Bretagne : Occupation - Libération
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Avec Louis PETRI en Normandie

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Message  Logico Dim 05 Avr 2009, 10:19

Avec Louis Pétri en Normandie

C'est à Avranches qu'un petit groupe, autonome tout d'abord, sous le nom de " Valmy ", a été constitué par Pierre MIGNON et les frères BARBIEUX, auxquels vient se joindre en juillet l'étudiant Bernard LEBŒUF.
A la même époque. Mme HAMEL, née Louise MOREAU, institutrice et secrétaire de Mairie à Saint-Brice-sous-Avranches, fabrique, aidée de son mari, faux cachets et fausses cartes d'identité pour les réfractaires. Elle transmet, par l'intermédiaire de l'instituteur de Saint-Osvin, Georges DUBOIS, les renseignements sur l'activité de l'ennemi à son collègue de Saint-Martin-de-Landelles, Jean-Baptiste ETIENVRE, du mouvement " Libération-Nord ", constituant ainsi un nouvel exemple de l'interpénétration de groupes issus d'une origine différente.
A Avranches, en août 1943, un groupe spécialisé dans la fourniture des fausses cartes d'identité s'est constitué, dirigé par Octave FEUILLET, agissant sous les ordres du chef des F.T.P., Louis RENAULT. Il s'adjoint Bernard PRIOLET, étudiant, clerc de notaire, réfractaire au S.T.O. Marcel TABUR (de l'O.C.M.) engage celui-ci à accepter d'être requis par le Commissariat de la Main-d'œuvre à Saint-Lô, afin de saboter les départs de travailleurs pour l'Allemagne, en leur fournissant, en liaison avec François DORE, employé au Génie Rural, à Saint-Lô, les faux papiers indispensables. Environ 600 pièces seront remises à Octave FEUILLET pour être à la disposition de Léon PINEL (Jules), responsable départemental du Mouvement, qui constitue un dépôt de ces faux documents à Saint-Michel-de-Montjoie, chez Alexandre HILLIOU.
C'est à Saint-Hilaire-du-Harcouët que JAOUEN (Gilbert), responsable régional, a décidé de confier à Julien LAMANILEVE, la direction des F.T.P. de la contrée, dont le ressort s'étend aux groupes de Saint-James, de Saint-Hilaire, et de Fougères. Julien LAMANILEVE a été détaché de Bretagne à la Normandie par le Commandant Louis PETRI
Cette nouvelle organisation incite le jeune Georges LEGOURD du groupe " Libération-Nord " de Saint-James, dont le frère Édouard appartient au groupe de Fougères. à demander à son chef, le docteur MOTHAY, sa mutation à celui de Saint-Hilaire-du-Harcouét, ce qui a lieu en septembre.
A la même époque, le groupe " Action " de Mortain est constitué sous la direction d'Eugène HAMEL, ainsi que celui de Montand, sous celle de LANSONNEUR.
C'est au cours du dernier trimestre de l'année 1943 que l'activité des groupes " Action " du Front National, les F.T.P., va s'intensifier, prendre de l'ampleur, et par des attentats spectaculaires, inquiéter l'ennemi et encourager les populations à la Résistance.
En octobre, Louis RENAULT, chef des F.T.P. d'Avranches et Marcel LUCAS, chef de " Libération-Nord ". ont un rendez-vous sur la route de Saint-Quentin avec JAOUEN (Gilbert), afin de constituer un groupe armé, chargé de saboter. par tous les moyens, la machine de guerre allemande, en recrutant des hommes sûrs, déterminés et braves. Avant la fin du mois, le groupe a engagé :
- Paul HAMEL, fonctionnaire des Finances et sa femme Louise MOREAU, secrétaire de Mairie, institutrice, dont le domicile à l'école de Saint-Brice-sous-Avranches offre un lieu propice pour tenir des réunions clandestines et pour cacher des armes.
- André HAY, qui travaille à l'usine électrique de Vezins, et sa femme Suzanne RENAULT, sœur de Louis.
