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Volontaires russes de la Wehrmacht durant la seconde guerre mondiale

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Volontaires russes de la Wehrmacht durant la seconde guerre mondiale Empty Volontaires russes de la Wehrmacht durant la seconde guerre mondiale

Message  jeremiah29 Mer 15 Oct 2014, 15:11

Bonjour !

Dans un but de meilleure compréhension des Osttruppen, voici une traduction de l'étude "Les Volontaires russes de la Wehrmacht durant la seconde guerre mondiale" par le Lt. Gen Wladyslaw Anders et Antonio Munoz.


On ne sait pas quand et où exactement les premières unités de volontaires de l'URSS, et des pays annexés par la Russie après 1939, ont été organisées pour lutter contre les Soviétiques du côté allemand. Leurs débuts ont été enveloppés dans le plus grand secret, par peur de Hitler qui était catégoriquement opposé à toute forme de participation des citoyens soviétiques dans la guerre contre la Russie. Mais les besoins de l'armée sur le front de l'Est, et le désir enthousiaste manifesté par des centaines d'officiers capturés et échappés, par des milliers de soldats soviétiques, et par la quasi-totalité de la population locale ont poussé les commandants allemands à accepter les services de volontaires pour combattre le régime soviétique même contre les ordres clairs du commandement suprême. Lorsque l'existence de nombreuses formations de volontaires de l'Est a émergé avec le temps, Hitler fut désagréablement surpris. La situation militaire désespérée du Reich l'a contraint à approuver cet état de choses.

La création de formations de volontaires de l'Est a été patronnée - secrètement bien sûr - par la Section des Armées Etrangères de l’Est du département du renseignement de l'état-major général de l'armée, la section dite "Fremde Heere Ost" ; Les officiers de cette section virent l'importance d'une armée russe anti-soviétique combattant du côté allemand et son effet possible sur l'issue de la guerre. L'idée fut pleinement appréciée aussi par la section de propagande du commandement suprême, la "Wehrmacht Propaganda IV" (WPrIV), qui traitait de la propagande des deux côtés du front de l'Est et avait sous son contrôle des camps spéciaux pour les détenus sélectionnés qui étaient en cours de formation pour une propagande active dans la guerre psychologique contre la Russie soviétique.

Un certain nombre de généraux allemands soutenaient également l'organisation de formations de volontaires de l'Est, mais pendant une longue période sans succès. À l'automne 1941, le Generalfeldmarschall von Bock avait envoyé au siège de Hitler un projet détaillé pour l'organisation d'une Armée de Libération de quelques 200.000 volontaires russes, et pour la formation d'un gouvernement local dans la province de Smolensk ; Il fut retourné en novembre 1941 avec la mention que "de telles pensées ne peuvent pas être discutés avec le Führer", et que "les questions politique ne sont pas les prérogatives des commandants du Groupe d'armées." Bien sûr, le GFM Keitel, qui avait écrit cette notation, n’avait pas présenté le projet à Hitler.

Le précurseur des formations de volontaires fut un service auxiliaire volontaire, d'un caractère paramilitaire, qui a débuté à l'automne 1941 au sein des commandements allemands sur le front. De leur propre initiative, ils organisèrent des unités auxiliaires de services divers, constitués de déserteurs soviétiques, de prisonniers, et de bénévoles parmi la population locale. Ces soi-disant "Hilfswillige", ou "Hiwi", étaient employés comme sentinelles, chauffeurs, gardiens de magasins, travailleurs dans les dépôts, etc. L'expérience dépassa toutes les attentes. Au printemps de 1942, il y avait déjà au moins 200 000 d'entre eux à l'arrière des armées allemandes, et vers la fin de la même année, leur nombre aurait été près de 1.000.000.

L’étape suivante prise par les commandements allemands à l'Est derrière le dos de Hitler fut l'organisation de troupes militaires volontaires, appelé "Osttruppen," vêtu d'uniformes allemands et conçu pour protéger les lignes de communication, lutter contre les partisans soviétiques à l'arrière des armées allemandes, et parfois même tenir des secteurs moins importants sur le front. Ces troupes dépassaient rarement la force d'un bataillon. Au milieu de 1942, il y avait déjà 6 de ces bataillons à l'arrière du seul Armeegruppe Mitte.

Une des premières formations de volontaires russes fut la RONA - Armée Nationale Russe de Libération - qui fut organisée durant l'hiver 1941-1942, sous le commandement d'un capitaine soviétique appelé Kaminski, qui fut promu Generalmajor par les Allemands. Son armée - qui, en fait, n'a jamais dépassé les effectifs d'une division - lutta d'abord contre les partisans soviétiques, et plus tard sur le front. À l'été 1944, après des pertes considérables, la RONA fut repliée vers la Prusse orientale, où Himmler pris le relais de la Wehrmacht et la réorganisa en une brigade SS.

La brigade Kaminski obtint la plus mauvaise réputation possible parmi tous ceux qui avaient quelque chose à voir avec elle, sans exclure les Russes d'autres formations. Une renommée particulièrement horrible fut acquise par cette brigade pendant la étouffement de l'insurrection de Varsovie en 1944. Seule l'infâme Brigade SS Dirlewanger, composée de volontaires criminels des prisons allemandes et des camps de concentration, pourrait égaler les actes de Brigade Kaminski. Après l'Insurrection de Varsovie, Kaminski fut abattu sur ordre de son protecteur Himmler, et les restes de sa brigade furent envoyés vers l'armée Vlassov qui fut alors formée.

À peu près en même temps que la RONA, il fut organisé en Biélorussie (Russie Blanche) le Gil-Rodionov Druzhina, et près de Smolensk, à la fin de 1941, l'Armée Populaire Nationale Russe, la RNNA. La première, une formation SS, fut dissoute en 1943 ; La seconde, connue sous le nom de Brigade Boyarski et soutenue par la Wehrmacht, rencontra la même fin en 1943. Outre ces formations, un certain nombre de bataillons de volontaires, de compagnies et d’escadrons furent formés. Au début, ils eurent un statut non-officiel, mais plus tard, ils furent pleinement reconnus. La majorité d'entre eux, composés de volontaires de nationalité russe, furent plus tard incorporés dans l'Armée Russe de Libération- la ROA- qui n'était pas une armée au sens organisationnel du terme, mais un nom donné à toutes les formations de volontaires russes qui reconnaissaient le général Vlasov comme leur chef.

Dans un meilleur état furent les Légions de l'Est, les soi-disant "Ostlegionen" qui, selon la conception de Rosenberg, ne contenaient que des volontaires non-russes. Hitler les limita aux nationalités vivant loin des frontières du "Grand Reich". Le 30 Décembre 1941, un mémorandum top secret ordonna que le Commandement Suprême allait créer :
Premièrement, la Légion du Turkestan avec des volontaires des nationalités suivantes : Turkmènes, Ouzbeks, Kazakhs, Kirghiz, Karakalpaks, et Tadjiks.
Deuxièmement, la Légion Musulmane du Caucase, avec des Azerbaïdjanais, Daghestans, Ingouches, Lezguiens, et les Tchétchènes.
Troisièmement, la Légion Géorgienne ;
Et quatrièmement, la Légion Arménienne.

Contrairement aux formations non officielles, les Légions de l'Est possédèrent des comités nationaux dès le début. Il faut savoir qu’une "légion" n'était pas une formation tactique, mais un centre de formation où les unités nationales, des bataillons pour la plupart, étaient organisées et formées. Il semble que la plus grande formation fut la 162.(turk.) Infanterie-Division, composée d'Allemands, Turkmènes et Azerbaïdjanais, laquelle, selon son commandant, était aussi bonne qu'une division allemande normale. D'après le témoignage des dirigeants du Caucase, le nombre des volontaires du Caucase qui combattirent du côté allemand était de 102 300.

Les commandants allemands avaient beaucoup de sympathie pour les Cosaques, bien que ceux-ci ne cachaient pas leur ambition politique de construire leur propre état, le Kazakia. Leur courage, leur haine connue de façon générale des Soviétiques, et les services rendus dès le début en particulier dans la lutte contre les partisans soviétiques, donnèrent de rapides résultats. Dès le milieu de 1942, une formation de cavalerie cosaque existait dans Mohylev, sous le commandement d'un ancien major soviétique, Kononov, qui avaient déserté et rejoint les Allemands à la première occasion avec la plus grande partie de son régiment, et commencé son service du côté des Allemands en gardant la ligne de communications contre les partisans soviétiques.

