Bretagne : Occupation - Libération
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L'Opération Samwest

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Message  Logico Lun 12 Oct 2009, 22:51

L'Opération Samwest

Dans les Côtes du Nord le largage a été beaucoup plus précis que dans le Morbihan. Après le saut de Marienne et de son groupe, le lieutenant Botella est resté à la trappe de l'avion. Il a découvert la Bretagne inondée par la lune que le Sterling survolait du sud au nord, puis très vite il a reconnu le paysage caractéristique des photos géantes : la forêt de Duault, le ruisseau, le serpentin du chemin tortueux qui chemine entre Sainte-Nicodème et Kerouzerien. La main sur son épaule ne le surprend pas plus que la pression et le " Go ! " lui ordonnant de sauter. La précision est absolue. Derrière lui le sergent chef Litzler, le sergent Payen, le sergent Nicol, Schmermesser, Richard Urvoy, Téron, le radio Devize et le benjamin, le mousse Prigent.
Du second appareil, le lieutenant Deschamps et ses hommes ont également sauté sans incident. La jonction des deux équipes a eu lieu comme prévu dans la nuit, en lisière de la forêt de Duault.
La forêt de Duault s'étire en longueur sur une quinzaine de kilomètres entre Kergrist-Mouelou et Saint-Servais. La densité des arbres et de la végétation est telle que chaque mètre-carré constitue un abri. D'après les renseignements confus communiqués à Botella sur la résistance bretonne avant son départ d'Angleterre, la forêt de Duault sert de havre à une troupe relativement de Francs-Tireurs et Partisans.
Pendant quarante huit heures, les parachutistes vont errer prudemment en forêt à leur recherche. Du 6 au 8 juin, le seul incident à signaler sera l'entorse que le sergent-chef Litzler s'est fait en atterissant. Les seules activités du groupe consistent à échanger des messages avec l'etat-major de Londres.
Régulièrement, Léo Chamming's, va transmettre à Londres les messages rédigés par Botella. Malgré la consonance britannique, il est Français. A l'atterrissage, il est resté suspendu à un arbre et à dû couper les suspentes de son parachute au poignard pour se libérer et rejoindre son groupe.
A la vacation du 7 juin, Londres a annoncé un envoi massif de parachutistes pour la nuit du 7 au 8 juin. Une centaine de leurs camarades doivent rejoindre la première vague.
Le camp des parachutistes est établi en forêt à moins d'un kilomètre d'une ferme appelée Ker-Hamon. Depuis leur réveil les hommes sont transis par l'humidité et ils n'osent pas faire de feu. Le camp se trouve à quelques mètres d'un sentier à peine perceptible. Le lieutenant Botella est occupé à refaire le pansement qui serre la cheville du sergent Litzler. Le mousse Prigent est perché dans un arbre, guettant tout mouvement suspect. Les autres sont affalés plus ou moins confortablement.
De son perchoir, le mousse Prigent s'agitant, tous les regards convergent vers lui. Du doigt, il indique une direction et forme un V avec son index et le médius.
- Deux types s'amènent traduit Botella. Planquez vous !
- Des Allemands ? interrogent le lieutenant
- Non. Des pékins. Mais l'un d'eux porte un fusil
- Probablement des résistants, mais restez sur vos gardes
Les deux hommes s'avancent tranquillement et ne semblent pas redouter quoi que ce soit. Lorsqu'ils parviennent à la hauteur des parachutistes, Botella lance tranquillement :
- Stop ! Arrêtez vous et approchez les mains en l'air.
Les deux hommes s'exécutent docilement. L'un est presque un enfant et l'autre également très jeune.
- Qui êtes vous ? interroge Botella
- Bon ! Et vous réplique l'aîné gouailleur.
- C'est moi qui pose les questions, jette Botella sèchement.
- Moi c'est Charlot. Mon pote c'est Jojo lance le gars souriant.
- C'est fini de jouer les comiques ! interrompt Litzler. Tu vas déguster, si c'est ce que tu cherches.
- OH ! ça va ! Ecrasez ! Ca se voit ce qu'on est non ? On est des résistants, on fait partie des Francs-Tireurs. Ca fait quarante huit heures qu'on vous cherche. Alors maintenant, qu'on vous a trouvé, on va pas se bouffer le train, non !
- Asseyez vous tous les deux ! Vous avez des papiers d'identité ?
- Vous êtes flic ou parachutistes ? Bien sûr qu'on n'a pas de papiers; Il ne manquerait plus que ça.
- Nom, âge, profession ? poursuit Botella
- Moreau Charles, vingt ans. Je travaille à Paris en usine, mais je suis de Pontivy. Lui c'est Jojo, il a dix sept ans et travaillait à Nantes.
- C'est bon, où sont vos chefs ?
- Oh, vous savez, nos chefs, ils font comme nous, ils se planquent dans la forêt. On se rassemble le moins souvent possible
- Ou bien : vous n'avez pas de chef, vous n'appartenez à aucune organisation et vous jouez tous les deux aux petiots soldats.
- Ecoutez mon lieutenant, une organisation, il y en a une, les F.T.P. Et puis il y a dans la forêt une vingtaine de gars comme nous : francs-tireurs chez les francs-tireurs. Les autres nous tolèrent, on a fui le S.T.O.
- Pourquoi ne vous enrôlent-ils pas ? Ils doivent avoir leurs raisons.
- Ils n'ont pas d'armes à nous donner. Regardez ma pétoire, elle date du moyen âge. Ils disent qu'on serait des poids morts, mais il y a six mois qu'on vit dans la forêt. On la connaît bien, on peut vous servir de guide.
- Vous pourrez nous faire rencontrer les chefs F.T.P. ?
- Bon ! C'te connerie, on est là pour ça.
Grâce à Charlot et Jojo, la jonction des parachutistes et des Francs-Tireurs-et-Partisans s'effectue dans la soirée. Botella est surpris par l'organisation et la discipline de la troupe. A 23 heures, tout est prêt pour recevoir la seconde vague qui va être parachutée. La base de la forêt de Duault a pris son nom de code " Samwest "

