Bretagne : Occupation - Libération
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Dinard dans la tourmente...

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Dinard dans la tourmente... Empty Dinard dans la tourmente...

Message  jeremiah29 Mer 31 Mar 2010, 13:38

Bonjour !

Dinard dans la tourmente...

Le 1er septembre 1939, le conseil municipal de Dinard déclare la mobilisation générale et l'état de siège, anticipant en cela la déclaration officielle de l'entrée en guerre le 4 septembre de la France et de l'Angleterre contre l'Allemagne nazie.
Les Allemands envahissent la Bretagne ; en juin 1940, ils arrivent à Dinard, les premiers side-cars ouvrent la voie aux convois motorisés descendant le boulevard Féart, le convoi s'étire de l'église à la plage. Dinard est placée sous la férule de la Kommandantur établie dans la villa Caletta. L'occupant réquisitionne la Maison Saint-François, plusieurs villas et hôtels et plus particulièrement l'hôtel de la Mer où sont logés 800 réfugiés du nord et de la Belgique. Sommés de libérer les lieux sous 48 heures, ils seront expulsés manu militari.
Les plages de Dinard se voient dotées d'un système défensif fait de pieux enfoncés dans le sable, les trop fameuses asperges de Rommel munies de mines, et autres chevaux de frise en interdisent l'accès. Une intense activité aéronautique fait de l'aéroport de Dinard-Pleurtuit le point de départ des avions allemands de la Lutwaffe partant bombarder la Grande Bretagne, Les Stuka, Messerschmidt, Junker, Dornier, Henkel sont présents en grand nombre sur l'aéroport. La gare de Dinard est naturellement une infrastructure stratégique pour l'armée d'occupation, elle connaît une intense activité.
Dinard survit sous le joug implacable du commandement Hitlérien : la troupe impose frustrations, interdits, difficultés de circulation, et autres vexations. L'approvisionnement est réglementé. Dinard est saccagée, défigurée par la construction des blockhaus et casemates fortifiées, ordonnés par la puissante organisation Todt, le tout supervisé par Rommel lors de son déplacement en Février 1944 à Dinard.
Tout cet ensemble défensif, dont Dinard est une des composantes, est sous l'autorité du Colonel Von Aulock un ancien de Stalingrad, qui commande à partir de son quartier général situé sur la cité la cité d'Aleth en Saint-Servan, l'ensemble du dispositif. De Cancale au Cap Fréhel, la côte d'émeraude est affublée de ces verrues disgracieuses, mais enfin l'heure de la revanche à commencé son compte à rebours.
Dès le 20 mars 1944, le commandement allemand ordonne l'évacuation de la région ;
le 17 avril, ordre est donné de déposer tous les appareils de T.S.F.
Le 28 avril, évacuation obligatoire des enfants de 6 à 15 ans dans l'agglomération de Saint-Malo et du Canton de Dinard.
Le maire de Dinard, Mr Emile Barat, élu depuis le 11 mars 1938, est arrêté le 7 juin 1944, sa complaisance pour la résistance lui est reprochée. Tous ces signes traduisent l'extrême fébrilité qui s'est emparée du commandement Nazi, la morgue, la méchanceté, la nervosité accrues des gradés, traduit l'inquiétude qui les ronge.
Depuis le 6 juin les armées alliées ont débarqué sur les plages normandes, la population de Dinard attend fébrilement sa libération, les jours qui la séparent de ce soulagement tant attendu seront longs, pénibles et meurtriers.
Le 29 juillet, Dinard subit son premier bombardement, un avion d'observation allié est atteint par la D.C.A. malgré la tentative du pilote de le diriger vers la mer, celui-ci va s'écraser à Saint-Enogat sur le chantier de Mr Zorzito qui fût aspergé de carburant et mourût dans d'atroces souffrances. La progression des troupes alliées de Patton venant d'Avranches par Dol de Bretagne et Miniac Morvan est chaque jour plus pressante, le front s'établit aux alentours de la ligne anti chars établie sur l'axe, Saint-Malo, chateauneuf, pleurtuit et Dinard, de jour comme de nuit les bombardements sur Saint-Malo s'intensifient,
le 3 août, la Platzkommandantur ordonne l'évacuation immédiate et obligatoire pour le 7 août. Une partie se la population de Dinard ignorant l'ordre d'évacuation se terre dans les abris, les caves des hôtels sont prises d'assaut, l'attente est fiévreuse, le couvre feu imposé à 21 h, c'est la désolation, partir où ? sur les routes pour se faire mitrailler…