- Lucien DUCLOS, transporteur, qui, très vite, a obtenu l'adhésion de Mme JEHAN, marchande de chaussures à Avranches, à qui il présente le délégué départemental Léon PINEL (Jules). et le nouveau chef du groupe d'" Action " des F.T.P., le jeune Jean TURMEAU (Alfred). Avec empressement, Mme JEHAN met sa maison à la disposition de ces chefs qui y trouveront gîte et couvert.
Au début de novembre, Jean TURMEAU qui se déplace dans toute la région, y établit son quartier général, entreposant dans la cave de sa logeuse des paquets de tracts fabriqués à Marcilly par Joseph GARNIER, des mitraillettes dissimulées dans un tas de bois de chauffage, de la dynamite cachée dans une boîte à chaussures.
Tandis qu'en accord avec Gustave MOULIN, l'instituteur Louis PINSON constitue en octobre avec Gustave LOUAISEL et Louis DUVAL le groupe F.T.P. de Brécey, Alphonse DAVY (Darvillers) et son cousin Fernand DAVY. de Pontorson, sont engagés, le 25 octobre, par le nouveau chef militaire régional Jean TURMEAU, qui leur donne l'ordre de rejoindre le groupe dit
Maquis de Sainte-Pience ", organisé par le mouvement " Libération-Nord ". Ils y arrivent le 2 novembre et se mettent aux ordres de leur nouveau chef, Émile CUNY, chauffeur mécanicien, militant de la région parisienne, camouflé comme jardinier dans la propriété de M. PLAUT.
En novembre, Louis PÉTRI (Roland TANGUY), chef des groupes F.T.P. de MAINE-NORMANDIE-BRETAGNE, donne l'ordre à Julien LAMANILEVE, chef régional, installé à Saint-Hilaire-du-Harcouét, de se procurer une voiture automobile avec l'essence nécessaire afin d'assurer des liaisons rapides entre les groupes.
C'est Georges LEGOURD qui, responsable du matériel, est chargé de cette difficile mission. Dans une remise lui appartenant à Saint-James, il stocke, non seulement les tracts, les journaux clandestins, les fausses cartes d'identité et les faux tampons encreurs, mais aussi, dans l'attente de pouvoir disposer d'une automobile, de l'essence qu'il récupère dans les auto-chenilles allemandes stationnées dans un garage voisin.
C'est au mois de décembre que se déploie la plus grande activité dans les groupes F.T.P., marquée par les sabotages des voies ferrées minutieusement organisés par Jean TURMEAU (Alfred). A cet effet, dès le 1er décembre, Louis RENAULT (Léon) engage son voisin Georges LOURDAIS (Isidore), artisan peintre, qui s'entoure d'hommes résolus : Victor FLEURY, de Taillepied, René BLANDIN, le jeune Bernard LEBŒUF. En paralysant le trafic ferroviaire de l'ennemi, il s'agit de créer chez les Allemands un climat d'insécurité atteignant à la fois, leur potentiel de guerre et leur moral. Renseignés par les employés de la S.NC.F., résistants, les F.T.P. ne s'attaqueront qu'aux trains transportant des troupes ou du matériel allemand.
Le premier sabotage a lieu dans la nuit du 4 au 5 décembre. entre 3 h 47 et 4 h, au lieu-dit " La Mare Giffard ", au Tanu, à 3 km de Folligny, sur la ligne de Paris-Granville, sous la direction de Jean TURMLAU. Après avoir neutralisé les garde-voies requis, les F.T.P. procèdent au déboulonnement des rails. Il y a de gros dégâts : la locomotive et douze wagons d'un train de marchandises déraillent. Les voies sont obstruées jusqu'au lendemain soir à 18 h 30, mais on déplore la mort du mécanicien.
Le même groupe réussit, le 9 décembre, à 4 heures, à provoquer à Sainte-Cécile, au pont de la Cavée, sur la même ligne, un nouveau déraillement. La machine et huit wagons d'un train de marchandises se renversent, d'autres wagons déraillent deux soldats allemands sont tués. Les deux voies principales sont obstruées jusqu'au lendemain à 6 heures).