Depuis l'annonce du débarquement en Normandie, le major Fueller ne quitte plus sa salle de travail. Il a installé son PC dans une grande maison isolée à deux kilomètres de Belle-Isle-en-Terre. Malgré son âge et son grade, il assume provisoirement la responsabilité de la 71° division d'infanterie de la Wehrmacht. Il dépend du général Koltitz qui, de Guingamp coiffe l'ensemble du 74° corps d'armée.
Fueller n'a pas quarante ans. Une blessure sur le front de l'Est lui a bloqué à jamais l'articulation du genou droit.. Les murs de la pièce où il se trouve sont couverts de photos et de cartes de la région. Un panneau entier est consacré à la forêt de Duault. Cette forêt hante le sommeil du jeune commandant allemand.
Il n'ose pas y envoyer des patrouilles, car les renseignements sur les forces de Résistance qui l'occupent sont imprécis et contradictoires, aggravé depuis quarante huit heures par un bruit qui court : les parachutistes alliés auraient, en forêt de Duault, rejoint les forces de la Résistance.
De Guingamp, le général Koltitz vient d'appeler Fueller qui garde à l'oreille les braillements de son chef :
- Foutez le feu ! Rasez les arbres ! Mais faites moi sortir cette bande de rats de leur trou ! J'ai suffisamment de préoccupations au nord sans être empoisonné par des gamins armés de lance-pierres. Vous avez carte blanche Fueller. Moi, c'est la dernière fois que je veux entendre parler de ce maudit tas de bois.
Des gamins armés de lance-pierres ? C'est possible après tout, mais Fueller en doute. Il gagne la porte, réclame à la sentinelle de garde l'adjudant-chef Minch.
L'adjudant chef est un blond aux yeux pâles et au teint cireux. Il a formé une compagnie en choisissant ses hommes qu'il a forgés à son image. Tous des tueurs.
Munch se tient au garde à vous et a du mal à cacher la mauvaise opinion qu'il a de son chef.
- Les ordres du général Koltitz me contraignent à vous confier l'assainissement de la forêt de Duault. Partez immédiatement et faites moi un rapport biquotidien.
- J'ai carte blanche mon commandant ?
- Oui. Vous avez carte blanche
La traction avant repeinte couleur caca-d'oie vient de passer Callac. Le chauffeur est habile, il conduit très vite. Depuis une dizaine de kilomètres il a lâché les trois camions qui transportent la compagnie Munch.
A l'arrière de la traction Munch est vautré à côté du sergent qui le seconde. A l'avant, près du chauffeur, un Français d'une trentaine d'année, que les sous-officiers appellent "Joseph" ne semble pas à l'aise dans son rôle de traître. Munch vient de lui jouer un tour de cochon. Pendant deux heures, à Belle-Isle-en-Terre, il lui a fait lâcher les noms de tous les suspects du Village de Duault. En échange il lui avait promis qu'il ne participerait pas à l'expédition. Promesse que Munch n'a pas tenue. Joseph est connu à Duault.
A Duault, le sinistre ballet commence avec l'arrivée de la troupe. Les maisons sont visitées et pillées, les hommes frappés à coup de crosse. Vitres, meubles, portes sont brisés. Munch n'arrête ses hommes déchainés que pour poser sa question :
Où sont les terroristes ?
Le village se tait. Personne ne sait rien. Les hommes serrent les dents sous les coups; les femmes assistent en silence à la démonstration de terreur
J'emmène des otages, déclare enfin Munch, je reviendrai demain. Si l'un de vous ne s'est pas décidé à parler, ils seront fusillés.
Six hommes sont choisis au hasard.
Dans la matinée à quelques kilomètres de là un incident mineur en soi s'est produit, mais qui pourtant va s'avérer tragique de conséquence.
Un élément léger du génie allemand avait été chargé de baliser les chemins vicinaux qui longent la lisière de la forêt. Ce travail avait été observé par un résistant qui une fois le travail terminé a tourné les pancartes pour brouiller l'ennemi. Et c'est précisément que Munch a décidé d'emprunter pour gagner Mael-Pestivien où il a donné rendez vous au reste de sa compagnie qui, elle, prendra l'axe Callac Saint-Servais.
Il est 15 h 30, il pleut à torrent. Bernée par les poteaux sabotés, la traction cahote dans un chemin boueux et s'enfonce au cœur de la forêt. A l'arrière Munch fulmine après son chauffeur qui n'y peut rien. Enfin Munch aperçoit une ferme. Il s'agit de la ferme Ker Hamon.
A l'intérieur quatre parachutistes et deux résistants se chauffent à un feu de bois. Par prudence Munch a fait arrêter la voiture à une trentaine de mètres et le fracas de la pluie a couvert le bruit du moteur.
Les deux sous officiers dégainent leurs pistolets, ouvrent brusquement la porte et tombent en arrêt. Ils s'attendaient à tout sauf à trouver des soldats Alliés en uniforme. Au lieu de profiter de l'avantage que leur donnent les armes à la main, ils font demi-tour et s'enfuient vers la voiture.
Très vite des coups de feu partent de la ferme. Munch s'étale dans la boue, le sergent se retourne et décharge son parabellum qui permet à Munch de se relever. Ruisselants de pluie, maculés de boue ils s'engouffrent dans la traction qui démarre aussitôt. Le chauffeur retrouve son chemin et vient de passer le Bourgneuf en direction de Kerviou où il rejoindra la départementale.
Munch se venge sur "Joseph" en l'attrapant par les cheveux et en lui cognant la tête à plusieurs reprises
- Des parachutistes anglais ! La forêt grouille de parachutistes anglais ! Ils étaient une bonne vingtaine dans cette ferme.
- Ils étaient quatre rectifie le sergent, flegmatique.
La pluie a cessé et les Allemands croisent un paysan. La voiture s'arrête sur ordre de Munch qui en descend, tire quatre balles dans la tête du paysan sans raison, puis donne ordre de repartir.
Le sergent hausse les épaules.