Quand à l'été 1942, le front dans le sud se déplaça rapidement vers le Caucase et la Volga, les armées allemandes entrèrent dans des territoires habités par les Cosaques. Composés de nombreuses tribus, ceux-ci avaient pendant la guerre civile en Russie de 1917-1920 formés six républiques fédérées : les Cosaques du Don, du Kouban, du Terek, d'Orenbourg, de l'Oural, et d'Astrakhan. Les républiques avaient été liquidés par les Bolcheviks avec une extrême cruauté.

Les Cosaques, par conséquent, saluèrent les Allemands comme des libérateurs. Toutes les populations des villes, des villages et des colonies sortirent à la rencontre des troupes allemandes avec des fleurs et des cadeaux de toutes sortes, en chantant leurs hymnes nationaux. Les formations cosaques de l'Armée Rouge se présentaient aux Allemands dans un corps, de nouvelles formations surgissaient, apparemment de nulle part, en uniforme traditionnel et armés d'épées, de pistolets, de poignards, de fusils qui avaient été enterrés pendant des années.

Un des anciens et bien connus atamans (chefs cosaques), Kulakov, qui depuis 1919 avait été déclaré mort, sortit de sa cachette et, accompagné par des centaines de Cosaques en tenues resplendissantes et sur de magnifiques chevaux, fit une entrée triomphale à Poltava. Des milliers de cosaques des camps de prisonniers de guerre offrirent leurs services en premier contre les Soviétiques. Même les restes de la tribu kalmouk, estimés entre 60 à 80 milliers de personnes, formèrent et équipèrent 16 escadrons de cavalerie qui nettoya les steppes des unités soviétiques restantes, ne montrant aucune pitié. Le Général Koestring, qui connaissait bien la Russie, et qui devint Gouverneur du Caucase en août 1942, crut rêver ou regarder un grand film historique. Telle était la vengeance des Cosaques pour les années de terreur aux mains du NKVD.

Le recrutement des Cosaques pour la lutte contre les Soviétiques fut patronné par le Mouvement National Cosaque de Libération, dont le but était la reconstruction d'un état cosaque indépendant. À l'été 1943, la 1.Kosaken-Division fut formée sous le commandement du général von Pannwitz. Il possédait six régiments de cavalerie. Peu de temps après, la division fut élargie en un XV.SS-Kosaken-Kavallerie-Korps, lequel comptait quelques 50.000 hommes. En outre, deux brigades cosaques et 12 régiments de réserve cosaques furent formés, et un certain nombre de petites unités furent rattachées à des formations allemandes. En tout, les troupes cosaques du côté allemand se chiffrèrent à environ 250.000 hommes.

Il convient de préciser ici que l'octroi du statut SS au Corps cosaque fut une disposition de Himmler, très souvent appliquée, pour interdire l'influence de la Wehrmacht dans les préoccupations politiques des formations étrangères. Les Allemands employèrent les Cosaques pour lutter contre les partisans soviétiques, pour couvrir l'arrière de leurs armées, et parfois pour agir sur le front. Plus tard, certaines formations cosaques furent transférées vers la France et la Yougoslavie. Le commandement cosaque s’opposa, au motif que les Cosaques devaient lutter seulement contre les Soviétiques, mais en vain.

Pendant ce temps, un petit groupe d'officiers allemands et de fonctionnaires, en dépit de nombreux échecs et des difficultés, poursuivirent leur effort pour créer une Armée Russe de Libération avec les centaines de milliers de volontaires russes qui voulaient se battre contre les Soviétiques. Leurs espoirs furent ravivées quand enfin un "de Gaulle" russe fut trouvé : le Général soviétique Andreï Andréiévitch Vlasov, ancien commandant des 37e et 20e Armées Soviétiques, et plus tard commandant adjoint sur le front sur la rivière Volkhov.

Le Général Vlassov était le fils d'un paysan russe du Nijni, district de Novgorod qui, bien que loin d'être riche, avait été classé par les Bolcheviks comme "koulaks" et traité en conséquence. Le jeune Vlasov termina l'école avec l'aide financière de son frère, et commença à étudier d'abord la théologie et plus tard au Collège d'agriculture de l'Université de Nijni-Novgorod. Au printemps de 1919, il fut appelé par l'Armée Rouge. Après quelques semaines dans un régiment, Vlasov fut affecté à une école d'officiers et acheva un cours de quatre mois, gagnant une commission. En tant que sous-lieutenant, il fut envoyé au front pour lutter contre les "Blancs".

Il n’adhéra pas au Parti communiste jusqu'en 1930, mais dès lors sa carrière fut rapide, car il avait sans aucun doute de grandes capacités. En 1938, déjà major-général, Vlasov agit comme conseiller militaire soviétique à Tchang Kaï-chek en Chine. En décembre 1939, il retourna en Russie et reçu le commandement d'une division. Pendant la guerre avec l'Allemagne, il commanda à son tour un corps de chars et une armée, prenant part à la bataille de Kiev et à la défense de Moscou. En mars 1942, il devint commandant adjoint du Front de Volkhov. À la mi-juin 1942, les forces soviétiques opérant sur la rivière Volkhov furent encerclées dans les bois et les marais, sans nourriture et des fournitures, et vers la fin du mois se rendirent aux Allemands. Le Général Vlasov devint un prisonnier de guerre.

La Propaganda Section IV de la Wehrmacht (WPrIV) réalisant que Vlasov était l'un des meilleurs officiers de l'Armée rouge, se pris d’un intérêt immédiat pour lui. Il fut transféré à un camp spécial et confortable pour les prisonniers importants, où il fut soumis à une propagande subtile qui joua sur son aversion pour le système soviétique. Bientôt, les partisans allemands de la collaboration avec le mouvement anti-soviétique furent convaincus que leur prisonnier était l'homme qu'ils recherchaient.

Son charme personnel, sa manière efficace de parler, ses manières et ses aptitudes, et en particulier son don d'inspirer confiance, ainsi que son dernier poste important dans l'Armée rouge, le prédestinèrent clairement à prendre la tête du Mouvement de Libération et de l'Armée qui, en dépit des ordres stricts de Hitler, était en train de naître. En septembre 1942, toujours dans le camp de prisonniers de guerre, le général Vlassov écrivit un tract appelant les officiers de l'Armée Rouge et de l'intelligentsia russe de renverser le régime soviétique de Staline qu'il accusait d'être coupable de tous les malheurs qui s'étaient abattus sur la Russie. Cependant, ce tract contenait également une certaine propagande nazie, insérée à l'insu de Vlasov.

Ces tracts furent largués par la Luftwaffe en milliers d'exemplaires. Les protecteurs allemands du Général Vlasov attachaient de grands espoirs en lui. Ils s'attendaient à ce que les résultats de cet appel forceraient enfin Hitler se mettre d'accord avec la formation de l'Armée de Libération, et les résultats furent en effet importants. Jour après jour, le Commandement Suprême allemand recevaient des rapports de tous les groupes de l'armée signalant que des milliers de déserteurs de l'Armée Rouge se ralliaient aux Allemands, demandaient à voir le général Vlassov, et voulaient se battre contre les Soviétiques.

Mais ces rapports rendirent Hitler furieux ; sur ses ordres, le GFM Keitel interdit à tout le monde, sans exclure l'Etat-Major Général, de présenter tout type de protocole ou de rapport sur le sujet du général Vlassov et de formations russes. Cet échec ne découragea pas les partisans allemands du mouvement anti-soviétique. Ils décidèrent d’opérer ce qui constitue une étape très inhabituelle sous le régime de Hitler. Sans autorisation officielle, en décembre 1942, ils menèrent à terme le Comité National Russe, avec le général Vlassov en tant que président.

Ce ne fut pas une réalisation facile, compte tenu de la forte opposition des nationalités non-russes. Il fut décidé que le Siège du Comité serait Smolensk, d'où le "Manifeste de Smolensk" déjà préparé devait être diffusé. Dans ses 13 points, le Manifeste déclarait et promettait ce qui suit : l'abolition du travail obligatoire, la suppression des fermes collectives, et des concessions de terres aux paysans, la réintroduction du commerce privé et de l'artisanat, la fin de la terreur, la liberté personnelle, la liberté de croyance, de conscience, de parole, de presse et de réunion, le libre choix du travail, la garantie d'un développement libre pour toutes les nationalités, la libération de tous prisonniers politiques, la reconstruction des villes, des villages et des usines au détriment de l'état, et une garantie d’un minimum vital pour tous les malades et leurs proches.