C'est au début de décembre qu'arrive le délégué politique du Front National pour le Département de la Manche, René BERJON (Émile) venant d'Îlle-et-Vilaine. Sur demande d'Émile CUNY, il est hébergé pendant quatre mois chez le cultivateur Victor LECOUSTRE au Luot, mais aussi, au cours de ses déplacements, chez les époux HAMEL, à Sainte-Brice-sous-Avranches. ou. par l'intermédiaire de GARNIER, chez le cultivateur FOUILLARD à Marcilly. Quant à Jean TURMEAU. il trouve asile, sur demande de Georges LOURDAIS, à Sainte-Pience, chez Mme CHENU, restauratrice, membre du mouvement " Libération-Nord ".
A Avranches, fin décembre. Georges LOURDAIS (Isidore) a engagé le mécanicien, entrepreneur des carrières, Jacques MANSUY qui forme un groupe d'" Action " avec Alphonse DAVY, son cousin Fernand DAVY, Gaston LEBARBIER, récemment évadé de la prison de Dinan, Raymond CHIVET, d'" Action P.T.T. " qui fera connaissance, au début du mois suivant, de Jean TURMEAU. Le juge d'instruction Jack BLOUET, qui habite près de MANSUY, est également membre du groupe qu'il renseigne sur les enquêtes menées par la police allemande après chaque attentat.
Le groupe de Brécey, sous la direction du chef cantonal Gustave MOULIN et de Louis PINSON, chef du groupe " Action ", s'agrandit en tin d'année par l'adhésion de l'instituteur Georges COCONNIER, chargé de la rédaction et de la diffusion des tracts, et par celle de Joseph PO(JLNAIS, mécanicien, qui recrute plusieurs camarades dont Gustave LOUAISEL et les frères BESNIER, garagistes. Il est en liaison avec le groupe de Saint-Hilaire-du-Harcouét, dirigé par Louis BLOUET, rédacteur du journal clandestin " Le Patriote Bas-Normand ", qui en assure la diffusion. Des réunions secrètes du groupe se tiennent régulièrement, soit chez Victor LEVEQUE, cultivateur à Vimy, soit chez Mme LHOMET, auxquelles assiste parfois le chef de secteur Julien LAMANILEVE.
En décembre, à Villedieu, sur l'initiative d'Émile CUNY, un groupe de F.T.P. est en voie de constitution. Un contact a été pris avec Georges GOFFAUX, employé, puis avec le plombier Raymond MANCEL qui engage le mécanicien Roger LEI.AISANT. Mais l'arrestation, le 25 décembre, de Joseph ROSSI, porteur de tracts, retarde la création du mouvement.
Ainsi, malgré les pertes sévères subies par le Mouvement en mai 1943, le Front National " et son organisation armée, les F.T.P., sont fortement organisés et solidement implantés dans plusieurs cantons du sud de la Manche. En outre, des liaisons de plus en plus nombreuses s'établissent avec d'autres organisations. particulièrement avec " Libération-Nord ". qui se concrétiseront l'année suivante sous le sigle des F.F.I. (Forces Françaises de l'Intérieur).

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Message  Logico Dim 05 Avr 2009, 10:21

LE FRONT NATIONAL ET SON ORGANISATION ARMÉE :
LES FRANCS-TIREURS ET PARTISANS (F.T.P.) :

Ce mouvement, si durement éprouvé au printemps de 1943, a eu beaucoup de mal à se reconstituer. Seules, les régions d'Avranches et de Mortain avaient conservé une organisation intacte. Le rôle du nouveau chef départemental. Léon PINEL (Jules), qui a succédé à Robert COLLEATTE, fusillé le 20 septembre 1943, est de renouer et de renforcer les contacts dans cette zone : à Brécey, avec Gustave MOULIN, à Coulouvray-Boisbenâtre avec l'instituteur JUHUE, à Sainte-Pience, avec Émile CUNY (également affilié à Libération-Nord) et Roger DANJOU, à Saint-Osvin avec l'instituteur DUBOIS, beau-frère de J.-B. ETIENVRE, de " Libération-Nord ", avec Joseph GARNIER, propriétaire à Marcilly, avec TIIOMANN, menuisier et débitant à Saint-Pair, avec ROUSSEL à Carottes et Roland l'ORÉE à Saint-Michel-de-Montjoie.