Jour J + 4 . Le largage des renforts s'est effectué sans encombre. Les parachutistes se sont éparpillés dans la forêt de Duault par petits groupes; les F.T.P. se sont joints à eux. La base Samwest est placée sous le commandement du capitaine Leblond qui a sauté la veille.
L'incident de la ferme Ker Hamon a déclenché l'inquiétude, et Leblond et Botella ont interdit l'approche de la ferme à leurs hommes. Priés d'évacuer les lieux, les fermiers de Ker Hamon, un couple de vieillards ont courageusement refusé.
Hélas ! Ils entretiennent un accueillant feu de bois, possèdent quelques vivres, quelques bouteilles de vin et de cidre.
La quiétude du 9 juin incite un groupe de parachutistes et de F.T.P. à aller se chauffer et se détendre un instant dans la chaleur hospitalière du foyer breton.
Les parachutistes sont quatre : Le caporal-chef Taupin, les 2° classes Werry, Bourdon et Ruelle. Les partisans sont deux : Henri Ruppert et Nicolas.
Il est 7 heures du matin. Les trois camions de la compagnie Munch ont stoppé à l'abri à cinq cents mètres de la ferme. Une centaine d'hommes se déploient en tirailleurs, encerclent la ferme, et, pas à pas resserrent les mâchoires de la tenaille à moins de cinquante mètres de la bâtisse. Ils mettent en batterie des mitrailleuses lourdes.
A l'intérieur, les soldats et les fermiers cassent la croûte.
Soudain les mitrailleuses allemandes crachent au hasard. Une porte se détache, tombe sur Nicolas qui comme les autres s'est jeté à terre. La vaisselle brisée se répand avec fracas.
Werry est le premier à réagir. Il évalue la position d'une des mitrailleuses, dégoupille deux grenades qu'il lance par une fenêtre. Les autres ripostent aux armes lourdes par de courtes rafales de mitraillettes.
Les parachutistes tiennent plus d'une demi-heure en économisant leurs munitions, diminuant par force la cadence de leur tir au fil des minutes. Nicolas est tué le premier par une balle en plein front. Le caporal-chef Taupin atteint de trois balles continue de tirer; il reçoit quatre nouvelles balles, tombe sur le dos, survit dix minutes. Werry prend une balle dans la cuisse, Bourdo et Ruelle sont blessés à l'épaule et au flanc. Les fermiers sont morts.
Dehors Munch ordonne le cessez le feu. Un silence pesant fait place à l'enfer, aucun signe de vie ne parvient plus de la ferme. Un groupe de six soldats est désigné et s'avance prudemment. Munch les suit à un mètre. Les Allemands découvrent les trois parachutistes survivants qui baignent dans le sang et ont tiré jusqu'à leur dernière balle et lancé leur dernière grenade. Munch jubile. Trois prisonniers, c'est inespéré. Il examine les blessures. Lorsqu'il se penche sur Werry qui s'est fait un garrot, il est souriant. De toute ses forces Werry lance sa jambe non malade et atteint son but. L'adjudant grimace, porte les mains à ses parties, cassé en deux.. Il tombe pâle de douleur et de rage. Puis il se relève et tranche le garrot de la jambe blessée dont le sang se met à couler.
Munch hurle ses ordres. Les trois blessés sont tirés à l'extérieur. Pendant que quatre soldats partent en courant, un infirmier panse les blessures de bourdon et de Ruelle, puis au moment où il se penche sur Werry, Munch l'arrête d'un geste :
Laisse celui là ! Qu'il crève ! J'en aurai assez de deux à interroger.
L'infirmier pbéit.
Les quatre soldats reviennent porteurs de huit nourrice d'essence. Sur un geste de Munch, ils pénètrent dans la ferme et répandent le combustible sans s'occuper des corps qui restent. Brusquement Munch rejoint ses hommes, il s'empare d'une nourrice à moitié pleine, regagne l'extérieur, s'arrête près de Werry qui agonise mais est toujours conscient.
Quand les soldats sortent, Munch arme une Sturm Gewehr et vide le chargeur de la mitraillette sur la ferme qui s'embrase. Alors calmement il déverse le reste de la nourrice sur le corps de Werry. Munche fait un signe. Deux hommes attrapent Werry par les épaules et les pieds puis le balance dans le brasier de la ferme. Le corps s'enflamme avant d'avoir atteint le sol.. Ruelle et bourdon ont assisté, impuissants à la scène. Puis Munch hurle l'ordre de repli.