En outre, le Manifeste déclarait que "l'Allemagne, dirigée par Adolf Hitler, poursuit l'objectif de créer un nouvel ordre en Europe sans bolcheviks ou capitalistes", ce qui, bien sûr, était un ajout inséré dans le Manifeste par la propagande allemande. Le Manifeste se terminait par un appel aux soldats et officiers de l'Armée Rouge pour rejoindre l'Armée de Libération qui combattait du côté allemand. Ainsi, les promoteurs de la collaboration germano-russe voulaient présenter aux autorités allemandes un fait accompli.

L'entreprise rata en grande partie. Aucune des études contrôlées par les Allemands ne mentionnait même la création du Comité et du Manifeste ; la diffusion du Manifeste fut interdite ; Smolensk fut rejeté comme résidence du Comité. Les citoyens soviétiques dans les territoires occupés apprirent l’existence du Comité et son Manifeste par des tracts qui étaient destinés à l'autre côté du front et furent largués du côté allemand que "par erreur".

Cependant, en janvier 1943, la campagne de tracts avait donné de si bons résultats que le Commandement des Groupes d’Armées Mitte et Nord invitèrent le Général Vlasov, de leur propre initiative, à aller faire une tournée sur leurs zones et à prononcer des discours aux prisonniers de guerre, soviétiques volontaires, et à la population locale.

En mars 1943, le général Vlassov, qui avait gagné sa liberté personnelle, visita Smolensk, Mohylev, Bobruisk, Borisov, Orcha, et d'autres lieux ; Partout ses discours lui apportèrent des milliers de partisans. Plus tard, après un court repos, il fit une tournée des zones du Groupe d'Armée Nord. En mars également, sa lettre paru dans un journal ; Dans ce document, il donnait ses raisons pour prendre le combat contre le bolchevisme. Dans la seconde moitié d’avril, l'orage éclata. Le GFM Keitel exigea de savoir qui avait permis au Général Vlasov d'émettre une proclamation politique ; Il menaça également de graves conséquences s'il s'avérait vrai que le général Vlassov apparaissait en public, et était appelé "le futur chef des Russes".

Quelques jours plus tard, Keitel émit un nouvel ordre dans lequel il déclarait : Vlasov est seulement un prisonnier de guerre, ses discours "sans vergogne" ont rendu furieux le Führer qui a interdit de mentionner le nom de Vlasov en sa présence ; Celui-ci doit être immédiatement renvoyé au camp de prisonniers de guerre, et doit être maintenu sous surveillance spéciale ; Si, à l'avenir, Vlasov apparaissait dans des lieux publics, il serait arrêté et remis à la Gestapo.

Pourtant les amis du général Vlasov réussirent à obtenir l'autorisation pour un prolongement de son séjour à Berlin - sous "surveillance", laquelle était en fait un peu fictive. En attendant, la campagne des dépliants était en plein essor. Bientôt tous les Groupes d’Armées et certaines des armées signalèrent que la publication d'une déclaration politique et un changement d'attitude envers les volontaires anti-soviétiques étaient une nécessité ; Sinon, l'occupation des territoires de l'Est allait s'avérer une tâche impossible. Des tentatives furent faites également afin de trouver un moyen de raisonner Hitler par le biais de Rosenberg ; Mais la difficulté était que Rosenberg considérait la création du Comité National Russe comme contraire à ses propres conceptions.

A suivre...
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Message  jeremiah29 Mer 15 Oct 2014, 15:18

Suite :

Après quelques mois, l'opposition de Rosenberg s‘assoupli, le Général Vlassov abandonnant sa précédente position d‘une "seule et indivisible Russie", consentant au principe de l'autodétermination des peuples non-russes, et acceptant que la Russie, dans un règlement de paix, renoncerait à ses prétentions en l'Ukraine et dans le Caucase. Avant l'intervention prévue de Rosenberg, Hitler répéta une fois de plus son point de vue sur cette question. Le 8 juin, lors d'une conférence avec ses conseillers militaires et des chefs de services, il déclara que l'Armée de Libération était une folie dangereuse.

Il n'avait pas besoin d'une telle armée et ne consentirait jamais à son organisation. La mise en place de tout état dans les territoires occupés était hors de question. Il y avait, malheureusement, trop de partisans de ces régimes ridicules dans le cercle de Rosenberg et dans l'Armée aussi. Au lieu de former des troupes de volontaires avec eux, les Russes seraient envoyés en Allemagne pour travailler dans les mines de charbon, en remplacement des Allemands. Vlasov était nécessaire pour le travail de propagande sur le front - toute activité de lui à l'arrière était irrecevable. Les pertes dans les formations allemandes ne pourraient être remplacés par des volontaires de l'est qu’à très petite échelle et jamais à grande. Après cette conférence, le GFM Keitel écrivit à Rosenberg une lettre très cinglante dans laquelle il l'informait de la décision de Hitler et lui a demandait d'oublier l'intervention prévue.

Ainsi Hitler, pour le moment, réduisit le Comité National Russe, et l'Armée de Libération qui en fait n'existait que de nom, à un simple centre de propagande, contrôlé par les Allemands et travaillant principalement par le biais des journaux et des brochures éditées en russe. Toutefois, le résultat de cette propagande fut que, en dépit de l'intervention de Hitler, le Comité et l'Armée de Libération devinrent un symbole de la lutte de la nation russe contre le joug soviétique. Le sort des prisonniers soviétiques en captivité allemande s’améliora.

Au cours de 1943, le nombre de volontaires dans les formations de l'Est augmenta prétendument jusqu’à quelques 800 000. En septembre de cette année, un nouveau coup tomba sur ces formations. Selon des commentaires exagérés sur les rapports allemands, les troupes soviétiques perçaient les lignes allemandes principalement en raison du comportement "perfide" des formations de volontaires russes. Hitler se mit en colère ; Il ordonna que toutes les formations de l'Est soient immédiatement dissoutes, et que 80 000 de ses hommes, en tant que premier contingent, soient immédiatement envoyés en France en tant que mineurs de charbon.

Il demanda également que les progrès de la dissolution devait lui être rapporté toutes les 48 heures. Le chef de l'état-major était furieux également et au début ne voulut pas entendre parler de tout retard dans l'exécution de l'ordre. Cependant, quand il fut finalement convaincu que les faits étaient grandement exagérés, et qu'il était impossible de replier du front plus de 3000 à 5000 hommes, il décida d'intervenir. Au bout de trois jours, d'Hitler modifia son ordre ; Seules les formations du secteur percé du front furent dissoutes.

Selon un communiqué du Général des troupes de l'Est, apparemment réalisé à ce moment, il y avait alors sur tout le front russe 427.000 soldats de l'ex-URSS servant dans les formations de l'Est, et qui devraient être remplacés par des soldats allemands dans le cas où elles seraient dissoutes. Ce chiffre n’incluait pas les plus de 100.000 "Hiwi" qui n'étaient pas été reconnus comme soldats, ni les formations lettones, estoniennes et ukrainiennes. Quelques jours plus tard, quand Hitler sembla apaisé, il publia un nouvel ordre : les troupes de l'Est devait être repliées du front russe et envoyées vers d'autres théâtres d'opération. Ainsi, à l'automne 1943, quelque 70 à 80 % des troupes de l'Est furent progressivement repliés du front russe et dirigés vers la Pologne, la France, l'Italie, les Balkans, etc. De la sorte, Hitler privait les formations de l'Est de leur raison essentielle d‘exister - la lutte contre les Soviétiques.

À la fin d’avril 1943, la formation de la division ukrainienne commença. Cet écart par rapport à la politique de Hitler était le résultat de la détérioration de la situation générale sur le front de l'Est, et l'apparition de partisans soviétiques dans les territoires du sud-est de la Pologne. La décision de former la division ukrainienne ne rencontra pas l'approbation générale de la population ukrainienne qui, découragée par l'administration allemande, était divisée en deux camps. Les dirigeants du mouvement clandestin étaient contre le recrutement, mais une considération principale faisait pencher la balance en sa faveur : La crainte que si l'entreprise était boycottée, la jeunesse ukrainienne serait déportée en Allemagne en tant que travailleurs ou enrôlée dans des formations auxiliaires allemands.

