se produisit au cours des opérations sur la péninsule de la Pointe des Espagnols. Le 3rd Bataillon, 13th Infantry, transportait deux lance-flammes remplis dans chaque compagnie afin qu'ils puissent être immédiatement disponible dans le cas de la rencontre d’un point fortifié qui ne puisse être neutralisé par tout autre moyen. Un Platoon de la Company L fut cloué au sol par le feu d'une position bétonnée. Un opérateur lance-flammes se fraya un chemin à travers un roncier pour se porter à bonne portée et soulagea la situation en mettant le feu à la position. Pendant que la 29th Infantry Division combattait près de Brest, le 116th Infantry se heurta à une casemate et, après avoir agit contre elle pendant une demi-heure avec des grenades et des armes légères, sans succès, apporta un lance-flammes. L'arme avait déjà été partiellement utilisée. Cependant, l'opérateur rampa jusqu’à une vingtaine de mètres de la position et plaça un jet de flammes dans un passage de porte, un second jet dans une autre ouverture et un troisième jet à nouveau dans le premier passage de porte. La casemate était recouverte d'un filet de camouflage qui pris feu, et rajouta des flammes. Les cinq Allemands à l'intérieur commencèrent immédiatement à crier et à hurler, mais ne pouvaient pas sortir à cause du feu. Il fallut environ dix minutes pour que les flammes s’estompent suffisamment pour leur permettre de sortir et de se rendre. Ils n’étaient que légèrement brûlés mais leurs nerfs étaient brisés et ils hochèrent lamentablement leurs têtes en passant près du lance-flammes posé à l'extérieur sur le sol."
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http://www.histoiredumonde.net/Lance-flamme.html
Dernière édition par jeremiah29 le Mar 03 Mar 2015, 12:12, édité 1 fois
jeremiah29- Nombre de messages : 1952
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Date d'inscription : 27/04/2008
Re: lance-flammes portatifs US lors des combats pour Brest
Salut Lolo! tu oublie de préciser que la convention de Genève interdit le lance-flamme comme arme de combat direct , mais comme arme du génie!
Eric29- Nombre de messages : 672
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Re: lance-flammes portatifs US lors des combats pour Brest
Salut Eric...
Arme incendiaire :
C’est-à-dire "conçue pour mettre le feu à des objets ou pour infliger des brûlures à des personnes par l’action des flammes, de la chaleur ou d’une combinaison des deux que dégage une réaction chimique d’une substance chimique lancée sur la cible."
(Protocole III à la convention de Genève du 10 octobre 1980 sur l’interdiction ou la limitation de certaines armes classiques qui peuvent être considérées comme produisant des effets traumatiques excessifs ou frappant sans discrimination, relatif à l’interdiction ou la limitation de l’emploi des armes incendiaires du 10 octobre 1980, auquel la France n’est pas liée.)
Elle peut être utilisée lorsque l’objectif militaire est nettement à l’écart d’une concentration de civils, sous réserve de précautions pour limiter l’effet incendiaire à l’objectif militaire, lorsque la situation tactique le permet.
Exemples :
– Lance-flammes, grenade au phosphore, napalm.
Lance-flammes :
Il s’agit d’une arme incendiaire.
C’est-à-dire "conçue pour mettre le feu à des objets ou pour infliger des brûlures à des personnes par l’action des flammes, de la chaleur ou d’une combinaison des deux que dégage une réaction chimique d’une substance chimique lancée sur la cible."
(Article 1 du protocole III sur l’interdiction ou la limitation de l’emploi des armes incendiaires du 10 octobre 1980, non ratifié par la France.)
Le lance-flammes peut être utilisé lorsque l’objectif militaire est nettement à l’écart d’une concentration de civils, sous réserve de précautions indispensables pour limiter l’effet incendiaire à l’objectif militaire, lorsque la situation tactique le permet.
Napalm (et autres armes incendiaires)
"Arme incendiaire conçue pour mettre le feu à des objets ou pour infliger des brûlures à des personnes par l’action des flammes, de la chaleur ou d’une combinaison des deux que dégage une réaction chimique d’une substance chimique lancée sur la cible."
