Bretagne : Occupation - Libération
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Military Study A-975 - 275.ID - Generalmajor Hans Schmidt

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Message  jeremiah29 Ven 12 Nov 2010, 10:13

MS # A-975 - 275.ID Generalmajor Hans Schmidt - 6 février 1946

Partie I.
Organisation initiale et engagement en Bretagne décembre 1943 - juin 1944.

Après avoir été commandant de la 68.ID à l'Est de janvier à novembre 1943, j'ai reçu l’ordre d’activer la 275.ID et d’assumer le commandement de celle-ci le 12 décembre 1943. A cette époque, Niort, 45 km SO de Poitiers, avait été fixé comme lieu pour l'organisation initiale. Le LXXX.AK (Generalleutnant der Artillerie Gellenkampf), auquel j'étais subordonné, se trouvait également stationné là.
La 275.ID fut formée à partir des 223.ID et 255.ID, qui toutes deux avaient été liquidées en raison de lourdes pertes à l’Est. Nous reprîmes l’ensemble de l’état-major divisionnaire et les cadres de l'infanterie, de l’artillerie et des détachements de transmissions de la 223.ID. En outre, nous continuâmes à recevoir les convalescents de retour à ces divisions, lesquels constituèrent un groupe de combat éprouvé de sous-officiers et d’hommes de troupe. De plus, la plupart des officiers, transférés à la nouvelle division, avait eu l'expérience du combat précédemment.
Notre première mission fut de créer un nombre suffisant de personnel qualifié au moyen de cours en continu. Près des 2/3 de la division étaient composés de nouvelles recrues, qui étaient arrivées à la fin janvier 1944. La zone de recrutement IV (Dresde) était responsable des remplacements.
Au début de janvier 1944, la division fut transférée depuis la zone de la 1.Armee à celle de la 7.Armee, laquelle avait son QG à Redon, 40 km au sud-ouest de Rennes. Elle devait constituer une réserve pour cette dernière. La division fut subordonnée au XXV.AK de Pontivy, sous le commandement du Generalleutnant der Artillerie Fahrmbacher.
A cette période, la division n’était pas affectée à la défense de la côte, mais à la fin janvier, elle dû prendre en charge la défense d’un secteur s’étendant depuis la péninsule de Quiberon inclus jusqu’à environ 15 km au sud de l’embouchure de la Loire. Là, les forces relativement faibles des autres divisions, les formations locales et les forces navales de Belle-Ile, me furent subordonnées. En quelques semaines, tous les bataillons d’infanterie n'appartenant pas à la division furent retirés, nous dûmes donc occuper l'ensemble du secteur avec nos propres troupes. En plus du personnel local employé à la construction d’équipements pour l‘artillerie lourde, un renfort de trois bataillons de Russes me fut subordonné. Un d'entre eux fut plus tard transféré à la division voisine de droite à Lorient. À la forteresse de Saint-Nazaire qui m’était également subordonnée - commandant : Oberst Blumentritt, puis plus tard Brig.Gen. Nuenten - une brigade de Flak de la marine et un commandant des forces navales furent également affectés.
Ainsi, la 275.ID avait une triple mission :
- Défendre la côte,
- entraîner les recrues,
- réaliser une organisation de base.
En raison de la longueur du secteur, l’affectation des recrues à la défense de la côte ne pu être évitée. Néanmoins, nous réussîmes à conserver les délais prévus pour faire de la division une unité prête à emploi vers la mi-avril. À ce moment, la division était prête pour tout type d'engagement, en personnel, en équipement et au niveau entraînement. La composition de la division était du type courant, à l'exception du bataillon antichar, qui consistait en une seule compagnie antichar de 12 canons 7,5 cm Pak (sans châssis automoteur.) Les compagnies de canons d’assaut et de Flak ne furent pas activées.
La force de la division s’élevait à environ 12 500 hommes.
La période avant l’Invasion fut employée pour la formation et l’entraînement (bataillon et régiment). En outre - plus spécialement après la prise de commandement du GFM Rommel - les défenses de la côte et l’amélioration des zones arrières furent fortement accentuées, en particulier en matière de construction d’obstacles sur les plages et aux endroits qui étaient le plus appropriés pour des atterrissages.