Les Allemands, de leur côté, n'accordèrent pas de concessions particulières aux Ukrainiens. La formation fut appelée 14.Waffen-Grenadier-Division der SS (galizische SS-Division Nr. 1), ce qui signifiait qu'elle se trouvait sous le contrôle de Himmler et officiellement privé de son caractère national. Cependant, les Ukrainiens reçurent l'assurance que la division ne serait utilisée que sur le front soviétique. En juin 1944, la division fut engagée, fut encerclée, et subit de lourdes pertes en se frayant son chemin pour se dégager. L’enrôlement volontaire fut plus tard remplacé par la conscription.

À l'automne 1944, les Allemands acceptèrent finalement de changer le nom de la formation en "1.Ukrainische Division", et en mars 1945, elle devint une partie de l’Armée ukrainienne. À la fin de 1943, une petite Légion ukrainienne fut organisée, laquelle ,un an plus tard, fut démantelée par les Allemands pour avoir refusé de combattre contre l'armée de résistance polonaise. Le commandant de la Légion fut fusillé par les Allemands. Parmi les formations de l'Est pouvait également être classé le "Corps de Défense Russe" de la Serbie, composé de volontaires parmi les anciens immigrants russes vivant en Yougoslavie. Les effectifs du corps furent d'environ 15 000 hommes (au maximum). Il avait un caractère tout à fait différent de la majorité des formations de l'Est, lesquelles étaient principalement composées de citoyens soviétiques. La création du corps fut précédée de longs efforts, parce que Hitler était opposé à la participation des anciens immigrés russes (ex-tsaristes) dans la lutte contre l'URSS. Il limita les activités du corps à des opérations contre les partisans locaux en Yougoslavie, ce qui bien sûr priva le corps de sa raison d'être.

La captivité forcée du Comité National Russe, et du Général Vlassov, se poursuivit en dépit de nombreux efforts de la part des sympathisants allemands du mouvement anti-soviétique. Une tentative pour influencer Hitler fut réalisée par le "Gaulieter" de Vienne, Baldur von Schirach, qui avait été convaincu par l'idée de l'Armée de Libération. Hitler laissa l’interpolation écrite de Schirach sans réponse. À l'automne de 1943 apparut l'ordre qui dirigea les formations de l'Est du front russe vers d'autres théâtres d'opérations ; on demanda au Général Vlasov de publier une lettre ouverte aux volontaires russes dans laquelle il expliquait que le retrait du front de l’Est était une mesure temporaire, dictée par la nécessité de leur donner du repos et du temps pour se réorganiser. Lorsque le Général Vlassov refusa de signer, la "lettre" fut imprimée et distribuée à son insu.

Pour résumer, vers le milieu de 1944, la situation du mouvement anti-soviétique était la suivante : la ROA, l'Armée Russe de Libération, n'était pas une formation dans le sens d'une organisation militaire. Les unités qui portaient son nom étaient principalement commandées par des officiers allemands, et étaient dispersées dans toute l'Europe ; le Général Vlassov et le Comité National Russe n'avaient aucune influence que ce soit, et n’étaient pas reconnus par le gouvernement allemand ; Mais les soldats de la ROA voyaient en eux leurs chefs.

En juillet 1944, un brusque virage se produisit. Himmler, toujours un grand ennemi du Général Vlassov et de l'Armée de Libération, arriva finalement à la conclusion que dans la situation critique du Reich, cela valait la peine d'essayer une orientation politique différente de l’officielle qui avait jusqu'à présent prévalu. Son changement d'esprit fut provoqué principalement par ses plus proches lieutenants SS. A cette époque, Himmler était, après Hitler, la personne la plus importante et puissante dans le Reich. Il était le chef de la SS, les prétoriens d'Hitler, le chef de la police, y compris la Gestapo secrète, le ministre de l'Intérieur et, depuis la tentative d'assassinat d'Hitler le 20 juillet, également le commandant des troupes de réserve. Il avait la pleine confiance de Hitler, qui lui laissa les mains libres pour traiter avec le Général Vlassov.

La réunion entre le Général Vlassov et Himmler devait avoir lieu le 21 juillet. Mais cette date coïncida presque avec l'attentat contre Hitler ; la réunion eut donc lieu deux mois plus tard, le 16 septembre. Elle aboutit à l'accord de Himmler à la création d'un nouveau comité, appelé le KONR - Comité pour la Libération du Peuple de la Russie, et à l'armée KONR sous le commandement du Général Vlassov. Le Comité et l'Armée allaient accepter tous les citoyens soviétiques vivant sous domination allemande, afin d'unir leurs activités politiques et militaires dans la lutte contre le bolchevisme.

Le Général Vlasov confirma sa déclaration dans le Manifeste de Smolensk, que dans la nouvelle Russie "tous les gens obtiendront la liberté nationale, y compris le droit à l'autodétermination. L'exercice de ce droit à l'indépendance nationale et la liberté est possible, mais uniquement après la destruction de Staline et sa clique".

Himmler accepta cette interprétation et promis d'aider à la formation de l'Armée KONR. Pour commencer, 5 divisions devaient être organisées parmi les prisonniers et les travailleurs envoyés en l'Allemagne depuis les territoires occupés de l'Est ; leur nombre atteignit près de 5 millions. Comme la majorité des troupes de l'Est (ROA) étaient engagées sur divers fronts, leur transfert vers l'Armée KONR dut avoir lieu progressivement. Ainsi, le nouveau Comité et son Armée durent leur création à Himmler qui, en les prenant sous son aile, les retira de la sphère d'influence de la Wehrmacht et de Rosenberg, qu'il détestait tous deux.

La création du Comité pour la Libération du Peuple de la Russie, et le consentement à l'organisation de son Armée, rencontra une forte opposition dans de nombreux milieux allemands influents, principalement parce que le Comité et l'Armée étaient dirigées par un russe, le Général Vlassov, et allaient accepter les ressortissants de tous les peuples de la Russie. Non seulement Rosenberg s'opposa à cela, mais aussi de nombreux hauts fonctionnaires et officiers. La plus forte opposition à Vlasov, cependant, vint des représentants des nations non-russes, dont le but était de couper tous les liens avec la Russie et de créer leurs propres états indépendants.

À leurs yeux, la KONR est principalement une entreprise russe et contrôlée par les Russes en qui ils n'avaient pas confiance. La déclaration de "l'égalité de tous les peuples de la Russie et de leur droit réel au développement national, l'autodétermination et l'indépendance nationale" était considérée comme une simple concession à des circonstances qui, dans l'avenir, comme si souvent dans le passé, seraient oubliées. Cette fois-ci, les représentants non-russes exprimaient l'expérience de centaines d'années de relations entre leurs peuples et la Russie.

Ainsi, bien que Himmler - qui voulait un seul comité de toute la Russie plutôt que plusieurs comités nationaux - fit pression et exprima diverses menaces, les ressortissants suivants refusèrent de rejoindre le KONR : Ukrainiens, Ruthènes blancs, Géorgiens, Cosaques. Les Kalmouks, qui étaient regroupés en tant que "Cosaques", décidèrent de rejoindre le KONR. Le Général Vlasov cependant, poussé par ses amis les plus proches, arriva à une entente avec certains Ukrainiens, Ruthènes, Cosaques et Géorgiens qui prétendirent être les "représentants" de leurs nations. Ainsi, par exemple, le Général russe Balabin rejoignit le KONR comme "représentant" des Cosaques, bien que son seul titre de "représentation" fut qu'il avait servi il y avait quelque temps dans les troupes cosaques.

Le Général Vlasov ne se faisait cependant aucune illusion ; Il réalisait pleinement sa défaite. Lorsque l'un des Allemands le félicita pour la solution "satisfaisante" des représentants non-russes, il répondit tristement : "Eux ?" "Les autres ne sont que l'ombre de leurs peuples, mais ceux-ci sont les ombres de l'ombre." La majorité des anciens émigrants russes se déclaraient contre le KONR et le général Vlassov, décrivant son programme de "bolchevique" car il soulignait la préservation des fruits de la révolution de 1917. Cependant, ces factions d’anciens émigrés qui réalisaient que le retour à la situation d'avant 1917 était impossible, soutenaient le Général Vlasov. Pourtant le KONR demeura jusqu'à la fin sous l'influence des Russes qui étaient citoyens soviétiques ; Il était l'expression de leur protestation contre la tyrannie de Staline.