Botella et les sept hommes de son groupe sont à moins d'un kilomètre de Ker Hamon lorsque les premiers coups de feu se font entendre.
- C'est la ferme, déclare Botella. Il y a au moins une compagnie, tout ça pour un couple de vieillards.
- Mon lieutenant, interrompt Litzler, je crains qu'il y ai quatre gus à nous dans la ferme.
- Quoi ? J'en ai interdit l'accès !
- Je sais mon lieutenant, mais Taupin est parti avec trois hommes et deux partisans. Il m'a dit qu'il ne faisait qu'aller et venir pour le ravitaillement. J'ai essayé de le dissuader. Il m'a traité de gonzesse. Il faut y aller mon lieutenant, ils vont se faire massacrer !
- Et vous suggérez que nous nous fassions massacrer avec eux pour arranger les choses ! hurle Botella. Mais vous êtes tous devenus cinglés. Ca fait trois ans qu'on vous entraîne et vous agissez comme des boy-scouts arriérés. Par leur désobéissance ces quatre crétins mettent en jeu la vie d'une centaine de leurs camarades, et ce qui est plus grave, l'issue de notre mission. S'ils en sortent, je les ferai traduire en conseil de Guerre !
- On y va tout de même mon lieutenant ?
Botella change de ton. L'amertume laisse place à la colère.
- Vous savez bien que s'il y avait une chance sur mille, je la tenterais ! Tout ce que nous pouvons faire, c'est tendre des embuscades sur le chemin de retour des Allemands. S'ils tiennent assez longtemps, nous aurons peut être le temps de placer le dispositif
Botella déplie une carte par terre et tombe à genoux :
- Voici la ferme explique-t-il. Je suppose que les Allemands sont motorisés, la présence d'armes lourdes le confirme. Ils ont donc utilisé ce chemin pour parvenir à la ferme et l'encercler. Logiquement, c'est par là qu'ils évacueront. Je me porte ici en lisière de forêt. Deux F.M. bien placés et l'effet de surprise doivent suffire. Litzler, vous vous porterez ici : si les allemands se replient, c'est par là qu'ils passeront.
- Ou par là mon lieutenant, fait observer Litzler en pointant son doigt sur une veine de la carte.
- C'est juste, avant d'occuper votre position, prévenez le lieutenant Lasserre d'y tendre un piège et pour plus de sureté, que l'adjudant Metz et ses hommes s'embusquent ici. Prenez Jojo. Je conserve Charlot. Faites vite, tout en dépend !