Partie II.
Engagement de la division en Normandie 6 juin - 24 juillet 1944.
Kampfgruppe Heintz.

Dans le cas d'une invasion, la division avait pris des dispositions pour l'engagement immédiat d'un groupe de combat. Il s'agissait du Gren.Rgt 984 avec le III./Artillerie-Regiment 275, le bataillon de reconnaissance, le bataillon du génie (moins une compagnie), la moitié d’une compagnie hippomobile de ravitaillement et une force correspondant à un groupe de transmissions (deux sections de radio et deux sections téléphoniques). Le groupe de combat (Kampfgruppe) était sous le commandement de l’Oberst Joachim Heintz, commandant du GR.984.
Dès le 6 juin 1944, la Kampfgruppe fut mise en mouvement sur ordre de la 7.Armee. La division devait combler les brèches créées par le retrait de ces forces avec ses propres troupes. Le déplacement de la Kampfgruppe fut réalisé par chemin de fer. Le départ de Redon fut effectué dans la nuit du 7 au 6 juin, et l'arrivée sur la zone de combat - à l'ouest de Saint-Lô - eut lieu le 12 juin. Pendant le transport, la Kampfgruppe subit ses premières pertes lors d’attaques aériennes. La plupart des transports durent être abandonnés en cours de route, et le voyage dû être poursuivi à pied.
Dans un premier temps, la Kampfgruppe servit de réserve pour le LXXXIV.AK, puis fut subordonnée à la 17.SS-PGD (Goetz von Berlichingen) et engagée dans ce secteur. Elle subit de lourdes pertes. Le 10 juillet, les restes furent subordonnés à la Panzer-Lehr-Division, et, le 29 juillet, à la 353.ID. Même après l'arrivée de ma division dans la zone de combat, contrairement à nos attentes, la Kampfgruppe ne nous fut pas restituée. En octobre 1944 seulement, lors de l'engagement dans la forêt de Huertgen, la Kampfgruppe Heintz fut de nouveau mise sous mon commandement. A cette époque, elle ne possédait plus qu’une force de 150 hommes, contre environ 3500 hommes qu’elle avait eut au début des combats, le 6 juin 1944

