Le Barre Jean Marie

[Istarnich]

Hier j'ai fait la connaissance de la fille de ce monsieur. Il a péri lors du torpillage du cargo Penerf le 14 avril 1943 au large du Cap d'Antibes.

Avant de se reconvertir dans la marchande, il a servi dans la Royale comme le prouvent ces deux photos:





Pour le Voltaire, aucun doute; pour l'autre, je penche pour la PA  Béarn. Qu'en pensez-vous?

[jeremiah29]

Salut !

C'est même sûr...   

[Istarnich]

En effet il n'y a aucun doute. Merci

Pour poursuivre l'histoire de cette famille, le père de mon informatrice a donc été embarqué sur un cargo à vapeur, en acier de type "trois iles" à deux mâts et deux paires de mâts de charge encadrant le château. Construit en 1930 par Nappier et Miller à Glasgow, le Penerf, d'abord exploité par la CGT sur les lignes d'Afrique du Nord , fut officiellement acquis par la Compagnie Nantaise des Chargeurs Réunis en 1937. Le 4 octobre 1939, elle céda le Penerf à sa filiale la Compagnie Générale d'Armement Maritime.

A la déclaration de guerre en septembre 39, le Penerf continue à naviguer et se joint à au moins 8 convois (AX, 16XS, KS 45, 33XS, KS 70, 42XS, KS 86, et 57X) entre Le Verdon, Casablanca et Brest.




En juin 40, il se trouve dans le port de Bordeaux où il charge des moteurs et du matériel d'aviation. Il réussit à quitter Bordeaux le 19 juin pour Casablanca.
Réfugié à Marseille, le Penerf est laissé à la disposition du gouvernement de Vichy ainsi que 17 autres navires marchands français dans le cadre des accords Laval - Kaufmann, pour assurer le trafic côtier et la desserte de la Corse.

Fin mars 43, Jean Marie Le Barre, qui sert à bord du Penerf comme maître d'hôtel, prévient sa femme (résidait à Vannes) qu'il va avoir une permission . Il est alors à Port Vendres où il débarque son paquetage. Le Penerf est réquisitionné par les Italiens et reprend la mer. Le 14 avril 43, alors qu'il revient de Nice vers Port Vendres avec 2800 tonnes de ciment (construction des bunkers du Cap Béar ????), le Penerf est torpillé par le sous-marin britannique Ultor, au large du Cap d'Antibes. Le bilan humain est lourd puisque l'on compte 23 disparus dont 20 membres d'équipage sur 31 et 3 gardes italiens sur 7.

Les victimes françaises recevront la mention "Morts pour la France" par décision du 14 mai 1943 du Contre Amiral Bléhaut, secrétaire d'Etat à la Mer.

Le nom de Jean Marie Le Barre est inscrit sur le monument des victimes de WW2 de la Garenne à Vannes. Ses deux filles ont eu droit au statut de "Pupille de la Nation".

Je n'ai trouvé aucune trace de jugement après guerre confirmant le MPLF pour les victimes du Penerf. Je pense que l'emploi fait de ce navire pendant la guerre ... et de son équipage (marine marchande de Vichy puis au service de l'Italie explique cet oubli !!!

La dame que j'ai rencontré (elle a 79 ans) m'a ensuite conté ce qu'elle a vécu le samedi 5 août 1944 lors des combats pour la libération de Vannes .... Mais un peu de patience ...

[Istarnich]

Afin de ne pas surcharger ce spot, j'ouvre un nouveau pour vous conter ce qu'a vécu une des filles de M. Le Barre

[Contenu sponsorisé]