Le groupe Botella est efficacement embusqué au point prévu lorsque le silence revient, témoignant que toute résistance a cessé à la ferme.. Sans un mot, les parachutistes se regardent et pensent à leurs compagnons.
Le mousse Prigent essuie la crosse de son fusil mitrailleur à l'aide d'un foulard de soie taillé dans un parachute. Aux quatre coups secs du pistolet de Munch, les parachutistes sursautent, n'arrivant pas à comprendre leur signification.
- Ca crame mon lieutenant, ils ont foutu le feu les ordures.
- Tenez-vous prêts et taisez-vous.
Le premier camion geint en première. Botella ne s'est pas trompé. Les boches vont donner droit dans l'embuscade. Les mains se crispent sur les crosses des armes. Le premier véhicule apparaît, s'avance lourdement, mais derrière lui, c'est le vide. Botella peste. Il aurait dû s'en douter, les Allemands savent faire la guerre. Ils ont laissé une cinquantaine de mètres entre leurs camions.
- Ne tirez pas avant mon ordre. Laissez passer le premier siffle Botella. Concentrez le tir sur les deux premiers véhicules.
C'est un carnage. L'effet de surprise est tel que les allemands ne peuvent même pas évacuer leurs véhicules qui sont criblés par un feu croisé. Les bâches de toile qui recouvrent l'arrière sont déchiquetées. Le chauffeur du premier camion bascule sur son volant; il s'agrippe à l'interrupteur des phares qui s'allument, puis le réservoir explose et le véhicule s'embrase.
Du second véhicule, quatre soldats sont parvenus à s'évacuer; ils ne pensent pas à se battre, ne cherchant qu'à fuir. Ils sont abattus dans leur course.
Cent mètres derrière, le troisième camion a le temps de stopper et de repartir en marche arrière. Dans sa hâte d'échapper à l'embuscade, le chauffeur emboutit l'avant de la traction de Munch qui suivait. Munch, le sergent et le chauffeur abandonnent le véhicule inutilisable.
- Pousse tout hurle Munch en direction du chauffeur du camion.
Le 5 tonnes Mercèdes est à peine gêné per le poids de la voiture folle qui se tourne en travers et se renverse sur le bas côté, laissant la voie libre au camion.
- Passez derrière la ferme ordonne Munch, nous allons rejoindre nos lignes à travers bois.
En courant, il s'engouffre dans la forêt, suivi par le sergent et le chauffeur.
Le troisième camion fait demi-tour devant la ferme incendiée. L'air est irrespirable. Le camion s'approche dangereusement des flammes. Les hommes toussent, pleurent, enfouissent leur tête dans leur bras et cherchent un filet d'air. Au bord de l'asphyxie, le chauffeur emprunte derrière la ferme le sentier qui s'engage dans la forêt. Il a juste le temps de respirer trois bouffées d'air avant de tomber dans la seconde embuscade, celle du sergent Litzler.
Pour Litzer, ça va être un jeu, un véritable tir aux pigeons : un seul camion de soldats aveuglés par leurs larmes, handicapés par les quintes de toux qui les secouent.
Alors c'est le drame, du camion parvient un hurlement :
- Arrêtez nom de Dieu ! On est là ! Arrêtez ! Arrêtez !
Aussitôt Litzler ordonne le cessez le feu. Les Allemands en profitent. Ils sautent du camion et gagnent le bois, entraînant Ruelle avec eux. Il n'est plus question de chasseurs et de proies, mais de deux groupes bien armés, disposant des mêmes ressources, des mêmes abris.
Il est trop tard lorsque Litzler réalise son erreur, et il n'a même pas sauvé la vie des prisonniers. La faiblesse provoquée par sa blessure empêche Ruelle de suivre. Un soldat s'en débarasse en l'achevant d'une balle dans la nuque. Au cours de l'accrochage qui suit, deux parachutistes sont tués sur le coup. Litzler est atteint d'une balle dans la poitrine. Le sergent paie de sa vie, son réflexe d'humanité et de camaraderie.
Personne ne s'est aperçu que deux hommes n'ont pas évacué le camion; Bourdon le parachutiste français que sa blessure au flanc paralyse, et un Allemand (un tout jeune garçon de seize ans tout au plus)
L'effroi a déclenché chez l'adolescent une crise nerveuse. Depuis plusieurs minutes il vibre, les yeux exorbités. Assis sur la banquette de bois, il fixe Bourdon couché à ses pieds. Brusquement le jeune garçon se détend, dégaine son poignard et tranche la gorge du parachutiste. Debout, il reste prostré, contemplant son œuvre puis brusque ment il s'assoit sur le banc, cale la crosse sur le parquet du camion, appuie sa tête sur le canon de l'arme qu'il déclenche. La balle traverse son crâne proprement; il meurt dans cette position.
En lisière de forêt Botella est persuadé que le groupe Litzler a exterminé le troisième camion. Il s'apprête à donner l'ordre de décrocher lorsqu'une estafette arrive, porteuse d'un message du capitaine Leblond :
" Les postes d'observations signalent que des renforts massifs d'Allemands s'apprêtent à pénétrer dans le bois : Des positions de combat doivent être trouvées ".
A son tour Botella désigne un homme chargé de transmettre les consignes au groupe Metz et Litzler (dont il ignore la blessure) et Lasserre.
De nouveaux points d'embuscade sont mis en place, les armes sont rechargées, les munitions acheminées en hâte, et de nouveau l'attente commence.
Botella s'est embusqué dans un fossé providentiel. Les fusils mitrailleurs sont masqués par de hauts herbages. Derrière lui, il y a la forêt qui permettrait un éventuel repli. Devant, dans son axe de tir, un immense champ nu. Les parachutistes sont décontractés; ils fument tranquillement; ils ne risquent rien. Il faudrait un quart d'heure à un coureur à pied pour franchir l'espace nu qui se trouve devant eux.
Et pourtant l'inimaginable se produit. Botella n'en croit pas ses yeux, à l'autre bout du champ une rangée de camions amène la Wehrmacht. Cent cinquante hommes, peut être deux cent, évalue le lieutenant, les jumelles vissées aux yeux;
Les Allemands se disposent en ligne, avancent lentement. La lenteur de la progression allemande permet à Botella d'étendre son dispositif.
- Que personne ne tire avant moi ! Faites passer la consigne ! ordonne-t-il
Alors il laisse approcher la proie. Cette cible horizontale, géante, qui se découpe avec une netteté croissante.
Les Allemands ne sont pas à plus de trente mètres lorsque Botella ouvre le feu à la mitraillette, atteignant trois soldats, et aussitôt, c'est le carnage, l'hécatombe. Les fusils mitrailleurs crachent la mort à une cadence hallucinante. Les Français sont dix fois moins nombreux, mais leur ennemi n'a aucune chance, il ne cherche même pas à riposter. Tout ce qu'il veut c'est fuir, trouver un abri qui n'existe pas.
Le camp est jonché de cadavres, d'agonisants, de blessés qui tentent de s'éloigner en rampant. Dans les rangs des parachutistes, l'excitation est à son comble. Les hommes se sentent invincibles, invulnérables. Il faut le sang froid et la science militaire de leurs chefs pour calmer leur enthousiasme. Certains s'exposent inutilement pour poursuivre des fuyards.
Le lieutenant a rejoint Botella. Les deux officiers cherchent à analyser la situation sans fièvre.
- C'est inimaginable ! Ils sont fous !
- Je ne pense pas que ce soit tellement incroyable, remarque Botella. Ils ne savaient pas, ne pouvaient se douter. Ils pensaient à quelques petits groupes camouflés en forêt. C'est pourquoi, ils ont employé le moyen le plus rapide pour y pénétrer et quadriller. Ils ne savaient pas. Seulement, maintenant, ils savent.
-Vous pensez que nous allons avoir droit à une autre musique ?
- Une toute autre musique sans aucun doute.
Sous les ordres du capitaine Leblond, tout le dispositif est changé. Les parachutistes et les partisans attendent l'assaut des renforts allemands qui, ils en sont persuadés, ne tardera pas à se produire.