Le 14 novembre 1944, le Comité pour la Libération des Peuples de Russie tint sa première réunion à Prague. Là, le Manifeste de Prague fut proclamé. Les objectifs du KONR y étaient décrits : "a) Le renversement de la tyrannie de Staline, la libération des peuples de la Russie du système bolchevique, et la restitution de ces droits pour les peuples de la Russie qui se sont battus pour et ont gagné la révolution populaire de 1917 ; b) l'arrêt de la guerre et une paix honorable avec l'Allemagne ; c) Création d'un nouveau système politique du peuple libre sans bolcheviks ni exploiteurs."

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Message  jeremiah29 Mer 15 Oct 2014, 18:03

Suite :

Le programme politique était presque identique à celui du Manifeste de Smolensk de décembre 1942 ; Mais il soulignait dans son tout premier point le droit des peuples de la Russie à l'autodétermination et à l'indépendance nationale complète. Le Manifeste déclarait en outre qu'il "rejette catégoriquement tous les projets réactionnaires liés à une limitation des droits des peuples" et qu'il se félicitait de l'aide de l'Allemagne dans des conditions qui ne nuiraient pas à l'honneur et l'indépendance de la Russie. La déclaration se terminait par un appel aux officiers et aux soldats de l'Armée rouge d’arrêter la guerre d'agression et de retourner leurs armes contre les usurpateurs bolcheviks, et aux "frères et sœurs" dans la "mère patrie", pour continuer la lutte contre la tyrannie de Staline et la guerre d'agression.

Après sa première réunion, le Comité pour la Libération des Peuples de Russie se réunit à quelques reprises à Prague, mais il n'avait pas la possibilité de développer son activité. La fin du Troisième Reich approchait à grande vitesse ; En outre, le contrôle allemand entravait constamment le travail du Comité, et toutes les décisions et instructions devait être "coordonnées" avec le commissaire allemand approprié. Néanmoins, la publication du Manifeste de Prague fit une profonde impression sur les Russes. Tout d'abord, il proposait un grand nombre d'applications volontaires pour le service dans l'Armée de Libération, un nombre dépassant toutes les attentes. En une seule journée, le 20 novembre, environ 60.000 demandes furent reçues.

Particulièrement important était le nombre de volontaires parmi les prisonniers de guerre et les réfugiés soviétiques qui avaient quitté leur pays natal volontairement avec les armées allemandes en retraite, préférant une vie errante dans les terres étrangères et peut-être hostiles à un retour sous le joug du NKVD. Ce qui est encore plus étonnant, les désertions de l'Armée Rouge vers les Allemands augmentèrent après la publication du Manifeste, bien que plus personne ne douta de la défaite de l'Allemagne. Malgré tout ce qui peut être dit aujourd'hui à propos de cet espoir et de cette conviction, il n’en reste pas moins qu'ils étaient très répandus, en particulier dans l'Armée Rouge.

L’Armée KONR, appelée avec persistance et bien à tort "ROA", "Armée de Libération Russe" - aucune armée n’a jamais existé en tant que force militaire unie - avait commencé à se former en novembre 1944, six mois avant la fin de la guerre. Sa naissance fut accompagnée par une pénurie d'armes et d'équipements, et par le chaos de la désintégration du Reich. Son protecteur de courte durée, Himmler, se rendant compte que l'entreprise était tardive, l’abandonna à la Wehrmacht. Les armées allemandes retardèrent le transfert de leurs troupes de l'Est vers le commandement du Général Vlasov ; Beaucoup de ces formations furent alors détruites ou subirent de lourdes pertes sur le front ouest. Les dirigeants de l'économie allemande protestaient contre le recrutement des travailleurs de l'Armée de Libération. En conséquence, les 5 divisions organisées furent reparties en deux groupes par les Allemands. L'armée KONR n'aurait jamais été formée, même en tant que petite force, en si peu de temps, et ce malgré l’important afflux de l'enrôlement, l'enthousiasme des volontaires, et l'existence d'un état-major réduit que le général Vlassov avait réussi à former au cours des deux années d'inactivité.

En dépit de toutes les difficultés, le Général Vlassov forma le QG de l'Armée, deux divisions motorisées, une brigade de réserve, et un bataillon du génie, et quelques unités d‘officiers, avec un effectif total de quelque 50.000 hommes. Le 28 janvier 1945, il prit officiellement le commandement de l'armée. Peu de temps après, l'insigne allemand fut enlevé et remplacé par son propre insigne de l'armée.
La 1ère Division KONR, sous le commandement du Général Sergei Kuzmich Bunyachenko, reçut le nom de « 600.(Russische) Infanterie-Division ». Son organisation commença en novembre 1944 au Truppenübungsplatz Münsingen. La préparation opérationnelle fut atteinte à la mi-février 1945. En raison de la réticence de la Wehrmacht à se séparer de leurs formations de l'Est, mentionnées précédemment, le noyau de la division était composé des restes de la 30.Waffen-Grenadier-Division der SS (russische Nr. 2), qui s’était considérablement réduite au cours des combats en France, et les restes de la tristement célèbre division SS Kaminski (note : 29.Waffen-Grenadier-Division der SS (russische Nr.1)), laquelle était en fait une bande de brigands et pas une formation militaire. Lorsque cette racaille arriva au camp où la division était formée, des bandes d'hommes armés et non-armés dans toutes sortes d'uniformes, accompagnés de femmes en robes de fantaisie et parée de bijoux de la tête aux pieds, sortirent des chariots ; les officiers se distinguaient des hommes uniquement par le nombre de montres à leurs poignets - de trois à cinq ; l’ordre et la discipline n'existaient pas. A cette vision, le Général Bunyachenko s'écria en colère : "Alors, c'est ce que vous me donnez - des bandits, des voleurs, des brigands. Vous me laissez ce que vous ne pouvez plus utiliser!"

Bien que la division fut bientôt opérationnelle en terme d‘effectifs, il y avait de graves pénuries d'armes, d’équipement et de fournitures. Il y avait soi-disant seulement 50 % des manuels nécessaires, de sorte que seulement la moitié des soldats pouvait quitter la caserne pour des exercices, pendant que l'autre moitié devait attendre son tour. Après avoir terminé sa formation, la Division attendit des ordres de marche jusqu’au début de mars, et un mois plus tard atteignait le front sur l'Oder. Ces retards étaient principalement le résultat du chaos général en Allemagne. Sur le chemin vers le front, la division fut rejointe par quelques milliers de travailleurs russes et de soldats des formations de l'Est.

La 2e KONR Division, sous le commandement du Général G.A. Zveryev, fut nommée 650.(Russische) Infanterie-Division. Sa formation commença en janvier 1945 à Baden, quelques 70 kilomètres du camp de la 1re Division. En raison des pénuries d'armes et d'équipement, elle n'atteignit jamais vraiment la capacité opérationnelle. La base de la division se composait de quelques bataillons retirés de Norvège, et quelques prisonniers russes récemment capturés.

Le QG de l'Armée KONR, la brigade de réserve, le bataillon du génie, l'école des officiers et les autres unités, en tout quelque 25.000 hommes, furent formés dans le même secteur que la 2e Division. L'organisation de la 3e Division fut lancée en Autriche, mais ses effectifs apparemment ne dépassèrent jamais les 2.700 hommes.

Le Corps de Cavalerie Cosaque du Général von Pannwitz, qui comptait environ 50 000 hommes, et le Corps de Défense russe de la Serbie, forte d'environ 15.000, furent également inclus dans l'Armée KONR ; mais les Cosaques rejoignirent la 2e Division quand tout était fini, et le Corps de la Défense de Serbie ne rejoignit jamais les forces de Vlasov. Des formations KONR, seules deux prirent part aux combats : un petit détachement du Colonel Sakharov, au début de février 1945 ; et à la mi-avril, la 1re Division qui, après avoir atteint le front, reçut la mission de capturer la tête de pont soviétique dans la région de Francfort-sur-l'Oder.

Cette tête de pont avait déjà été attaqué par les Allemands, mais sans succès. L'attaque de la 1re Division échoua également, avec de lourdes pertes en raison de l'absence d’une artillerie et d’un appui aérien adéquats. Dès le moment où la division quitta le camp d'entraînement, le Général Bunyachenko fut retardé dans l'exécution de tous les ordres émis par les Allemands, à chaque fois dans l'attente de l'approbation du Général Vlassov.