Par Marc FEUILLET d'Avranches et Jean MARIE de La Haye-Pesnel, il établit des liens avec l'O.C.M. et son réseau " Centurie ".
Dès le début de l'année, Raoul SAINTELLIER, responsable technique interrégional, renoue des relations à Villedieu, avec l'artisan granitier Roger LE CANN qui, depuis l'arrestation de COLLEATTE, était isolé du Mouvement. Par ailleurs, le docteur Albert MOTHAY, chef du groupe " Libération-Nord " de Saint-James, est en relations avec des militants d'Ille-et-Vilaine : Louis PETRI (Loulou) et Mlle BOGNARD dirigeant les groupes F.T.P. Il est désigné par eux pour organiser un groupe armé, en accord avec " Libération-Nord. ".
Tous les groupes F.T.P. de la Manche-Sud sont sous les ordres du chef régional Jean TURMEAU (Alfred) et continuent à faire preuve d'une activité sans relâche.

Sur les voies ferrées :
Les sabotages, opérés avec succès en décembre, continuent de plus belle. La nouvelle année est célébrée par un sabotage sur la voie ferrée, au lieu-dit La Croix Verte ", commune du Val Saint-Père, amenant le 1er janvier, à 8 h. 45, le déraillement de la locomotive et de trois wagons d'un train de ravitaillement et, malheureusement, blessant le conducteur de la machine. Les voies sont obstruées pendant quatre jours. L'équipe de sabotage comprenait cinq hommes sous les ordres de Jean TURMEAU : Georges LOURDAIS, Louis RENAULT (Léon), Jacques MANSUY (Michel) et Louis MORAZIN (André). dont deux dévissaient les tire-fonds et les éclisses, deux autres montant la garde de protection.
Une nouvelle opération est montée le 5 janvier sur la même ligne, cette fois au nord d'Avranches, au lieu-dit " La Fauvellière " entre Lolif et Marcey, provoquant le déraillement, par déboulonnage de la voie, d'une machine et de 51 wagons. Le mécanicien et le chauffeur sont indemnes. Les deux voies sont arrachées sur 150 mètres et toute circulation est interrompue pendant trois jours. A l'équipe précédente s'étaient joints Fernand DAVY et André HAY.
Toujours sous les ordres de TURMEAU, une autre équipe de F.T.P. comprenant Marius POREE, Jules RICHARD, André BLOUFT, Roger COLAS et Alphonse DAVY, utilisant la même méthode, provoque, le 11 janvier, le renversement d'une locomotive remorquant 14 wagons chargés de charbon, près d'un pont à Saint-Aubin-des-Bois, à la limite du Calvados et de la Manche, sur la ligne Paris-Granville.
Le 17 janvier, à Lolif, au lieu-dit " La Chatouillerie ", un nouveau sabotage par déboulonnage d'un rail, effectué par l'équipe d'Avranches et Fernand DAVY provoque le déraillement d'une machine haut le pied. Le mécanicien et le chauffeur sont saufs, mais la voie est arrachée : le trafic est interrompu pendant 24 heures.
Dès le lendemain, Jean TURMEAU et ses compagnons, dont Jules RICHARD et Fernand DAVY, sont à Sainte-Cécile, près de Villedieu, et sabotent la ligne Paris-Granville par la méthode habituelle. Une locomotive et six wagons de marchandises déraillent : obstruction des deux voies jusqu'au lendemain soir.