C'est vers 15 heures que les premiers mouvements ennemis sont décelés. Cette fois, c'est du dur : des compagnies entières se groupent, cherchent à encercler la forêt. Il en arrive de partout. Les Allemands sont au moins vingt fois plus nombreux que leur proie, et pourtant la bataille va durer plus de quatre heures.
Les parachutistes et les partisans provoquent de nouveau une hécatombe dans les rangs des Allemands, qui pas çà pas les étreignent, resserrent les mâchoires de la tenaille, selon un plan précis qui ne pèche que par le mépris des vies humaines. On sent que les Allemands veulent être maitre de la forêt avant la nuit, et cela, quel qu'en soit le prix.
Aux alentours de 17 heures, le groupe de Botella est sur le point d'être débordé. C'est la quatrième fois qu'il se replie et les coups qu'il porte à ses assaillants paraissent sans effet. Les Allemands semblent sortir de partout, bondissant d'arbre en arbre, progressant vers eux mètre par mètre.
Botella se trouve à l'avant de son groupe. Il recharge sa mitraillette, se retourne et hurle en direction de ses hommes.
- Repliez vous d'au moins cent mètres ! Cherchez des abris ! Je vous rejoins !
Puis le lieutenant tire en direction des Allemands qui s'apprêtaient à suivre. Il lance deux grenades, incitant l'ennemi à moins de témérité, permettant aux parachutistes de décrocher.
Pendant plusieurs minutes, Botella tire encore puis il bondit dans l'espoir de gagner les nouvelles positions. Alors une rafale l'atteint à la cuisse, une balle sous le gras de la fesse, deux autres plus bas. Le lieutenant s'écroule, rampe derrière un arbre, lâche une nouvelle rafale en direction des allemands pour bien leur prouver qu'il est encore vivant. Sa jambe blessée est paralysée, il perd son sang, ses forces l'abandonnent. Il ne lui reste plus qu'une issue : vendre chèrement sa peau ce qui permettra à ses hommes de respirer. Il se retourne, essaie de situer la position des siens et aperçoit un homme qui bondit d'abri en abri avec une agilité de Kangourou.
- J'ai donné l'ordre de repli hurle Botella. Fous le camp, ça ne sert à rien.
L'homme poursuit son avance.
- Botella crie à nouveau :
- Fous le camp ! C'est un ordre ! Fous le camp !
Sourd le coureur poursuit son avance. Autour de lui, les balles crépitent, mais derrière, la section des parachutistes le couvre.
Botella, lui aussi, tire en direction de l'assaillant. Derrière lui l'homme le rejoint
- Ca va te couter cher, grince Botella. Refus d'obéissance au feu.
- Ca va me coûter que dalle réplique le gars, parce que je suis pas soldat !
Botella s'aperçoit seulement que c'est "Charlot", le titi dont personne ne voulait.
- Si vous vouliez me donner des ordres, fallait m'engager. C'est pas faute de vous l'avoir demandé.
Charlot charge le lieutenant sur son dos, et en rampant parvient à s'éloigner, et en restant dans l'axe d'un arbre protecteur; puis il trouve un nouvel arbre, un nouvel axe, passe la compagnie embusquée, se relève, soulève le lieutenant, le bloque sur ses épaules et le porte à travers la forêt vers un abri fait de parachutes tendus qui sert d'infirmerie.
Botella est allongé aux côtés du sergent Litzler qui agonise et du lieutenant Lasserre dont la poitrine a été traversée par une balle. Le docteur Sassons, médecin parachutiste, leur donne les premiers soins, fait un garrot, un pansement, administre une piqûre de morphine.
Charlot est assis aux côtés du lieutenant, la tête à hauteur des genoux. Il explique :
- C'est pas la peine que j'y retourne, j'ai plus de munitions. J'avais onze cartouches, je les ai tirées, et puis c'était du plomb à perdreaux.
Botella trouve la force de sourire : C'est vrai qu'il a refusé d'enrôler et d'armer ce gosse qui vient de lui sauver la vie au péril de la sienne.