(Article 1 du protocole III sur l’interdiction ou la limitation de l’emploi des armes incendiaires du 10 octobre 1980.) Le napalm peut être utilisé lorsque l’objectif militaire est nettement à l’écart d’une concentration de civils et sous réserve de précautions indispensables pour limiter l’effet incendiaire sur l’objectif militaire, lorsque la situation tactique le permet. Dans tous les cas, son usage est interdit contre des personnes civiles. L’emploi du napalm n’est donc pas explicitement interdit, dès lors que les conditions d’emploi définies ci-dessus sont respectées.
Autre référence :
– Convention sur l’interdiction ou la limitation de l’emploi de certaines armes classiques qui peuvent être considérées comme produisant des effets traumatiques excessifs ou comme frappant sans discrimination, signée
à Genève le 8 juin 1977.
Arme incendiaire :
C’est-à-dire "conçue pour mettre le feu à des objets ou pour infliger des brûlures à des personnes par l’action des flammes, de la chaleur ou d’une combinaison des deux que dégage une réaction chimique d’une substance chimique lancée sur la cible."
(Protocole III à la convention de Genève du 10 octobre 1980 sur l’interdiction ou la limitation de certaines armes classiques qui peuvent être considérées comme produisant des effets traumatiques excessifs ou frappant sans discrimination, relatif à l’interdiction ou la limitation de l’emploi des armes incendiaires du 10 octobre 1980, auquel la France n’est pas liée.)
Elle peut être utilisée lorsque l’objectif militaire est nettement à l’écart d’une concentration de civils, sous réserve de précautions pour limiter l’effet incendiaire à l’objectif militaire, lorsque la situation tactique le permet.
Exemples :
– Lance-flammes, grenade au phosphore, napalm.
Lance-flammes :
Il s’agit d’une arme incendiaire.
C’est-à-dire "conçue pour mettre le feu à des objets ou pour infliger des brûlures à des personnes par l’action des flammes, de la chaleur ou d’une combinaison des deux que dégage une réaction chimique d’une substance chimique lancée sur la cible."
(Article 1 du protocole III sur l’interdiction ou la limitation de l’emploi des armes incendiaires du 10 octobre 1980, non ratifié par la France.)
Le lance-flammes peut être utilisé lorsque l’objectif militaire est nettement à l’écart d’une concentration de civils, sous réserve de précautions indispensables pour limiter l’effet incendiaire à l’objectif militaire, lorsque la situation tactique le permet.
Napalm (et autres armes incendiaires)
"Arme incendiaire conçue pour mettre le feu à des objets ou pour infliger des brûlures à des personnes par l’action des flammes, de la chaleur ou d’une combinaison des deux que dégage une réaction chimique d’une substance chimique lancée sur la cible."
(Article 1 du protocole III sur l’interdiction ou la limitation de l’emploi des armes incendiaires du 10 octobre 1980.) Le napalm peut être utilisé lorsque l’objectif militaire est nettement à l’écart d’une concentration de civils et sous réserve de précautions indispensables pour limiter l’effet incendiaire sur l’objectif militaire, lorsque la situation tactique le permet. Dans tous les cas, son usage est interdit contre des personnes civiles. L’emploi du napalm n’est donc pas explicitement interdit, dès lors que les conditions d’emploi définies ci-dessus sont respectées.
Autre référence :
– Convention sur l’interdiction ou la limitation de l’emploi de certaines armes classiques qui peuvent être considérées comme produisant des effets traumatiques excessifs ou comme frappant sans discrimination, signée
à Genève le 8 juin 1977.
jeremiah29- Nombre de messages : 1952
Age : 56
Localisation : Nord-Finistère
Emploi/loisirs : nombreux
Date d'inscription : 27/04/2008
Re: lance-flammes portatifs US lors des combats pour Brest
C'est bon à savoir !!!
Très intéressant les détails des différentes attaques sur Brest mais difficile à localiser. (désolé, ça m'obsède...)
A+
Très intéressant les détails des différentes attaques sur Brest mais difficile à localiser. (désolé, ça m'obsède...)
A+
WARFUT- Nombre de messages : 40
Date d'inscription : 03/01/2010
Re: lance-flammes portatifs US lors des combats pour Brest
WARFUT a écrit:C'est bon à savoir !!!
Très intéressant les détails des différentes attaques sur Brest mais difficile à localiser. (désolé, ça m'obsède...)