Il est à noter que, depuis les premiers attentats, les Allemands ont requis des civils pour garder les voies ferrées de jour comme de nuit. Les équipes de sabotages doivent donc, avant chaque opération, annihiler toute velléité de résistance de ces garde-voies, ce qu'ils font en les obligeant, par persuasion ou sous la menace des armes, à abandonner leur service et à se laisser ligoter par les saboteurs. Les garde-voies sont parfois arrêtés et condamnés par l'ennemi à plusieurs mois de prison.

A LA CENTRALE ÉLECTRIQUE :
Sur l'ordre de l'interrégional de Normandie-Bretagne des F.T.P., les barrages alimentant la région en électricité doivent être sabotés, en prenant soin toutefois de ne pas couper les lignes à haute tension. Agissant selon les renseignements fournis par André HAY, employé à l'usine électrique du barrage de Vezins qui alimente une grande partie de la Normandie, une équipe comprenant Jacques MANSUY, Gaston LEBARBIER, Alphonse et Fernand DAVY, se dirige dans la nuit du 15 janvier vers l'usine, révolver au poing. Malheureusement, sur la pente rocheuse de la vallée, Fernand DAVY trébuche, provoquant par son arme une détonation malencontreuse qui alerte les Allemands. La petite troupe doit rebrousser chemin, non sans avoir protégé sa retraite en coupant la ligne téléphonique reliant Vezins à Avranches.
Dans la nuit du 19 janvier, une nouvelle expédition est montée par les F.T.P., aidés de quelques éléments du Calvados et de l'Orne, sous la direction de Jean TURMEAU, contre l'usine électrique de Vezins, gardée par une vingtaine d'Allemands. Le directeur de l'usine est complice : les renseignements sont fournis par André HAY à Louis RENAULT. Deux transformateurs de 65 kw et deux autres de 30 kw sont détruits par explosifs, entraînant ainsi de grosses perturbations dans les travaux de fortifications, même dans les départements limitrophes. Les cuves de quatre transformateurs sont percées et 28 tonnes d'huile sont répandues dans la rivière " La Sélune ". L'usine est complètement immobilisée pour un long moment.

L'Inter-Région :
Les F.T.P. de l'Interrégion multiplient les ordres dé sabotage à effectuer. Ainsi, le 20 janvier, cet organisme ayant commandé celui de la voie ferrée avant le passage d'un train de permissionnaires allemands, l'équipe de Jean TURMEAU opère dès le lendemain 21 janvier : à 20 h. 05, près de la gare de Pontaubault, la locomotive et quatre wagons du train déraillent à l'intérieur du pont de fer sur la Sélune ; pont et voies inutilisables, communications avec la Bretagne interrompues. Six garde-voies inculpés de négligence sont incarcérés à la prison d'Avranches pendant plusieurs mois.
D'autres ordres proviennent de l'Interrégion stipulant le sabotage des dépôts de locomotives, et l'attaque, à Cherbourg, de l'Hôtel Atlantique et de la Centrale électrique de l'Arsenal. Mais les effectifs sont loin d'être assez nombreux pour entreprendre ces attentats, et le groupe des F.T.P. de Cherbourg n'a pu être reconstitué depuis la disparition de COLLEATTE.

De Nouveau sur la Voie Ferrée :
Après s'être reposé une semaine à partir du 23 janvier chez Mme JEHAN à Avranches, Jean TURMEAU se rend le 30 et le 31 janvier à Cherbourg, pour engager quelques ouvriers de l'Arsenal, mais apparemment sans beaucoup de succès.
Ce même 30 janvier vers 20 heures 30, Jacques MANSUY et Georges LOURDAIS, alors que Louis RENAULT faisait le guet, coupent les boyaux d'un train de marchandises de 80 wagons en stationnement en gare d'Avranches, immobilisant ainsi le convoi. Les marchandises doivent être transbordées et le départ de la rame se trouve très retardé. A leur retour, RENAULT et LOURDAIS sont arrêtés, après le couvre-feu, par une patrouille allemande, près de leur domicile. Comme ils portent des scies à métaux, ils indiquent qu'ils rentrent de leur travail ; ils ne sont pas inquiétés et pourtant... LOURDAIS dissimulait sous ses vêtements une mitraillette, et. dans sa poche, un révolver !!
