Bretagne : Occupation - Libération
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la Libération de Brest

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Message  Logico Lun 30 Mar 2009, 23:17

PONCHELET. Un Hôpital à 20 mètres sous terre :
Avant la guerre, Ponchelet abritait un hospice de vieillards, mais lorsque les hospices civils furent détruits par les bombardements en 1941, Ponchelet devint un hôpital. Le Docteur Alexis Corre, médecin chef de la Défense Passive, qui avait réchappé miraculeusement de la destruction des hospices civils, se souvient encore de son arrivée au lever du jour, trois bébés dans les bras, demandant à la mère supérieure de faire évacuer les personnes âgées pour y établir le nouvel hôpital.
Le dernier bâtiment de ce qui est resté longtemps pour les Brestois "l'Hôpital Ponchelet" a été détruit en 1989 pour laisser la place à une maison de retraite moderne. Mais il reste encore un témoin de cette époque. En effet, l'abri construit en 1943 qui relie Ponchelet à la rue Pierre Sémart (ancienne Rue du Gaz) a été conservé. On y trouve quelques traces de l'activité qui y régna aux heures les plus dures de la guerre.

119 Marches :
Le docteur Max Laferre qui dirigeait la section Marine de l'hôpital Ponchelet a relaté dans son ouvrage " Le Siège de Brest " les péripéties qu'il vécut là entre le 7 août et le 18 septembre 1944. L'Hôpital devait cependant être loibéré par les Américains dés le dimanche 10 septembre.
Le service de médecins où le docteur Max Laferre donnait des consultations de Phtisiologie avait été expulsé de l'hôpital maritime par les allemands. C'est pourquoi, il s'était installé à Ponchelet sous le vocable de section marine de l'hôpital.
L'ensemble de l'abri se trouve à une profondeur de dix huit à vingt et un mètres. On y accède par un escalier de 119 marches. Mais au début du siège de Brest, l'abri n'était toujours pas achevé. Il fallut rapidement aménager la salle d'opération et équiper en lits la partie de l'abri où étaient accueillis les blessés.

L'abri envahi par les réfugiés :
Un espace avait été réservé aux civils venus se réfugier pendant les bombardements. Ces derniers furent très nombreux, du moins au début du siège, comme le souligne le docteur Laferre : " Il y eut de véritables invasions. Celles ci se produisirent dés le 10 août… Certains soirs il y eut peut être plus ee 3 000 personnes dans l'abri… A partir du 14 août, les évacuations commencèrent à décongestionner l'abri. Je dis commencèrent car il y eut pendant plusieurs jours des irréductibles qui ne voulaient pas quitter leur maison " .

260 blessés opérés dans l'abri… et 3 naissances :
Les blessés et les réfugiés restaient quasiment en permanence dans l'abri. Le personnel de l'hôpital vaquait en surface à ses occupations entre les alertes. C'est pourquoi, il y eut trois morts et une dizaine de blessés parmi eux.
Au début du siège le personnel médical coucha en surface, mais par la suite ils aménagèrent un espace dans le souterrain.
De nombreux blessés furent opérés dans l'abri. Le docteur Laferre estime leur nombre à 260 environ, et plus de 20 % succombèrent en raison de la gravité de leurs blessures et des conditions de vie dans l'abri où l'atmosphère était humide et chaude. Parmi tous ces blessés, il y eut tout de même trois naissances, signe de la vie qui continue.
Les premiers américains atteignirent l'abri le 10 septembre au soir et le vendredi 15 septembre, leurs ambulanciers arrivèrent par la rue du Gaz, déblayée par les scrappers, pour évacuer les malades et les blessés. Une page de l'histoire souterraine de l'hôpital Ponchelet était tournée.