La 275.ID sans la Kampfgruppe Heinz.
L'invasion n’affecta pas le secteur de la façade atlantique de la division. Après le départ de la Kampfgruppe Heintz, la défense du secteur fut organisée par un regroupement approprié. La garnison de la forteresse Saint-Nazaire fut réduite à deux bataillons, dont l’un composé de Russes. Dans le secteur de la division, aucune attaque aérienne de grande envergure par des bombardiers n’eut lieu. Seules quelques attaques furent réalisées par des chasseurs-bombardiers sur les ponts et les gares. Les dommages et les pertes furent négligeables.
Entre le 6 et le 8 juillet 1944, le reste de la 275.ID fut retiré sur ordre de la 7.Armee, et déplacé vers le front. Le secteur divisionnaire au nord de la Loire fut repris par le voisin de droite (265.ID) et au sud de la Loire, sur environ 5 km par le voisin de gauche (158.RD). La frontière entre la 7.Armee et le 1.Armee fut, en conséquence, décalée.
Le transfert de la division vers la Normandie fut effectué par marches d'environ 30 km par jour. Deux itinéraires parallèles furent utilisés, en évitant l'utilisation des routes principales dans la journée. Comme les marches étaient effectuées principalement la nuit ou par mauvais temps, de très faibles pertes furent occasionnées par l'aviation ennemie. Les pertes dues aux activités de civils hostiles furent négligeables, de sorte que la division arriva à la zone de rassemblement au sud-ouest de Hambye avec sa force de combat au complet. Le regroupement fut achevé le 17 juillet 1944.
Au début, la division fut affectée à la réserve de la 7.Armee. Le 18 juillet, le GR.985 et l'artillerie furent déplacés vers le secteur de Canisy, et le GR.983 vers le secteur de Marigny. Une reconnaissance pour l'engagement d'un régiment de chaque côté de la Vire fut entreprise.
Le 19 juillet, le II./GR.985 du être cédé au II.Fallschirmjäger-Korps. Il fut affecté à la réserve du Korps au sud-ouest de Saint-Lô, à la limite du LXXXIV.AK à l’ouest de la Vire. L’état-major de la division fut transféré à Dangy (12 km au sud de Saint-Lô). L'artillerie (deux groupes légers et un lourd) fut affectée sur le secteur de Canisy et subordonnée au commandant de l'artillerie du LXXXIV.AK. À ce moment, le III./AR.275 fut placé sous le commandement de la 5.Fallschirmjäger-Division.
À cette période, les pertes infligées par les avions ennemis et les tirs d'artillerie dans la zone arrière furent relativement légères, à cause du terrain fermé, lequel offrait une excellente couverture, et du fait que la formation fut à la fois bien retranchée et déployée.
Nous rencontrâmes des difficultés à trouver des postes d'observation adaptés pour l'artillerie, parce que la portée était fortement réduite par les arbres omniprésents sur un terrain de niveau. D'autre part, de nombreux avions ennemis essayant de repérer l'artillerie, et qui se relayaient sans cesse, s’avéraient très gênant. De même, les chasseurs-bombardiers ennemis, apparaissant de temps en temps sur la zone arrière, se révélaient très désagréable. Ils revendiquaient des pertes principalement parmi les véhicules motorisés, nous obligeant à déplacer l'ensemble de notre trafic de ravitaillement uniquement la nuit.
Du 20 au 23 juillet, la division avec trois bataillons fut utilisée comme réserve de la 7.Armee. Le terrain fut reconnût pour des engagements au nord, à l'est et au nord-ouest, puis discuté et décidé avec les chefs de formation. Le contact fut établi avec les bataillons de la Panzer-Lehr-Division, qui avait été affectée sur la ligne avancée.
Le 23 juillet, l'activité de l'artillerie ennemie se montra plus active que jamais, avec en particulier un feu de harcèlement sur les positions d'artillerie et les croisements de rues dans la zone de communications à l‘arrière. Ainsi, le village de Dangy, au croisement de plusieurs routes, fut maintes fois bombardé par les avions ennemis et maintenu sous le feu de l‘artillerie. Par conséquent, il devint nécessaire de transférer l’état-major de la division - lequel jusque-là n'avait pas été engagé - vers une ferme située à environ 3 km au sud de Dangy.
Tôt dans la matinée du 24 juillet, l'ennemi commença à couvrir nos positions avec de massifs tirs d'artillerie d’une intensité sans précédent. La cible principale de ce feu était la Panzer-Lehr-Division, où les parties de la 275.ID (Kampfgruppe Heintz) étaient également affectées. Ici, l'ennemi concentrait évidemment son principal effort. En même temps, nos positions d'artillerie furent maintenus sous les tirs. Juste avant midi, l'ennemi attaqua nos positions sur une profondeur de 3 km avec des quantités de bombardiers à deux et quatre-moteurs, dont le nombre fut estimé entre 200 et 300. Encore et encore les ailes arrivaient et larguaient leurs bombes sur les cibles, principalement dans Amigny, Marigny, Montreuil et Le Châtel. Les pertes en hommes et en matériel furent importantes, mais je ne suis pas en mesure de donner des chiffres. Ce feu d'artillerie, concentré à un point jamais encore atteint, indiquait la préparation d'une attaque ennemie majeure, dans le but de prendre la route de Saint-Lô / Saint-Gilles / Coutances.
