Bretagne : Occupation - Libération
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Camps de prisonniers de guerre allemands à Rennes

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Message  Heydebrand Mar 15 Déc 2009, 17:08

Bonjour!
Je ne sais pas si ce sujet pourrait intéresser les membres du forum, mais ca date de l'époque et de la région pour laquelle le forum a été crée. Un vieil ami à moi (82 ans) a été fait prisonnier par les Américains en Allemagne. Après quelque temps dans les camps mal famés au Palatinat il a été envoyé en Bretagne. Un transport ferroviaire de 1500 hommes est arrivé le 5 Juin 45 à la gare de marchandises de Rennes. A travers d'une population très hostile les prisonniers sont conduits au "Camp 1101", initialemant américain, plus tard francais. Le camp se trouvait directement au bord de la route avec une boulangerie militaire en face. Directement voisin au camp se trouvait le casernement "Camp de Verdun" du bataillon du garde du camp qui appartenait au 137ème RI. Un peu plus loin sur la route était le "Camp 1102" de la meme superficie et un nombre d'"habitants" pareil. Souvent de longues colonnes de prisonniers, qui n'appartenaient à ces deux camps marchaient sur la route; on a conclu que beaucoup d'autres camps de PG allemands devraient se trouver dans la région. On a parlé dans ce contexte des Fallschirmjäger du Général Ramcke. A la tete d'une de ces groupes mon ami a vu un Unteroffizier qui portait encore son Ritterkreuz. Dans une autre colonne, il a vu un pauvre type ne "vétu" que du calecon et d'une couverture militaire. On chuchotait que c'était un Feldgendarm de la Festung Lorient, sur lesquels on disait qu'il seraient particulièrement mal traités. En plus il y avait de centaines de soldats des Osttruppen et des Honved hongrois.
Le 12 Novembre 45, le "Camp 1101" a été evacué et les prisonniers transportés à Dijon pour y etre distribués pour travailler dans l'agriculture ou l'industrie. Ils arrivent affamés et couverts de poux, mais là bas on les traite bien. Mon ami est devenu ami avec le jeune agriculteur chez lequel il a travaillé. En 1948, après son rapatriement, il a noté tout ce qu'il a vécu entre 45 et 48. Si quelqu'un d'entre vous veut ècrire l'histoire des camps de prisonniers dans la région de Rennes au niveau d'historiographie sérieuse, mon ami est tout pret à mettre à disposition une copie de ses notes. Sa mise en garde: "Mais beaucoup de détails ne sont pas très flatteurs ni pour les Américains ni pour les Francais".
Amicalement
Heydebrand


Dernière édition par Panzerfaust le Mar 15 Déc 2009, 20:25, édité 2 fois (Raison : Orthographe idem (correction de Répatriation en rappatriment).)

Heydebrand

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Message  jeremiah29 Mar 15 Déc 2009, 17:59

Bonjour Heydebrand !
Intéressant témoignage qui a, d'après moi, toute sa place sur le forum... Very Happy

Heydebrand a écrit:Sa mise en garde: "Mais beaucoup de détails ne son pas très flatteurs ni pour les Américains ni pour les Francais".

Six fois plus nombreux en 1945 qu'en 1918, les prisonniers de guerre allemands sur le sol français sont immergés dans la situation dramatique du pays à la Libération. Ils connaissent l’urgence sanitaire des premières semaines puis participent à l’effort de reconstruction, finissant par s’attirer le respect de la population locale. Un épisode noirci par plusieurs controverses.
Il y a 750 000 prisonniers de guerre allemands (PGA) sur le sol français en 1945. Pour la plupart transférés par les autorités militaires américaines, certains vont y rester plus de quatre ans, jusqu’en décembre 1948. Cette donnée est aujourd’hui méconnue en France, et généralement absente des manuels scolaires, plus diserts sur les prisonniers français en Allemagne entre 1940 et 1945 ou les requis pour le Service du travail obligatoire (STO). Il faut dire qu’une série de controverses a fait de cet épisode un sujet historique délicat. Les conditions de détention des Allemands ayant été souvent difficiles, certains commentateurs sont allés jusqu’à établir un parallèle entre les pratiques de la République française renaissante et celles des nazis.
Une polémique s’est nouée dès l’origine. Devant l’état physique déplorable des soldats remis par les autorités américaines, un rapport de l’abbé Deriès accuse ces dernières de chercher à se défausser sur les Français d’un grand nombre de décès. La presse américaine renverse l’accusation de mauvais traitement, et laisse entendre que les Français ne respectent pas leurs engagements et affament les PGA. Certaines plumes se montrent particulièrement outrancières. La National Catholic Welfare Conference parle d’une « nouvelle forme d’esclavage », et on évoque des cas de stérilisation forcée. Plus sérieusement, la durée de détention des prisonniers, encore 301 000 début 1948, nourrit l’indignation. Il est vrai que leur libération aura été accélérée par les pressions américaines visant, au moment de la mise en place du plan Marshall, à serrer les rangs face à l’URSS.
En France, où les PGA sont fréquemment perçus comme une compensation légitime quand le pays manque de main-d’œuvre pour sa reconstruction, il faut les efforts de la Croix rouge et de l’aumônerie catholique pour que l’opinion prenne conscience de la situation. Si Le Figaro écrit le 19 septembre 1945 : « Nul ne songerait à s’étonner que dans les camps de prisonniers allemands la discipline fût rude, le régime ascétique, le travail pénible », c’est pour mieux affirmer : « Chaque injustice, chaque affront, chaque vol, chaque coup qui frappe un soldat allemand vient, à travers sa victime, souffleter le visage de la France. » De Gaulle lui-même considère qu’il y a trois raisons suffisantes de bien traiter ces hommes : l’humanité, la réputation internationale du pays et la recherche de l’efficacité dans le travail. La ration alimentaire passe de 1600 à 1835 calories en octobre 1945, ce qui est supérieur aux rations anglo-saxonnes dans l’Allemagne occupée. De plus, passés les premiers mois dans des camps, la situation des PGA s’améliore avec leur intégration à des commandos de travail où, passée la méfiance initiale, ils se font accepter par la population. Les plus chanceux travaillent à la campagne, auprès de l’habitant, échappant ainsi au contrôle de l’armée. Les moins bien lotis peinent sur de grands chantiers urbains.
En 1989, le Canadien James Bacque prétend que la France et les Alliés ont organisé, sur les ordres d’Eisenhower, la « disparition » de plus d’un million de PGA. Il s’agit d’une grossière manipulation statistique, mais le fantasme dévoile la présence d’un non-dit. De fait, les pertes dans l’Hexagone furent concentrées lors de l’afflux massif des prisonniers. Le Service historique de l’armée de terre française (Vincennes) a recensé 17 773 morts en 1944 et 1945 puis 5 112 en 1946. Sur l’ensemble de la période 1944-1946, la proportion de décès représente 3,05%, un taux tout à fait comparable au 3,7% de décès parmi les PG français détenus en Allemagne entre 1940 et 1945. Les causes principales sont la maladie, dans 68 % des cas souvent liée à des carences alimentaires, et les explosions de mines.
C’est en définitive la polémique concernant l’utilisation de PGA pour le déminage du pays qui est demeurée la plus vivace, relancée en 1995 par des médias britanniques. La France aurait violé la Convention de Genève de 1929, interdisant l’utilisation des PG pour des « travaux insalubres ou dangereux ». En 1948, le Comité international de la Croix rouge évoquait 20 000 morts dans l’exercice. En réalité, si la vie des prisonniers a bien été exposée, les périls ont été partagés : ils localisaient les engins, dont la neutralisation était confiée à des démineurs français professionnels. Et les pertes s’avèrent proportionnellement équivalentes : 2 500 mineurs allemands sur 48 500 et 180 démineurs français sur 3 000 y ont perdu la vie.
Il apparaît aujourd’hui, notamment dans les travaux de François Cochet, que les souffrances des PGA ont résulté avant tout de l’impréparation et l’état de délabrement matériel de la France à la Libération, et non d’une volonté de vengeance à l’égard des anciens occupants.
Gaspard Delon