Vers 18 heures, un groupe arrive à l'abri, précédé par le capitaine Leblond. Les hommes sont hagards, harassés, maculés de boue. Ils se laissent tomber sur place, les yeux vides. Leblond n'est pas plus brillant. Il se baisse, constate que Botella et Lasserre sont conscients, Litzler toujours dans le coma. Le capitaine Leblond fait un effort pour ne pas baisser les yeux en parlant :
- Je viens de recevoir l'ordre d'évacuer Samwest sur Saint Marcel, la base du Morbihan, annonce-t-il.
- Vous pourrez passer interroge Botella ?
- Il semble qu'il y ai une brèche à l'ouest, dans le dispositif des boches. Après, on se démerdera par petits groupes pour traverser la Bretagne. Oh; ce n'est pas joué, mais ce sont les ordres, et pour une fois, ils semblent cohérents.
Leblond marque une hésitation, puis semble faire un effort surhumain.
- Ecoutez Botella.
- Heh, ne vous fatiguez pas, mon capitaine. Je sais parfaitement que vous ne pouvez pas vous encombrer de nous. Laissez tomber la corde sensible, vous avez mieux à faire. Si on commence à s'apitoyer sur nos sorts respectifs, on ne s'en sort plus. Et puis, je ne vous vois pas tellement plus beau que nous ! Allez, au revoir et bonne chance !
Leblond serre la main de Botella et de Lasserre, puis son regard se pose sur Litzler qui râle irrégulièrement.
- Vous voulez qu'on le transporte plus loin ?
- Laissez le mourir entre nous. Qu'est ce que ça change ?
- Et celui là interroge Leblond en désignant Charles Moreau qui n'a pas bougé.
C'est "Charlo", le partisan qui m'a ramené.
- Je reste avec vous mon lieutenant annonce Charlot.
- Merci mon gars, réplique Leblond, je te proposerai pour une citation
- Mon capitaine interrompt Botella. Une faveur avant votre départ.
- Tout ce que vous voulez mon vieux
- J'ai refusé d'enrôler Moreau chez nous. Depuis il a fait ses preuves. Alors faites en un S.A.S. , il le mérite.
- Accordé Botella.
- Tout de suite mon capitaine.
- D'accord, tu peux te considérer comme un des nôtres Moreau. Tu signeras plus tard.
- Maintenant mon capitaine, ordonnez lui de vous suivre et de me foutre la paix
- Tu as entendu Moreau ! Exécution !
- Allez Charlot, casse toi ! ajoute Botella. Et merci ! Va te faire tuer ailleurs.