Un nouvel attentat sur la voie ferrée est préparé sur la ligne menant en Bretagne. Le 1er février, à Céaux, au lieu-dit " Pont de la Buvette ", MANSUY et MORAZIN déboulonnent les rails pendant que LOURDAIS, LEBARBIER et Fernand DAVY font le guet. A 22 heures 25. la machine et deux wagons de marchandises quittent la voie. Le mécanicien et le chauffeur sont indemnes. La voie ferrée est obstruée jusqu'au 3 février dans l'après-midi. Furieux, les Allemands contraignent, en pleine nuit, les habitants des villages voisins : Céaux, Précey et Pontaubault, à se rassembler dans l'église pour contrôler leur identité. Deux suspects sont arrêtés, mais relâchés quelque temps plus tard.
Mais deux acteurs de sabotages Alphonse DAVY et son cousin Fernand DAVY sont arrêtés le 3 février, le premier à Pontorson, le second à Aucey-la-Plaine (Ils seront tous les deux déportés au Struthof et à Dachau.)

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Jean TURMEAU :
Leur chef, remarquable organisateur et entraîneur d'hommes, Jean TURMEAU (Alfred), vient d'être arrêté à Flers le 1er février par la police mobile de Rouen. (Emprisonné à Saint-Lô. il est exécuté le 11 mai).
Le 3 février, la police allemande perquisitionne sans résultat chez Mme JEHAN qui avait hébergé Jean TURMEAU la veille de son arrestation. Léon PINEL (Jules), responsable politique du Mouvement, lui conseille de fuir et de prendre le maquis, mais elle s'y refuse. Elle est arrêtée le 6 février et emprisonnée à Saint-Lô. Elle sera libérée quelques jours plus tard, après confrontation avec Alphonse DAVY.
La relève est alors assurée par le groupe de Sainte-Pience, agissant en liaison avec ceux de Villedieu et de Saint-Sever (Calvados). Un nouveau sabotage de la voie ferrée de Paris à Granville, par déboulonnage d'un rail, provoque, le 16 février, à 3 heures, le déraillement entre Villedieu et Saint-Aubin-des-Bois (Calvados) de la machine et de 14 wagons d'un train de matériel. Jacques CUNY a participé à ce sabotage qui fut opéré avec les tire-fonds fabriqués par Raymond MANCEL du groupe de Villedieu.
Quelques jours plus tard, dans la dernière semaine de février, MORAZIN, MANSUY et LOURDAIS posent du plastic et une mine reliée par un cordon Bickford sur la voie ferrée, au lieu-dit " La Croix Verte ", entre Avranches et Pontaubault, sans résultat ! Ils renouvellent leur tentative, mais... le train ne déraille pas ! Cependant, en avril ou mai, une mine anti-tank posée à Avranches, par eux, provoque, par son explosion, une avarie à une locomotive.
Quant au groupe de Villedieu qui avait participé au déraillement du 16 février et à la tentative de cambriolage de la mairie de La Colombe le 29 mars, pour se procurer les tickets d'alimentation nécessaires aux clandestins, il est fortement éprouvé par les arrestations, le 31 mars :
- de Georges GOFFAUX, chef de groupe, de Bernard DEBROIZE, de Roger LELAISANT puis de Georges DELAMARE.
Après avoir conseillé à Léon BRIENS et à Marcel GEFFROY de fuir immédiatement, André MAURICE trouve asile à Beslon chez M. et Mme LOSLIER, cultivateurs. Mais le 8 avril, Léon BRIENS, puis le 25 de ce mois, Louis DOUCHIN sont arrêtés,
Tous les captifs sont emmenés à la prison de Saint-Lô. Le bombardement de cette ville dans la nuit du 6 au 7 juin écrase, sous les ruines de la prison, Léon BRIENS et Bernard DEBROIZE.