A+
Je vais tenter de les localiser... il me faut juste un ptit moment de libre...
jeremiah29- Nombre de messages : 1952
Age : 56
Localisation : Nord-Finistère
Emploi/loisirs : nombreux
Date d'inscription : 27/04/2008
Re: lance-flammes portatifs US lors des combats pour Brest
Si tu peux, ça serait chouette.
J'aime bien me balader sur les sites (quand ils existent encore...) avec, en mémoire, l'historique du lieu...
J'aime bien me balader sur les sites (quand ils existent encore...) avec, en mémoire, l'historique du lieu...
WARFUT- Nombre de messages : 40
Date d'inscription : 03/01/2010
Re: lance-flammes portatifs US lors des combats pour Brest
Salut !
Voici un premier ptit topo sur les 5 actions évoquées dans l'extrait du début :
1.) 27 août 1944, 38th Inf. Rgt (2nd Inf. Div.)
Cote 154, actuellement 155, hauteur connue située au bord de la route D29 entre Landerneau et Plougastel, juste à l'ouest du lieu-dit Kerudu.
2.) 9 septembre 1944, 23rd Inf. Rgt. (2nd Inf. Div.)
Vu l’unité engagée et la date, ce ne peut être qu’à Saint-Marc, probablement près du centre Winnicott.
Il existe une photo de ce petit bloc enterré avec une embrasure au ras du sol pas plus haute que le trottoir à côté, car je me souviens l’avoir déjà vu dans un ouvrage il y a longtemps, mais je ne sais plus lequel (peut-être une vieille édition du Télégramme ou Ouest-France ?..)
3.) 1st Bat. / 121st Inf. Rgt. (8th Inf. Div.)
Relève le 3rd/28th IR à gauche zone divisionnaire. Ligne au nord de Kergaélé-Kergroas-Kerac’halloc’h.
1er septembre, 121st IR attaque et le 1st Bat. s’empare de Kergroas.
2 septembre, 121st IR attaque le versant est de la colline 80 à l’est de Keranchoazen (batterie Flak).
3 septembre, Allemands se replient sur ligne Mesmerrien / Kerizac.
8 septembre, 1st/121st IR attaque la caserne de Pontanézen (actuellement quartier Buquet). Le 1st Bat. utilise des lance-flammes sur des casemates ennemies et atteint son objectif à 11h27. 50 Allemands sortent de ces casemates et sont capturés.
4.) Company L / 3rd Bat. / 13th IR (8th Inf. Div.)
Pointe des Espagnols
18 septembre, 13th IR pousse vers Quélern. Le 3rd Bat./13th IR arrive près du rempart de la ligne Vauban.
19 septembre, les compagnies K et L escaladent le rempart, nettoient la ligne et le fort de Quélern, puis la compagnie L poursuit la progression en réduisant tous les points fortifiés de la presqu’île de Roscanvel, notamment à l’aide de lance-flammes.
Les rapports US indiquent la capture de 873 Allemands capturés par le 13th IR sur la "péninsule des Espagnols", mais je pense qu’il faut plutôt comprendre l’ensemble de presqu’île de Roscanvel.
5.) 116th Inf. Rgt (29th Inf. Div.)
Pas évident de retrouver le lieu évoqué, pas de renseignements concernant la date, la compagnie, ni même le bataillon concerné… je vais continuer à chercher un peu quand même...
Voici un premier ptit topo sur les 5 actions évoquées dans l'extrait du début :
1.) 27 août 1944, 38th Inf. Rgt (2nd Inf. Div.)
Cote 154, actuellement 155, hauteur connue située au bord de la route D29 entre Landerneau et Plougastel, juste à l'ouest du lieu-dit Kerudu.
2.) 9 septembre 1944, 23rd Inf. Rgt. (2nd Inf. Div.)
Vu l’unité engagée et la date, ce ne peut être qu’à Saint-Marc, probablement près du centre Winnicott.
Il existe une photo de ce petit bloc enterré avec une embrasure au ras du sol pas plus haute que le trottoir à côté, car je me souviens l’avoir déjà vu dans un ouvrage il y a longtemps, mais je ne sais plus lequel (peut-être une vieille édition du Télégramme ou Ouest-France ?..)