La nuit est superbe sous la soie transparente des parachutes. Botella a les yeux fixés sur le croissant de lune qui se dessine phosphorescent. Jusqu'à minuit les Allemands ont fouillé la forêt. A plusieurs reprises, les blessés les ont entendus tout proches; par miracle, ils n'ont pas été découverts.
A l'aube, Botella s'est assoupi, Lasserre le réveille :
- Je crois que Litzler vient de passer, vieux.
Botella ferme les yeux du sergent et le recouvre de la soie bariolée
Botella ouvre les yeux vers 11 heures. Deux gamins d'une dizaine d'année sont à l'entrée de l'abri et les observent bouche bée. Botella veut leur parler mais ils détalent avant.
19 heures, la lumière baisse, mais rien ne s'est produit de l'après midi. Les deux hommes ont bu quelques gorgées d'eau et mangé quelques biscuits. Mais depuis un instant ils se taisent. Quelqu'un marche autour de leur abri. Botella arme son colt après l'avoir enveloppé de la soie de son parachute pour étouffer le cliquetis. Et puis il pense rêver.
Une jeune fille se tient droite dans l'ouverture. Timidement elle sourit. Elle doit avoir une vingtaine d'années. Botella l'observe et a l'impression que ce n'est pas une paysanne malgré ses vêtements grossiers, son pantalon de velours serré dans ses bottes de caoutchouc.
- Mon Dieu ! Qui êtes vous donc ?
- Ne parlez pas. Economisez vos forces. Ne craignez rien chuchote la jeune fille. Mon nom est Edith Moquet. Je vais aller chercher du secours. Attendez moi et ne désespérez pas.
A 1 heure du matin, Botella et Lasserrent commencent à perdre espoir lorsqu'ils perçoivent le bruit d'un moteur. Un véhicule s'approche et semble venir vers leur abri.
Une fois encore, ils s'emparent de leurs pistolets, les yeux rivés sur l'éclair intermittant d'une lampe électrique qui fouille la nuit.
- N'ayez pas peur, c'est moi, à la prudence d'annoncer Edith Moquet avant de se glisser sous l'abri.
- Voici le docteur Lebreton, mon beau frère. Nous avons trouvé une camionnette et nous allons vous transporter dans un lieu sûr
- Je m'occuperai de vos blessures après interrompt le docteur. Nous avons apporté une civière, ces deux hommes vont vous porter au véhicule. Nous reviendrons ensevelir votre malheureux compagnon.
- Vous savez ce que vous risquez docteur ? Vous aussi mademoiselle ?

La camionnette à gazogène roule péniblement. Les fugitifs ont passé Saint-Servais et Maël-Pestivien. La route est absolument déserte. Maintenant ils roulent dans un sentier, empruntent une voie à peine tracée à travers bois et s'arrête en bordure d'un ruisseau devant un moulin en ruine.
- Il appartient à ma famille explique le médecin. Personne n'y vient jamais. Vous
serez ici en totale sécurité.
Lebreton et Edith Moquet avaient préparé une pièce relativement intacte, installé deux matelas, des draps, des couvertures. Les parachutistes sont allongés. Lebreton examine alors leurs blessures. Edith l'éclaire à l'aide d'une lampe portative.
- Il s'en sortira annonce Lebreton après avoir examiné Lasserre
- Je ne peux rien pour vous dit-il à Botella après l'avoir examiné. Je crains qu'il faille vous amputer, sinon je crains la gangrène.
- Je prends le risque docteur, je tiens à ma jambe.
- Ce n'est pas si simple. Il faudrait de toute façon réduire la fracture, et je ne suis pas chirurgien.
- Alors, vous pouvez encore moins m'amputer ?
- Hélas !
- J'ai un camarade de faculté qui est chirurgien à l'hôpital de Saint-Brieux. Il faudrait y aller, le décider annonce Lebreton comme s'il se parlait à lui-même.
- Rivoualan ! Je vais y aller interrompt Edith Moquet. En vélo j'en ai pour quatre heures, je le déciderai.
Elle revient dans le début de l'après midi du lendemain. Le docteur Rivoualan n'a pas hésité. Il a chargé le vélo d'Edith à l'arrière de sa 401 Peugeot et s'est tout de suite mis en route.
Botella est opéré, plâtré. Il sauvera sa jambe
Jusqu'à la Libération, Edith Moquet servira d'infirmière aux deux blessés. Elle viendra chaque jour les ravitailler, leur donner des nouvelles, les distraire par de joyeux bavardages.
Au Régiment, Botella et Lasserre étaient considérés tombés au combat lorsque parvint la miraculeuse nouvelle de leur survie.
Le combat de Duault s'est poursuivi jusque vers 18 heures. Le capitaine Leblond avait donné l'ordre de disperser la base vers 14 heures, et l'opération s'est exécutée par groupes de 6 à 10 hommes avec comme lieu de rendez vous un point situé à 16 kilomètres de Sérent dans le Morbihan pour rejoindre Dingson (Saint Marcel).
Ils y sont parvenus le 18 juin, quelques heures avant l'attaque allemande du camp de Saint Marcel.

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Message  Panzerfaust Mar 13 Oct 2009, 22:31

Merci Logico, pour tes messages à propos des SAS. A tout hasard en as-tu connu?
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Message  Logico Sam 17 Oct 2009, 22:34

A ta question Panzerfaust, ma réponse est non. En général, ils restaient groupés entre eux pour leurs actions. Eventuellement ils prenaient contact avec les chefs de groupe résistants des régions où ils devaient agir et se faisaient accompagner d'un résistant de la région pour leur servir de guide.

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