Source :
http://www.arte.tv/fr/Comprendre-le-monde/histoire/Tabous-de-l-histoire/NAV-juillet/926408.html

Les vaincus, qu'ils aient été Français de 1940 à 1945, Allemands de 1944 à 1948, ou autres, ont toujours été des cibles "faciles" et des proies "dociles" pour ceux qui les "gardaient"... L'Homme a toujours été et restera toujours un loup pour l'Homme !!! Twisted Evil

Laurent
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Message  Yannig du 22 Mar 15 Déc 2009, 18:38

Ce sujet a comme le dit si bien Lô, toute sa place! J'ai mis un post concernant un camp de prisonnier de guerre allemand à Rennes! Un soldat allemand avait écrit un poème et fait un dessin des baraquements. Peut être que cela lui dit quelque chose à ton collègue.

Regardez camp de prisonniers allemand dans la rubrique libération de la bretagne.

amicalement
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Message  Heydebrand Mar 15 Déc 2009, 18:55

Merci pour les reponses! Le poème que Yannig avait publié a été à l'origine de ma rubrique. Je l'avais transmis à mon ami, et je n'ai recu sa reponse qu'aujourd'hui.
En ce qui concerne la dernière partie de ce qu'a écrit Laurent: il y a une parallèle très consolante aussi dans les évènements sur les deux cotés du Rhin. Presque tous qui ont travaillé dans l'agriculture dans les deux pays sont devenus et restés amis avec leurs "employeurs" temporels comme c'est aussi le cas de mon ami. On a entendu mille fois en Allemagne comme les prisonniers francais travaillant dans les fermes de Prusse Orientale, du Sudetenland ou de Silésie ont accompagné leurs "employeurs" pendant la fuite devant l'Armée Rouge ou l'expulsion par les Polonais et les Tcheques, et meme ont essayé de sauver leur vie. Pas toujours loup!
Amicalement

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Message  Panzerfaust Mar 15 Déc 2009, 20:22

un exemple concret est le jumelage de la ville de Dol-de-Bretagne et de la ville de Reichelsheim (Hessen) qui est né de l'amitié d'un prisonnier français originaire de Dol-de-Bretagne avec la famille qui l'avait chez elle en Allemagne.

et une voisine dont la famille a des liens d'amitié avec "son prisonnier allemand" (ses prisonniers même, il y en a eu deux de mémoire), d'ailleurs après la guerre, l'un des deux (qui était à l'ouest BRD : RFA en français) lui a fait parvenir des photos de lui et de sa famille jusqu'à des retrouvailles dans les années 80 (mais je crois qu'ils se sont vu avant). L'autre était à l'est (DDR : RDA en français) et ma voisine n'a vu ses enfants qu'après la chute du mur, je ne sais pas si le second est revenu.
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Message  Joldan Mar 15 Déc 2009, 23:01

Bonsoir

Voici un lien de Jean-Paul Louvet : http://pagesperso-orange.fr/bastas/pga/ que tu connais peut-être mais qui mérite d'être consulté et alimenté.

C'est un sujet intéressant.

Joldan

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Message  Heydebrand Mer 16 Déc 2009, 11:08

Merci, Joldan, pour ce lien très intéressant qui donne beaucoup de détails. Je vais transmettre le contenu à mon ami.
Amicalement
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