3.) 1st Bat. / 121st Inf. Rgt. (8th Inf. Div.)
Relève le 3rd/28th IR à gauche zone divisionnaire. Ligne au nord de Kergaélé-Kergroas-Kerac’halloc’h.
1er septembre, 121st IR attaque et le 1st Bat. s’empare de Kergroas.
2 septembre, 121st IR attaque le versant est de la colline 80 à l’est de Keranchoazen (batterie Flak).
3 septembre, Allemands se replient sur ligne Mesmerrien / Kerizac.
8 septembre, 1st/121st IR attaque la caserne de Pontanézen (actuellement quartier Buquet). Le 1st Bat. utilise des lance-flammes sur des casemates ennemies et atteint son objectif à 11h27. 50 Allemands sortent de ces casemates et sont capturés.
4.) Company L / 3rd Bat. / 13th IR (8th Inf. Div.)
Pointe des Espagnols
18 septembre, 13th IR pousse vers Quélern. Le 3rd Bat./13th IR arrive près du rempart de la ligne Vauban.
19 septembre, les compagnies K et L escaladent le rempart, nettoient la ligne et le fort de Quélern, puis la compagnie L poursuit la progression en réduisant tous les points fortifiés de la presqu’île de Roscanvel, notamment à l’aide de lance-flammes.
Les rapports US indiquent la capture de 873 Allemands capturés par le 13th IR sur la "péninsule des Espagnols", mais je pense qu’il faut plutôt comprendre l’ensemble de presqu’île de Roscanvel.
5.) 116th Inf. Rgt (29th Inf. Div.)
Pas évident de retrouver le lieu évoqué, pas de renseignements concernant la date, la compagnie, ni même le bataillon concerné… je vais continuer à chercher un peu quand même...
jeremiah29- Nombre de messages : 1952
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Re: lance-flammes portatifs US lors des combats pour Brest
jeremiah29 a écrit:5.) 116th Inf. Rgt (29th Inf. Div.)
Pas évident de retrouver le lieu évoqué, pas de renseignements concernant la date, la compagnie, ni même le bataillon concerné… je vais continuer à chercher un peu quand même...
Salut !
Toujours pas localisé l'action, même si je suis tombé sur la phrase suivante dans l'ouvrage (en anglais) "Let's Go 29th" de Henry Lambert :
"Le 116th Infantry de la 29th Infantry Division (…) détruisit toutes les casemates sur la colline 103, lesquelles étaient des structures de ciment de cinq pieds d'épaisseur dans lesquelles les Allemands qui servaient des mitrailleuses s’étaient enfermés. La seule façon de les détruire était avec un lance-flammes."
Malheureusement, le 116th n'a pas combattu sur la cote 103 à l'est de Plouzané. C'est le 175th Infantry qui s'est chargé de réduire cette position fortifiée... Le 116th progressant quant à lui au même moment plus au sud de chaque côté de la N789 en direction de La Trinité-Plouzané.
Je cherche toujours....
jeremiah29- Nombre de messages : 1952
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Re: lance-flammes portatifs US lors des combats pour Brest
Félicitations pour tes recherches et merci d'avoir pris le temps !!!
Je sais qu'autour du quartier Buquet, on pouvait trouver pas mal de vestiges des combats mais depuis, ça a bien construit.
Les autres lieux, je ne connaît pas.
Dans un autre secteur, as-tu des infos sur la zone de saint Anne du Portzic, entre le fort et la plage ?
J'y ai trouvé quantité de balle et douille de 12,7'' (pour ne citer que ça...).
Pour infos, quand je fais mes recherches sur le terrain, j'essaie de mesurer l'intensité des combats au nombre de balles de 12,7 trouvé en terre et, dans le secteur dont je parle, la quantité sur une surface de quelques milliers de mètres carrés, est impressionnante !!!
Ci-joint, les quelques informations (très précises) que j'ai pu récupérer :
ECHO DE SAINT-PIERRE N° 40 - Février 1992
LE PLATEAU DE SAINTE-ANNE DU PORTZIC SOUS L’OCCUPATION
LE CAMP HERMANN LONS :
Dès 1940, l’occupant allemand, envisageant la construction d’une importante base pour ses sous-marins, organise le recrutement et le logement de la nombreuse main d’oeuvre qui sera nécessaire.