Un Lieu de Résistance Méconnu :

Tout en soignant, le docteur Laferre, qui vit actuellement à Antibes servait également d'agent de renseignements aux Alliés.
Une activité dont il n'a pas fait état dans son livre, mais qu'il raconte aujourd'hui : " L'obligation de réserve ayant disparue, voilà l'occasion d'évoquer le rôle clandestin de l'Hôpital Ponchelet ".
Le docteur Laferre raconte : " A la demande du docteur Jacq de Lambézellec, et de leur chef, le capitaine Bellocq, les gendarmes de Pontanézen y trouvent refuge, tout au moins ceux appartenant à la Résistance, qui me sont signalés par un signe convenu. Le chef de service, le médecin de 1ère classe Nun et le premier maître infirmier Cabon, sont bien entendu dans le secret ".
Ponchelet devint un hôpital en 1941 ( Arvhives Municipales )
" Lors de la proclamation de l'état de siège, le 7 août 1944, j'ai en charge les postes de secours de la rue de la voûte et de l'école Saint-Laurent à Lambézellec. J'y serai remplacé dans le premier par le docteur Lafolie, réactivé et qui laissera sa vie dans l'abri Sadi-Carnot et dans le second par le médecin 1ère classe Nun ".

Des Missions de Renseignements :
" En effet, le contre amiral Negadelle, demande au médecin général Hayet, sans lui en indiquer la raison, de me désigner à la tête de la Section Marine. Ceci pour me permettre d'accomplir la mission de renseignements et de liaison avec le capitaine de vaisseau Lucas, chef des unités marine, hors de Brest et l'état major Américain du général Middleton ".
" Ce sera la dernière mission que j'accomplirai, suite à celles entreprises à Brest depuis avril 1942, à l'insu du service de santé auquel j'appartenais ".
" Un poste de radio à galène est alors installé dans le grenier, et une antenne sur le toît pour capter les ordres du général Koenig, chef des FFI. Un second poste me sera fourni par un externe de l'hôpital, Mr Colin. Peu après, Mr Melix, un artisan électricien réfugié dans l'abri, met en état un poste à accus, ceux ci étant récupéré sur des voitures en stationnement à l'hôpital ".

Exécution des traîtres :
" Les documents militaires et politiques confiés par l'amiral, puis ultérieurement par son officier d'intendance, l'IGM Ravault, grièvement blessé auprès de son chef tué le 25 août 1944 sont dissimulés sous le grabat qui me sert de couche dans l'abri ".
" Pour la transmission des renseignements, et leur collecte, je serai aidé par le maître gendarme léger Bourdon, agent de renseignements, par sept officiers mariniers de l'unité marine mis à mes ordres, dont le maître Jardin, qui fut sévèrement touché ".
" L'aide la plus importante me fut apportée par le capitaine Berger ( Marc dans la Résistance ) commandant la compagnie Marcel Boucher ( composée presque entièrement de cheminots ), seule unité restée à l'intérieur de Brest. Cinq de ses rangs, étaient affectés à ma protection, dont Georges ( je tais son nom ) qui nous servit à l'exécution des traîtres. Grâce à leur chef, par la cantine des chemins de fer, reliée au réseau SNCF, que les Allemands avaient oublié de détruire le long des lignes, je fus en liaison presque constante avec l'extérieur libéré"

Des Documents aux Américains :
" J'ai gardé en dernier, mais non pour le moindre, mon compatriote Béarnais, le sergent pompier Palu qui m'aidait lors de la transmission des messages ".
" Le 10 septembre 1944, je suis informé par Mr Le Friec, externe, de l'arrivée d'une patrouille Américaine au voisinage de l'hôpital. J'obtiens du jeune lieutenant qui la commande, impressionné par mon grade ( je suis en uniforme comme tout mon personnel depuis le début du siège ), une communication en phonie avec l'état major américain. Deux heures après, le colonel Hirchfelder, futur commandant de la place et le major Mathew Wood me joignent. Ils sont l'objet de manifestations d'enthousiasme qui les touchent profondément. Les documents militaires leur sont remis et seront exploités ultérieurement " .

( Docteur Max LAFFERRE ex-professeur à l'école annexe de médecine navale )

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Message  Eric29 Sam 15 Mai 2010, 19:09

Bonjour, quelques photos de cet abri:
la Libération de Brest 2vrxv6r

la Libération de Brest 2yug4sw

la Libération de Brest 28lxt0g

la Libération de Brest 30uy5y0 celle-ci , j'hésite entre Sadi-carnot et Ponchelet
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Message  jeremiah29 Sam 15 Mai 2010, 20:08

Salut Eric !

Vu l'étroitesse du couloir, je ne pense pas qu'il s'agisse de l'abri Sadi Carnot : les galeries y sont nettement plus larges... Wink

Lo
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