A Saint-James, le 30 janvier. au cours d'une réunion clandestine à laquelle participent Louis PETRI (Rolland ou Tanguy), chef des groupes F.T.P. de 1'111e-et-Vilaine, son adjoint, Julien LAMANILEVE, du groupe de Fougères, Georges BOIVENT et Georges LEGOURD, il est décidé de détruire un gros transformateur d'électricité, bien gardé. situé à Saint-Hilaire-du-Harcouét.
Armés de trois pistolets et d'une musette d'explosifs, ils se rendent dans cette localité à bicyclette. Mais des incidents mécaniques ayant rendu celle de LAMANILEVE inutilisable, ils sont contraints d'emprunter pour quelques jours une voiture automobile qui, hélas ! reste en panne d'essence. Il faut renoncer au projet. Ils passent la nuit dans le garage appartenant au père de LAMANILEVE et y découvrent des bidons d'essence soigneusement camouflés, ce qui leur permet de regagner en voiture Saint-James et Fougères.
Mais l'enquête menée sur la disparition du véhicule amène les arrestations, le 7 février, d'Édouard LEGOURD à Fougères, et de son jeune frère Georges, âgé de 16 ans, à Saint-James.
Tous deux seront déportés à Neuengamme, sous l'inculpation de recel d'armes et d'explosifs, détention de fausses cartes d'identité et de tracts, et appropriation d'une voiture sur ordre du groupe.
A Saint-Hilaire-du-Harcouët, le groupe est dirigé par Louis BLOUET, qui a engagé en janvier Eugène HAMEL, négociant au Neufbourg, comme agent de liaison, disposant d'un permis de circuler pour son commerce. Celui-ci reçoit l'adhésion, au groupe, de Georges MONNERIE, instituteur à Romagny.
A Barenton, le chef de brigade de gendarmerie, Constant DAUVERGNE, forme, dès le début de janvier. un groupe avec ses hommes : Gabriel MOUCHEBCEUF, Robert VASSELIN, Aristide LECOMTE, André BARTHONEUF et Émile GOUJON, auxquels viennent se joindre Roger LAUNAY, mécanicien, et son frère. Dès le mois de mai. il sera prêt à l'action, sous les ordres d'André LEFEVRE (César), commandant le secteur de Dom-front.
Un pigeon voyageur parachuté dans la région est recueilli par le gendarme LECOMTE. Après un repos de deux jours, le volatile est lâché, emportant les renseignements demandés par les Alliés sur les effectifs allemands.

Avranches. - Depuis l'arrestation de Jean TURMEAU, c'est Léon PINEL (Jules) qui est chargé de reconstituer le Mouvement. Il trouve facilement gîte et couvert à Avranches, chez Octave FEUILLET, chez Louis RENAULT ou à Saint-Brice-sous-Avranches. chez les époux HAMEL. C'est au domicile de ceux-ci que PINEL rédige les tracts appelant à lutter contre les réquisitions de récoltes, les journaux clandestins incitant la population à la Résistance contre l'ennemi.
Malheureusement, au cours d'une liaison avec les groupes de Bretagne, il est arrêté à Sens-de-Bretagne et incarcéré le 5 mars à la prison de Vitré. Il sera remplacé par René BERJON (Émile) qui trouvera des lieux d'hébergement, notamment à Brécey, chez Auguste JOUENNE, lequel assure son transport et ceux des agents du Mouvement jusqu'en gare de Pontaubault.
Une des tâches essentielles est de fournir de fausses cartes d'identité et des tickets d'alimentation aux nombreux réfractaires du S.T.O. qui s'engageront, le moment venu, dans les groupes de Résistance. Ce soin a été confié par Jean TURMEAU (Alfred) à Bernard PRIOLET et à Octave FEUILLET. A cet effet, ils se rendent à Saint-Lô au Service de la Main-d'œuvre où PRIOLET avait été employé sous les ordres du Directeur adjoint de cette administration. S'étant présentés comme volontaires au S.T.O. et profitant de l'absence momentanée du chef de service, ils réussissent à s'emparer de feuilles blanches et du cachet qu'ils y apposent. Ainsi, il sera possible, avec les empreintes, de fabriquer de faux cachets et de fausses cartes d'identité.