Vers octobre 1940, le gouvernement de Vichy se plaignait auprès de l’occupant, du trop grand nombre d’étrangers divers, internés sous sa surveillance et à sa charge. A Argelès-sur-Mer (Pyrénées Orientales) se trouvaient 800 prisonniers, espagnols “rouges” pour la plupart, des juifs et des apatrides. Les allemands ayant besoin de travailleurs pour leurs travaux sur le mur de l’Atlantique, les firent venir comme “volontaires d’office”. Encadrés par des gendarmes français, ils furent transférés à Saint-Pierre Quilbignon, où se trouvaient quatre
camps :
- Le camp du Fort de Montbarey : entre 5 et 6000 étrangers y cantonnaient, des baraquements avaient été construits dans les douves pour en augmenter la capacité d’hébergement.
- Le camp du Fort de Kéranroux : il s’y trouvaient beaucoup d'espagnols.
- Le camp du Fort du Questel : celui-ci -était réservé à une centaine de chauffeurs et à leurs camions. Ils devaient y entrer leurs véhicules tous les soirs.
- Le camp HERMANN LONS : situé au Portzic. Ouvert le 16 juin 1941, il n’était pas encore terminé (il avait pris du retard, car commencé dans la vallée de Pont-a-Louët, il avait été déplacé à la demande de la marine qui craignait que l’on souille l’eau des sources qui l’approvisionnaient). Il avait été commencé par l’organisation TODT. (1) Ce fut là qu’arrivèrent nos 800 prisonniers, qui passèrent sous la surveillance de la “SS Politzei”. Leur premier travail fut de terminer le camp qui se situait près de la ferme Le Roux et à côté de l’ancien château des Rodellec-du-Portzic (château qui avait brûlé en 1897 et dont il ne restait qu’une annexe, et, séparée, la chapelle.
Caché dans le bois, alors important, où ne fut abattu que le nécessaire d’arbres permettant la construction des baraquements, il n’était donc pas visible de la terre, et très difficilement du ciel. Une fois le camp terminé, clôturé de barbelés, les prisonniers avec des milliers d’autres ouvriers, travaillèrent incessamment sur ce pourquoi ils étaient là : la base sous-marine et le mur de l’Atlantique.
1) TODT : c’était le génie militaire allemand, du nom de l’ingénieur Fritz Todt qui créa le service en 1933.
2) FLAK : canon antiaérien.
(à suivre)
***************************************
ECHO DE SAINT-PIERRE N° 41 - Mars 1992
LE PLATEAU DE SAINTE-ANNE DU PORTZIC SOUS L’OCCUPATION
LE MUR DE L’ATLANTIQUE (suite)
Le mur de l’Atlantique nécessita l’utilisation de 13 300 000 m3 de béton et de 1 200 000 tonnes de fer. La construction de la base sous-marine en pris 500 000 m3 et certains jours, ce fut 4 000 m3 qui furent écoulés. Le travail y dura 500 jours. Ceci nécessita des installations importantes. Pour le transport des matériaux 700 camions circulaient, une ligne de chemin de fer reliait “Kerstéria” (actuellement THOMSON-CSF) où étaient stockés des matériaux à destination de la base sous-marine.
Vu la pente importante, ce trains empruntait un trajet partant de la base sous-marine, franchissait une estacade permettant de franchir le dénivelé de la Maison Blanche, puis remontait la riante vallée de Pont-a-Louët jusqu’à la carrière Boulic, après un effort, avec l’aide d’un aiguillage, il revenait à flanc de versant en direction de la ferme du Coat. Pour ce faire, il enjambait l’actuelle rue Jim Sévellec où fut construit un pont. Après l’escalade de cette soixantaine de mètres de dénivelé (ce qui justifiait ce zigzag) réaiguillage, et c’était enfin le plateau de Sainte-Anne. Là se trouvait le ravitaillement en eau et charbon des locomotives. Le train ravitaillé, pouvait reprendre son trajet vers Kerstéria. Pour la suite et la construction des blockhaus, une voie supplémentaire vint desservir une centrale à béton construite au niveau du plus important de ceux-ci (où se trouve actuellement l’hôtel du Belvédère).