Après l'échec de cette attaque, il replia la division de sa propre autorité, et quelques jours plus tard, commença à marcher vers la frontière de la Tchécoslovaquie, en collaboration avec le détachement de Sakharov et des volontaires russes qui firent croître ses forces de 12.000 à plus de 20.000 hommes. Sur le chemin, les Allemands essayèrent en vain de lui faire obéir à leurs ordres. À la fin d’avril, la division atteignit la frontière de la Tchécoslovaquie. Là, le Général Vlasov rejoignit Bunyachenko.

Le 2 mai, ils s’arrêtèrent à une distance de 50 kilomètres de Prague. Là, un émissaire allemand atteignit le Général Vlasov et l'informa que le QG de l'Armée, la 2e Division et les autres formations de la KONR, étaient sur le chemin à travers l'Autriche vers la Tchécoslovaquie ; et que les Allemands n’avaient plus besoin de la 1re Division, mais voulaient s'assurer qu'elle ne se retournerait pas contre eux.

A cette époque, Prague semblait être l'objectif des armées américaines et soviétiques qui approchaient à partir des deux directions. Ce qui incita le Conseil national tchécoslovaque à appeler à un soulèvement contre les Allemands. Il commença le 5 mai. Le même jour, les Tchèques implorèrent les Alliés par radio de leur venir en aide, car Prague était menacé par les Allemands. Leur appel fut vain. Sur la base de l'accord avec le Kremlin qui intégrait la Tchécoslovaquie dans la sphère d'influence soviétique, les Américains s’arrêtèrent. L'Armée rouge fit de même, sans doute afin de donner aux SS allemands le temps de traiter à leur façon les insurgés anti-soviétiques. Ainsi, les Russes répétaient ce qu'ils avaient fait en août et septembre 1944 lors de l'Insurrection de Varsovie.

Ne recevant pas de réponse à son appel à l'aide, le Conseil national tchécoslovaque demanda alors de l'aide au Général Bunyachenko. Dans la matinée du 6 mai, la 1re Division rejoignit le combat, et au soir avait nettoyé Prague des SS allemands. Les Tchèques accueillirent les hommes de Vlasov avec joie, mais le lendemain, le Général Bunyachenko fut informé que Prague serait occupé par l'Armée rouge, pas par les Américains comme il l'avait prévu, et que le Conseil national tchécoslovaque était remplacé par le gouvernement Benes ; celui-ci exigea que les forces du Général Vlasov que, soit elles attendent l'entrée de l'Armée Rouge pour se rendre, soit elles quittent Prague dès que possible. Dans la matinée du 8, les troupes du Général Bunyachenko commencèrent à marcher vers le secteur à partir duquel ils étaient arrivés à Prague quatre jours seulement auparavant.

Pendant ce temps, le 19 avril, la 2e Division et le QG de l'Armée reçurent des ordres de marche pour avancer jusqu’à Linz. De là, ils devaient se rendre sur le front après avoir été armé et équipé. Sur le chemin, la division passa à côté d’un camp de prisonnier de guerre de soldats soviétiques qui, voyant les colonnes en marche de leurs camarades, commencèrent à détruire les clôtures et rejoindre les troupes. Les sentinelles allemandes ouvrirent le feu qui fut retourné par les volontaires russes. Les officiers de liaison allemands réussirent à régler cet incident. Le 1er mai, la division atteignit la région de Linz. Hitler était déjà mort. La fin de la guerre était une question de jours. À peu près au même moment, deux émissaires du Général Vlassov, l'un d'eux étant un officier allemand, atteignirent le QG de la 7th Army US.

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Message  jeremiah29 Mer 15 Oct 2014, 18:08

Suite :

Le commandement de l'Army leur demanda d'attendre la décision de son gouvernement, et après quelques jours, ils furent informés qu'ils étaient prisonniers. Le Général Vlasov, n'ayant pas de nouvelles de ses émissaires, perdit tout espoir de sauver ses soldats de la vengeance du Kremlin. Il était complètement désabusé. Quelques jours après avoir quitté Prague, la 1re Division KONR déposa les armes dans le petit village tchèque de Schluesselburg, en zone américaine. Les émissaires soviétiques ne ménagèrent pas leurs efforts pour amener le Général Bunyachenko de se rendre à l'Armée rouge. Le Général Bunyachenko tentait de gagner du temps, essayant de convaincre les Américains qu'ils devaient interner ses soldats et ne pas les remettre aux Soviétiques. Cependant, le 12 mai, il fut informé que Schluesselburg serait inclus en zone soviétique, et que le commandant local américain ne consentait pas à laisser la division marcher au-delà de la nouvelle ligne de démarcation.

La seule solution possible, suggérée par un officier américain, était que les soldats de KONR pouvaient essayer de passer en zone américaine individuellement. Le Général Bunyachenko dissout immédiatement la division, conseillant à ses subordonnés de tenter leur chance de leur côté. Pendant la fuite cependant, beaucoup furent tués par les troupes soviétiques, la majorité furent capturés par l'Armée rouge, et d'autres furent remis par les Américains. Quelques 17.000 d'entre eux sont déclaré avoir été expulsé vers la Russie, où ils ont rencontré la mort ou l'emprisonnement à perpétuité. Le Général Vlasov tomba aux mains des Soviétiques le 12 mai 1945. Après le changement de la ligne de démarcation, il circulait en voiture depuis Schuesselburg vers la zone américaine. Il existe différentes versions, pas très différentes les unes des autres, sur les circonstances dans lesquelles il fut capturé, mais toutes s'accordent pour dire qu'il fut victime de malchance, et ne fut pas volontairement remis par les Américains.

La 2e division KONR se scinda en deux parties ; la plus grande partie, ainsi que le Corps des Cosaques du Général von Pannwitz, se rendit aux Britanniques le 12 mai, en Autriche, afin d’être internés dans la région de Klagenfurt / St.Veit. Un régiment de la 2e Division et le QG de l'Armée atteignirent la zone américaine après un voyage long et épuisant, et furent internés à Landau, dans l'ouest de la Bavière. Le commandant de la 2e Division, le Général Zverev, était tombé aux mains des Soviétiques le 11 mai 1945. Voulant rester avec sa femme mourante, il s'était enfermé dans ses quartiers avec son aide-de-camp et décida d‘en découdre. Dans l'échange de coups de feu avec des soldats soviétiques, l'aide-de-camp fut tué, et le Général Zverev blessé et capturé.

Le 27 mai, conformément à l'accord signé à Vienne par les autorités britanniques et soviétiques, les Britanniques commencèrent à remettre aux Soviétiques les soldats internés des formations de l'Est ainsi que les Cosaques. Ce jour-là, à Graz, furent remis les Généraux von Pannwitz, Krasnov, et Shkuro. Tous trois espéraient que finalement ce sort leur serait épargné, étant donné que le premier était Allemand, et que les deux autres de vieux émigrés russes.

Au même moment, le commandant britannique arriva au poste de commandement de la 2e Division KONR et annonça que le jour suivant, les prisonniers allaient quitter le camp répartis en groupes nationaux. Interrogé pour savoir si c'était la première étape sur le chemin de la Sibérie, il répondit par l'affirmative et commença à expliquer que les questions politiques conduisent parfois un soldat à effectuer des actions avec lesquelles il n'est pas d'accord selon son âme. Au cours de la nuit, les Allemands de la section de liaison de la division et quelques centaines de prisonniers, principalement des Cosaques, s’échappèrent du camp avec l'aide d'un officier britannique et de soldats britanniques.

La majorité resta, soit parce qu'ils n’arrivaient pas se faire une opinion ou n'avaient pas la force de risquer une telle aventure. Dans la matinée, ils furent chargés sur des camions et remis au NKVD. Sur le chemin, déjà en zone soviétique, beaucoup tentèrent de s'échapper, mais presque tous furent abattus, soit par les membres du convoi ou par des patrouilles soviétiques dans le pays. Après l'arrivée à Vienne, les prisonniers survivants furent envoyés par chemin de fer en Russie. Le nombre de Cosaques livrés aux Soviétiques, signalé dans une déclaration écrite d'un immigrant cosaque, mérite une attention particulière. La livraison des interné aux autorités soviétiques commença le 28 mai.