Au cours d'une réunion tenue à Tessy-sur-Vire entre l'interrégional Raoul SAINTELLIER, Léon PINEL et Octave FEUILET, celui-ci est désigné pour centraliser l'aide aux réfractaires. Le 18 avril, le chef du groupe d'Avranches. Louis RENAULT (Léon) est arrêté. Son beau-frère, André HAY, prévient FEUILLET, l'engageant à avertir Bernard PRIOLET et à fuir. FEUILLET rassemble les papiers compromettants, les confie à Alexis ALLAIN qui les dissimule avec soin dans l'entrepôt d'un... " collaborateur ", Avec PRIOLET, il brûle, tracts, journaux clandestins, fausses cartes d'identité prêtes à être livrées.
Si son camarade peut fuir à temps, FEUILLET, ayant fait l'imprudence de retourner chez lui. est arrêté par la feldgendarmerie. Le même jour sont arrêtés Théophile BLESTEAU, marchand ambulant à Avranches et, à Aucey-la-Plaine, Francois DORE, employé à Saint-Lô au Ravitaillement général pour des motifs identiques, Celui-ci sera déporté en mai 1944 en Allemagne, décédé le 13 août 1946 des suites de sa déportation. Les autres. ainsi qu'Abel FROGER, chef de district au Ravitaillement général, arrêté le 24 avril à La Haye-Pesnel, membre du même groupe. auront à subir des peines moins sévères dans des prisons et dans des camps forestiers, dont la plupart pourront s'évader.
Cette suite de revers est heureusement compensée par la réussite d'un coup de main, organisé par le groupe F.T.P. de Bretagne, dirigé par Louis PETRI (Loulou-Tanguy), le 30 avril, contre la prison de Vitré. De nombreux prisonniers furent délivrés, dont le responsable du Front National de Manche Sud, Léon PINEL, incarcéré depuis le 5 mars, qui rejoint le camp du maquis de Montanel dirigé par LANSONNEUR. D'autres évadés comme Joseph FALIGOT et son camarade PAIRY, de Louvigné-du-Désert, trouvent refuge à Saint-Michel-de-Montjoie chez Alexandre HILLIOU et ses frères. Ils se rattacheront. ainsi qu'Arsène PARIS et son gendre Roger PALARIC, au groupe que dirige Jean FRENE dans la région de Vire.
Comme pour tous les Mouvements, le mois de mai est, pour les F.T.P., celui de la préparation au combat imminent. Les F.T.P. vont devenir, depuis la création du Comité de Libération, des F.F.I. La propagande par journaux et tracts clandestins s'est intensifiée et poursuivie pendant toute cette période de 1944, grâce à l'activité de Michel TAUZIN qui imprime " Le Patriote Normand " sur une ronéo camouflée à Saint-Laurent-de-Cuves, chez la mère d'André DEBON, et dont la diffusion est assurée par tous les groupes du Mortainais et de l'Avranchin.
Et. en ce mois, au cours d'une entrevue avec le brigadier de gendarmerie DAUVERGNE, chef du groupe de Barenton, préparée par le Docteur JULIEN qui en est devenu membre, un contact important est noué avec le chef du groupe de résistance de Saint-Cyr-du-Bailleul, Jean FOUQUET qui met DAUVERGNE en relations avec le maquis de Saint-Georges-de-Rouelley, fort d'une cinquantaine d'hommes installés à la Fosse-Arthour. Les deux groupes sont sous la direction d'André LEFEVRE (César), instituteur, chef du groupe de Domfront (Orne), La gendarmerie de Barenton en assure la surveillance et la protection.
Lorsque le mois de mai s'achève, les F.T.P., bien que très insuffisamment armés, sont prêts à affronter l'ennemi dès que l'ordre d'insurrection des F.F.I. sera donné.

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