Le 15 avril 1943, les travaux de défense du plateau et de la plage s’achevèrent. Les fermiers des environs et les habitants du Cosquer furent frappés d’expulsion. Les exploitations agricoles furent dynamitées, le bois où se trouvait le camp HERMANN LONS rasé, le camp démoli. Le plateau de Sainte-Anne du Portzic était nu. Le terrain fut miné, creusé de fossés antichars, des barbelés furent installés. La zone fut interdite aux civils. Le camp HERMANN LONS fut transféré à Kéroual. L’armement sur le plateau de Sainte-Anne était pour la défense, en cas de débarquement, d’une batterie de 3 canons de 88. A l’entrée de la plage de Sainte-Anne, se trouvaient un canon de 40 mm et face à la plage un nid de mitrailleuses.
Sur le plateau, se trouvait en plus, une Fiak (2) de 8 canons de 105 mm ; ces canons pouvaient tirer jusqu’à 10 000 m d’altitude. La libération de cette zone, avec toutes ces défenses, fut très difficile et causa de nombreuses pertes parmi les troupes américaines, encore furent-elles atténuées par la présence à leurs côtés de FFI originaires de l’endroit.
A la libération, non sans peine, chacun retrouva les lieux, mais c’était un paysage plutôt lunaire. Le travail de la nature et des hommes a gommé une grande partie des ravages. Actuellement, les arbres repoussent, et la vue sur la mer est toujours aussi belle. L’ouverture (retardée pour découverte d’un dépôt de munitions) du sentier côtier, nous permettra bientôt de découvrir, pour les anciens de revoir, ce site magnifique.
Je sais qu'autour du quartier Buquet, on pouvait trouver pas mal de vestiges des combats mais depuis, ça a bien construit.
Les autres lieux, je ne connaît pas.
Dans un autre secteur, as-tu des infos sur la zone de saint Anne du Portzic, entre le fort et la plage ?
J'y ai trouvé quantité de balle et douille de 12,7'' (pour ne citer que ça...).
Pour infos, quand je fais mes recherches sur le terrain, j'essaie de mesurer l'intensité des combats au nombre de balles de 12,7 trouvé en terre et, dans le secteur dont je parle, la quantité sur une surface de quelques milliers de mètres carrés, est impressionnante !!!
Ci-joint, les quelques informations (très précises) que j'ai pu récupérer :
ECHO DE SAINT-PIERRE N° 40 - Février 1992
LE PLATEAU DE SAINTE-ANNE DU PORTZIC SOUS L’OCCUPATION
LE CAMP HERMANN LONS :
Dès 1940, l’occupant allemand, envisageant la construction d’une importante base pour ses sous-marins, organise le recrutement et le logement de la nombreuse main d’oeuvre qui sera nécessaire.
Vers octobre 1940, le gouvernement de Vichy se plaignait auprès de l’occupant, du trop grand nombre d’étrangers divers, internés sous sa surveillance et à sa charge. A Argelès-sur-Mer (Pyrénées Orientales) se trouvaient 800 prisonniers, espagnols “rouges” pour la plupart, des juifs et des apatrides. Les allemands ayant besoin de travailleurs pour leurs travaux sur le mur de l’Atlantique, les firent venir comme “volontaires d’office”. Encadrés par des gendarmes français, ils furent transférés à Saint-Pierre Quilbignon, où se trouvaient quatre
camps :
- Le camp du Fort de Montbarey : entre 5 et 6000 étrangers y cantonnaient, des baraquements avaient été construits dans les douves pour en augmenter la capacité d’hébergement.
- Le camp du Fort de Kéranroux : il s’y trouvaient beaucoup d'espagnols.
- Le camp du Fort du Questel : celui-ci -était réservé à une centaine de chauffeurs et à leurs camions. Ils devaient y entrer leurs véhicules tous les soirs.
- Le camp HERMANN LONS : situé au Portzic. Ouvert le 16 juin 1941, il n’était pas encore terminé (il avait pris du retard, car commencé dans la vallée de Pont-a-Louët, il avait été déplacé à la demande de la marine qui craignait que l’on souille l’eau des sources qui l’approvisionnaient). Il avait été commencé par l’organisation TODT. (1) Ce fut là qu’arrivèrent nos 800 prisonniers, qui passèrent sous la surveillance de la “SS Politzei”. Leur premier travail fut de terminer le camp qui se situait près de la ferme Le Roux et à côté de l’ancien château des Rodellec-du-Portzic (château qui avait brûlé en 1897 et dont il ne restait qu’une annexe, et, séparée, la chapelle.