En fait, les forces ennemies que nous estimions à environ trois régiments, appuyés par de nombreux chars, avaient attaqué le secteur de la Panzer-Lehr-Division. Le succès de l’ennemi fut insignifiant. À l'exception de certaines pénétrations qui, dans la plupart des cas, furent contenues par des contre-attaques, l'ennemi ne réalisa aucun progrès. La Panzer-Lehr-Division, qui dirigeait les opérations dans ce secteur, et à laquelle des parties de 275.ID étaient aussi subordonnées, a sans doute indiqué plus de détails.
Les particularités du terrain en Normandie, où la vue est entravée, même sur de courtes distances par d'innombrables haies et murs de terre, influençaient considérablement les tactiques d'infanterie. L'ennemi avançait très méthodiquement d'un couvert à l'autre. Le couvert opposé était largement traité au préalable à la mitrailleuse et la mitraillette, sans objectifs particuliers. Nos fantassins pensaient souvent être observés par l'ennemi à cause de ces tirs aléatoires, et se laissaient négativement influencer. Ils devenaient incertains dans l’ajustement de leurs tirs, ou changeaient de position, permettant ainsi à l'ennemi de les détecter et de les prendre sous un tir précis. Cette méthode de combat présuppose un ravitaillement abondant en munitions, mais dans de nombreux cas, l'ennemi obtint de bons résultats grâce à elle.
Un autre inconvénient pour nous sur ce terrain sur lequel l'ennemi se prévalait, fut que dans ces conditions l'utilisation de nos mitrailleuses lourdes devint souvent impossible, alors que les troupes ennemies avaient été luxueusement équipées de mitraillettes.
Ci-dessus, j'ai souligné comment le terrain influençait le choix de postes d'observation appropriés. Ce fut également le cas en ce qui concerne les armes lourdes de l'infanterie, et fut spécialement perceptible lors des attaques ennemies. En outre, nos troupes n'étaient pas aussi bien équipées en équipement radio comme cela aurait du être le cas sur un terrain si difficile à contrôler. À cet égard également, la supériorité de l’ennemi fut incontestable.
Enfin, le commandement dans une telle région présentait de nombreuses difficultés. Nos fantassins étaient insuffisamment entraînés et aguerris au combat pour voir les avantages d'un tel terrain et en tirer le meilleur parti. Il fut donc nécessaire, de réunir des groupes, pelotons ou compagnies, ce qui, compte tenu de l’étendue des secteurs de défense, avait ses inconvénients. Des brèches entre les formations ne purent pas être évitées, et les pertes furent donc lourdes.
Dans l'ensemble, les particularités du terrain en Normandie ne favorisaient pas la défense. Néanmoins, nous réussîmes à repousser les attaques ennemies dans la plupart des cas sans appui de chars. Les fantassins américains, en règle générale, attaquaient seulement s'ils étaient appuyés par des chars et l’aviation. Si une attaque était stoppée, elle reprenait seulement après qu’un appui de chars et d'artillerie ait été repris. Peut-être que cela était le résultat des ordres d’un haut commandement en vue d'éviter des pertes.
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Message  Le Garrec ORA Jeu 21 Avr 2016, 22:16

Excellent, compte-rendu très intéressant du divisionnaire.
Mais totalement orienté vers la mission conventionnelle alors que la 275 ID a été impliquée dans des missions contre la résistance dans le Morbihan. On cite le présence du KG Heintz à Locminé avec le SD en mai 44 et au moins une compagnie renforcée d'un des régiments de la division (pas le 984 IR car déployé en Normandie à cette date) est engagée à Saint-Marcel le 18 juin 44 dans l'am en renfort des éléments du 2ème régiment de dépôt et d'instruction parachutiste.  

"Ainsi, la 275.ID avait une triple mission :
- Défendre la côte,
- entraîner les recrues,
- réaliser une organisation de base." Il en manque une.

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Le Garrec

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Message  jeremiah29 Sam 23 Avr 2016, 19:03

Le Garrec ORA a écrit:
"Ainsi, la 275.ID avait une triple mission :
- Défendre la côte,
- entraîner les recrues,
- réaliser une organisation de base." Il en manque une.

1ere mission - Défendre la côte,
2e mission - entraîner les recrues,
3e mission - réaliser une organisation de base

On a bien les 3 missions... Wink

De nombreuses Foreign Military Studies sont disponibles sur le site Surmpanzer.com, et notamment celle-ci... Wink
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