L'état major allemand ne peut contenir ses troupes constituées de plusieurs nationalités des russes notamment, des olibrius de tous poils qui sentant la défaite prochaine cherchent à fuir la zone des combats en désertant, emmenant avec eux leurs larcins. Des blessés qui affluent du front sont dirigés vers l'hôpital de Dinard débordé, partout la confusion règne. Dinard dont l'activité de résistance est connue des occupants va vivre une angoissante chasse aux résistants FTP FFI que la Gestapo désigne sous le vocable de terroristes.
Dans la nuit du 5 au 6 août, une vingtaine de personnalités dont le maire sont arrêtées, ils vont servir d'otages et seront menacés d'exécution si la sécurité des troupes allemandes n'est pas assurée, finalement devant l'avancée des troupes Américaines, le commandant craignant des représailles, va les relâcher.
Le lundi 7 août après minuit, les forteresses volantes bombardent, bombes et obus s'abattent sur Dinard, la Mairie, la Kommandantur, le quartier de la gare et celui de Saint Alexandre sont touchés par des bombes incendiaires de 250Kg , le sol tremble, l'air est suffoquant, la D.C.A. tire furieusement, les habitants s'éparpillent dans les champs avoisinants en direction de Saint-Lunaire et de Ploubalay. Les batteries de l'île de Cézembre et de Dinard tirent continuellement, les Américains répliquent avec des canons de 105 servis par la 8th et la 83th Infantry Division. Les duels d'artillerie se poursuivent avec une extrême violence toute la journée du mardi 8 août, des bombes de gros calibres s'abattent sur Dinard.
Le mercredi 9 août, les combats font rage, l'église et la mairie sont à nouveau touchées.
Le jeudi 10 août, la situation reste inchangée sous le feu destructeur.
Vendredi 11 août, la soldatesque ivre d'alcool et de vin, commandée par un état major allemand dépité, est sommée de dégager les abris encore occupés sous peine d'être exécuté sans sommation.
Samedi 12 août, le médecin chef de l'hôpital de Dinard, reçoit l'ordre d'évacuer ses blessés en direction de la plage de Longchamps à Saint-Lunaire où l'attend un navire hôpital, ce dernier mitraillé par les avions Américains disparaît, les nazis prévoyant la prise de Dinard ouvrent les garages et s'emparent des voitures en état de marche.
Dimanche 13 août, dès 08h30, bombardement intense qui s'amplifie constamment, le centre de Dinard est en feu ; vers 10h30, les libérateurs entrent dans Dinard, vers midi les soldats américains du 121th Infantry Regiment progressent de maison en maison en évitant les tireurs isolés ; les moyens de lutte contre un incendie d'une telle ampleur sont insuffisants, le feu continue de se propager, toute la nuit il fera rage : au petit matin la lueur de l'aube découvre un spectacle d'apocalypse.
Dans la nuit du 14 au 15 août, les tanks Américains du 2ème bataillon du 330th Infantry envahissent Dinard ; dans la rue du Casino, deux mitrailleuses qui essaient de tirer sont pulvérisées ; toutefois Cézembre, mais également la Cité, et la position Allemande de la pointe du Moulinet tirent encore sur Dinard.
À 16h00, les allemands disséminés en ville firent leur soumission, c'est seulement dans la nuit que le fortin de la Pointe du Moulinet se rendît. Dans la soirée quelques Dinardais apprirent la libération de leur ville, sur le chemin du retour ils croisèrent des colonnes de prisonniers Allemands venant du terrain d'aviation et de Port Blanc. C'était fini, Dinard était libéré.
Mercredi 16 août, l'incendie reprend dans la nuit ; les Pompiers de Dinan viennent à la rescousse pour noyer les décombres.
Jeudi 17 août, le Colonel Von Aulock capitule, Saint-Malo est libérée. Il reste l'île de Cézembre qui résiste encore.
Vendredi 18 août, la population de Dinard rentre de son exode, partout sur le chemin du retour des cadavres jonchent les routes, c'est la consternation pour beaucoup d'entre eux quand ils découvrent Dinard ; ils sont nombreux à déplorer des biens endommagés, ce spectacle de désolation les étreint. Il faudra toute la solidarité de la population de Dinard pour admettre le drame et en venir à bout. L'essentiel est d'être en vie après ces dernières semaines meurtrières, l'inventaire des dégâts chiffre les destructions à plusieurs millions, il y à de nombreux sinistrés sans abri. Il faudra des années pour redonner à Dinard son prestige d'Antan.

Source : http://hotelresidencelevieuxmanoir.com/fr/xx.htm

Laurent
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