Caché dans le bois, alors important, où ne fut abattu que le nécessaire d’arbres permettant la construction des baraquements, il n’était donc pas visible de la terre, et très difficilement du ciel. Une fois le camp terminé, clôturé de barbelés, les prisonniers avec des milliers d’autres ouvriers, travaillèrent incessamment sur ce pourquoi ils étaient là : la base sous-marine et le mur de l’Atlantique.
1) TODT : c’était le génie militaire allemand, du nom de l’ingénieur Fritz Todt qui créa le service en 1933.
2) FLAK : canon antiaérien.
(à suivre)
***************************************
ECHO DE SAINT-PIERRE N° 41 - Mars 1992
LE PLATEAU DE SAINTE-ANNE DU PORTZIC SOUS L’OCCUPATION
LE MUR DE L’ATLANTIQUE (suite)
Le mur de l’Atlantique nécessita l’utilisation de 13 300 000 m3 de béton et de 1 200 000 tonnes de fer. La construction de la base sous-marine en pris 500 000 m3 et certains jours, ce fut 4 000 m3 qui furent écoulés. Le travail y dura 500 jours. Ceci nécessita des installations importantes. Pour le transport des matériaux 700 camions circulaient, une ligne de chemin de fer reliait “Kerstéria” (actuellement THOMSON-CSF) où étaient stockés des matériaux à destination de la base sous-marine.
Vu la pente importante, ce trains empruntait un trajet partant de la base sous-marine, franchissait une estacade permettant de franchir le dénivelé de la Maison Blanche, puis remontait la riante vallée de Pont-a-Louët jusqu’à la carrière Boulic, après un effort, avec l’aide d’un aiguillage, il revenait à flanc de versant en direction de la ferme du Coat. Pour ce faire, il enjambait l’actuelle rue Jim Sévellec où fut construit un pont. Après l’escalade de cette soixantaine de mètres de dénivelé (ce qui justifiait ce zigzag) réaiguillage, et c’était enfin le plateau de Sainte-Anne. Là se trouvait le ravitaillement en eau et charbon des locomotives. Le train ravitaillé, pouvait reprendre son trajet vers Kerstéria. Pour la suite et la construction des blockhaus, une voie supplémentaire vint desservir une centrale à béton construite au niveau du plus important de ceux-ci (où se trouve actuellement l’hôtel du Belvédère).
Le 15 avril 1943, les travaux de défense du plateau et de la plage s’achevèrent. Les fermiers des environs et les habitants du Cosquer furent frappés d’expulsion. Les exploitations agricoles furent dynamitées, le bois où se trouvait le camp HERMANN LONS rasé, le camp démoli. Le plateau de Sainte-Anne du Portzic était nu. Le terrain fut miné, creusé de fossés antichars, des barbelés furent installés. La zone fut interdite aux civils. Le camp HERMANN LONS fut transféré à Kéroual. L’armement sur le plateau de Sainte-Anne était pour la défense, en cas de débarquement, d’une batterie de 3 canons de 88. A l’entrée de la plage de Sainte-Anne, se trouvaient un canon de 40 mm et face à la plage un nid de mitrailleuses.
Sur le plateau, se trouvait en plus, une Fiak (2) de 8 canons de 105 mm ; ces canons pouvaient tirer jusqu’à 10 000 m d’altitude. La libération de cette zone, avec toutes ces défenses, fut très difficile et causa de nombreuses pertes parmi les troupes américaines, encore furent-elles atténuées par la présence à leurs côtés de FFI originaires de l’endroit.
A la libération, non sans peine, chacun retrouva les lieux, mais c’était un paysage plutôt lunaire. Le travail de la nature et des hommes a gommé une grande partie des ravages. Actuellement, les arbres repoussent, et la vue sur la mer est toujours aussi belle. L’ouverture (retardée pour découverte d’un dépôt de munitions) du sentier côtier, nous permettra bientôt de découvrir, pour les anciens de revoir, ce site magnifique.
WARFUT- Nombre de messages : 40
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