Ce jour-là, une conférence fut tenue dans la petite ville de Spittal en Autriche, à laquelle le commandant britannique avait invité le corps de l'ensemble des officiers du camp cosaque : 35 généraux, 167 colonels, 283 lieutenants-colonels, 375 capitaines, 1752 sous-officiers, 136 fonctionnaires militaires et les médecins, deux aumôniers, deux chefs de groupe, deux photographes et deux interprètes, soit 2756 personnes. Au moment du départ du camp, 2201 se déclarèrent prêt pour le voyage, le reste ayant refusé d'être chargés sur les camions, ou ayant disparu.

Sur le chemin de Linz, 55 d'entre eux se suicidèrent ; 2146 furent remis au NKVD. Parmi eux, 1 856 officiers cosaques, 176 Russes, 63 Ukrainiens, 31 Caucasiens et une poignée d'autres ressortissants. Quant à la situation des personnes livrées : 12 généraux furent envoyés à Moscou, 120 officiers furent tués sur le chemin de Vienne par les soldats soviétiques du convoi, 1030 officiers moururent pendant les interrogatoires par le NKVD, 983 officiers furent "transmis" ; beaucoup de ce groupe furent envoyés aux mines dans l'Oural, et privés du droit de sortir à la surface de la terre.

Les généraux cosaques furent tués dans leurs quartiers le jour de leur livraison aux Soviétiques. Le 1er juin, environ 25.000 personnes furent remises aux Soviétiques depuis le camp cosaque de Linz lequel contenait 32 000 personnes, principalement des vieillards, des femmes et des enfants qui étaient en fait des réfugiés, même si parmi eux se trouvaient aussi des soldats cosaques. Même après la période spécifiée de la livraison des prisonniers, des missions militaires soviétiques firent des raids inattendus dans les camps de personnes déplacées en zones américaine et britannique, et y prirent beaucoup de gens par la force. En tout, plus de 150.000 Cosaques furent remis à l'URSS.

Le sort des Cosaques fut partagé par la 162.(Turkistan) Infanterie-Division qui se rendit aux Britanniques en Italie, et par presque tous les prisonniers - citoyens soviétiques - des autres formations de l'Est. Pas plus tard qu’en février 1946, la même chose se produisit avec cette partie de la 2e Division KONR qui, de conserve avec le QG de l'Armée, avaient été internés par les Américains à Landau. Les commandants de ces formations essayèrent de persuader les autorités américaines de parrainer les restes de l'Armée KONR, en gardant leur caractère de formations anti-soviétiques. Les Américains expliquèrent que c'était tout à fait impossible, et firent souvent remarquer qu'il y avait toujours la possibilité de s'échapper du camp mal gardé.

Beaucoup d'internés tirèrent parti de cette opportunité, mais quelque 3000 décidèrent de rester sur place. À l'automne, les prisonniers furent transférés à Regensberg et plus tard à Platting. Là, un dimanche à 6 heures du matin, commença la livraison forcée des prisonniers aux Soviétiques. Ce fut une surprise terrible pour les prisonniers, qui ne pensaient pas qu'ils seraient remis de force. Les camps de Kempton, Landshut et d'autres lieux furent liquidés d'une manière similaire. La moitié des dirigeants du mouvement Vlassov furent remis aux Soviétiques. La déclaration de l'émigrant cosaque mentionné précédemment cite les impressions d'un marin britannique livrées ici sans modification :

"J'ai participé à l'évacuation de Dunkerque. Nos soldats se sentaient très mal. J'ai aidé à repêcher des Allemands du Bismarck qui coulait, ayant reçu le plus grand nombre de torpilles de l'histoire. J'ai vu la population de Malte assise dans les caves pendant plusieurs semaines. j'ai vu les Maltais bombardés sans cesse et rendus sourds par des explosions de bombes et d'obus. Ils étaient épuisés par des explosions et des alarmes constantes. J'ai vécu le naufrage de mon propre navire. Je sais ce que c’est de sauter la nuit dans l'eau, sombre et sans fond, et les cris terrifiants d'aide des gens qui se noient, et puis le radeau, et la recherche d’un navire de sauvetage. Ce fut un cauchemar. J'ai conduit des prisonniers allemands capturés lors de l'invasion de la Normandie. Ils étaient presque en train de mourir de peur. Mais tout cela est rien. La vraie, terrible, indicible peur que j'ai vu pendant l'acheminement et le rapatriement des gens vers la Russie soviétique. Ils étaient devenus blanc, vert et gris lorsque la peur s’était emparer d'eux. Lorsque nous sommes arrivâmes au port et les livrâmes aux Russes, les rapatriés s’évanouissaient et perdaient la tête. Et c'est seulement maintenant que je sais ce qu’est la peur d'un homme qui a vécu l'enfer, et que ce n'est rien par rapport à la peur d'un homme qui retourne vers l'enfer soviétique."

Le Corps de Défense Russe de la Serbie qui se rendit aux Britanniques échappa au terrible sort. Ses soldats furent sauvés du fait qu'ils étaient de vieux émigrés russes ou fils de ces émigrants. De façon similaire, les soldats de la division ukrainienne furent déclarés russes. Comme la majorité d'entre eux étaient des citoyens polonais et que les autres demandaient le même privilège, ils n’entraient pas, aux yeux des gouvernements occidentaux, dans la catégorie des "traîtres" à l'Union soviétique.
Toutefois, avant que cette décision ne fut prise en mai 1946, les Ukrainiens vécurent une terrible période d'incertitude. Les soldats des formations estoniennes et lettones livrés aux Soviétiques ne le furent pas non plus, car ils étaient des citoyens des états dont l'annexion par l'Union soviétique en 1939 n'était pas officiellement reconnue par les puissances occidentales. Le 2 août 1946, la première mention du mouvement Vlasov apparut dans la presse soviétique. La dernière page de la Pravda, le plus grand journal de Moscou, annonça la mort par pendaison de ceux qui suivent : Vlasov, Malyshkin, Zhilenkov, Trukhin, Zakutny, Blagoveshchenski, Meandrov, Maltsev, Bunyachenko, Zverev, Korbukov, et Chatov. "Tous les accusés ont reconnu leur culpabilité aux accusations portées contre eux ... La peine a été exécutée."

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Message  MLQ Jeu 16 Oct 2014, 09:35

Bonjour

Merci Wink

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Message  jeremiah29 Jeu 16 Oct 2014, 13:40

Suite... et fin :

Le Mouvement Vlasov fut l'un des plus importants mouvements idéologiques connus dans l'histoire moderne, en raison du nombre de partisans qu’il remporta et par la forme radicale par laquelle il s‘exprima : la lutte les armes à la main contre son propre gouvernement du côté de l'ennemi de sa propre nation. Et pourtant, en dépit de sa force et de vitalité, il n'apporta pas les résultats escomptés et apporta aux Allemands plus d'ennuis que d'avantages. Les raisons ne sont pas tellement dans le mouvement lui-même que dans les circonstances dans lesquelles il était né et avait dû exister.

Jusqu’au milieu de 1944, durant les trois années de guerre avec les Soviétiques, Hitler combattit le mouvement de Vlasov et les mouvements anti-soviétiques nationaux autant que Staline. Et même si ces mouvements obtinrent enfin son approbation, cela ne le fut jamais complètement. Pas plus tard que le 27 janvier 1945, il déclara dans une tirade contre les vêtements étrangers dans les uniformes allemands, en particulier les gens de l'URSS : "On n'a pas le sens de l'honneur ici. Chaque misérable est habillé en uniforme allemand J'ai toujours été contre cela..."

Le développement du mouvement anti-soviétique ne le fut pas non plus, arrêté par les mauvais traitements que les formations de l'Est reçurent des nombreux commandants allemands. Trop souvent, elles furent considérées comme des troupes de troisième ordre qui ne méritaient pas de soins. Le Chef de l'état-major général des instructions d'émission de l'Armée ne donna pas, avant le milieu de 1944, d’instructions concernant le traitement des soldats et des troupes de bénévoles qui leur garantissait les droits et privilèges des soldats. De même, dans de nombreux cas lorsque ces troupes furent en action, elles furent livrés à elles-mêmes au lieu d'être repliées à temps ; cela tournait donc souvent au désastre pour elles. Beaucoup d'entre eux périrent de cette façon lors des combats en Normandie. A la fin d’août 1944, les seuls Américains possédaient quelques 20.000 prisonniers des formations de l'Est.

Et pourtant, en dépit de tout cela, les formations de l'Est augmentèrent presque vers la fin. Ce qui est encore plus extraordinaire : leur développement passa inaperçu non seulement auprès de Hitler, mais même à son vigilant policier, Himmler. Quand en octobre 1944, le Général des Troupes de l'Est informa Himmler qu’au moment de l'invasion anglo-américaine du continent plus de 800.000 volontaires de l'Est servaient dans l'armée allemande et environ 100.000 dans la Marine et la Luftwaffe, Himmler ne pu tout simplement pas à y croire, ni cacher sa crainte que cette masse constituait une menace pour les Allemands.

Hitler le savait encore moins ; le 23 mars 1945, il s'exclama lors d'une conférence avec grande surprise : "Nous ne savons tout simplement pas ce qui flotte autour de nous. Je viens d'entendre pour la première fois, à mon grand étonnement, qu'une division SS ukrainienne avait soudainement apparu. Je ne sais rien à ce sujet."
Donc, si le Mouvement de Vlasov et les mouvements non-russes anti-soviétique n'avaient pas donné les résultats qu'ils auraient pu donner, Hitler est le premier de tous à blâmer pour cela. Jusqu'à la fin, ni lui, ni ses acolytes n’apprirent jamais la leçon. Même la dernière tentative de changer leur politique échoua, parce qu'ils ne comprenaient pas les aspirations des peuples non-russes qui rejetaient le système soviétique, ainsi que la règle de la Russie concernant leur pays. C'est pourquoi le ralliement de tous les mouvements anti-soviétiques, sous la bannière du Général Vlassov, si fortement contraint par Himmler, fit une fausse couche.

Certes, le Manifeste de Prague reconnaissait le droit à l'indépendance de toutes les nations sous la domination russe, mais le manque de confiance dans la Russie empêcha les séparatistes de se joindre aux Russes. En conséquence, le Comité pour la Libération des Peuples de Russie fut principalement une entreprise russe. Son armée avait même une forte saveur russe.

La tragédie du Mouvement Vlasov fut qu'il combattait un système totalitaire au côté d'un autre, qu'il luttait pour la libération de sa propre nation au côté d'une autre nation qui voulait l’asservir. Ses programmes libéraux étaient une sorte de paradoxe. Il en fut de même pour les mouvements anti-soviétiques nationaux des peuples non russes qui ne rencontrèrent pas la compréhension de l'Occident. Durant ces jours, tous les citoyens soviétiques qui prenaient les armes contre l'URSS étaient aux yeux des occidentaux des traîtres à leur pays qui ne méritaient pas la clémence. Ce fut, bien sûr, une manière beaucoup trop simple de considérer toute la question.

Du point de vue moral, les Ukrainiens, les Biélorusses, les Cosaques, les Géorgiens, les Arméniens et Turkmènes, et les membres de toutes les autres nations non-russes n'étaient pas des traîtres. Peu importe sous quel gouvernement ils étaient nés et dans quelle partie du monde, ils luttaient tous contre un gouvernement qui n'était pas leur gouvernement et contre un pays qui n'était pas leur pays, mais qui les avait réduit en esclavage. En revanche, les Russes du Général Vlassov combattirent seulement contre leur gouvernement, mais pas contre leur propre nation ; qui plus est, ils se battirent pour la libération de leur pays du système qui l’asservissait. On pourrait dire d'eux qu'ils furent des traîtres à leur gouvernement, mais pas des traîtres à leur nation, et en Russie soviétique, le gouvernement et la nation ne sont pas la même entité, comme en Occident.

Il n'y a jamais eu en Russie un gouvernement du peuple, les affaires de l'Etat ne sont pas contrôlés par le peuple, et l'état (et le gouvernement) n’existent pas pour les peuples, mais l‘inverse. Le Général Vlassov et les milliers de ses soldats et les millions de ses partisans furent de bons Russes et non des mercenaires de Hitler ce qu’ils semblaient être, malheureusement, et ce que Hitler voulait qu'ils soient. Déjà à l'automne 1942, l'Office allemand des Affaires étrangères déclarait dans un mémorandum que le général Vlassov "n'est pas .... un simple chercheur de gloire politique et en conséquence ne deviendra jamais un mercenaire achetable et ne sera jamais prêt à diriger des mercenaires."

Le Général Vlasov ne devint pas le chef de la révolte contre le système soviétique du fait de griefs personnels ; loin de là, à la fin de son service dans l'Armée Rouge, il avait réalisé une excellente carrière. La trahison n'est pas facile, même pour les personnes de basse moralité. Au côté du Général Vlasov, près d'un million de citoyens soviétiques combattirent coude à coude avec l'envahisseur, et des millions d'autres montrèrent de la sympathie pour l'envahisseur : il doit y avoir des raisons très importantes de ce phénomène.

À mon avis, il y a une raison qui explique tout : la haine générale du système soviétique, une haine plus grande que le patriotisme inné et la loyauté envers son propre gouvernement. Ceux qui n'ont pas vu la dégradation sans limite de l'homme dans ce qui était l'enfer soviétique ne peuvent comprendre qu'un moment puisse arriver où un homme en désespoir de cause prenne les armes contre le système odieux même à côté d'un ennemi. La responsabilité de sa mutinerie incombe au système et pas à lui. Ici les notions de loyauté et de trahison perdent leur sens. Si, aux yeux de beaucoup de gens, les Allemands qui se sont battus contre Hitler n'étaient pas des traîtres, pourquoi les Russes qui se sont battus contre le système soviétique sont des traîtres ?

Combien peu l'opinion publique en Occident comprenait le véritable état des choses est peut-être le mieux représenté par le texte des tracts, adressés aux soldats soviétiques en uniforme allemand, qui furent largués par les forces aériennes alliées en France à l'été 1944 Ces tracts  appelaient à la cessation des combats et promettaient une récompense - le rapatriement rapide des prisonniers vers l'URSS ! L'effet fut bien sûr que certaines des troupes de l'Est se battirent désespérément jusqu'au dernier homme. Ainsi, par exemple, un bataillon arménien péri complètement lors de combats acharnés. Les soldats des formations de l'Est furent les soldats les plus malheureux de la Seconde Guerre mondiale. Privés de leur patrie, méprisés par leurs protecteurs, considérés généralement comme des traîtres, bien que dans leur conscience ils ne fussent pas des traîtres, ils se combattirent souvent pour une cause étrangère et détestée ; la seule récompense qu’ils reçurent finalement pour leurs peines fut le labeur et la mort, la plupart du temps dans un pays étranger, ou le "rapatriement" vers l'enfer auquel avaient tenté d'échapper. L’ancien Général Ernst Koestring, lors d’une conversation avec un colonel américain, a prétendument déclaré :

"Nous, les Allemands, du fait de notre manque de raison, notre appétit sans limites, incapacité et ignorance, avons perdu le plus grand capital qui existait et qui peut exister dans la lutte contre le bolchevisme. Dans l'imaginaire de nombreux Russes, nous avons jeté l'image de la culture européenne dans la boue. Et pourtant, nous avons laissé un certain capital qui à l'avenir pourrait croître. Vous n’allez pas me comprendre aujourd'hui quand je vous dis que durant les dernières semaines, vous avez détruit ce capital pour la deuxième fois, non seulement au sens matériel, mais aussi dans les âmes de tous ceux qui avaient compté sur votre aide et votre compréhension après que les Allemands les aient laisser tomber. Il peut aisément arriver que dans un proche avenir, vous soyez appelé pour ce qui est maintenant détruit."

Ainsi se termine l'histoire des volontaires russes au service des forces armées allemandes pendant la Seconde Guerre mondiale.

http://www.feldgrau.com/rvol.html
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Message  Yannig du 22 Jeu 16 Oct 2014, 16:47

Joli sujet mon ami cheers
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Message  Eric29 Dim 19 Oct 2014, 18:57

Salut Lolo, beau boulot!
Il existe toujours une incertitude sur les soldats russes du Nord Finistère. Selon l'avis le plus courant, malgré le fait que certains d'entre eux se soient joint aux résistants, et que les résistants aient demandés leur grâce aux Américains, ils auraient été livrés aux Rouges venus les chercher à Rennes, les Officiers auraient été fusillés à Rennes, et les autres envoyés à Bordeaux pour y prendre un bateau, direction les mines de sel !
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